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Gérer différents niveaux en classe

Gérer différents niveaux en classe / Un bébé dans les bras


Nous sommes souvent apostrophés par des parents qui pensent

Vous libérer

plusieurs niveaux
Plusieurs niveaux, c’est faisable !

Voilà le but. Car lorsqu’on a des enfants de plusieurs niveaux ou un bébé dans les bras, on a intérêt à gagner du temps pour mieux s’occuper de chacun d’eux.

A priori, plus il y a d’enfants, plus c’est difficile.

Nous allons vous dire une chose: nous avons 7 enfants et ce n’est pas plus difficile que [s2If current_user_cannot(access_s2member_level2)]lorsque nous n’en avions qu’un seul, notre première fille. On va donc chercher le contraire: plus il y en aura, plus ce sera facile.

Et avoir plus de temps pour soi. Nous allons vous le proposer. Et cela va vous permettre de mieux vivre et vous consacrer aussi à vous-même, spécialement à ce que vous considérez être votre réussite. L’un des buts de l’éducation est de vous donner de la liberté. On acquiert de la liberté en développant des capacités, et non pas seulement en faisant des choix entre des choses existantes (sujet de philo magnifique !).

Or, quand on a plusieurs enfants, et a fortiori plusieurs niveaux scolaires à « gérer », on est débordé. Sur-engagé, coincé, kidnappé. Certes, on développe des capacités, mais ce n’est pas pour autant qu’on a plus de temps à soi ! Alors quand vous lisez des conseils vous invitant à prendre du temps pour vous, vous fulminez.

Plus il y a d’enfants, plus c’est facile

Vous verrez que plus vous avez d’enfants, plus il vous sera facile de les élever. Quand nous n’avions que Victoire, c’était terrible. Nous (enfin surtout sa maman) la surveillions tout le temps, nous nous inquiétions d’un rien, dès qu’elle toussait, ou rendait, ou ne mangeait plus, ou ne s’endormait pas. Elle occupait 18 heures sur 24 de la maman. Que s’est-il passé à l’arrivée de Gauvain ? Ils ont occupé 18 heures sur 24. A deux. C’est-à-dire que chacun d’entre eux prenait deux fois moins de temps que la première toute seule. Au troisième, nous étions nettement plus relax, les 3 ne dévoraient qu’une douzaine d’heures par jour. A ce moment-là, nous avions créé notre entreprise d’export, qui nous mangeait toute la journée, donc nous avons dû apprendre à nous occuper plus vite et mieux des enfants. Nous n’avions plus le temps de nous poser des questions autour du landau.

Lorsque le 4ème est arrivé, nous avions en plus pris une activité de chambres d’hôtes avec restauration sur place de produits frais. Vous voyez le tableau ? Il pouvait y avoir une fuite dans une chambre d’hôtes, à l’export un client américain furibard à cause d’un transporteur bloqué, le comptable qui se demandait si on allait finir l’année, un ou deux procès familiaux, le banquier qui nous envoyait des lettres de menace, un enfant malade, un client de chambre d’hôte qui partait sans payer et un client japonais qui exigeait une nouvelle gamme de cosmétiques à laquelle nous réfléchissions en préparant les repas de nos convives. Et toujours nos quatre bambins dans les pattes, qui se faisaient mal, tombaient, se blessaient, se disputaient, disparaissaient 4 heures durant tandis que nous cherchions partout où, sur quelle route, l’enfant avait pu partir sans se retourner, ou dans quel trou il avait pu tomber. Dont l’une tombait dans un bassin, ce que venait nous dire son frère de 3 ans en trottinant et en articulant mal, que nous ne comprenions qu’au bout de 2 minutes « Victoiye é tomée dan yeau » « Hm ? » « Victoiye é tomée dans yeau ! » « Attends, je suis au téléphone mon chéri et ça vient de sonner à la porte, dis à Victoire que j’arrive tout de suite », et lui, hésitant, puis « Mais non Victoiye est tomée dans yeau! » et c’est à ce moment-là que je comprends, Victoire est tombée dans l’eau, « Où, où est-elle ? », « ya-bas », et me voilà à soulever de terre le bonhomme et à courir, avec lui dans les bras, à courir comme un dératé, sautant l’escalier du parc d’un bond, affolé, les yeux en larmes, pour trouver finalement ma Victoire bien vivante, ses petits doigts accrochés au bord du bassin en pierre, la tête hors d’eau et pleurant en silence, effrayée. Et si ce n’était cela, c’était autre chose, et tout je crois, mon Dieu oui, tout nous est arrivé. Sauf le pire. Merci mon Dieu.

