Votre attitude en cours


Aujourd’hui, deux choses: révision générale (nous ferons quelques rappels utiles), et un travail sur une bonne attitude en cours, avec des trucs pratiques, notamment :

  • votre attitude en cours détermine tout chez l’enfant
  • penser « soucis, soucis » va produire des soucis. Il est important que la maman relativise.
  • mieux vaut se tromper et être dans une joie que d’avoir raison dans la douleur
  • c’est toujours une question de pratique; la solution est toujours devant vous
  • préparez des bottes secrètes; faites preuve de créativité
  • humilité; discernement; Etre en forme
  • surveillons très attentivement nos paroles. Renoncer aux cris
  • autorité;Le regard doit être vrai, fort et confiant.
  • plaisir, émulation, concentration, réussite + joie, célébration

Votre attitude en cours détermine beaucoup chez l’enfant

Sa concentration, son sérieux, son intérêt, son niveau. Il y a peu de choses qui ne dépendent pas de vous. Oui, certaines ne dépendent pas de vous: il a un patrimoine génétique qui fait qu’il a ses facultés spéciales ou cette réactivité qui ressemble tant à celle de son père… Laissez ça de côté: vous n’y pourrez jamais rien. Ce sur quoi vous avez un pouvoir, c’est vous.

Angoisse maternelle

Une chose pose fréquemment problème, c’est l’angoisse maternelle. Il n’est pas facile d’envisager de faire cours, on n’est pas sûre d’y arriver, et quand on le fait on doute, on a peur de l’échec et chaque difficulté semble la preuve qu’on n’y connaît rien, etc. Nous y reviendrons. Dès maintenant, essayons de mettre complètement de côté cette vision. Elle ramène à la maman au lieu que les choses soient centrées sur l’enfant. De plus, penser « soucis, soucis » va produire des soucis. Vous le savez: on devient largement ce à quoi on pense.

Votre attitude en cours

 

Il est important que la maman relativise. Bien sûr que les choses se passeront mal parfois, bien sûr qu’il y a des écueils et des nasses, mais c’est surtout vrai à cause d’une angoisse permanente qui vous colle à la peau. Ne vous laissez pas « bouffer » par la déprime ou le doute permanent.

A tout prendre, mieux vaut se tromper et être dans une joie que d’avoir raison dans la douleur !

Relativisez. Dites-vous ceci :
— la situation est de toute façon meilleure qu’à l’école et
— à chaque jour suffit sa peine.

Dans la difficulté, rappelez-vous ceci [s2If !is_user_logged_in()] (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ).  [/s2If] [s2If is_user_logged_in()]:
— Quand ai-je réussi, la dernière fois ?
Repensez à cette réussite, imprégnez-vous du sentiment que vous ressentiez, retrouvez l’attitude que vous aviez, cette attitude intérieure de confiance. Rappelez-vous que des livres peuvent vous aider.

Le progrès n’est pas rectiligne, vous le savez.

Nous nous souvenons d’une période où nous avions l’impression que notre fille cadette avait régressé d’un an. Elle trépignait, ne savait plus rien.

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Progrès: comme la courbe de température, variable ! Au début, ils sont fulgurants, ensuite vous avez des paliers. Mais vous êtes très au-dessus de la « normale ».

Cela fait partie des choses normales, l’être humain n’est pas un monolithe, il n’y a jamais de happy-end, tout est à entretenir chaque jour. On en parlera quand on verra cette vidéo, vous pouvez aller la voir. Les joies et les peines ne sont jamais définitives, mais elles sont des moments sur lesquels on s’appuie, ce sont des signaux sur le chemin.

Il nous est arrivé de nous trouver dans des impasses, de vouloir tout arrêter, de nous sentir très en-dessous de ce que nous pouvions voir ailleurs, dans d’autres familles. De leur côté, les mamans nous disaient « non mais, vous plaisantez, nous vous regardons comme des modèles, nous sommes nuls. » Nous des modèles ! ça nous amusait. Nous avons souvent eu l’impression d’être nuls, de ne pas donner assez.

Tous, nous sentons l’imperfection de nos méthodes, mais… c’est bon signe.

Lorsqu’un jour je descendais de scène, après une représentation de théâtre, et expliquais à mon vieux professeur que je n’étais pas content de moi, il me dit : « Eh bien, tant mieux. Le pire serait de croire que tu es arrivé au bout du chemin. » Il est bon d’avoir des doutes, de réfléchir sur « comment mieux faire ».

