La contestation est dans la culture maladive de la société française (et occidentale); la contestation de l'enfant est d'autant plus admise, quoiqu'en général, l'adulte s'arroge davantage ce droit. N'empêche, les enfants modernes sont plus contestataires.
- Si c'est simplement que l'enfant n'est pas d'accord avec vous sur l'école à la maison, ou si vous vous demandez s'il faut lui demander, voyez plutôt cet article. Nous voyons ici la contestation de l'enfant et l'ego.
- L'enfant est dans le jugement (y compris de lui-même ?). Voir L'enfant qui se juge
Au lieu que l'enfant apprenne ou fasse une chose de ses mains, il parle, il discute, il se regarde lui-même, il juge son travail, son apprentissage. On l'a amené à tout repenser.
A parler, au lieu de faire.
Vous savez que les maladies naissent souvent dans la tête. Or, c'est là qu'on plante du trouble, avec le choix et le droit de tout repenser.
Qu'est-ce qu'un psychotique ? Quelqu'un qu'on a trop encouragé à juger, repenser, contester. La folie de penser pouvoir être un être sans limites, détruit les limites de la folie qui alors s'engouffre dans ces pensées.
Alors, en préalable, disons qu'il est excellent et nécessaire que l'enfant s'exprime. Un petit enfant qui conteste a des choses à dire. Pour autant qu'il ne s'agisse pas d'un déni, d'une remise en cause. Dialoguer n'est pas se rebeller.
Il ne faut pas confondre discussion et contestation. Distinguez. Il en va de la santé intérieure de votre enfant. Freud arrive dans la société occidentale après la première Guerre mondiale et c'est à partir de là qu'on a le suicide de masse. Lui-même confiait à Jung en arrivant à New-York, voyant la foule qui les acclamait: "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste." C'était prophétique. La peste mentale allait faire des ravages.
Certes, il y a d'autres facteurs. Mais la révolte intérieure, la perte d'une sagesse naturelle, d'un équilibre tranquille, y sont pour quelque chose. On commence à se disséquer intérieurement. Et c'est forcément désespérant si l'on n'a pas... d'espérance, justement.
Obtenir de votre enfant qui est dans l'intellectualisation et l'analyse permanente est devenu une torture. Pour vous mais pour lui aussi. Parce qu'il passe par la case mentale "validation" ce qui devrait être naturel.
On arrête l'enfant dans son élan lorsqu'on parle de ce qu'on est en train de faire. Faisons sans débattre.
Nous avons amené l'enfant dans le monde fou de Freud. L'enfant psychote. Et nous avec lui.
Quand cela a-t-il commencé ? Quand vous-même avez amené des débats intérieurs. Ce n'est pas votre faute, c'est dans la culture. L'introspection est excellente. Mais psychologiser, "psychoter" comme on dit - et c'est ce que fait la majorité des gens sur Facebook -, c'est nocif et vain.
En Occident, on est beaucoup trop dans l'égo, le regard sur les autres, sur soi.
Les bons maîtres de karaté, jadis, ne permettaient jamais qu'on discute. Ils imposaient. On exécutait mille fois et ensuite, éventuellement, dans les vestiaires, on pouvait causer 1 minute ou deux. Mais le reste du temps: au boulot et en silence ! Pas un mot sur le tatami.
Au lieu d'exécuter simplement et sans contestation préalable, il y a débats, négociations, justifications. On est dans la société soi-disant "sans Dieu ni maître" et archi-entravée par des revendications, des acquis, des réflexes, des us et coutumes compliqués, des impossibilités de toutes sortes. Comme tout le monde a forcément le "droit à l'écoute", on fait du "consensus" qui empêche les progrès: d'où la fossilisation générale.
Le mot obéissance est rejeté violemment, pas question d'obéir, contestons ! faisons des manifs ! Tout cette agitation rend malade la société, ne sert évidemment à rien et crée l'idée que chacun peut juger ce qu'il veut.
De là, on commet cette erreur dramatique de confier le choix à l'enfant. Il le porte sur lui et ça l'écrase. Pensez à vos hésitations devant un étal de supermarché où il y a trop de choix: vous remuez des pensées confuses, ce n'est pas clair, c'est même perturbant. Ou quand vous prenez un billet d'avion, au moment de payer, on vous demande si vous voulez une assurance-annulation, et vous hésitez: si quelque chose vous empêchait de partir ? Cela distille du trouble. Redoutable !
La contestation de l enfant est inéluctable... s'il doit choisir !
Si vous donnez le choix à chaque fois, vous amenez un trouble, un dilemme pour être exact.
L'enfant dans ce cas a des blocages, qu'il résout en choisissant la solution de facilité dans presque tous les cas. Or, cette solution ne vous plaît pas et vous voilà en conflit. Blocage.
