Convaincre son conjoint ? A la suite d’une fréquente demande de la part de parents plutôt chagrinés par le refus de leur conjoint, nous nous attaquons aujourd’hui à cette montagne. Avec des solutions.
Cela dit, si vous êtes certain(e) que votre conjoint dira non, s’il ne peut pas ou ne veut pas vous soutenir, allez directement à la fin de cette page pour cliquer sur le lien « Mon mari ne me soutient pas ».
Si cependant vous pensez que c’est cuit, mieux vaut aller ici:
Dans la vie, on a parfois du mal à convaincre son époux. Ce n’est pas facile, car il nous connaît par cœur. Nous allons voir comment faire, et gagner sans coup férir…
Neuf fois sur 10, la maman doit essayer de convaincre le papa. Mais il y a des cas où c’est le contraire: le papa doit convaincre la maman. De toute façon, c’est votre conjoint qu’il faut convaincre, ce qui pose problème…
Il/elle vous connaît
Oui, il vous connaît, votre personnage lui est connu, il a pris l’habitude de répondre sur un mode, et cette habitude a colonisé son esprit à son insu. Idem pour vous vis-à-vis de lui.
Mais… qu’est-ce à dire exactement ?
Vous lui parlez sur un ton qu’il/elle connaît
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais vous avez une habitude d’émettre particulière, spécialement pour lui/elle. Vous ne parlez pas de cette façon avec vos ami(e)s. Votre corps ne parle pas de la même façon non plus. Peut-être que vous êtes sur la défensive, ce qui veut dire inconsciemment « je ne suis pas sûr de moi, mais j’aimerais bien… » et ça alimente sa capacité à dominer la conversation. Peut-être au contraire que vous êtes dominatrice (ou dominateur), trop « rentre-dedans », et ça le frustre, d’où son opposition: vous ne lui laissez pas sa place.
Un truc: parlez-vous devant la glace. Vous verrez ce qui gêne. Faites cela une fois par jour pendant 8 jours, vous verrez que vous ferez d’énormes progrès. Ensuite, filmez-vous. C’est aussi radical. Persistez jusqu’à ce que vous soyez satisfait(e).
Ne parlez pas non plus sur un ton complètement inconnu
S’il faut changer de ton et d’habitude, il a besoin tout de même d’être un peu rassuré, ne jouez pas un personnage inconnu !
En fait, vous serez vous, mais en plus classe: plus généreux, plus à l’écoute, plus silencieux, moins à fleur de peau.
Votre corps ne sera pas sous tension, vous serez assis, à boire un thé ou un café, relax, le regard franc et gentil, vous ne le fixerez pas dans les yeux mais vous ne fuirez pas non plus son regard. Quand vous parlerez, vous regarderez peut-être ailleurs, pour le laisser vous regarder sans être gêné. S’il vous regarde quand vous parlez, vous gagnez deux cents pour cent de crédibilité.
Mais d’abord, faisons un petit bilan. C’est peut-être un peu dur mais cela va vous aider à obtenir le résultat que vous voulez.
Faisons d’abord un petit test de « satisfaction conjugale » (test élaboré par Yvon Dallaire, psychologue). Nous allons évaluer la situation de façon à ne pas employer la mauvaise stratégie, à l’aide de l’échelle suivante:
1. Très insatisfait, 2. Peu satisfait, 3. satisfait, 4. Assez satisfait, 5. Très satisfait.
1. Confiance et respect réciproques | 1 2 3 4 5 |
2. Le respect de mon territoire et de mes habitudes | 1 2 3 4 5 |
3. Sentiment d’admiration pour mon partenaire | 1 2 3 4 5 |
4. Sentiment que mon partenaire m’admire | 1 2 3 4 5 |
5. Sentiment de complicité avec mon partenaire | 1 2 3 4 5 |
6. Notre entente sur nos projets à court, moyen et long terme | 1 2 3 4 5 |
7. La communication verbale émotive | 1 2 3 4 5 |
8. La fréquence de nos rapports sexuels | 1 2 3 4 5 |
9. La qualité de nos rapports sexuels | 1 2 3 4 5 |
10. Nos moments de tendresse, hors sexualité | 1 2 3 4 5 |
11. L’éducation de nos enfants | 1 2 3 4 5 |
12. Notre entente financière | 1 2 3 4 5 |
13. Le partage des tâches ménagères | 1 2 3 4 5 |
14. Mes liens avec la belle-famille | 1 2 3 4 5 |
15. Les activités de loisirs | 1 2 3 4 5 |
16. La vie au jour le jour | 1 2 3 4 5 |
17. La prise de décision | 1 2 3 4 5 |
18. La résolution de nos conflits | 1 2 3 4 5 |
19. La quantité de temps passé ensemble | 1 2 3 4 5 |
20. La qualité de temps passé ensemble | 1 2 3 4 5 |
21. Le support obtenu lors de moments difficiles | 1 2 3 4 5 |
22. Les relations avec nos couples amis | 1 2 3 4 5 |
23. Nos périodes de vacances en couples ou seul, sans la famille | 1 2 3 4 5 |
24. Notre engagement réciproque et partage du pouvoir | 1 2 3 4 5 |
25. Mon sentiment de liberté dans mon couple | 1 2 3 4 5 |
Faites le total de chaque colonne= ___
Puis soustrayez 25 points de ce total= ___ %.
