Intéressons-nous aujourd’hui à l’endroit où vous allez travailler avec votre enfant, la salle de travail. Ce sera le salon ou la cuisine, c’est-à-dire 9 fois sur 10 la salle commune, où vous serez le plus souvent. On évitera la chambre de l’enfant bien sûr, car on distingue lieu de cours et espace personnel mais on proscrira aussi la chambre des parents, la chambre d’un frère ou sœur ou le bureau de papa, qui est trop marqué par une identité. Si la cuisine n’est pas trop loin du salon, le salon est très bien. Si la cuisine est grande, elle conviendra. S’il n’y a pas de salon et que la cuisine est petite, on va faire attention à y préserver un espace à l’enfant grâce à une attitude adéquate. S’il y a un autre endroit qui puisse être consacré exclusivement au travail de l’enfant, ce n’en est que mieux. Mais pas forcément, et nous allons voir pourquoi.
L’endroit où l’on fait cours
La salle de travail est l’endroit où vous faites cours, elle doit être [s2If !is_user_logged_in()] (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ) [/s2If] [s2If is_user_logged_in()]bien éclairée. On supprimera tout signal sonore, on éteint la télé évidemment, tout ce qui attire l’attention. Pensez que l’enfant a besoin de lumière pour travailler, venant de derrière lui, pas en face de lui. Evitez l’éblouissement. Il doit être bien éclairé spécialement quand il lit ou écrit. On ne place jamais une lumière face à lui.
Autant que possible, l’enfant est assis à un endroit où il peut écarter les bras dans toutes les directions sans toucher aucun mur.
Rangement
De préférence, les affaires scolaires sont rangées dans un endroit qui demeure toute l’année la même, et bien rangées. Chaque enfant dispose d’un emplacement propre, et toutes ses affaires sont rassemblées. Il sait où trouver chaque chose, et il importera qu’il consacre un petit moment bien net au rangement de ses affaires après les cours.
Pourquoi pas d’autres méthodes ? Certes, si un enfant ou une famille fonctionne autrement et que ça fonctionne, pourquoi pas. Mais nous proposons là une base qui est un bon départ. L’organisation des choses matérielles sert l’esprit et le libère, courir après ses affaires est une perte de temps.
Si le parent qui fait cours a la garde d’un plus petit, mieux vaut que ce dernier soit gardé par quelqu’un pour que le grand qui fait cours ait vraiment un parent qui s’occupe à fond de lui. Mais sinon, ce n’est pas dramatique ; très souvent Cécile a eu un petit dans les bras, a donné des biberons pendant qu’elle faisait cours, et s’il faut laisser les enfants travailler quelques minutes pour changer une couche, c’est un truc à prendre : on donne un peu de travail à l’enfant ou aux enfants qui font cours : préparer un exercice, en refaire un, lire le cours, apprendre une leçon etc.
La juste distance
Si la maman a besoin de faire la cuisine avant la fin du cours, c’est-à-dire s’éloigner un long moment, ce n’est pas dramatique. Au contraire, on va en profiter pour apprendre à l’enfant à travailler seul, sous surveillance à distance. L’enfant est soit dans le salon, soit dans la cuisine, et donc vous n’êtes pas loin. Cette distance est très importante : vous n’êtes pas sur le dos de l’enfant mais à quelques mètres, il peut respirer et se prendre en main. Vous êtes suffisamment présente pour qu’il ne s’arrête pas complètement de travailler. Et même, votre présence le rassure et l’aide à travailler. C’est une juste distance, notion extrêmement importante que très peu de parents connaissent.
Nous en reparlerons: être trop sur un enfant est aussi mauvais que d’être trop loin de lui. Et cette distance change en fonction des circonstances.
Si vous avez plusieurs enfants, il sera judicieux de les séparer de temps en temps si vous le pouvez, au bon moment (travail chacun de son côté) éventuellement un seul est à l’écart et les autres ensemble, à tour de rôle; et à d’autres moments de les réunir pour apprendre à travailler ensemble. Bien expliquer pourquoi ils sont séparés (besoin d’être tranquilles pour bien travailler) et pourquoi ils sont ensemble (cours en commun, soutient mutuel). L’éloignement est très utile pour éviter qu’ils soient toujours ensemble, ce qui nuit à la cohésion comme on le verra.
Quand vous expliquez tout cela, rappelez-vous: c’est vous la chef (ou le chef) !
A l’extérieur
Certains cours auront lieu à l’extérieur. Profitons de la liberté que nous nous sommes donnés en faisant l’école à la maison pour ne pas nous enfermer et aller dans le jardin, dans les bois, sur la grève, n’importe où pourvu qu’on puisse s’entendre (on évitera les abords de l’A7 le 1er août ou le tarmac de Roissy Charles De Gaulle ;-)). Nous avons fait des cours dans la campagne, au bord des rivières, en montagne… On peut aussi songer à faire des visites instructives: caves viticoles, usines d’embouteillage, fabriques, partout où les choses sont fabriquées, cela passionne les enfants.
Travailler dans sa chambre
Enfin, peu à peu, l’enfant sera invité à travailler dans sa chambre.
Nous encourageons les parents qui remettent leur enfant à l’école ou dont l’enfant y est déjà de lui faire faire ses premiers devoirs du soir dans la salle commune (salon ou cuisine) jusqu’à l’âge de 12-13 ans.