Les adultes font la même chose. Ils vont plus facilement faire un procès à leur employeur que d'aller le trouver une fois, deux fois, trois fois, pour essayer de s'entendre, pour essayer de lui pardonner; trop dur pour eux. Ils vont plutôt se retrouver dans un procès qui leur coûtera 5 ans de vie et 15.000€. On choisit une voie de facilité qui en fait complique tout.
L'effort est plus dur au premier stade. Il facilite ensuite les choses dans la mesure où il vous apporte moins d'embarras. La vraie facilité, c'est donc en fait l'effort. C'est lui qui va vous libérer. L'effort ne coûte que quelques instants. Regardez l'image de l'accouchement. Vous préféreriez que l'accouchement dure un an, avec des douleurs plus étalées, ou qu'il ait lieu en quelques instants et qu'on en finisse ? Et oui, on préfère que les choses en finissent, on n'a pas envie de payer éternellement.
Les contestations et les remises en cause ne font que reporter le problème, diluer mais sans rien arranger. Ce serait bien plus simple de faire les choses en se déconnectant. Quand vous passez l'aspirateur, ne vous dites pas "je passe l'aspirateur et je déteste ça", déconnectez-vous en faisant les choses tranquillement. Sans essayer d'aller vite.
De même, déconnectez l'enfant. Qu'il ait totalement l'habitude de s'y mettre. Discuter bousille tout.
Les petits Chinois ou les petits Japonais ne connaissent pas ça. Ils apprennent cent fois ce que les petits Occidentaux apprennent, sans se poser de question. Ils sont dispos, leur cerveau est dispo, ils reçoivent comme des vases. Nous, on a des enfants bouchés. On a des petits syndicalistes à la maison. On leur a appris à "penser par eux-mêmes" et ils ne font plus.
Alors, oui, nous souhaitons que l'enfant acquière une maturité et une autonomie mais cela passera par une obéissance. Il aura une liberté à l'intérieur de règles. Comme dans n'importe quel sport ou n'importe quel art.
Il apprendra non pas à contester l'ensemble mais le particulier: il ne rejette pas l'exercice mais il peut remettre en cause la méthode pour résoudre l'exercice: pourquoi pas ? S'il a une autre option, voyons-la, qu'il expérimente sa propre méthode.
Évitons de psychologiser.
Tout passe beaucoup trop par le mental et pas assez par les mains, le corps. Au lieu de dessaisir, de lâcher prise, on implique son mental, sa fierté, son bon-vouloir. C'est là que ça devient la guerre. Pourquoi l'Occident est-il belliqueux et fait-il la guerre à tout le monde ? Parce qu'on commence par le bon-vouloir des bambins. Il a un choix là où il ne devrait pas forcément l'avoir. Non pas que la discussion ou le choix soient néfastes en eux-mêmes, ils le sont au mauvais endroit. On peut bien discuter de "comment vais-je étudier l'Histoire de Marie Curie" mais on ne le devrait pas de "vais-je étudier Marie Curie ?" Il y a des questions qui ne se posent pas. De même qu'on ne discute pas gentiment de "est-ce que je vais essayer la cocaïne ?" Il y a des choses irrémédiables.
Où admettre la contestation de l enfant ?
Il peut y avoir une contestation au sujet de la présentation d'un problème ou d'un interprétation historique: cela n'en enrichit que plus l'enseignement. Mais pas sur le fait d'enseigner ou d'apprendre. Ou de suivre des consignes.
Les discussions ne peuvent donc exister que dans l'acceptation initiale: oui, je me dois de travailler, d'apprendre, d'avancer, de découvrir. Et cette acceptation ne doit pas recommencer chaque matin. C'est ancré, c'est acquis. Le parent doit le considérer comme totalement acquis. C'est dès la racine du mal, dès que l'enfant tente une esquisse d'essai de brouillon de schéma de semblant de remise en cause, que vous devez être là et dire: "Non !" N'attendez pas qu'il ait dit les mots fatals: "Je ne veux pas travailler !"
Alors, s'il en est là, sans doute savez-vous aussi que votre méthode n'est plus adaptée. Nous en parlons par ailleurs.
Mais nous en sommes maintenant à un stade avancé où vous devez être à un bon niveau et où il n'y a plus de remise en cause, de révolte totale. Il peut ne pas être très en forme ou rechigner, mais tout remettre en cause, non.
Imaginez que vous êtes partis en famille en haut de la montagne. Il est normal, une fois arrivés à 20 mètres du sommet, que l'enfant dise: "Je n'en peux plus, on fait une pause" mais il serait anormal qu'il dise "Je ne veux pas faire cette ballade !" Voyez-vous ?
