De la nature même de l’erreur scolaire


L’erreur scolaire n’est pas celle qu’on pense. La première erreur scolaire n’est pas commise par l’élève qui fait une faute sur sa copie. La première erreur, celle qui est à l’origine de tout, est commise d’abord par l’école. Voyons ici quand l’école se trompe sur le fond. Pourquoi elle a tort de se montrer parfois arrogante et pourquoi son contrôle sur tout ce qui est instruction de l’enfance est malvenu.

Tout d’abord, il y a cette évidence: l’école d’Etat détient un monopole scandaleux.

De la nature même de l'erreur scolaire Bastiat monopoles enseignement
Il est scandaleux que l’Etat détienne le monopole de l’enseignement

Même s’il y a des écoles privées, elles sont presque toutes sous-contrat, c’est-à-dire obligées d’obéir, d’accepter des profs venus du publics, des programmes inspirés par la puissance publique et des éditeurs tenus en laisse (les éditeurs de livres scolaires), bref, de perdre leur âme. Tout le monde sait que privé ou public, c’est désormais kif-kif. L’Etat a détruit le privé, il l’a avalé tout cru.

Il l’a fait parce qu’il est persuadé que lui seul sait. Et, le faisant, il se détruit. Il détruit l’élite républicaine.

Car on voit le résultat: jamais l’instruction n’a été aussi basse. En 1950, l’une des meilleures écoles de France s’enorgueillissait de 7% de réussite au Bac ! Aujourd’hui, la moindre gargote scolaire revendique 95%. Grotesque.

L’école de l’Etat a la conviction qu’elle sait, qu’elle connaît le métier. Elle croit savoir, et avec une extraordinaire présomption, alors qu’elle n’a fait qu’arracher, avec Jules Ferry et autre anti-chrétiens, l’instruction aux mains des religieux qui en étaient les maîtres inoubliables. Elle n’a pas le centième de l’efficacité des congrégations qu’elle persiste à haïr. Et puis, elle interdit qu’on la concurrence. Elle exige le monopole.

C’est cela qui a conduit des millions d’élèves sur les champs de bataille où ils ont été tués. Et c’est cela qui reproduit les atavismes, la grégarité, le conservatisme républicain.

Et voilà qu’après des décennies de lutte entre liberté scolaire et école obligatoire, après deux siècles de lutte à mort en réalité, après des manifestations qui ont mis un million de personnes dans la rue pour empêcher la fermeture des écoles privées dans les années 80, on a créé l’école à la maison, ou a refait des écoles libres, après tout cela, un jour une jeune étudiante, ne sachant sans doute rien de tout cela, débarque et pose des questions.

Des questions caractéristiques qui illustrent ce que nous disons.

Madame, Monsieur, Bonjour à vous deux. Je m’appelle Marine. Je souhaite devenir professeure des écoles. Oui, cela semble un peu en contradiction avec votre choix de vie; mais peut être pas tant que ça.

Dans le cadre de mes études, je dois faire une travail d’enquête sur le sujet de mon choix. Le nombre de possibilité de sujet est infini. J’ai choisi celui de l’école à la maison.

C’est un sujet qui m’intéresse car je sais que l’école dite « classique » a des inconvénients mais je souhaite y travailler puisque transmettre à des enfants est une véritable passion, ils m’apportent autant que je peux leur apporter, je pense. Mon objectif principal n’est pas d’être enseignante mais d’être une mère, une bonne mère, et apporter le meilleur à mes enfants. Je pense que c’est la mentalité de beaucoup de parents qui vous suivent (je m’égare un peu, j’espère ne pas vous ennuyer).

Je veux simplement communiquer mon réel intérêt pour le principe de l’école à la maison.

J’ai quelques questions à vous poser, je vous assure que si vous me répondez, les réponses seront parfaitement anonymes et resteront entre vous, mon professeur et moi. J’aimerai savoir quels sont les principaux arguments donnés par les parents qui expliquent leur volonté d’opter pour l’école à la maison ? Quelles sont leurs peurs ? Quelle somme doit-on dépenser si on choisit cette forme d’instruction ? Les parents ne se sentent pas seuls face à cette responsabilité; si non, qui les aide ? Et enfin, quels sont les moyens mis en place pour que leur enfant se sociabilise avec des enfants de leur âge ? Ma démarche est sincère, j’espère ne pas vous avoir importunez, ce n’est en aucun cas mon intention. Je vous remercie par avance, Votre site est bien fait, bonne continuation si je n’ai pas de réponse Dans l’attente de votre retour, Cordialement, Marine.