Le chiffre obtenu vous donne votre taux de satisfaction conjugale en pourcentage. Plus celui-ci est élevé et plus vous vivez en couple depuis longtemps, plus vous êtes amoureux et heureux.
Interprétation sommaires des résultats:
- 76 à 100%: couple heureux ou très heureux.
- 51 à 75%: couple heureux avec des hauts et des bas.
- 25 à 50%: couple malheureux.
- 0 à 25%: couple très malheureux¹.
Si vous êtes dans le cas compris entre 0 et 50%, et qu’en plus votre conjoint est d’un avis contraire au vôtre sur le sujet qui vous préoccupe, votre tactique consistera à… franchement renoncer au personnage que vous avez toujours été avec lui. Vous allez changer de gamme, de manières. Nous allons vous y aider.
Si vous êtes au-delà de 50%, la partie sera moins délicate mais vous ferez attention à ne pas vous laisser aller à trop de confiance. On va ruser !
Première étape:
Un moment de conversation
Lui demander un moment pour parler est le préalable, bien sûr.
Si c’est impossible, et qu’il est dans le refus, vous vous arrangerez pour le voir, c’est mieux « de visu » (pas de conversation téléphonique si possible, si éloignement utilisez skype).
Le but de cette conversation sera de lui demander ce qui est important pour lui.
L’important aux yeux de votre conjoint
La première des choses à obtenir de votre conjoint, c’est en effet qu’il vous dise ce qu’il veut. Qu’il soit un homme ou une femme, on ne se confie jamais et on n’accepte aucun marché si on n’a pas eu l’occasion de dire ce qu’on veut.
Mais ne lui demandez pas tout ce qu’il veut. Juste les 3 choses les plus importantes à ses yeux.
Donnez-lui du temps et prouvez-lui qu’il est très important que vous sachiez ce qu’il veut. Vous aimeriez beaucoup savoir quelles sont les trois choses les plus importantes. D’accord ? Il est pratiquement impossible que l’une des trois choses les plus importantes soit que ce que vous voulez ne se fasse pas: les souhaits les plus importants d’une personne sont toujours positifs. Supposons que vous souhaitiez que vous voulez faire l’école à la maison, et qu’a priori, il ne veuille pas. Si vous lui demandez ses 3 vœux principaux, il ne vous dira pas: « Je veux que notre fils ne fasse pas l’école à la maison. » Il dira: « Je veux que notre fils ait un bon niveau d’étude, soit heureux et bien inséré socialement. »
Recevez pleinement l’information et… silence !
Vous avez entendu ce qu’il/elle avait à dire. Vous le lui montrez en reprenant son propos. Relevez bien ses arguments, écrivez-les, devant lui, qu’il voit que vous faites attention. Vous lui direz que vous répondrez sur les points pour lesquels vous n’avez pas de réponse nette. Puis, vous lui demandez un temps de réflexion. Vous ne lui dites pas ce que vous pensez. Vous ne lui dites pas vos idées. Vous ne jugez pas ce qu’il a dit. Vous l’acceptez totalement. Vous recevez son signal, comme si c’était un rescapé d’un navire disparu. Même s’il est vaniteux, stupide, brutal. Le fait de le recevoir sans aucune émotion visible de votre part va vous rendre très fort(e) à ses yeux.
Avant de vous quitter, vous pouvez lui dire, par exemple : « Tu sais, je sais que tu veux que notre fils soit heureux » ou « Tu as dit que tu voulais que ton fils soit heureux. Moi aussi, je le veux. » Un simple mot de ce genre montre que vous avez des points d’accord et que vous faites votre effort pour les remarquer et rapprocher vos points de vue.
Émetteur ou récepteur
Si vous êtes plutôt émetteur, faites-vous récepteur. Arrêtez d’affirmer ce que vous pensez, ce n’est pas de lui dire ce que vous voulez – alors qu’il ne le veut pas – qui va le convaincre, ou le faire adhérer. Et soyez récepteur, surtout si à la maison c’est vous le patron: le résultat sera d’autant plus efficace.
Si vous êtes déjà un récepteur naturel, alors il faut qu’on voit que vous écoutez encore mieux et en même temps que vous avez décidé aussi de parler. Pour l’instant, cependant, vous restez dans la réserve et vous amassez du capital sympathie, mais on sent que vous avez déjà réfléchi à ces choses. Votre silence est nouveau, étrange, intéressant, séduisant même.
Vous lui faites une proposition
Le lendemain, vous revenez vers lui/elle, vous lui dites que vous avec bien avancé et que vous avez fait votre possible pour rapprocher vos points de vue. Pour ce faire, il faut que vous soyez mieux informés, tous les deux. Soyez concis, évitez le blabla.
Tout cela ne se fait pas dans la même journée. Nous disons bien: le lendemain. Respectez un rythme.
Ensuite, on va lui confier une mission
(suite au prochain article)