Notre réponse est non.
L'école à la maison va donner bien davantage de réalités vivantes - car c'est elles qui nous intéressent, pas la réalité blessante.
On va donc s'organiser et nous le verrons dans l'accompagnement, de manière précise. La violence n'est pas en soi une "réalité" à connaître, pas plus que la prostitution.
La plus grande réalité du petit enfant par exemple, c'est qu'il a besoin d'être préservé le plus pur possible, avec sa pudeur en particulier; sa créativité et son développement en dépendent: on ne sait rien faire quand on est dévasté, détruit de l'intérieur.
En outre, ce qu'on donne dans la vie, c'est ce qu'on porte en soi.
On devient ce qu'on porte en soi
Si on porte de l'ordure, on donne de l'ordure. On ressent cela de certaines personnes: derrière le discours, il y a des présupposés qui reflètent ce qu'ils ont reçu, entretenu, cultivé.
On devient ce qu'on fait, ce qu'on reçoit, ce qu'on fréquente.
L'enfant ni l'adulte ne sont censés tout savoir, tout fréquenter, par soi-disant obligation d'être informé ou 'droit à l'information'.
Information = poison
Le 'droit à l'information', dans une société aussi totalitaire que sont les sociétés modernes, n'est pas autre chose qu'une injection de poison.
On devient ce qu'on fréquente, ce qu'on entend, ce qu'on dit, ce qu'on mange. On peut choisir d'être confronté à la salissure, mais alors on se salit, c'est inéluctable. En quoi le 'droit d'information' est une manipulation empoisonnante ? Pensons-y avec l'enfant par exemple: on ne lui donne pas l'information selon laquelle il peut être vertueux, noble, généreux, juste, brillant, glorieux, digne, créatif, surprenant, énergique, exceptionnel. On lui dit qu'il peut être consommateur, citoyen, républicain, salarié, chômeur, retraité, magouilleur, assisté, malade, suicidaire, normal, convenable, diplômé, 'informé', bien habillé, doté du dernier Apple, branché etc etc. On l'informe exclusivement de néant.
C'est ce qu'il va devenir.
Par conséquent, quand on dit que l'enfant doit "savoir ce qu'est la société", c'est la vision d'une société très spécieuse, limitée, choisie, et non une vision large, belle, universelle. Mettre la tête dans une poubelle n'est pas avoir une vision.
Allons plus loin: offrons à l'enfant d'autres horizons, de la beauté, de l'émerveillement: voilà quelle réalité on devrait lui offrir ! Vous ne voyez pas de quoi cela parle ? Prenez un beau livre, revoyez les films de Pagnol, allez au musée, allez dans la nature: la beauté remonte à la surface comme un bouchon et vous éclabousse. Vous n'avez pas vu "Naïs" ? Tous les jeunes doivent l'avoir vu, splendide !