Imposez ! Soyez le capitaine du navire et non pas le délégué syndicaliste qui amène la division à la maison avec des bons sentiments. Les bons sentiments amènent le conflit, nous vous le disons souvent. Il vaut mieux être net que gentil. La vraie bonté n'est pas gentille. On n'est pas là pour juger et sentimentaliser ce qu'on fait mais pour faire. L'enfant a besoin d'avancer. La pratique, c'est la main, pas la bouche.
Imposez avec joie et plaisir, bien sûr, mais imposez. Nous vous montrons comment faire tout au long de l'accompagnement. Comme l'enfant en vient à apprendre vraiment et avec plaisir.
Vous allez faire du propre. Chasser tout ce qui est psy et autocontemplation. Chasser les bavardages et les négociations.
Que de blabla en Occident !
On préfère le blabla à la discipline, les classes sont des champs de bataille, hors de question de faire de la discipline ! Mieux vaut que tel bambin se fasse harceler que d'intervenir. S'il se suicide, pas grave, personne ne sera inquiété, les encadrants ne sont jamais responsables (incroyable tout de même de leur confier nos enfants, non ?). On a évacué l'ordre, l'autorité, le respect, les règles, et donc très vite la grammaire, l'orthographe (c'est si douloureux, vous comprenez...) et tout le reste. Les Chinois et les Japonais apprennent des dizaines de milliers de cas particuliers mais nos enfants, après en avoir appris 10, les pauvres, ils ont besoin de vacances. Surtout ne rien demander de trop.
C'est quasi-obligatoire dans le monde de l'éducation alternative : ne plus rien imposer, se laisser bercer par le plaisir de l'autosatisfaction de n'être plus un maître, le plaisir de ne rien imposer: c'est de l'orgueil. Et il est interdit d'interdire. Contradiction. L'enfant ne compte plus, on se fait plaisir avec ces méthodes, en réalité. Beaucoup d'éducations dites alternatives ne sont que de l'autopromotion égoïste de méthodes dites nouvelles (en fait éculées depuis les années 60) où l'on ne demande plus rien à l'enfant pour satisfaire un libéralisme total et stérile. Il y a là une influence américaine, une fois de plus.
Et cela vient des villes, où on a le temps de "penser".
Comme le dit cette maman, vous croyez que la maman lionne fait douze fois le tour de la savane pour expliquer pourquoi on croque les gazelles à ses petits, et comment on le fait ? Ou qu'elle leur dit: "Les pauvres, c'est malheureux, mais on est bien obligé !" ? Eh bien ! non, figurez-vous, elle emmène les petits et attrape la gazelle devant eux. Elle fait. Elle exécute. Et ils s'y mettent dare-dare sans causer. Ils font leur boulot. Faites votre boulot. Apprenez à l'enfant à faire son boulot. La causette, ce sera la récompense.
Que fait l'école, royaume du désastre éducatif ? Du blabla. On a établi le blabla du consensus hypocrite et, bien sûr, les diagnostics, qui sont encore et toujours du blabla. L'enfant ne sait pas la conjugaison ? C'est qu'il est dys. Voilà comment on sauve les apparences.
Voilà la réalité dominante du système scolaire. Une imposture.
Nous nous occupons d'enfants qui ont des 16 et des 17 à l'école et qui ne savent absolument RIEN ! Rien de rien.
La faute à qui ? Ils sont dans une culture de l'autocontemplation, de l'autosuggestion, de la critique, de la révolution, de la psychanalyse totalement infertile. Tout ça appartient au même monde: c'est un poison qui vient de la politique et du monde médical. Le monde politique psy a amené la frigidité générale.
Moi, je. Moi, je ! On demande aux enfants de venir à l'école, d'être là, et de "communiquer". Pas de savoir quoi que ce soit ou d'accomplir une vraie tâche, ni de faire quoi que ce soit de sérieux. Du moment qu'ils parlent, tout va bien.
Et vous faites pareil !
Mon fils est ci, ma fille est ça. Mon fils n'arrive pas à faire ceci et ma fille n'arrive pas à faire cela.
Stop ! Comment le pourraient-ils ? Qui le leur a appris ? Nous voulons dire: sérieusement appris ? On juge en permanence. "Mon enfant a telle maladie". Vous direz que votre enfant est dysorthographique quand il aura fait 500 dictées. Combien en a-t-il fait ? 12. Peut-être 20. Ne dites pas qu'il en a fait 500, c'est inexact. Alors, ne dites pas qu'il est dysorthographique. D'ailleurs, voyez ceci:
Et on dit: "Il est dysorthographique." C'est du jugement. Vous faites comme la police politique. Vous le psychiatrisez.