Nous lui répondons.

Notre réponse:

Ce courrier, allez savoir pourquoi, a provoqué beaucoup de réflexion. Peut-être parce que dans le même temps nous avions un conflit. En tous cas, cette crise a généré cette réponse, qui nous amène à développer une prise de conscience de notre part. C’est ce pas supplémentaire que nous vous invitons à découvrir.

(entre parenthèses, les passages coupés qui rendraient la lecture trop longue et que vous connaissez pour l’essentiel)

Bonjour Marine,

vous ne nous importunez aucunement, merci pour vos questions; nous y répondrons à toutes.

(…) « En éducation, disait Janus Korczak, il n’y a pas d’opinion définitive ». Il voulait dire « Il n’y a pas de méthode éducative valant pour tout enfant en toute circonstance. »

(…) En ce domaine, il faut presque tout oublier. Vos questions sont naturelles et sont toutes celles que les parents viennent poser le premier jour, imprégnés qu’ils sont des craintes répandues à l’école.

Il faut en réalité tout inverser et se tourner vers l’école, en lui demandant: « Que faites-vous pour que l’enfant se sociabilise ? Que faites-vous lorsque l’enseignant est désemparé ou victime de violences ? Combien cela lui rapporte-t-il et combien l’école coûte-t-elle réellement aux familles ? Quelle est la valeur du service réellement rendu par l’enseignant, pour le coût qui est le premier budget de l’Etat ? » Et ainsi de suite. Beaucoup de ces questions ne se posent pas réellement à la maison, si le foyer est équilibré et normalement nanti de ses facultés.

De la nature même de l’erreur scolaire

L’école à la maison existe depuis des millénaires, elle a habitué les individus à se prendre en charge, à s’occuper de l’enfant. Avec l’avènement de la déplorable instruction obligatoire voulue par Jules Ferry et ses trois acolytes neuchâtelois, avec Paul Bert et tout le cortège des instrumentalistes de l’enseignement, avec l’obligation scolaire bientôt qui s’est répandue en dépit de la loi (qui n’en parle pas, on l’introduit fallacieusement dans les codes de l’éducation), les parents ont progressivement abandonné l’instruction puis l’éducation elle-même de leurs enfants, captée par l’institution qui s’appelle d’elle-même Education nationale et non plus Instruction publique (qui était juste), et, en le lui confiant, ont de ce fait perdu leur faculté à l’assumer… ce qui conduit à tout ce que regrettent les enseignants qui reprochent aux familles de ne plus éduquer l’enfant.

De la nature même de l’erreur scolaire

De la nature même de l’erreur scolaire

On a joué comme des apprentis-sorciers, en oubliant l’art d’instruire et d’éduquer, en réalité, au profit d’enjeux très éloignés de l’enfant.

Vous demandez: que faire avec les parents désemparés ?

Mais pourquoi le seraient-ils ? Quelle faute a-t-elle été commise pour qu’ils soient en situation de dérive, comme des apprentis-marins qui ne sauraient quoi faire en pleine mer ? Déjà, leur a-t-on donné les moyens de parer à pratiquement toutes les difficultés ?

Ensuite, oui, il peut toujours y avoir des difficultés. Proportionnellement réduites, vous le comprenez: un pilote automobile de rallye sera moins en difficulté sur la route que celui qui n’est pas même passé par l’auto-école. N’est-ce pas évident ?

Mais nous sommes là, c’est notre travail. Nous sommes là pour les aider.

Cependant, cette aide ne consiste pas à suppléer à leurs facultés, comme des militaires français allaient livrer de l’eau aux villages du Bénin dans les années 80, faisant ainsi en sorte que le puits était abandonné. On s’est rendu compte de l’erreur gravissime, on avait retiré une faculté vitale. Les anciens du village avaient donc raison lorsqu’ils disaient que ces cadeaux étaient une malédiction.

On ne fait plus ces erreurs, dans la société civile. On la perpétue doctement dans le monde de l’Education nationale et du reste dans toutes les institutions pratiquement.

Donnez, assistez, suppléez, et vous faites des dépendances, des incapacités, et donc du chaos, de la frustration, de l’anarchie, de la violence. Vous voyez à quel point votre question amène de remise en cause.

Il est possible à ce stade que je perde votre attention mais ce que nous vous disons là est un changement de postulat et de paradigme. Ceux de la modernité sont faux.

