L’enfant qui se juge


Il arrive que l’enfant se juge.

Marie nous dit:

Ma fille veut être excellente. Elle ne veut pas seulement que ce soit bien, elle veut que ce soit excellent. Elle dit: « Je suis une bonne à rien. »

Attention. Danger.

L’enfant qui se juge est en danger

L’enfant qui se juge fait intervenir des sentiments personnels qui sont comme un polluant.
Au lieu d’être dans ce firmament de joie et d’émerveillement que la vie lui donne, il se renferme sur une pensée autocentrée.
Gustave Thibon disait: « Je t’aime trop pour n’aimer que toi. »
Déclinons dans cette formule foudroyante :
« Je m’aime trop pour n’aimer que moi. »
Evidemment qu’il y a beaucoup plus que nous seuls !
Or, l’enfant qui se juge s’arrête à son moi.
Prenons le héros lambda qui doit sauver la princesse d’une mort atroce au-milieu des flammes: que diriez-vous s’il se mettait à tergiverser: « Je ne sais pas, je ne me sens pas à la hauteur, je me sens minable. » Vous diriez: « Mais vas-y, bougre d’imbécile, on s’en fout de tes états d’âmes ! » Et vous auriez raison.
Cette enfant est bien trop dans le jugement sur elle-même.
Il y a là quelque chose dont vous devez la débarrasser.
L’orgueil est un piège et le regard sur soi-même est en soi le résultat d’un orgueil.
Or, ce que nous pensons de négatif de nous-même n’a aucune importance, c’est un écran dangereux. L’instrument n’a pas à se demander s’il fait bien, il doit juste servir. Soyons plus humble.
Il faut se libérer de ces sentiments flous. Nous l’avons dit, l’égo est un danger énorme.
Une gamine sur des tas de déchets à Calcutta n’a pas le temps de se dire « je suis bonne à rien. » C’est une pensée d’enfant qui a le choix. Et qui, à cause de ce choix, tergiverse.
Lorsqu’on commence à se dire « je suis ci, je suis ça », on met entre nous et la mission un écran, une fumée, un voile. C’est aussi parce qu’on en a les moyens. C’est du luxe, et c’est un luxe mortel.
Disons-le : ce que nous pensons de nous-même, on s’en fout. La seule chose qui compte, c’est d’accomplir la mission. Si ensuite, on a un jugement à émettre, pourquoi pas. Mais ce jugement n’a aucun droit à empêcher la mission.

La mission doit être remplie

La seule chose, c’est que la mission soit remplie. Quand la mission est remplie, on est heureux. Les émois sont possibles quand on a accompli, pas avant.
Repensez au prince qui hésite devant la mort certaine de la princesses : inacceptable, n’est-ce pas ?
Donc, vous allez la sortir de ce sentiment mou. Soyez suffisamment dure avec ce genre de pensée autocentrée. Quand elle dit qu’elle est nulle, dites-lui: « Oui, c’est vrai, tu es nulle, ça fait peur. »
Vous verrez alors qu’elle va se relever.
Il importe grandement de débarrasser l’être humain de ce petit confort où on se contemple et où l’on se déçoit. La vérité de l’Homme n’est pas dans le regard sur soi, mais dans l’accomplissement, et cet accomplissement vient dans un regard qui va au-delà.
C’est le genre de chose que nous ne dirions pas à tous les parents, c’est juste que vous, Virginie, avez cette maturité et cette capacité à comprendre.
Dites-lui que vous ne lui demandez pas de faire « parfaitement », mais juste de faire. Mille fourmis qui font mal valent mieux qu’une seule fourmi qui se bloque. Et mille jours où l’on fait un peu valent mieux qu’un seul jour où l’on ne fait rien.
Demandez-lui de ne surtout pas faire parfaitement, parce qu’à ce rythme, vous n’aurez bientôt plus rien à lui donner.
Il y a un dicton qui dit: qui veut faire l’ange fait la bête. Vouloir trop de choses conduit à une grande intolérance vis-à-vis de soi-même, vis-à-vis de la vie, vis-à-vis des autres.
Moins d’absolu, plus de sens pratique, plus d’humilité. C’est mal fait ? Pas grave, on recommencera, et on progressera. Ce qui compte, c’est faire.
l'enfant qui se juge

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