Ne plus arrêter à un instant T
Diagnostiquer, c'est juger. On arrête tout à un instant T et on observe. Non ! Vous n'avez pas à arrêter. La vie, c'est un déroulement, c'est une série de réussites et d'échecs. Vous n'avez pas à arrêter l'enfant et à le juger. Regardez-le en mouvement, en perspective, voyez ses progrès. Ne le disséquez pas.
On juge. Or, il est dit: "Tu ne jugeras point." Et pourquoi donc le Christ dit-il ça ? C'est parce qu'il ne faudrait pas avoir ce regard accusateur sur l'autre ? essaie le judaïsme hébraïque. Non. Cela n'a rien à voir avec le problème, ou si peu ! Le problème, c'est qu'on regarde l'être pour ce qu'il est et non pour ce qu'il fait, non pour ce qu'il donne et donnera, non pour ce qu'il produit et produira. On arrête le temps, comme Dieu, on se pose en juge supérieur, on se veut Dieu en disant: "Qui es-tu ?" C'est la question que Pilate pose. Question que seuls peuvent se permettre les héros de l'Olympe.
Or, on est d'abord par ce qu'on fait. On juge l'arbre aux fruits. Et pas aux fruits verts. Aux fruits de la maturité.
De tous les mauvais usages que l'on peut faire de la prière et les sacrements, de tous les abus, de toutes les perversions de la prière et de l'usage des sacrements, aucun n'est aussi odieux que cet abus de paresse qui consiste à ne pas travailler, à ne pas agir, et ensuite et pendant et avant à faire intervenir la prière pour combler le manque (Charles Péguy).
Comment l'école ose-t-elle juger les enfants ? Comment ose-t-elle, elle qui refuse qu'on la juge ?
"Il ne faut pas de l'avoir mais de l'être" ? Même pas !
Les philosophes humanistes ne cessent de clamer "Vous jugez à l'avoir, jugez à l'être !"
Non plus ! Jugez aux œuvres plutôt et fichez la paix aux êtres. Sentimentalistes béats, autosatisfaits, égocentriques maladifs ! Vous êtes dans le culte de vous-mêmes. Cessez de leur fouiller les entrailles, de les sonder, de regarder le bout de leur nez, de les dévêtir à la manière de Freud, ce grand malade mental dont Jung disait qu'il se comportait comme un enfant de 3 ans.
On l'a dit, il faut cesser de se concentrer sur l'être. L'être n'a en fait aucune importance. Il y a des milliards de gens et il en vient d'autres milliards. Arrêtez de vous regarder le nombril. Les œuvres seules comptent. Est-ce que votre grand-mère vous jugeait ainsi ? Passait-elle son temps dans les officines des "spécialistes" ?
Ainsi, vous voudriez juger l'enfant. Mais il n'a encore rien fait ! Aussi, nous disons aux mères: cessez de juger l'enfant à sa maladie et la couleur de son eczéma: l'enfant guérit de tout par l'envie de ce qu'il va faire. Quelle envie lui donnez-vous ? Que lui proposez-vous de faire ? Pouvez-vous cesser de tout arrêter à l'instant présent ? Laissez la vie continuer. Pouvez-vous faire cesser cette auto-contemplation suicidaire ? Cette auto-contemplation dont l'enfant se fout, parce qu'il a des rêves. L'enfant ne se sauve que par ce qu'il va faire.
Envoyez promener vos jugements, donnez du projet, parlez de demain et ne vous arrêtez que le jour où il y a un pleur. Une minute ou deux. Vous, seul avec lui. Et personne d'autre. Ensuite, reprenez le chemin. Parce qu'on guérit de tout, oui, de tout, si l'on veut bien laisser faire la nature qui recommence tout, qui panse tout, qui rebâtit tout (exactement comme elle recoud la plaie faite à la main).
Démolissez vos jugements et vos égos.
Ne laissez pas l'égo posséder votre enfant en l'habituant au jugement. Soyez bon: fichez-lui la paix, gardez vos distances, envoyez paître les psys, éloignez les médecins et tous les polluants à deux pattes.
Donnez à faire et à accomplir.
Vous avez cent fois raison !
Je suis dans la panade, avec mes quatre ados, ayant cru bien faire en faisant confiance, en suivant l’ambiance où on n’apprend surtout pas à construire, à réfléchir, mais à consommer, où on agite des abstractions sans en avoir saisi le sens : liberté, droit, en dévalorisant les notions d’effort, de réciprocité. Voulant être compréhensifs, nous avons deviné avant qu’ils l’expriment les désirs de nos enfants… et nous avons pu les satisfaire. Cependant nous voilà contraints d’entendre leurs récriminations, leurs critiques, de subir leur opposition, leurs refus, d’assister impuissants à leurs démotivations. C’est la crise de l’adolescence parait-il, leur révolte est nécessaire à leur construction mais ça me crève, je ne les supporte plus ! Ils deviennent provocants, injustes, ingrats, idiots ! Je pense que j’ai trop tardé à réagir. Maintenant comment résister ? Tout d’un coup ? Progressivement ? Comment échapper au conditionnement bien encré, éviter ces habituelles confrontations ? Est-ce un savoir faire réservé à quelques bons éducateurs super formés ? J’ai trop discuté avec mes enfants, je me suis fait plaisir voulant être compréhensif.