- Voir aussi Devoirs (ou attendre de recevoir l’article)
Il nous est arrivé de faire entièrement confiance aux enfants en les laissant se débrouiller seuls avec leurs devoirs mais après une première période concluante, le travail a nettement baissé. Dans leur chambre, les enfants n’ont pas spontanément l’esprit aux devoirs, le naturel revient au galop. Seul dans sa chambre, jusqu’à cet âge-là, l’enfant a tendance à bâcler son travail, à se perdre en pensées. Ensuite, il se sent coupable de ne pas faire son travail et ça le perturbe. Plus il se sent coupable, plus il va mal faire, et sciemment. Vous devinez bien qu’il est important d’éviter de laisser une culture de la culpabilité se développer. Mieux vaut qu’il ait un bon élan en début de soirée avec vous, même si vous ne jetez qu’un coup d’œil distrait à ce qu’il fait : vous êtes là, et votre seule présence l’incite à s’y mettre. C’est encore mieux si vous regardez vraiment, il s’appliquera davantage. Il peut ensuite finir dans sa chambre, s’il est bien lancé.
Si vous n’avez pas la place
En ce cas, si vous n’avez pas la place, sachez une chose: grâce à la juste distance et la juste présence (être là juste quand c’est indispensable et savoir laisser l’enfant travailler seul), l’école à la maison peut très bien se dérouler dans la cuisine ou le salon, et si vous savez y faire, ce n’en est que mieux. Car l’enfant va vous voir travailler, ce qui n’était pas le cas quand il était à l’école, et il va réaliser que vous êtes active, ce qu’il ignorait, cela va créer du lien et, de sa part, beaucoup de respect. Nos enfants ont souvent charrié leur maman mais jamais l’un d’eux n’a dit ou sous-entendu que leur mère était paresseuse.
Mais n’en tirez pas la conclusion qu’une pièce dédiée n’est pas une excellente chose. Si vous avez une pièce rien que pour l’école à la maison, vous avez beaucoup de chance et votre organisation sera bien découpée.
Clémence, qui a une nouvelle pièce dédiée à d’école à la maison et qui a pratiqué durant des années dans la cuisine, commente :
Incroyable comme je suis plus efficace quand je n’ai plus le linge ni la cuisine sous les yeux !
Figurer l’emplacement de l’école à la maison: l’étagère
A contrario, vous n’avez donc pas forcément d’endroit dédié à l’école à la maison. En ce cas, un truc. Il y a un endroit exclusivement réservé à l’école à la maison: c’est une étagère où se trouvent les livres. Là, vous ne permettez rien d’autre que l’école à la maison, pas de bibelot, pas de cadre-photo, rien que l’école à la maison. Dans l’esprit de l’enfant, cela fixe les choses. L’école, cette étagère la manifeste de manière absolue.
Dans le pire des cas, pour faire l’école à la maison, vous n’avez donc besoin que d’une étagère !
Préparation et rangement du cours
Enfin, il importe que l’endroit soit très bien préparé le matin et très bien rangé le soir. C’est l’enfant qui s’en charge, de préférence, à tour de rôle s’ils sont plusieurs, c’est une fonction noble: « Cette semaine, j’accorde le rôle de gardien de l’école à Jeannette ! » Ennoblissez, vous motivez !
Une bonne chaise
Vous avez tout intérêt à offrir une bonne assise à votre enfant. Pour les petits, la chaise Tripp Trapp est un bon exemple.
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PS: Le site de l’Ecole des Herbes folles de Eric et Delphine proposait une autre vision de cette salle de travail basée sur le feng-shui. Certains points sont très intéressants, notamment le fait pour l’enfant de ne pas tourner le dos à la porte d’entrée, d’être adossé à un meuble, d’avoir si possible des plantes (bien choisies) dans la pièce et bien d’autres choses passionnantes. Pour ce qui regarde la table de la cuisine à laquelle nous sommes favorables, nous disons que malheureusement tout le monde ne peut pas s’offrir une table et un lieu à part, et d’autre part nous pensons que la proximité de la maman qui prépare le déjeuner et de l’enfant qui travaille, à une distance ni trop grande ni trop faible, est un excellent moyen de favoriser le travail de l’enfant en indépendant, sans être livré à lui-même. Il est vrai cependant que la table de la cuisine sert à d’autres usages. L’idéal en ce cas serait qu’une table réservée au travail de l’enfant ne se trouve pas loin du parent. Mais cela impliquera que cette table soit proche de la cuisine et le risque existe qu’elle soit dérangée souvent par les frères et sœurs ou même le ménage quotidien. Chacun verra en fonction de la configuration de ses pièces. Il est vrai qu’il faut avoir grand respect des objets et lieu de travail.
Vous avec peut-être sur cette question des trucs ou des astuces, dites-les nous ci-dessous dans les commentaires !
Shannon nous écrit:
Bonjour Rémy et Cécile,Mille remerciements pour vos si précieux conseils, je suis en plein chamboulement de mon salon et le transforme en salle de classe. Bien que la cuisine soit tout aussi bien. Du coup, la chambre est complètement libre pour jouer. Joshua exprime sa joie et son excitation face à ce changement. Il dit : « C’est super, j’aime beaucoup ! » Et puis, de voir sa chambre plus libre, il en est fier, comme il le dit si bien : « comme cela j’aurais plus de place pour jouer.Le fait, d’avoir regroupé tout le matériel au même endroit facilite les apprentissages, et diminue le stress. En effet, tout est à porter de main. Je prévois d’autres aménagements, mais tout se fera progressivement. Mais, ce petit progrès nous apporte beaucoup de joie, et c’est très amusant à faire.
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