Ces erreurs, on ne les faisait pas jadis – et je peux vous dire sur ce chapitre, par exemple, que l’Ancien Régime avait raison (peut-être sans le savoir, ou avec une sagesse séculaire) en ne disant pas toute la loi, tous les devoirs, tous les droits. Il n’inscrivait pas toute loi et tous ces Droits proclamés entre-temps bien imprudemment, ce qui délestait l’individu d’une exigence responsabilisante. Le citoyen d’aujourd’hui a plein de droits et plus aucun savoir-faire, plus aucune autonomie, et donc plus aucune véritable liberté.

La loi domestique et affaiblit

Lorsqu’il y a une loi écrite, il n’y a plus à se poser de question. La loi domestique et affaiblit. De même que l’excès de signalisation routière a fait des conducteurs médiocres et de nombreux morts (nous sommes actuellement en Indonésie et je vous promets que sans le moindre panneau, les automobilistes conduisent beaucoup mieux et avec moins de casse). Si vous abaissez la limite obligatoire de vitesse, évidemment vous abaissez le niveau d’anticipation du conducteur. De même, moi qui suis instructeur en art martial, je peux vous dire que si vous abaissez le niveau d’énergie de l’entraînement, le combattant sera moins bon. C’est parfaitement compréhensible pour quiconque réfléchit à ces questions.

C’est la grande difficulté des enseignements: soit, ils prennent en charge et assistent l’individu, se substituant au cœur de l’homme; soit, ils apportent des facultés qui accroissent la liberté.

Or, accroître les facultés, c’est confier, donner à faire en peu de mots, encadrer le moins possible, répondre peu, ne pas trop aider, donner de l’autonomie, faire faire, faire pratiquer, apprendre à apprendre seul.

Voilà l’axiome fondamental. Qui permet de dire que tous les républicains et les philosophes des Lumières se trompaient ! N’est-ce pas extraordinaire ? Tout le postulat républicain s’effondre d’un coup. Et nous disons cela sans parti pris politique, c’est une conclusion au terme d’une réflexion que nous suivons avec vous.

De la nature même de l’erreur scolaire

Nous aidons, donc, mais nous sommes surtout là pour permettre aux parents de reconquérir ces facultés disparues, de même que le jardinier pédagogue rend, à l’individu habitué au supermarché, la faculté de cultiver son jardin et produire ses aliments. C’est une restitution, celle d’une liberté, inscrite dans les textes les plus fondamentaux, que les dérives institutionnelles ont abrogée en prenant en charge, en domestiquant la question.

(…) Les enseignants n’étant plus formés en réalité (ou d’une telle manière qu’ils ne le sont pas), ils sont incapables d’assumer une classe turbulente et se retrouvent victimes de faits effrayants. D’autant que l’institution les désavoue et les prive d’autorité. C’est la plus parfaite incompétence au niveau institutionnel. Ces gens qui dirigent ce ministère sont ineptes, tout simplement, nous les connaissons bien, ils n’ont jamais été formés pour comprendre ces questions, ce sont des bureaucrates écervelés. C’en est consternant. Pour avoir travaillé avec Bayrou, qui est l’un des moins sots, nous avons pu mesurer à quel point on était mal parti, à quel point les postulats étaient radicalement inexacts.

La socialisation

La socialisation ? (…) En fait, voyez-vous, on vient de l’école avec les questions relatives aux problèmes de l’école.

Un garagiste viendrait peut-être avec des questions telles que « Quel est l’axe de votre enseignement, comment fonctionne votre mécanique, et comment, si ça rouille, la débloquez-vous ? »

Un juge dirait « Quelle procédure suivez-vous ? L’enfant a-t-il le droit d’être entendu dans votre mode d’instruction et comment consignez-vous son témoignage ? »

Un avocat dirait « Si vous êtes coupable d’illettrisme – et vous pouvez me le dire, je ne le dirai à personne – , comment allez-vous faire pour que l’éducation nationale ne le sache pas ? seriez-vous d’accord pour que je fasse une déclaration qui va invalider sa demande de contrôle par vice de procédure ? »

De la nature même de l’erreur scolaire

Un marin-pêcheur dirait: « Si vous êtes submergé par les événements, comment vous entassez les semaines d’étude avant de revenir au port, fin juin ? »

Un boulanger dirait: “Moi, je me lève tôt, est-ce que je dois réveiller le petit ? Et puis, il faut le laisser à cuire avec ses devoirs combien de temps ?”

