Comment discuter avec un fonctionnaire ?


Comment discuter avec un fonctionnaire pour être toujours tranquille et fort ? Comment être un parent citoyen de compétition ?

 

Qu’il soit de bonne foi ou non, le fonctionnaire parle. Il cherche souvent à vous dominer, il s’oublie. Il oublie ses obligations. Et vous aussi.

Que faire ? Voici les quelques règles qui rétablissent la situation et sauvent la fonction publique du déshonneur 🙂

Note: On parle ici des fonctionnaires courants, on ne parle pas des juges, policiers ou gendarmes, quoique certaines règles leur soient aussi applicables. Evitez de faire (trop) la leçon à un juge, car ces gens-là peuvent se prendre de vous coller au trou juste pour leur bon plaisir: soyez avec eux concis, clairs, dites le droit mais sans arrogance.

A mémoriser:

  • Ne jamais accepter de discuter au téléphone avec eux, exiger qu’ils écrivent, noir sur blanc.
  • Quand un fonctionnaire dit quelque chose, toujours demander quel est le texte de loi qui confirme ce qu’il dit. Insister.
  • Vous n’avez pas, vous, à justifier de texte de loi, seul le fonctionnaire en a l’obligation.
  • Ajouter que le fonctionnaire n’a pas le droit de fonctionner en-dehors de la loi et que s’il le fait, il s’expose à des poursuites.
  • Lui dire, si nécessaire (par exemple, ton arrogant, mépris, abus de sa part) que vous êtes le ou la citoyenn(ne) de la République, qu’il est à votre service, que c’est vous qui le payez, qu’un abus de sa part est passible de poursuites au nom de l’article 432 et suivants du Code pénal.

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Illustrons ces règles de bon aloi.

Première règle

Vous exigez qu’il écrive ce qu’il vous raconte.

Exemple:

— Bonjour madame, je suis Jocelyne Tetedure, de la DSDEN, je vous appelle au sujet de votre fils.
— Oui, je vous écoute. Que pouvez-vous pour mon service ?
— Vous souhaitez faire l’école à la maison, on aurait besoin du carnet de santé pour vous donner l’autorisation.
— Pardon ?
— Oui, il nous faut ce carnet sans quoi on ne peut pas…
— Vous commettez une erreur en droit. On ne va pas en discuter maintenant. Alors voilà, ce que vous allez faire, au lieu de me le dire au téléphone, vous allez me l’écrire.
— C’est-à-dire que c’est un peu compliqué, on a beaucoup à faire et…
— Pas autant que moi, rassurez-vous. Vous écrivez tout. Entendu ? Si vous ne l’écrivez pas, on considérera que je n’ai jamais reçu votre demande, elle sera invalide. Telle est la loi.

Deuxième règle

Maintenant que vous avez exigé qu’elle écrive, vous exigez qu’elle ne vous appelle plus.

— J’oubliais ! Etant donné que vous allez tout m’écrire, il n’est plus nécessaire de m’appeler, n’est-ce pas ? Je considérerai que c’est du harcèlement. Je vous l’indique au nom de la Loi. Au revoir, Madame.

Troisième règle

Vous ne vous laissez jamais dominer outrancièrement. Une fonctionnaire vous dit:

— Mais madame, ce n’est pas vous qui décidez, et…

Vous coupez court, d’un coup de sabre:

— Mais, si, c’est moi qui décide. Le peuple, c’est moi, pas vous. C’est le peuple qui fait la loi et qui mandate la représentation nationale pour ça. Je vous rappelle que je suis votre administré payant par mes impôts votre salaire, vous faîtes parti du service public et dans service public il y a « service », service aux personnes qui vous consulte librement. Le saviez-vous ?

En cas de besoin:

ARTICLE 2 de la Constitution de la République française (de 1958, valant actuellement)

(…) Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

ARTICLE 3

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Au peuple, pas au fonctionnaire. Le fonctionnaire durant ses heures de travail ne jouit pas des droits d’un citoyen, il est à leur service.

La fonctionnaire va en rester bouche bée; ça va lui couper la chique. Elle va faire la tête, bien sûr. Mais ça n’a aucune importance parce que désormais, elle sait que vous êtes forte. Elle va se calmer, parce qu’elle sait qu’elle risque des soucis, au bureau. Vous voilà respectée.

Ou si cette personne vous demande:

— Mais pourquoi vous voulez que j’écrive ce que je vous dis ?

Vous répliquez:

— Je n’ai pas à vous le dire. Et vous n’avez pas à me le demander. Merci d’obtempérer à cette demande légitime. Tout ce que dit un fonctionnaire doit pouvoir être écrit.

Quatrième règle

Lorsque le fonctionaire vous demande quelle est la loi que vous invoquez, vous inversez la polarité. Il dit:

— Vous me parlez de loi, Madame, allez-y, dites-moi laquelle !
— Pardon ? Mais c’est à vous de le savoir, Monsieur, pas à moi ! C’est vous le fonctionnaire, c’est à vous de la retrouver. Dites-moi quelle est la loi que j’évoque, informez-moi, c’est votre travail. J’ai le droit d’évoquer une loi sans la citer. A vous de la connaître, vous en êtes obligé. Allons, je vous écoute; ça vient ?

Ou encore:

— C’est dans quelle loi que vous avez vu ça ?

— A vous de le savoir, c’est votre métier, pas le mien.

— Je crois qu’on ne va pas être d’accord, Madame…

— Mais je me passe de votre accord. Vous avez reçu mes directives, il suffit de les suivre, sans quoi je peux vous poursuivre au tribunal.

Cinquième règle

N’insultez jamais, ne soyez pas vulgaire. Vous pouvez tout dire et lui faire une tête au carré, mais poliment.

C’est une règle évidente mais elle vous évitera que le fonctionnaire ait des arguments contre vous. Et puis, on est mieux dans un monde poli. Un fonctionnaire peut apprendre, mais pas si on l’insulte.

En revanche, vous avez le droit de la pertinence, qui peut avoir le visage de l’impertinence, pas grave. Tacler peut aider à dominer le terrain.

Sixième règle

Ne soyez jamais soumis.

Le fonctionnaire est souvent (pas toujours !) une sorte de prédateur qui a eu l’habitude d’avoir affaire à des citoyens respectueux, au point que ça lui monte à la tête et l’amène à croire que c’est lui, le patron. De là, il tend à vous écraser.

Stoppez immédiatement le processus en cassant ces illusions dangereuses et inciviques.

— Tout d’abord, cher monsieur, je vous rappelle immédiatement à votre devoir de réserve. Le ton que vous employez est déplaisant, je vous rappelle que vous me devez le respect. Suis-je bien claire ?
— Mais mais…
— Il n’y a pas de mémé. Reprenez-vous, respirez, tout ira mieux.

Ou

— Vous m’avez dit un certain nombre de choses. Certaines sont fausses et contraires à la loi. Si vous insistez, on s’expliquera devant le tribunal administratif, on citera l’article 432 et suivants du Code pénal. Je vous laisse étudier tout ça et me l’écrire proprement. Au revoir, Monsieur.

 


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