Il arrive souvent que l’on réussisse une chose un jour puis qu’on échoue en retentant l’expérience. Qu’un truc fonctionne une fois mais pas deux. Peu à peu, on se rôde, on apprend, on s’affermit. On finit par ne plus guère y penser et les choses deviennent naturelles, exactement comme lorsque le tireur à l’arc exécute son art sans penser à son arc, comme vous faites de la bicyclette sans y penser. C’est encore et toujours une question de pratique.

attitude en cours
L’enjeu d’une situation donnée doit déterminer vos pensées et votre attitude

Il n’y a pas d’enseignant bon en théorie, il n’y a que des enseignants bons en pratique. Par conséquent, relativisez et avancez, la solution est toujours devant vous !

Créativité

La créativité est une clé. Nous en avons déjà parlé. Elle se travaille. Combien de mamans nous ont dit « je n’ai aucune imagination » ! Quelle importance, demain sera un autre jour. D’abord, comprenez bien que si l’enfant commence à se lasser, c’est qu’il n’est plus dans l’émerveillement et que bien souvent, l’émerveiller vous sera utile.

Préparez des bottes secrètes : histoires, anecdotes sur d’autres enfants, sur d’autres familles, notez ce que vous trouvez sur Internet, glanez plein de petites choses que vous pourriez lui dire le jour où vous remarquerez une lassitude. Votre méthode : faites-la varier. Faites cours dehors s’il fait beau, une fois ou l’autre. Allez au bord d’une rivière, profitez-en pour faire leçon de choses ; ou dans les bois. Faites cours dans un parc public, invitez votre enfant à observer, faites des paris : « Je te parie qu’aujourd’hui, durant le cours, nous allons voir telle chose ». Rompez la monotonie. Invitez un autre enfant, ou un adulte. Amusez-vous. Changez, renouvelez, variez. Il y a mille trucs à faire, il n’y a pas de limite !

Première de vos attitudes: l’humilité

Toutes les vertus sont bonnes à cultiver. L’humilité au premier chef. Il faut que vous sachiez reconnaître une erreur, s’il est juste de le faire. Ne signalez pas une erreur d’orientation pédagogique ou de manière de faire cours, ça ne ferait que déstabiliser votre enfant, mais n’hésitez pas à reconnaître que vous vous êtes trompée dans la résolution d’un exercice, et montrez à votre enfant quelle a été l’erreur. Faites-le simplement, sans gêne, car il faut que votre enfant soit capable lui aussi de dire avec simplicité et sans orgueil qu’il s’est trompé. Savoir reconnaître ses erreurs est un puissant moyen d’avancer.

Vous pouvez vous tromper devant votre enfant, mais attention à ce que ce ne soit pas tout le temps et pour des choses importantes, il a besoin d’une certaine sécurité. Nous l’avons vu dans « Une bonne erreur ».

Discernement

Il faut sans cesse discerner, la règle ne s’applique pas toujours, sachez agir en conscience.

D’un côté, la règle vous assure une solidité que vous n’avez pas toujours: là où vous pourriez céder, elle vous protège. Vous avez dit « pas d’ordi en semaine, c’est la règle », cela vous évite d’hésiter quand l’enfant vous harcèle.

Mais parfois, c’est le contraire.

Même si nous vous proposons ici quelques astuces, c’est vous qui verrez si elles tombent au bon moment, si elles en valent la peine ou non. Discerner aide à manifester la vérité et la justice. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, toutes les règles ne sont pas applicables tout le temps; adaptez, sans baisser le niveau de vos exigences mais en élevant votre niveau d’amour. L’amour est exigeant, donc si vous aimez, vous saurez donner ce qu’il faut.
En cas de doute, demandez-vous si ce que vous allez dire est adapté à la situation. « Est-ce adapté à la situation ? » Mettez-vous à la place de l’enfant, imaginez-vous avec votre mère ou votre père vous faisant cours.

Etre en forme

Nous l’avons dit bien souvent et nous insistons. Il faut être en forme. Couchez-vous tôt. Faites du sport. Vous êtes fatiguée parce que votre corps subit des contraintes répétitives et se vide ; en outre, vous vous « démusclez », ce qui fait que vous êtes fatiguée plus vite. Sport, activité ! Votre cerveau n’est pas bien irrigué. Le sport est obligatoire pour les mamans ! Pas seulement la marche jusqu’au bout de l’allée, deux heures au moins d’efforts intensifs par semaine, le mieux serait une heure par jour. Non ? Disons 1/2 heure… 1/4 d’heure pas moins ! Et ne nous dites pas que vous n’en avez pas les moyens, ça ne tient pas. Inscrivez-vous dans un club, négociez le prix, ça vous rapportera tout ce que vous n’aurez pas à dépenser en temps et en argent chez le médecin.