Mais quel modèle leur donner ? Pour quoi se battre ? Pour quel espoir ? Leur bonheur c’est de rester allongés avec leur smartphone, à communiquer avec d’autres allongés. Nous devons les martyriser pour les tirer de là, donner des limites « arbitraires, nulles, démentes ». Satanés écrans qui emprisonnent !Mais je n’accuse pas que ces appareils, nous avons été trop confiants et n’avons rien vu venir. Je m’étais contenté jusque là de leurs bons résultats scolaires, de leurs performances sportives, musicales, d’élèves raisonnables… de leurs QI de surdoués… Mais le bonheur n’est pas là me disent-ils !
Vous avez cent fois raison, c’est l’action qui peut nous faire avancer, pas le blablabla, ni l’agitation.
L’immobilité est aussi une force.
Commencer par ne plus rien leur dire pourrait être une bonne chose, plus aucune exigence. (Ils peuvent rester couchés jusqu’au soir, regarder leur écran toute la nuit, ne pas aller au collège, ni au lycée… s’ils n’en ont plus envie… Pour manger nous leur ferons des pommes de terre midi, soir, tous les jours.) Ne plus rien leur demander. Dur à tenir , dangereux ? C’est peut-être mieux que toutes les discussions et les menaces inutiles. Sauront-ils trouver leur bonheur, se lever, aller de l’avant ?
Mais comment font les familles où tout roule bien ?
Merci pour votre article très éclairant.
Cher ami lecteur, lire « La Pierre et le Sabre ». La puissance du silence est une clé. La faim et la soif également, personne n’oblige le parent à faire la cuisine à un révolté. L’expatriation en situation de responsabilité (workingaway.info). Et puis, diverses autres choses que nous voyons sur ce site, si vous vous souvenez.
Ce livre culte ( la pierre et le sabre), fut mon compagnon une bonne partie de mon existence, aujourd`hui (sur Sumatra actuellement), j ai découvert `Sapiens`de Yuval Noah Harari… de nouveau un bel ouvrage, je vous le recommande.
amicalement David.
Merci David, nous allons chercher ce livre. Et de votre côté, jetez un œil au livre de Rémy alias Max.
Merci pour votre témoignage sincère, beaucoup sont dans cette situation sans l’avoir vu venir, nous les premiers! j’ ai 4 grands garçons du même type que vos ados. Je suis d’accord avec Rémy: le silence est d’or! Alors voici mon témoignage qui peut vous aider. Notre fils aîné a arrêté l’iut à peine 3 mois après la rentrée: monsieur voulait être artiste… Il avait déjà exprimé cette idée, sans mettre en face de choses concrètes, nous avions donc laissé cette idée retomber. Il revient donc à la maison, nous lui faisons passer son permis pour qu’il trouve du travail et je lui conseille d’aller dans les salons d’étudiant, de voir des expos, de faire des stages aux beaux arts… Rien ne le tente, il sait ce qu’il a à faire et n’a pas envie de travailler!! La tension monte, l’ambiance est explosive et tout le reste de la famille est stressée. Il finit par être pris en prépa beaux arts à Angoulême (300 km de chez nous). Il n’a pas travaillé et mon mari et moi décidons qu’il se débrouille pour partir et nous partons sans lui en vacances les 15 derniers jours d’août. Nous avons au téléphone un garçon penaud et limite dépressif… pas question de lâcher… Il part, jurant qu’il trouverait un petit boulot là-bas mais évidement ne trouve rien, et doit suivre un rythme de prépa (être artiste, c’est pas si cool que ça!). Nous l’aidons quand même juste ce qu’il faut pour manger… Mais retour à la maison en décembre, ce n’est pas ce qu’il veut faire, l’art contemporain le dégoûte, bon, ce coup ci il fait un vrai choix réfléchi. Il jure que cette fois il va trouver du travail mais au bout de 3 mois rien. Il pète un plomb, vide son sac de psychoté ( oui quand on fait rien on devient malade, Rémy a raison) notre réponse fût celle-ci qui le fit réagir: on ne peut plus rien pour toi, vas voir un psy! Au bout de 15 jours il trouve un boulot! Ouf! Le supporter est dure mais nous avions pris cette résolution: silence, qu’il se débrouille, on achète plus rien pour lui (vêtements, loisirs…). Il a pris un appartement, seul, nous avons refusé de le conseiller car il nous a clairement dit que toutes les décisions que nous avions prises pour lui étaient nulles (ses mots étaient plus vulgaires…) et que maintenant il ne voulait plus aucun conseil. Soit. Il a donc passé sa première nuit sur un matelas pneumatique acheté dans la journée (non, les magasins ne livre pas de lit le jour même) et sans électricité (bah oui, il faut appeler EDF, je te l’aurais bien dit mais…). Figurez vous qu’on a explosé de rire en racontant cela à des amis qui nous demandait de ses nouvelles!! Devant leur air étonné je leur ai répondu: « il ne veut aucun conseil de notre part! Qu’est ce que ça fait du bien de rire! » Bref, le pire est qu’il semble heureux de faire tout seul et d’éprouver ces difficultés! Le challenge me direz vous! Peut-être ce qu’il manque dans nos sociétés surprotégées!