Le parc de la maison
Le parc de la maison

Eh bien cela, ça se passe, on le vit et on le surmonte. On y arrive. On vit des choses et on apprend, on se nourrit. Nous avons 7 enfants aujourd’hui et c’est beaucoup plus facile qu’avec un seul. Nous voyons de jeunes couples débordés avec un seul enfant: ils n’ont tout simplement pas l’habitude, ils sont débutants, aussi préoccupés (au sens plein du mot, préoccupés, c’est-à-dire occupés par avance, déjà pris !) qu’un jeune serveur débutant dans un grand restaurant. Il y a autant de différences entre un jeune couple avec un enfant et un couple avec 5 enfants qu’entre la passagère d’un cargo terrorisée par la tempête et le vieux loup de mer qui fume tranquillement sa pipe en contemplant le grain. Tout est question d’habitude, et donc de pratique. Nous y revoilà. La seule chose, c’est… ? de s’y mettre, bravo ! Vous allez vous y mettre et ça se fera, et vous apprendrez très bien.

Et d’ailleurs vous n’avez pas besoin de nous pour vous y mettre, vous avez déjà commencé !

Vous ne pouvez pas savoir comment éteindre un feu de casserole d’huile si vous n’avez pas appris, vous paniquez. Quelqu’un qui sait attrape un linge mouillé, le prend aux coins rabattus sur ses mains, s’approche tranquillement et pose le linge sur la casserole; la flamme s’éteint. De même, vous ne savez pas comment gérer un « feu d’artifice d’enfants » turbulents qui se chamaillent et partent dans tous les sens. Quelqu’un qui sait entre dans la pièce, fait deux gestes, tous les enfants le regardent, s’arrêtent, se font attentifs, et la classe peut commencer.

Pourquoi vous raconter notre histoire ? Ce n’est pas pour nous mettre en valeur. C’est juste pour vous rassurer. Pour que vous sachiez qu’il y a toujours des parents qui y arrivent avec 10 fois plus de charges que nous-mêmes, nous en avons rencontré à côté desquels on se sentait en vacances, des parents avec des enfants hospitalisés, qui eux-mêmes étaient malades. La croix et la bannière. Nous préférions notre sort.

En fait, on s’habitue, on apprend, on est plus rapide, plus efficace, plus attentif au fur et à mesure. L’éducation des enfants fait de nous tous des gens très spéciaux.

Voilà pourquoi vous verrez qu’avec 3, 5, 7 ou douze enfants, et différents niveaux, vous y arriverez aussi bien, et peut-être mieux qu’avec un seul.

Bon. Ce qui veut dire que si vous démarrez, vous n’allez pas prendre 5 niveaux différents dès la première année. Vous allez d’abord apprendre.

Et si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement (par exemple vous vivez dans la vallée de la Save, au beau milieu de la Haute-Garonne sinistrée, où il n’y a aucune bonne école et personne qui soit capable de vous aider), vous ferez un excellent emploi du temps pour chacun. Que chacun ait une occupation quand vous vous occupez d’un autre.

Ne pas mettre nos inquiétudes d’adultes sur la tête de nos enfants

Passons du coq à l’âne. Vous avez vécu le problème de l’appétit : les parents s’inquiètent d’un manque d’appétit du petit dernier. Il mange moins qu’avant. Heureusement, parce que si un enfant de 5 ans devait manger autant qu’un nouveau-né, il devrait ingérer des centaines de kilos chaque jour. La croyance selon laquelle l’enfant doit manger davantage que ce qu’il mange par lui-même est à oublier. Sachez que l’enfant mange à sa faim. S’il mange moins, c’est que son organisme a moins de besoin. Un enfant, c’est très bien réglé; ça porte les vêtements dont il a besoin et oui, mesdames, un enfant sort en culotte courte et en chemisette sous la neige, il rentrera quand il aura froid (c’est un sujet sur lequel nous reviendrons parce que là, nous nous attaquons à une montagne).