Changez d’hygiène de vie, méfiez-vous des médicaments. Sur internet, vous avez des tas de blogs qui vous conseillent des moyens naturels.

Comment parler à son enfant

Nous connaissons un peu mieux l’éducation bienveillante, comment parler à l’enfant en rencontrant ses sentiments. Nous n’y revenons pas pour l’instant, voyons plutôt nos écarts de langage.

Attention aux paroles prononcées à la légère.

« Je te l’ai expliqué un million de fois. » C’est inexact, vous l’avez peut-être dit cinquante fois. « Si ce n’est pas fait dans cinq minutes, tu seras privé d’ordinateur pendant un mois. » C’est probablement dit à la va-vite, il sera privé deux heures et après cela, n’abdiquerez-vous pas ?

« Tu es… », la phrase qui commence mal, quand elle est critique. Autant vous pouvez dire aussi souvent que vous voulez « Tu es drôle », « tu es merveilleux quand tu veux », autant « tu es idiot, maladroit, bouché ou quoi ? lent, paresseux » etc. est à proscrire totalement, irrévocablement, définitivement. Vous ne pouvez pas juger votre enfant. Vous pouvez juger ses actes: « Tu as commis un acte maladroit », « tu t’es levé ce matin avec trop de lenteur, trop tard », « dans une classe de 30 élèves, on ne pourrait pas attendre ta réponse pendant 20mn », vous pouvez le dire.

Surveillons très attentivement nos paroles. Ce n’est pas facile, elles nous échappent, mais essayons.

Surveiller ses paroles, surveiller son attitude aussi. En cours, soyons moins parent (maman ou papa), mais un enseignant, pas forcément tolérant pour tout, pas forcément accessible. Ne répondant pas forcément à toutes les questions ou toutes les phrases.

Renoncer aux cris. Ne jamais crier. Le papa peut être là pour élever le ton, d’un seul cran, ça doit suffire ou alors il faut travailler son autorité naturelle.

Si vous avez un problème d’autorité

Il n’y a aucune raison de discuter à propos du travail, seulement obtenir. L’enfant reçoit le cours, il ne l’invente pas et il ne l’organise pas. Il ne le discute pas sur le fond, il participe, c’est-à-dire qu’il s’exprime et l’enrichit parfois, jamais il ne doit le remettre en cause profondément. Très peu de mamans sont capables de couper court aux discussions qui n’ont pas lieu d’être, mais celles qui y arrivent s’en sortent mieux, sont moins fatiguées, moins déstabilisées, moins fragilisées, elles tiennent mieux dans la durée et les choses ne leur filent pas entre les doigts. Et l’enfant s’y retrouve mieux, il y a un chef d’orchestre (vous) et un instrumentiste (lui), tout est bien. C’est un travail que la maman doit conduire peu à peu, on n’y arrive pas du jour au lendemain.

Moins de mots, moins de justification. Cela vous fera du bien et à l’enfant aussi.

Ce qui construit, c’est l’amour au sens plein, et non l’excès de tolérance, l’amour qui sollicite et qui libère, l’amour qui exige et pardonne, qui déploie et rassure, qui donne confiance. Ce qui construit, c’est aussi le langage, il faut donc pousser l’enfant à l’expression sûre, précise, au récit (à table par exemple, il est excellent de lui faire raconter un livre devant son papa) ; l’écriture développe une expression orale plus construite, une pensée mieux étayée et méthodique, plus imaginative.

La même pédagogie ne convient pas à tous les enfants. A chacun sa méthode et ses applications, avec créativité et discernement comme nous l’avons dit. A chaque maman son rythme, ses trucs, sa tonalité.

Il y a une quantité de manières de bien faire, on ne les a pas toutes explorées, il y en a autant que de tempéraments différents.

Dans le champ pédagogique, n’ayons que peu d’opinions définitives. Tout mérite d’être repensé, conforté, amélioré, car l’enfant évolue et il faut donc adapter.

Et puis, comprendre le cerveau. Quand vous faites cours, comprenez bien que le cerveau a des impératifs. Prenons un film pour enfant de bonne qualité, Toy Story par exemple, observez les étapes : vous aurez des clés pour comprendre comment conduire votre cours. Ces films sont très bien construits parce qu’à Hollywood, on sait très bien comment est fait le cerveau.