Très bon ce commentaire, pensons à le citer dans le texte si vous voulez bien, amie.
Bonjour Rémy et Cécile,
Que pensez-vous de l’école démocratique, la classez-vous aussi dans les solutions vouées à l’échec ?
Au fait le site http://www.workingaway.org n’existe pas ! Que contenait-il ?
Cordialement
DavidR
Exact, c’était workaway.com. Pour cette école, il s’en crée chaque année une quantité, chacune affirmant que « jusqu’ici on n’écoutait pas l’enfant », c’est la grande mode des initiatives dites démocratiques, mais pour l’instant, nous ne voyons aucune émarger en haut de l’affiche. Il ne suffit pas d’avoir de belles intentions. Nous avons des échos de tas d’écoles, y compris des Montessori, qui sont des naufrages. La plupart des gens sans expérience sont persuadés qu’avec leur cœur gros comme ça et leur écoute,; ils y arriveront. Or, l’être humain est plus compliqué que ça. La « bienveillance » seule ne marche pas.
C workaway.com
Yes miss. La promenade est toujours agréable ou vous êtes entre les mains de Tchétchènes psychédéliques ?
excellent article. Les enfants sans une autorité sur laquelle prendre « appui » pour construire leur identité deviennent anxieux. L’absence de limites et de marques d’autorité représente en fait une menace, car l’enfant qui sait n’avoir pas tous les moyens et les connaissances à sa disposition est au bout du compte effrayé d’être laissé à lui-même, avec la permission de tout décider, refuser, nier, il ne sait plus ce qu’il faut considérer comme bon ou mauvais, bref, le manque d’autorité représente un manque de repères, dont les conséquence à l’âge adulte peuvent être la crainte de ne jamais pouvoir contrôler sa vie. L’autorité des parents n’est pas non plus quelque chose qui montrerait la force de papa et maman. Elle a une autre signification. Elle est « clanique », elle permet de transmettre les valeurs de la famille , ce n’est pas qu’une question de « psychologie », c’est aussi quelquechose qui véhicule l’éthique à laquelle on va tous adhérer, qui va inspirer nos conduites, et c’est toujours une autorité qui s’inscrit dans une histoire et dans la grande histoire de notre civilisation. Les règles que cette autorité signalent s’appliquent d’ailleurs autant aux parents qu’aux enfants ( c’est en cela qu’elle est clanique), et là , nous sommes tous « embarqués », parents et enfants, dans la même aventure qui est … combat. Quand un skipper donne des ordres à l’équipage dans le gros temps, on ne discute pas , on exécute.
Oui Ivan. C’est exactement ça. Finalement, la limite est aussi un lien. Nous en reparlerons dans notre vision des « cercles de l’éducation. »
Merci de votre compréhension. Je vais me procurer l’ouvrage que vous indiquez, et , je pense , le faire passer à quelques uns de mes amis aussi éberlués que moi devant leurs jeunes en révolte. (Epreuve loin d’être dramatique, mais parfois épuisante. En fait nos ados nous font réfléchir, avancer…,petits ils voulaient surtout nous faire plaisir)
J’aime tout ce que vous dîtes dans cet article. Merci Cher Rémy, merci pour toute l’aide que vous nous apportez pour l’école à la maison et pour tout le reste. Vous avez changé le cours de notre vie par vos conseils et vos lumières. C’est du travail de vous suivre mais quel plénitude ensuite.
Je dois être une sorte de prédicateur, finalement… espérons que je finisse bien. Bravo à vous de vos réussites, de votre ténacité ! Amitié.
Merci pour ce bel article qui émeut tant il semble aller au cœur des choses et des êtres. ‘Non in sermone Regnum Dei, sed in virtute’. …. Celui qui gouverne sa langue est un homme parfait … ‘ Dans un profond silence’ dit la Liturgie, Il est venu sur terre, et c’est alors que les Anges sont apparus en chantant.