Un énarque: “Mon enfant va-t-il acquérir les modes sociétaux sur une base cognitive statistiquement reconnue, dans le cadre d’une recherche conjecturelle bi-camérale de mi-mandat présidentiel en retraitant l’image du capitalisme post-moderne ?”

Un psychiatre demanderait : “Qu’avez-vous à dire sur votre auto-subjectivation inhérente à votre perception éducative ethno-centrée issue d’une solitude contemplative archaïque et meurtrissante à visage humain et virtuellement self-destructivisante ? Et merci de me faire un chèque de 350€.”

Peut-être aussi qu’un ancien ministre de l’éducation demanderait (s’il ne mettait pas ses enfants dans la meilleure institution catholique parisienne): “Comment pourrais-je arracher mon enfant à mes déterminismes mentaux et à mon aliénation jacobine, en faveur de la république une, sainte, canonique et indivisible, tout en pensant printemps ?”

L’enseignant, lui, demande : « Et la socialisation, et le coût ? » en oubliant le reste.

Vous dites

Quelle somme doit-on dépenser si on choisit cette forme d’instruction ? quels sont les moyens mis en place pour que leur enfant se sociabilise avec des enfants de leur âge ? (« de son âge »)

Mais dites-nous, par quel biais en êtes-vous arrivée à poser la « socialisation » comme fondamentale ? A-t-on prouvé que la « socialisation » qu’il faut en réalité appeler sociabilisation, en bon français, soit plus avantageuse pour l’individu ? En réalité, c’est une allégation loin d’être démontrée. C’est politique. Vous venez avec ce postulat car on vous l’a implémenté. Cela doit vous mettre en garde contre ce mal qu’on vous fait, sans que vous le sachiez. On vous a volé de la liberté. Pensez à revoir méthodiquement ces valeurs qu’on vous impose à vos dépends, méditez-les soigneusement, pesez-les, assurez-vous qu’elles vaillent. Votre liberté et votre parcours en dépendent. Nous disons que durant des siècles, de jeunes bergers ont été élevés sans école et sans socialisation, et ont été des gens charmants, admirables, doux et connaissant à font leur métier – ce qui sont certainement les qualités qui nous seraient les plus utiles de nos jours.

Vous voyez comme votre institution vous a modelée. Vous avez déjà intégré, comme allant de soi, des postulats qui n’ont pas été démontrés. Un être raisonnable ne peut fonctionner ainsi. La science nous apprend à avancer prudemment, sur des bases certaines. Or, les postulats de l’école sont non seulement incertains mais assurément faux.

Les deux postulats ici sont d’une part « l’être social », c’est-à-dire l’idée que l’individu doit impérativement se fondre dans une masse, ce qui induit tôt ou tard

  • une notion de contrôle : il faut démontrer qu’on est socialisé, et les contrôles faits à domicile chez les gens qui font l’école à la maison sont une véritable inquisition sur ce sujet – ou plutôt non, l’Inquisition a inventé un droit à la défense et ne condamnait jamais pour des questions d’ordre privé
  • une notion d’égalitarisme : votre enfant n’a pas le droit d’être meilleur, c’est inconvenant pour les autres, c’est du mépris – il n’a pas le droit non plus d’être différent, c’est de l’élitisme etc.

Cet « être social » sous-tend que l’individu en groupe se porte mieux, quand on pourrait montrer que les siècles ont produit des milliers de bergers ou d’agriculteurs isolés sains, droits et plus fréquentables que nos actuels supporters de foot en bandes, c’est un postulat fondé donc sur rien de tangible – et vous touchez ici du doigt l’une des erreurs les plus évidentes de votre institution.

D’autre part, l’autre postulat est relatif au coût et donc à l’argent, ce qui est révélateur ! de quoi se mêle l’école, usine à chômeurs ? d’un matérialisme dominant dans l’Education nationale censé se préoccuper d’instruction. Il est extraordinaire que l’école se mêle de savoir si les gens sont riches ou pauvres, s’ils ont les moyens de leur liberté. Riches ou pauvres, tous doivent accéder à l’instruction, la question ne se pose donc pas en principe de manière préventive.

