L’apprentissage


tete apprendre l'apprentissage https://l-ecole-a-la-maison.comVoyons maintenant ce que peut être l’apprentissage de l’enfant

Apprendre ! Nous savons maintenant beaucoup mieux comment motiver l’enfant, comment être soi-même plus confiant, nous savons mieux enseigner. Nous nous énervons moins, l’enfant va mieux et les choses avancent bien.

Mais il a encore du mal à apprendre et nous-mêmes, nous ne savons pas très bien comment faire.

Certes, nous avons su éveiller son attention, soit en l’émerveillant, soit en l’intéressant autrement, et il retiendra bien mieux que s’il avait entendu tout ça en classe. La proximité et les méthodes que nous avons utilisées ont beaucoup mieux ancré les savoirs en lui.

Mais il est temps maintenant de préciser le tir.

Comment ça se passe en général ? Au début, il accepte de travailler avec vous. Puis, la plupart du temps, l’enfant préfèrera éviter cette épreuve imposée et vous dira qu’il veut apprendre seul. Plus tard, dans la suite logique des choses, il vous dira qu’il n’arrive pas à apprendre avec mille raisons, et même dira qu’il est nul et n’y arrive pas.

apprendre et l'apprentissage sur https://l-ecole-a-la-maison.comSes arguments

Et puis « pourquoi faire ? », « ça sert à rien », « je ne retrouve pas mes leçons », et pourquoi pas « j’ai pas envie ». L’idée n’est pas de répondre à ça. Si l’enfant a des arguments de ce genre, on est sur la mauvaise piste.

Lorsque notre grand garçon nous disait « je suis nul », j’avais tendance à lui répondre « oui, je sais, tu es nul, c’est épouvantable, mais qu’est-ce que tu veux, tu dois apprendre tes leçons. Autre chose ? » Il comprenait aussitôt que ce genre de boniments ne servait à rien, et ne m’émouvait pas plus que la pluie en Normandie, que ce n’était que de la comédie que je prenais comme telle.

Un enfant qui se dit « nul » ou « qui n’y arrive pas » tout simplement n’aime pas ça ! Et pourquoi n’aime-t-il pas ça ? Parce qu’il n’a pas la bonne méthode.

Alors, parfois, vous lui montrez une méthode qui a marché avec vous (du moins c’est ce que vous vous rappelez), et il s’entête à mal faire, à ne pas suivre vos recommandations. Vous êtes donc contraint de lui dire « ce soir à 19.00, il faut que ce soit su ! » Livré à lui-même, il apprend quand même plus ou moins.

Mais si un jour vous avez envie que ça change, vous utiliserez quelques trucs plus efficaces. C’est ce que nous allons voir dans cet article et le suivant.

apprendre-conditionnel l'apprentissageEn fait, l’enfant développe des parades défensives et renâcle parce qu’il n’a jamais été mis en situation d’aimer apprendre naturellement. Or, sitôt que la situation est favorable, que les conditions sont créées, l’enfant apprend volontiers et sans s’en rendre compte.

Quantité: modérer

Mais avant de demander à l’enfant d’apprendre, sachons ce que nous allons lui demander d’apprendre !

Oh ! ce n’est pas si évident que ça.

Tenez ! N’assommez pas vos enfants avec des quantités de choses à apprendre. Nous sommes effarés par la masse de devoirs que doivent[s2If current_user_cannot(access_s2member_level3)] (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ) [/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level3)] faire ceux de nos plus grands enfants qui ont rejoint l’école classique, c’est vraiment affolant. S’ils suivaient à la lettre les consignes, ils ne seraient pas couchés avant 1 heure du matin.

Nous savons que le sommeil est le médicament n°1, donc nous ne laissons pas nos enfants travailler tard, même si les profs rouspètent. Nous le leur expliquons en réunion parents-profs ou sur le cahier de liaison. A nous de faire en sorte que l’enfant commence plus tôt ses devoirs en rentrant ou… soit plus efficace (et nous en parlons fréquemment).

Qui plus est, la plupart, c’est du savoir brut, il n’y a aucun fond, c’est sans intérêt pour le mûrissement. On est dans la quantité, pas la qualité.

Alors ça, vous voyez, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Nous allons alléger la quantité.