Nous croyons conjurer les peines et les difficultés de la vie par nos incantations aux enfants, au lieu de nous charger du joug et du fardeau qui deviendront suaves et légers si nous les portons à la suite de Notre Seigneur, pour guider nos enfants par son Autorité …
Le cardinal Pie avait prophétisé : ‘Si Jésus Christ ne règne pas sur les sociétés par les bienfaits attachés à sa Présence, il règnera par toutes les calamités inséparables de son absence.’
Les premières victimes en sont les enfants … Notre premier recours est la prière !
« l’enfant guérit de tout par l’envie » …. Cette affirmation est tellement vraie !!
J’ai emmené mon fils de trois mois chez l’ostéopathe suite aux conseils d’une puéricultrice car il ne dormait que par tranche de demie heure et jamais plus de deux heures de suite, des coliques…Tout mon entourage m’a conseillé de tester l’ostéopathie.
Il s’avère que la séance s’est très mal finie, mon fils a fini aux urgences pediatriques. Suite à la séance, son visage à doublé de volume, des hématomes et des pétéchies sur tout le visage et les épaules, ces yeux avaient disparus tellement son visage était gonflé.
Aux urgences on a de suite pensé à un enfant battu tellement c’était à la fois spectaculaire et improbable de telles conséquences. Mon médecin de famille à dû intervenir pour supprimer ce doute !! Mon fils a été mis en surveillance, des prises de sang, échographie, mesure de la tension et d’autres facteurs toutes les deux heures pendant 24 heures.
C’était un cauchemar, une terrible épreuve, les médecins ont finalement conclu que l’ostéopathe à exercé une trop grande pression, mon fils a été en apnée. Toute la nuit, nous avons prié pour éviter l’hémorragie cérébrale.
LOUANGES à Dieu, mon fils va bien, Dieu l’a protégé du pire. Il a encore quelques analyses à faire.
Je vous fais part de cette horrible expérience qui a eu lieu le mois dernier, c’est pour rejoindre et confirmer cet article. Mon fils a miraculeusement guérit de ces hématomes et pétéchies en une semaine !
Pendant toutes ces heures de surveillance aux urgences, je n’ai pas pensé aux éventuelles complications, j’ai pensé très fort qu’il allait s’en sortir , et je chuchotais à l’oreille de mon fils, qu’il allait grandir, devenir fort, qu’il avait encore pleins de belles choses à vivre…. Les paroles et les sentiments jouent effectivement un grand rôle dans la guérison.
L’enfant a une capacité extraordinaire à se battre contre les mauvaises expériences de la vie, ce sont les parents qui affaiblissent trop souvent l’enfant avec « ce jugement, ces questions » dont parle cet article.
Aidons nos enfants à cultiver ce don de Dieu qui les rend si forts, et au lieu de les juger, remettons nous en question.
Voilà mon humble expérience
Merci pour cet article à la fois rassurant et déroutant.
Je ne suis pas adepte de la psychanalyse non plus.
J’essaie de rester loin de la médecine allopathe aussi.
Mais que faire lorsqu’un enfant sort vraiment du cadre ?
Vers qui se tourner lorsqu’on n’y arrive pas seul(e) ?
L’école à la maison résout nombre de mes réticences face à l’école classique, mais pas tout.
Faire plutôt que de penser, voilà une belle source d’inspiration à méditer.
Entièrement d’accord,
Dans notre culture, « psychotter », contester à tout bout de champ c’est très tendance, ça semble même devenir un signe « d’intello ». Voilà pourquoi, peut-être, de nombreux parents laissent et sont fiers même de voir leurs enfants, dès leur très jeune âge parfois, répondre à tout et pour tout, et « retourner », « renverser » l’ordre établi dans le foyer, à l’école, dans la société même. Et on s’étonne de voir tant de chaos?
On juge un enfant très très tôt, que ce soit pour le bien ou pour le mauvais, mais c’est le prédisposer au bien ou au mal, sans le laisser vivre. Nous sommes, inconsciemment ou non, en train de « créer » la société de demain.
Nous n’avons pas le droit de VOLER LEUR ENFANCE. Ce serait compromettre leur AVENIR.
J’ai bien aimé ce sujet Rémy.
PS: on ne peut plus mettre d’étoile?
Entièrement d’accord avec cet article énergique .
Pour couper court aux bavardages-syndicalistes stériles j ai instauré le
« MOINS DE BRUIT
ET
PLUS D ACTION ! »
Ça finit par rentrer , l’autre jour je l ai entendu dans la bouche de ma fille de 17 ans qui s occupait de son petit frère …preuve qu’ elle a intégré quelque chose qui l a aidé.
Bon courage à toutes
Bravo ! bravissimo !