  • L’Etat n’a pas à dire « l’école à la maison est payante donc je l’interdis », il a à dire « l’école à la maison coûte, donc j’y pourvois ». Selon le droit et la Constitution, à l’Etat d’y pourvoir. Les gens qui font l’école à la maison payent des impôts. Si une famille n’a pas les moyens d’instruire son enfant à domicile, à l’Etat de payer ! Il faudra d’ailleurs faire monter cette revendication, tôt ou tard, pour autant que l’Etat détient ce monopole du contrôle légal de l’enseignement.
  • En outre, la liberté peut éventuellement coûter cher et ce n’est pas à l’Etat d’y pourvoir en imposant ses règles, sans quoi ce n’est plus de la liberté. Une liberté n’est pas financée par un Etat qui la dicterait: je ne suis pas libre selon ce que l’Etat me dit ce qui serait libre. L’Etat protège les libertés, il ne les dicte pas. La liberté est avant tout personnelle, individuelle. Et de toute façon, elle ne se conjugue jamais avec un Etat destructeur de ressources, et directeur abusif des consciences et des libertés. L’Etat républicain français détruit, vous le savez, 9€ pour 1€ qu’il redistribue (voyez les rapports de la Cour des comptes successifs, ils sont édifiants sur ce sujet).
  • En outre, oser parler d’argent, à ce stade, alors que l’école produit une société de chômeurs, c’est admirable. Qui fait la pauvreté de cette famille ? Et qui la pousse à retirer son enfant ? L’école, elle encore, elle toujours. Que va-t-elle se demander si des parents ont des moyens quand elle est responsable d’un désastre économique ? Au lieu donc de poser la question de savoir comment les parents vont payer, il faudrait poser la question de savoir pourquoi ils n’ont pas de quoi payer, dans cette société républicaine dont on devait chanter les louanges et les lendemains, cette société qui se disait égalitaire et redistributrice, qui n’a de cesse de parler d’égalité et de faire payer les semi-riches (elle ne fait surtout pas payer les vraiment plus riches que sont les fortunes mondiales: la spéculation reste gratuite), tout en y étant parfaitement soumise. La pauvreté est une conséquence de la société républicaine post-révolutionnaire: on est pauvre en république, et cela s’accentue avec les siècles. Plus pauvre et moins instruit que sous Louis XV, admirable, n’est-ce pas ? On pourrait dire également, sans conteste, moins libre, moins cultivé, et bien moins héritier d’un pays qui compte dans le monde. La république a sous-développé la France.
  • Il y a aussi dans cette question cette idée d’affirmer que « comme l’école est gratuite, il n’est pas normal que des gens payent pour instruire leur enfant », ce qui est faux puisque tout le monde paye pour l’école même sans avoir d’enfant (on vous dit d’une part « gratuité ! » mais en même temps « solidarité ! », autrement dit: « c’est donné mais paye ! »). En soulignant qu’on payerait pour l’école à la maison, on fait mine de dire « oh ! les pauvres, c’est injuste » alors que tout le monde paye, cher, une école qui échoue. Chacun préfère payer pour un service rendu et si vous proposiez aux citoyens de choisir entre ne pas payer pour une école qui ne marche pas ou payer pour une école qui marche, ils auraient vite choisi la seconde solution: personne n’a envie d’avoir chez soi un fratras de choses cassées et sans emploi. Au sein de l’Etat c’est pareil: personne n’a envie d’un bidule qui ne marche pas, serait-ce gratuit. Le postulat de l’Etat est faux, il va à l’encontre du peuple, ici comme ailleurs.
  • Cette idée induit aussi qu’il ne doit pas y avoir une instruction pour les gens relativement plus fortunés, ce qui l’un dans l’autre est d’une fabuleuse hypocrisie puisque d’une part l’Etat obéit à un groupe de riches qui s’appelle l’Union eurrpéenne dirigée par des gens aussi gras et cossus que sont les commissaires européens, élus par personne, ainsi qu’à des groupes industriels internationaux qui en ont fait leur jouet.
  • Mais en outre, on paye pour l’école dite gratuite via l’impôt, et on paye trop cher, l’école étant le plus gros budget de l’Etat et la plus grosse armée du monde après l’Armée rouge chinoise, avec cependant des résultats désastreux.
  • Enfin, ce qui coupe court à toute question, c’est que l’école à la maison est moins chère que l’école publique et obligatoire ! L’argent n’est pas un problème premier, l’école dite gratuite coûte plus cher que l’école à la maison.

Voilà. Vos questions présupposent un être social et un consommateur disposant de moyens. Ce qu’il veut ou ce qu’il est ne figurent pas dans vos questions.