Eh ! bien, ce sera la même chose avec le travail. Tout ce que vous avez à faire est de ne pas écœurer l’enfant, ni de le forcer sans cesse. Vous l’encouragerez, et ça se fera tout seul. Vous le bloquez en vous inquiétant, vous le propulsez en vous décontractant.

Si vous créez une ambiance favorable au travail sans une exigence excessive, l’enfant travaillera à sa faim.

Oui, il faut évidemment lui donner des directions ou même des directives, parce qu’il resterait bien 3 heures allongé dans le canapé. Mais avec un peu d’astuce, un peu d’autorité aussi, on arrive à le mettre en route.

Dès lors que l’enfant travaillera volontiers, gérer les niveaux sera beaucoup plus facile. C’est la première étape, la première victoire. Vous donnez à l’un, avec quelques explications, et il décolle ! Et pendant ce temps-là, vous pouvez vous occuper de l’autre ou des autres.

L’adversaire n°1: la fatigue

Si vous n’êtes pas au point sur ce chapitre: https://l-ecole-a-la-maison.com/heures-de-sommeil-horaires-de-l-enfant. Vous l’avez vu donc on n’y revient pas. Mais c’est fon-da-men-tal: on ne gère pas bien un enfant quand on est fatigué (enfant ou parent), et c’est épouvantable avec plusieurs enfants ! Donc: retour sur cet article, et assurez-vous que vous avez des enfants bien reposés, et que vous vous arrêtez à temps, que vous n’allez pas jusqu’à la fatigue.

Deux (autres) adversaires quand on a différents niveaux : la jalousie et la déconcentration

trente enfants dont certains de différents niveaux

Les deux autres redoutables adversaires du cours à plusieurs niveaux sont par ailleurs la jalousie et la déconcentration. Vous savez ce qu’on a dit de la déconcentration. C’est plutôt une interruption de la concentration dont il faudrait parler. Elle dépend beaucoup de la quantité de sommeil, évidemment.

Faites progressivement travailler l’enfant sur des tâches plus longues. Soigneuses. Démêler des fils de laine, des coloriages complexes, inspecter tout le sol de l’étage à la recherche d’une bille que vous avez cachée… Tout ce qui prend du temps est bon pour la concentration. Et bien sûr la lecture, faites-le lire.

Pour ce qui est de la jalousie, vous (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ)[/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level2)] lorsque nous n’en avions qu’un seul, notre première fille. On va donc chercher le contraire: plus il y en aura, plus ce sera facile.

Et avoir plus de temps pour soi. Nous allons donc vous le proposer. Et cela va vous permettre de mieux vivre et vous consacrer aussi à vous-même, spécialement à ce que vous considérez être votre réussite. L’un des buts de l’éducation est de vous donner de la liberté. On acquiert de la liberté en développant des capacités, et non pas seulement en faisant des choix (sujet de philo magnifique !).

Or, quand on a plusieurs enfants, et a fortiori plusieurs niveaux scolaires à « gérer », on est débordé. Sur-engagé, coincé, kidnappé. Certes, on développe des capacités, mais ce n’est pas pour autant qu’on a plus de temps à soi ! Alors quand vous lisez des conseils vous invitant à prendre du temps pour vous, vous fulminez.

Plus il y a d’enfants, plus c’est facile

Vous verrez que plus vous avez d’enfants, plus il vous sera facile de les élever. Quand nous n’avions que Victoire, c’était terrible. Nous (enfin surtout sa maman) la surveillions tout le temps, nous nous inquiétions d’un rien, dès qu’elle toussait, ou rendait, ou ne mangeait plus, ou ne s’endormait pas. Elle occupait 18 heures sur 24. Que s’est-il passé à l’arrivée de Gauvain ? Pareil, ils ont occupé 18 heures sur 24, mais à deux. C’est-à-dire que chacun d’entre eux prenait deux fois moins de temps que la première toute seule. A la troisième, Blanche, nous étions nettement plus relax, les 3 ne dévoraient qu’une douzaine d’heures par jour. A ce moment-là, nous avions créé notre entreprise d’export, qui nous mangeait toute la journée, donc nous avons dû apprendre à nous occuper plus vite et mieux des enfants. Nous n’avions plus le temps de nous poser des questions autour du landau.