Félicitations Rémy,
Le discernement est incontestablement cette voie médiane qui neutralise les deux extrêmes, les « deux menteurs » parce que celui-ci prend bien en compte les deux versants…
Le problème du monde est avant tout un problème Spirituel.
Le monde moderne regarde tout comme un borgne, avec tout ce que cela dit et implique.
Votre article me fait bondir. Nous avions inscrit nos enfants dans une « école » dite à « pédagogie de la bienveillance » et pourtant après quelques mois mes enfants n’ont jamais été autant perturbés : il était « normal » pour un enfant de 4 ans de dire d’énormes gros mots, de laisser un enfant se faire harceler par des camarades, de laisser les enfants libres de s’adonner à des jeux de bataille de « Roi et d’esclaves ». La violence devenait ordinaire et banale entre les enfants. La réponse de la responsable devant nos interrogations et le manque d’encadrement était que : « Ce ne sont que des jeux d’enfants et quelles étaient mes peurs ?». D’ailleurs, les encadrants qu’on appelle sur place « les voltigeurs » n’interviennent pas, et ce volontairement, au nom de la Liberté de l’enfant. J’ai dû me remettre bien en question ; apprendre de cette expérience et j’oserais écrire : que nous avons, en tant qu’adulte-parent des responsabilités colossales : celles d’élever nos enfants au-delà, certainement de ces jeux de pouvoir. Notre mission est plus que difficile, qu’on apprend en se mettant au travail, et qu’il n’existe pas de formules clé sur porte. Que c’est la plus belle aventure qu’il me soit donnée, et qu’au final on n’est pas seul. L’expérience des autres peuvent nous enrichir et nous guider, merci pour votre générosité et votre courage.
Merci Agata, nous avons hâte de lire votre récit complet de cette école car nous désirons faire un article à leur sujet.
Ah! la pratique des arts martiaux…: )! Vous êtes un guerrier génial!
Pile le guide dont on manque cruellement dans notre monde de fous. C’est toujours un régal de vous lire!
Il y a beaucoup à FAIRE en effet; essayons de bien faire surtout. C’est à la lecture de tels articles que je réalise pleinement à quel point nous sommes déstructurés, je le sens et le perçois nettement mais vous avez le don des mots justes…ça donne le vertige mais des ailes également.
Merci!
Merci à vous Miam !
Que dire de plus ? Cet article est tellement pertinent ; tant de vérités que nous ne voyons même plus… merci Rémy et Cécile pour la grande qualité de votre site et de votre accompagnement.
Merci Emma !
bonjour, je reconnais tellement notre situation dans ce descriptif!! merci c’est lumineux Mais la question est : m fille a 11 ans, conteste tout, se plaint et rechigne au moindre effort – je ne cède pourtant pas sur tout loin de là… – mais psychologie et expliquer, ça oui je le fais … donc après ce constat et une fois que je prends ma responsabilité dans la situation, que faire pour inverser les choses désormais? car depuis quelques temps je tente effectivement de ne plus parler, de ne plus expliquer, de ne plus justifier…mais c’est elle qui le fait et me harcèle de ses commentaires et questions. cela me rend folle. je suis preneuse d’un bon conseil de bon sens ou même plusieurs!!! un grand merci! christine
Bonjour Zema, on verra bien sûr cette question qui est celle de l’autorité, on verra qu’il ne faut parfois surtout pas expliquer et ne pas recourir non plus à la psychologie, on va dépouiller la communication en allant parfois exactement en sens contraire de la « société de la communication » (devenue d’ailleurs sourde et muette…). L’enfant qui ne sait pas exécuter sans commenter ou y repenser est prisonnier, il attache son moi à ses actions, finalement il est comme celui qui demande des justifications illégitimes, c’est très nocif pour lui, pour son parcours, et pour la société en général. Parfois, pas de raisonnement, l’exécution et c’est tout. D’ailleurs, les grands artistes ne pensent pas à ce qu’ils font, ils exécutent. Devant les gendarmes, votre enfant exécutera, il n’osera pas leur tenir tête. Il faut savoir le faire sans hésiter car il y a parfois des situations dangereuses. Et puis, on finit par être haï à tout vouloir justifier. Un cas classique ! On le verra.
Je juge cet article excellent et ma satisfaction est allée crescendo jusqu’au point final 🙂 Merci Rémy pour votre clairvoyance ! J’ai moi aussi de l’urticaire à chaque fois qu’on me parle des incapacités d’un enfant à l’école dys par ci et retard par-là etc.. Les enfants sont brimés dans leur moindre fait et geste et alors là aujourd’hui, il faut en plus les aseptiser de tout l’air qu’ils respirent !!!
Vraiment top ! J’en parlais à un ami justement de cette invasion du psy, l’égo omniprésent et le nombrilisme …