A chaque jour suffit sa peine

Nous en avions parlé dans cet article crucial qui vous donne tous les trucs en trois séances, mais nous voudrions vous dire aujourd'hui: sachez remettre au lendemain. A chaque jour suffit sa peine. C'est vrai, nous vous incitons souvent à ne pas "procrastiner", c'est-à-dire remettre au lendemain. Mais parfois, il faut savoir s'arrêter.

Se coucher tôt vaut mieux que "faire tout ce qu'on a à faire" et qui la plupart du temps n'est pas totalement urgent.

Nous n'allons pas nous étendre. C'est juste un mot pour vous apaiser.
Il faut discerner ce qui est à remettre et ce qui est à faire. Vous ne pouvez pas vous épuiser.

Nous disions qu'il fallait distinguer l'urgence et l'important en 4 catégories:

Faites-le régulièrement sur une feuille, en écrivant. Ce n'est jamais gagné.

Vous vous reporterez à cet article et aux suivants.

A chaque jour suffit sa peine et à chaque tête suffit sa quantité d'information.

A chaque étape de la vie suffit aussi sa vérité.

Et à chaque enfant suffit sa vie présente, simple, innocente.

Pourquoi donner trop aux enfants ?

Nous contestons ce besoin qu'a l'école de bourrer l'enfant de tas de choses, pour ensuite lui demander de les restituer sans méthode.

Il vaut bien mieux enseigner peu mais l'enseigner bien.

Pourquoi vouloir aller vite ?

Nous avons parlé de la vitesse inutile. Si on apprend vite, on apprend mal, et alors il faudra tout recommencer.

• Vois aussi La lenteur

Pourquoi vouloir que l'enfant soit "au courant" et "déniaisé" ?

On a l'obsession de déflorer l'esprit de l'enfant en lui amenant toutes sortes de vérités. Mais au profit de quoi ? Et que va-t-il y laisser ?

Etes-vous sûr que l'innocence et la pudeur, le secret et les rêves, doivent être couchés par terre et supplantés par la dure réalité ou même des histoires vraies mais dépourvues de beauté invisible ?

L'enfant a besoin d'irrationnel, de non-mesurable, de non-comptabilisable.

Tenez, on nous disait récemment qu'il ne fallait jamais raconter des histoires fausses à l'enfant, telles que des contes. Le principe étant que tout mensonge est néfaste par nature et que ce mensonge risque de le troubler.

Là encore, il faut discerner. L'imaginaire n'est pas un bloc de faits qui s'alignent. La Foi non plus. Un esprit qui serait intégralement construit sur des faits ou des dogmes, aussi beaux soient-ils, serait un esprit pauvre, infertile, dur et sans créativité.

Un artiste qui joue son rôle ment-il ? En ce cas, la parabole serait interdite. Or, ce n'est pas le cas.

On peut admettre parfaitement des histoires inventées, pourvues qu'elles aient un sens. Une invention qui a du sens porteur et qui donne la vie n'est pas un mensonge.

Cela veut-il dire qu'il faut amener n'importe quel conte à l'enfant ? Certainement pas.

Une maman nous disait qu'elle évitait les contes où les animaux parlent. Oui, mais il y a les Contes du Chat perché qui sont admirables et où les animaux parlent, et parlent même de manière très drôle et pertinentes.

A vous de voir.

En tous cas, ne remplaçons pas un imaginaire par des faits bruts. Laissons ensemencer l'esprit par une vision de l’irréel, car la réalité cachée de la Vie est infiniment plus vaste que les faits visibles.

On a beaucoup trop d'esprits analytiques et pas assez de visionnaires. Le bon ordre des choses est de grandir avec suffisamment d'imaginaire et de construire sur cet esprit fertile une méthode. Pas l'inverse. Car si vous amenez une trop grande rigueur analytique et factuelle dès le départ, vous empêchez de belles branches de pousser, de même qu'on ne met pas de tuteur à un petit arbre.

Et cela ne diminue en rien notre recommandation de commencer l'école à la maison avec rigueur pour relâcher ensuite.

Il faut de la rigueur analytique et factuelle. En cours.

Ce n'est pas parce que vous avez une méthode durant vos cours, et une exigence, que vous allez étouffer l'imaginaire de votre enfant qui au contraire s'envolera dès le cours fini.

Les plus grands poètes sont passés par l'école implacable et rationnelle. Il y a deux temps: le cours et après le cours, la "vraie" vie. L'un nourrit l'autre.