Lorsque le 4ème est arrivé, nous avions en plus pris une activité de chambres d’hôtes avec… – tant qu’à faire – restauration sur place de produits frais. Sans femme de ménage, au début. Vous voyez le tableau ? Il pouvait y avoir une fuite dans une chambre d’hôtes, à l’export un client américain furibard à cause d’un transporteur bloqué, le comptable ratait ses rendez-vous et ne venait que pour se demander si on allait finir l’année, un ou deux procès familiaux, le banquier qui nous envoyait des lettres de menace, un enfant malade, un client de chambre d’hôte qui partait sans payer et un client japonais qui exigeait une nouvelle gamme de cosmétiques à laquelle nous réfléchissions en préparant les repas de nos convives. Et toujours nos quatre bambins dans les pattes, qui se faisaient mal, tombaient, se blessaient, se disputaient, disparaissaient 4 heures durant tandis que nous cherchions partout où, sur quelle route, l’enfant avait pu partir sans se retourner, ou dans quel trou il avait pu tomber. Dont l’une tombait dans un bassin, ce que venait nous dire son frère de 3 ans en trottinant et en articulant mal, que nous ne comprenions qu’au bout de 2 minutes « Victoiye é tomée dan yeau » « Hm ? » « Victoiye é tomée dans yeau ! » « Attends, je suis au téléphone mon chéri et ça vient de sonner à la porte, dis à Victoire que j’arrive tout de suite », et lui, hésitant, puis « Mais non Victoiye est tomée dans yeau! » et c’est à ce moment-là que je comprends, Victoire est tombée dans l’eau, je me lève comme si une batterie électrique avait été soudainement branchée à ma chaise, « Où, où est-elle ? », « ya-bas », et me voilà à soulever de terre le bonhomme et à courir, avec lui dans les bras, à courir comme un dératé, sautant l’escalier du parc d’un bond, affolé, les yeux en larmes, pour trouver finalement ma Victoire bien vivante, ses petits doigts accrochés au bord du bassin en pierre, la tête hors d’eau et pleurant en silence, effrayée. Et si ce n’était cela, c’était autre chose, et tout je crois, mon Dieu oui, tout nous est arrivé. Sauf le pire. Merci mon Dieu.

parc l'école a la maison château de T. différents niveaux https://l-ecole-a-la-maison.com
Le parc de la maison

Eh ! bien cela, ça se passe, on le vit et on le surmonte. On y arrive. On vit des choses et on apprend, on se nourrit. On devient superman et wonderwoman. Nous avons 7 enfants aujourd’hui et c’est beaucoup plus facile qu’avec un seul. Nous voyons de jeunes couples débordés avec un seul enfant: ils n’ont tout simplement pas l’habitude, ils sont débutants, aussi préoccupés (au sens plein du mot, préoccupés, c’est-à-dire occupés par avance, déjà pris !) qu’un jeune serveur débutant dans un grand restaurant. Il y a autant de différences entre une jeune couple avec un enfant et un couple avec 5 enfants qu’entre la passagère d’un cargo terrorisée par la tempête et le vieux loup de mer qui fume tranquillement sa pipe en contemplant le grain. Tout est question d’habitude, et donc de pratique. Nous y revoilà. La seule chose, c’est… ? de s’y mettre, bravo ! Vous allez vous y mettre et ça se fera, et vous apprendrez très bien.

C’est pour ça que nous sommes là. Vous ne pouvez pas savoir comment éteindre un feu de casserole d’huile si vous n’avez pas appris, vous paniquez. Quelqu’un qui sait attrape un linge mouillé, le prend aux coins rabattus sur ses mains, s’approche tranquillement et pose le linge sur la casserole; la flamme s’éteint. De même, vous ne savez pas comment gérer un feu d’artifice d’enfants qui partent dans tous les sens. Quelqu’un qui sait entre dans la pièce, fait deux gestes, tous les enfants le regardent, s’arrêtent, se font attentifs, et la classe peut commencer.

Pourquoi vous raconter notre histoire ? Ce n’est pas pour nous mettre en valeur. C’est juste pour vous rassurer. Pour que vous sachiez qu’il y a toujours des parents qui y arrivent avec 10 fois plus de charges que nous-mêmes, nous en avons rencontré à côté desquels on se sentait en vacances, des parents avec des enfants hospitalisés qui eux-mêmes étaient malades. La croix et la bannière. Nous préférions notre sort.

En fait, on s’habitue, on apprend, on est plus rapide, plus efficace, plus attentif au fur et à mesure. L’éducation des enfants fait de nous tous des gens très spéciaux.