D’abord du plaisir, puis de l’émulation, ensuite des sentiments profonds et une forte adhésion, avec une cohésion, et à la fin une célébration qui retrace le chemin parcouru. C’est le même processus en cours, sauf que l’on sollicite la participation active de l’élève à tout cela.

Quand vous faites cours, appliquez ce schéma :

plaisir, émulation, concentration, réussite + joie, célébration.

Le plaisir

vous l’obtenez par le jeu, la légèreté; l’émulation par la promesse d’une victoire (« Quand le cours sera fini, tu sauras comment… tu seras capable de… »), la réussite grâce au travail concentré en sachant que le cerveau ne peut donner en moyenne que 30 à 40mn consécutives de concentration très forte (faire des pauses avant la reprise du cours), et à la fin célébrer, c’est-à-dire bien exprimer quelles aptitudes on a acquises et les réussites.

Il sera essentiel de faire des exercices parce que, vous le savez maintenant, l’acquisition définitive demande d’y revenir. Souvent, on fait le lendemain des exercices qui mettent en pratique les acquis de la veille, c’est une remise en jambe.

Vous me direz peut-être que l’apprentissage par cœur n’est pas à la mode. Faites apprendre plusieurs textes par cœur, c’est excellent pour le cerveau. La recherche sur le cerveau devrait être votre conseiller.

L’émulation

est au centre du travail à la maison. Le bâton et la carotte, ça ne marche pas souvent (ça marche parfois, attention, dans certains cas précis, on le verra plus bas). On lira avec intérêt La vérite sur ce qui motive, qui vaut aussi pour les adultes.

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Exemple. On recense, dans tous les Etats-Unis, des enfants qui aiment dessiner et qui dessinent pendant que les autres vont en récréation. Ils sont divisés en trois groupes. Au premier groupe d’enfants, on dit : « Formidable vos dessins, continuez, vous aurez 5 dollars pour chaque dessin plus un diplôme. » Au second groupe, on ne dit rien mais on remet 5 dollars et le diplôme pour chaque dessin . On ne dit ni ne fait rien pour le 3ème groupe d’enfants, qui dessinent dans leur coin sans qu’on s’occupe d’eux. Quel est le groupe qui a continué à se passionner pour le dessin ? Le 3ème, qui n’a eu aucune récompense.

Car ce qui était auparavant pour ces enfants un plaisir est devenu rapidement un devoir, quelque chose demandée par un adulte. Les chefs d’entreprise devraient savoir ça, c’est la même chose avec les salariés.

Dans le monde de demain, l’enjeu sera désormais l’émulation. Et donc le développement personnel.

La récompense motive sur le coup mais sur le long terme, elle assimile l’occupation aimée à du travail, donc elle détruit la passion. C’est pour la même raison que Wikipédia a écrasé Microsoft Encarta.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut proscrire toute récompense, par exemple les images pour les petits enfants.

Rappelons-nous que Bach père interdisait à son fils de toucher au clavecin et qu’il ne disait rien, la nuit, lorsqu’il entendait Jean-Sébastien se lever discrètement et aller jouer à l’instrument. Interdire, c’était le plus sûr moyen de passionner cet esprit volontaire qu’était Jean-Sébastien.

Il faut un peu de ruse, quand l’attitude « officielle » du parent-enseignant devient l’attitude à contrarier pour l’enfant, lorsqu’il a tendance à vouloir le contraire. Voir ce que nous dirons dans quelques mois sur les interdits.

Enfin, il est indispensable d’accepter que l’enfant nous dépasse bientôt sur tel ou tel point, il fera de meilleures rédactions que vous.

Il y a des ouvrages qui sont consacrés à l’éducation, nous ne les reprendrons pas ici. On sait qu’il ne faut pas sauter à pieds joints sur une erreur de l’enfant, mais le conduire à comprendre sa faute sans brusquerie. Pour toutes ces techniques de l’éducation, nous recommandons spécialement « Comment aimer un enfant » de Janus Korczack, qui est vraiment très surprenant, intelligent et nous remet tous en cause, même les meilleurs. Cela raconte des tas de petites anecdotes le plus souvent du point de vue de l’enfant, et comment l’adulte s’en est tiré ou comment il aurait pu réagir.

Nous avons suggéré l’ouvrage de Janus Korczack, qui est une somme de réponses à bien des situations. Il reste pourtant quelques petites observations que nous avons faites et que nous n’avons trouvées nulle part. Les voici.

(la suite demain)

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