A présent, que diriez-vous de ces questions-ci ?

« Quels sont les débouchés, comment se concentre l’enfant, comment peut-il être heureux, comment vais-je ne pas y laisser la peau et vivre ma vie de femme ou d’homme normalement, comment vais-je débroussailler les démarches administratives, comment gère-t-on la compétition entre enfants, faut-il être face à l’enfant quand on l’enseigne ou à ses côtés, que faire avec le perfectionniste, l’indépendant, l’angoissé, comment entendre véritablement un enfant, comment faire avec l’enfant qui se juge, que faire si je ne suis pas en forme ou que l’enfant est épuisé ? » Ou tout simplement: « Comment vais-je réussir cette aventure ? », qui est une question qui implique toutes les autres et qui en même temps lui donne une couleur différente de « Mon Dieu, mais comment vais-je faire avant la fin de l’année avec ces marmots, et le rectorat qui ne me lâche pas ? »

De la nature même de l’erreur scolaire

« Bienvenue dans le monde de la vie normale ! »

« Bienvenue dans le monde de la vie normale ! » avons-nous envie de dire, sans méchanceté. La vie normale, c’est l’ensemble des questions qui trouvent des solutions naturellement, dans l’ordre, parce qu’il y a une pratique progressive.

(…) C’est ce que l’école était censée faire: bâtir un patrimoine et transmettre. Elle ne le fait plus. Et comme elle n’a pas d’écoute, elle ne corrige pas au fur et à mesure. D’où son échec qu’on peut dire magistral. Si l’école fait beaucoup moins bien que la simple maman à la maison, n’y a-t-il pas lieu de se poser des questions ? Comment est-ce possible ? Imaginez qu’une mère de famille fasse mieux qu’un marin-pêcheur, ne serait-il pas récusé par les faits ?

Entêtement

Et voilà qu’elle s’entête, cette école, refusant de se remettre en cause. Voilà qu’elle abomine les familles, disant qu’elles sont amateurs, et incapables. Voilà qu’elle se met à mentir, et terrorise, et manipule (allez voir notre enregistrement d’un contrôle, c’est édifiant: l’inspectrice qui a l’ignominie de demander à un garçon ce qu’en pense son père, alors qu’elle sait pertinemment qu’il est mort; mais où réside encore l’humanité ?)

Alors en ce cas, elle s’expose au jugement et à la réponse terrible: c’est vous qui êtes une option désormais. Puisque vous faillez à votre mission et vous situez hors-la-loi, contrevenant à l’obligation d’instruction prévue par des peines allant jusqu’à l’amende et la prison, puisque vous avez l’inhumanité d’écraser ceux qui s’en prévalent à bon droit, alors la sentence se retourne et nous disons aux parents : l’instruction est obligatoire, et donc, si vous ne voulez être complice d’une infraction à la loi, vous devez retirer votre enfant de l’école. Celle-ci peut être une option, éventuellement, si vous êtes dans l’incapacité totale d’instruire votre enfant comme la morale naturelle vous y oblige et si vous avez la certitude que l’établissement sera compétent.

Aveu implicite

Le fait qu’on puisse penser que la sociabilisation a un problème à la maison est en soi l’aveu implicite de toute une société. Mieux, personne ne s’est posé la question de savoir ce que valait cette « socialisation », qui en fait a été inventée par des politiques. Peut-être qu’elle n’est qu’un autre de ces postulats faux. C’est le cas. Nous disons, vous le verrez sur la page concernée, que la sociabilisation (car tel est le nom véritable), si elle est partiellement nécessaire, n’est pas non plus une valeur en soi et que des tas de gens ont grandi dans une totale solitude, en faisant des adultes accomplis. Nous aimons beaucoup explorer les contraires des grandes affirmations, et en l’occurrence, cela ne nous serait pas venu à l’esprit s’il n’y avait eu ce leitmotiv revenant sans cesse dans la bouche des gens depuis 15 ans, alors qu’ils ne se posaient pas la question auparavant: il y avait anguille sous roche. C’est une assertion politique, à fins prévisibles.

Voilà, chère Marine, quelle réponse nous pouvons vous faire. Vous pouvez la publier, car nous assumons tout ce que nous disons.

Merci pour votre intérêt, merci pour ce que vous ferez pour les enfants, merci pour votre curiosité qui n’est pas un péché mais une vertu !

Amicalement,

Cécile, Rémy et les parents de l-ecole-a-la-maison.com

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