Voilà pourquoi vous verrez qu’avec 3, 5, 7 ou douze enfants, et différents niveaux, vous y arriverez aussi bien, et peut-être mieux qu’avec un seul.

Bon. Ce qui veut dire que si vous démarrez, vous n’allez pas prendre 5 niveaux différents tout seul. Vous allez d’abord apprendre. Durant ce laps de temps, vous vous ferez aider.

Et si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement (par exemple vous vivez dans la vallée de la Save, au beau milieu de la Haute-Garonne sinistrée, où il n’y a aucune bonne école et personne qui soit capable de vous aider), vous ferez un excellent emploi du temps pour chacun. Que chacun ait une occupation quand vous vous occupez d’un autre.

Ne pas mettre nos inquiétudes d’adultes sur la tête de nos enfants

Passons du coq à l’âne. Vous avez vécu le problème de l’appétit : les parents s’inquiètent d’un manque d’appétit du petit dernier. Il mange moins qu’avant. Heureusement, parce que si un enfant de 5 ans devait manger autant qu’un nouveau-né, il devrait ingérer des centaines de kilos chaque jour. La croyance selon laquelle l’enfant doit manger davantage que ce qu’il mange par lui-même est à oublier. Sachez que l’enfant mange à sa faim. S’il mange moins, c’est que son organisme a moins de besoin. Un enfant, c’est très bien réglé; ça porte les vêtements dont il a besoin et oui, mesdames, un enfant sort en culotte courte et en chemisette sous la neige, il rentrera quand il aura froid (c’est un sujet sur lequel nous reviendrons parce que là, nous nous attaquons à une montagne).

Eh ! bien, ce sera la même chose avec le travail. Tout ce que vous avez à faire est de ne pas écœurer l’enfant, ni de le forcer sans cesse. Vous l’encouragerez, et ça se fera tout seul. Vous le bloquez en vous inquiétant, vous le propulsez en vous décontractant.

Si vous créez une ambiance favorable au travail sans une exigence excessive, l’enfant travaillera à sa faim.

Dès lors que l’enfant travaillera volontiers, gérer les niveaux sera beaucoup plus facile. C’est la première étape, la première victoire. Vous donnez à l’un, avec quelques explications, et il décolle ! Et pendant ce temps-là, vous pouvez vous occuper de l’autre ou des autres.

L’adversaire n°1: la fatigue

Si vous n’êtes pas au point sur ce chapitre: heures-de-sommeil-horaires-de-l-enfant. Vous l’avez vu donc on n’y revient pas. Mais c’est fon-da-men-tal: on ne gère pas bien un enfant quand on est fatigué (enfant ou parent), et c’est épouvantable avec plusieurs enfants ! Donc: retour sur cet article, et assurez-vous que vous avez des enfants bien reposés, et que vous vous arrêtez à temps, que vous n’allez pas jusqu’à la fatigue.

Deux adversaires quand on a différents niveaux : la jalousie et la déconcentration

trente enfants dont certains de différents niveaux sur https://l-ecole-a-la-maison.com

Les deux autres redoutables adversaires du cours à plusieurs niveaux sont par ailleurs la jalousie et la déconcentration. Vous savez ce qu’on a dit de la déconcentration. C’est plutôt une interruption de la concentration dont il faudrait parler. Elle dépend beaucoup de la quantité de sommeil, évidemment.

Pour ce qui est de la jalousie, vous ne laisserez pas un enfant s’intéresser à ce que fait l’autre. Ce que fait un enfant, même son travail, c’est son intimité. Chacun fait ce qu’il a à faire. De même, on ne laisse pas un enfant se comparer à un autre. On coupe court à toute comparaison.

Vous serez juste, c’est-à-dire que jamais un enfant n’est plus mal loti qu’un autre.

Vous aurez tendance à créer une loi collective: on commence ensemble, on finit ensemble (sauf séance de rattrapage). Si vous avez plusieurs enfants sur le même niveau et que l’un d’eux est en retard, tout le monde attend (ça implique que les jours suivants, vous lui donnerez un peu moins exprès; il s’agit que ce ne soit pas toujours le même qui soit en retard). Si un enfant réussit très bien, on en félicite tout le monde après l’avoir félicité, lui. On prépare la salle de classe tous ensemble, ou en tous cas tout le monde a une tâche à accomplir.

Un minimum d’approximation

Ayons le moins possible d’hésitation, d’erreur d’emploi du temps, d’approximation. Nous ne développons pas plus, cela signifie que vous savez un peu ce que vous allez faire, vous avez un mémo sous la main, vous dites ce que l’enfant va faire et vous ne vous trompez pas, ni de semaine, ni de devoir. Le moins possible en tous cas. L’enfant, les enfants, ont besoin de sécurité, d’un socle, sans quoi ils vont investir sur le désordre.

Changer la discipline, l’ambiance

Vous ferez varier la discipline en fonction des activités. Le silence du travail individuel fera place à l’autorisation de chuchoter pour un travail à plusieurs.

Mettre en place des routines

Lorsqu’on a plusieurs enfants, on met en place un peu plus de routines. Les cours se répètent dans un certain ordre. Ce qui ne vous empêchera pas, on l’a dit, d’improviser parfois ou d’organiser une sortie. Mais ce sera, dans le cas de plusieurs niveaux, pensé et cadré à l’avance, en cohésion, et pas dans tous les sens. En ce cas, vous rechercherez un thème commun à tous les niveaux.

Pour l’essentiel du temps scolaire, on a un programme lisible au mur. On n’a pas besoin de répéter. Si un enfant ne sait plus quel cours il y aura en début d’après-midi, un geste: vers le mur où se trouve l’emploi du temps. Il doit prendre l’habitude d’y aller seul.

Préparer l’emploi du temps

Il faut y penser si vous avez plusieurs enfants. On préparera son emploi du temps en prévoyant une ou deux journées complètes en début d’année pour l’établir.

Vous tiendrez compte des capacités de chaque enfant au départ, ensuite vous anticiperez.

C’est-à-dire qu’un enfant qui ne peut rester en place plus de 10 minutes aura d’abord des cours brefs, des petites séances de 10 minutes – un quart d’heure, vous prévoirez dans l’emploi du temps plusieurs matières qui s’enchaîneront plutôt qu’une seule qui dure. Une matière où il sera assis, une autre où il sera debout ou en mouvement etc. En général ça concerne les petits, donc faites faire de la peinture, des activités où on se lève, en alternance avec des moments assis. C’est ainsi que vient l’habitude de s’asseoir pour travailler.

Vous insérerez une pause entre chaque période, les cours faisant de 15 minutes pour les 5 ans à 40 minutes pour les 7 ans, 50-55 minutes pour les plus grands. On voit qu’il y a une grande différence entre 5 et 7 ans, et votre enseignement en tiendra compte.

Répartition des rôles

Il sera important d’expliquer à chaque enfant que vous lui assignez un rôle pour une période donnée. La plupart des débordements viennent du fait que les choses ne sont pas bien expliquées dès le début du cours. Alors au début ce sera chaotique apparemment mais peu à peu ça prendra forme. Ne vous formalisez pas du désordre au début. Chacun ira à sa tâche peu à peu, les parents qui ont fait une formation Montessori le savent.

Les plus grands feront des exercices pendant que les petits travailleront. Inversement, les plus petits joueront, seront en pause à l’extérieur ou dans leur chambre, ou feront des exercices accessibles pour eux pendant les cours des grands.

plusieurs niveauxVariante : Cependant, s’ils s’intéressent au cours des plus grands, vous pouvez les inviter solennellement à participer silencieusement à un cours des grands. Nous disons bien silencieusement et c’est exprès : le cours des grands va être l’apprentissage du calme et de l’attention des plus petits. Bien sûr qu’ils seront invités à s’exprimer tôt ou tard. Cependant, vous contrôlez ces prises de parole en les réduisant suffisamment pour ne pas lasser les plus grands.

Si les plus grands refusent catégoriquement la présence des plus petits — ça peut arriver —, respectez leur souhait. Vous y reviendrez plus tard, après avoir préparé les grands à l’idée qu’ils pourraient aider les plus jeunes. En leur expliquant que les plus jeunes souhaitent aussi grandir, vous aurez déjà fait un pas. Mais vous ferez mieux encore en leur confiant une responsabilité. Par exemple qu’un grand corrige le « devoir » d’un petit. De cette manière, le grand se sent valorisé.

Pas de mauvaise humeur, d’état d’âme

Nous le savons bien, c’est facile à dire : le parent doit être en forme, radieux, positif. Si vous êtes mal, ce sera beaucoup plus difficile pour l’enfant de travailler. Nous ramenons donc votre attention sur l’importance pour vous de

1/ vous coucher tôt, le facteur n°1 pour votre sourire, votre moral et votre physique (ah ! là, ça vous intéresse !)

2/ avoir un plan de réussite de vos initiatives dans la vie, car quand on ne veut rien de spécial pour soi, on n’obtient pas grand chose

3/ faire de l’exercice physique régulièrement, parce que toute nature s’entretient et que votre cerveau dépend de cet exercice, et donc votre sommeil et donc… votre physique aussi.

Ce sont vos trois impératifs de base. Ensuite vous veillerez à respecter les différents conseils que nous vous donnons.

Revoir si nécessaire:

Montessori vous aide

On va encore s’aider de la méthode Montessori. Les objets sont la source de bien des apprentissages pour les plus petits et même si vous ne disposez pas de matériel Montessori, vous pouvez fabriquer des choses. Des lettres-pierres, des bouteilles de nuages colorés, des tours de magie, et toutes sortes de choses que vous pouvez trouver sur internet, ou dans votre boîte à outils (soyez évidemment prudents). Il y a toujours des bricolages à faire avec un petit : graver une pomme de terre, faire des tampons encreurs, coller des pinces à linge pour apprendre à compter, vous avez 10.000 choses possibles. Remplir des verres d’eau pour les faire tinter occupe une bonne matinée par exemple et retrouver la gamme est déjà un apprentissage pour un petit.

Le [boulier insérer lien azon], appelé aussi abaque, que vous devez avoir à la maison va lui permettre de faire des exercices très vite (vous pouvez en acquérir un en cliquant sur l’image).

Sur le forum, des mamans donnent leur trucs, sur cette page.

Conditions de travail

Il est important que chacun ait sa maman ou son papa bien concentré pour lui faire cours. Il est important également qu’il y ait suffisamment de silence. Les petits doivent avoir une occupation quand les grands sont au travail, c’est toujours préférable.

Cela dit, ce n’est pas si difficile une fois que vous avez bien expliqué les règles du travail en commun.

Et ce sera plus facile encore quand vous aurez mis en place le travail collectif. La tâche en commun crée beaucoup de respect mutuel. Partagez donc les tâches quotidiennes selon une distribution proportionnée et juste.

Responsabiliser pour sa tranquillité

Vous pouvez échanger les charges : les grands changent les draps des petits et les petits font le rangement du salon, en expliquant que chacun fait le travail d’un autre. Quelle utilité ? Cela crée du lien, de la proximité.

Le travail en équipe de deux est très efficace : deux préparent la salle de classe pendant que deux autres rangent le salon.

Il arrivera que vous confierez une tâche spéciale, à l’extérieur par exemple. A ce moment-là, vous gagnerez à recommander expressément l’un des enfants pour une qualité particulière qu’il a. Ceci à chacun son tour bien sûr. Un enfant dont on dit qu’il est particulièrement agile et qui le prouve en allant débarrasser une gouttière de feuilles mortes est motivé.

Les activités doivent avoir du sens aux yeux des enfants pour qu’il y ait apprentissage. Fixez donc des tâches en fonction d’objectifs plutôt que pour elles-mêmes. On ne fait pas la vaisselle pour la vaisselle mais parce que la cuisine doit être propre au moment des cours, par exemple.

Ces échanges de charges, de responsabilités, vont vous permettre de ne pas avoir sans cesse à dicter les ordres, les attitudes.

On gagne toujours à considérer et prendre l’enfant pour un grand, quand il s’agit de travail. Lui confier un travail responsabilisant, avec des enjeux progressifs, va l’amener à l’autonomie. Même s’il casse quelque chose et fait mal au début, dites un mot pour reconnaître ce travail, pas forcément des félicitations exagérées, mais un simple mot de reconnaissance. Ce qui vaudra mieux, c’est de signaler à l’autre parent, à haute voix et en la présence de l’enfant, qu’il a bien mené à terme sa tâche. Encore une fois, il ne s’agit pas de dresser un panégyrique qui l’enorgueillirait, mais de le mettre en valeur. Un petit mot ne coûte rien et vous rapportera beaucoup de calme durant les cours.

Vous vous désengagerez progressivement et les choses, lentement, se feront par elles-mêmes.

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