Chaque prof veut utiliser au maximum l’enfant pour montrer aux autres profs que « sa » matière est importante. Un prof disait « si je ne donne rien comme devoirs, l’enfant n’en parle pas à la maison et les parents ne savent même pas que j’existe ! » Bigre ! Le prof veut exister. Là n’est pas son rôle, mais voilà. On dira que rares sont les profs à parler ainsi. Certes, mais ils sont souvent préoccupés de mettre en avant leur matière. Budget oblige, heures obligent.

Vous voyez, une fois de plus l’enfant a disparu. C’est ce que nous répétons toute l’année: l’enfant a disparu du système éducatif comme la confiance a disparu des banques.

Avez-vous entendu discuter des pédagogues qui fabriquent les manuels scolaires ? Vous pensez qu’ils mentionnent l’enfant ? Non. Ils mentionnent les directives du ministère et les injonctions de l’Europe, avec une couche de recommandations de l’Unesco et une dose de propositions de l’ONU. On cherche à faire plaisir aux adultes, par exemple aux politiques. C’est l’enseignement de la mondanité. Regardez bien les manuels de géo : on dorlote le Conseil général, la Région etc. Chaque corporation s’assure d’être « visible » aux yeux de l’élève ! Sans parler des associations: antiracisme, écologie, sauvetage de la planète, chacun veut sa mention. Mais croyez-vous vraiment que votre enfant doit apprendre par cœur que le conseil général est renouvelé tous les 4 ou 5 ans ?

Rechercher l’essentiel: la qualité

Nous, ce que nous allons enseigner, c’est l’essentiel. Nous allons faire un premier nettoyage.

L’essentiel, ce sont les savoirs de qualité.

Nous n’allons pas faire plaisir à ces messieurs et à ces dames. Nous allons donner à l’enfant ce qui est important. Mieux vaut avoir une tête un peu vide et disponible que saturée d’informations inutiles ou néfastes ! Nous n’avons pas envie que notre enfant soit plein comme son cartable à l’école et qu’au lieu de rêver, parfois solitaire, sans objectif fixe, sans chiffres ou statistiques – ce qui est excellent -, il soit sans cesse sur une pensée rationnelle et calculatrice.

Nous voulons qu’il sache penser, raisonner par lui-même, écouter, imaginer, méditer, qu’il soit libre et instruit, et noblement instruit. Il vaut bien mieux qu’un enfant soit dans les nuages à regarder la pluie, la tête appuyée sur le carreau de la cuisine, qu’à apprendre par cœur et dans la douleur le budget (excessif) de la Communauté de communes.

Plus tard, lorsqu’il sera adulte, il sera capable de « métacognition », c’est-à-dire de penser sur ses pensées. Au lieu d’être uniquement dans l’information toute plate, il saura tisser des liens entre les faits et dégager des principes. Et ça, c’est ce qui fait la différence entre l’homme libre et les autres.

Héraclite école a la maison https://l-ecole-a-la-maison.com
Héraclite, figure du penseur

C’est parce que votre enfant n’aura pas été constamment dans l’apprentissage des faits bruts qu’il sera capable de penser. La pensée, ce n’est pas seulement la mémoire. Or, ce que demande l’école, c’est essentiellement de la mémoire.

Penser, c’est tisser des liens entre les faits et dégager des principes.
Tout à l’heure, l’enfant observait l’extérieur à travers la vitre; soudain, il voit des oiseaux, il se dit qu’ils sont libres. Il crée aussitôt un lien entre la liberté des oiseaux et la sienne: ils semblent plus libres puisqu’ils volent. Mais en même temps il pleut et ça ne doit pas être agréable d’être tout le temps dehors. Que vaut-il mieux ? Voler et être dans le froid ou bien au chaud à la maison ? Voilà à quoi il pense. Et ce faisant, il a créé un pont philosophique, un pont entre principes: liberté sauvage, liberté de lhomme, liberté et contrainte. C’est tout simple, mais c’est vital pour sa liberté.

Or, à force de nous encombrer la tête avec de l’information et l’apprentissage de choses sans intérêt, on perd l’habitude de penser. Il y a un extraordinaire danger de perte de la pensée dans notre monde, on le voit partout. Donc, autant que possible, protégeons comme une plante rare la faculté de penser de l’enfant.

Les choses secondaires, on va les apprendre parce qu’il y a une interrogation ou un examen, mais on ne va pas insister. On ne va pas les ancrer. Votre enfant n’a pas besoin de savoir à vie que le président du conseil général peut aussi être celui de la communauté de communes (à ces postes-là, ils n’hésitent pas à redoubler, eux). En fait, on s’en moque. S’il y a une question dans la prochaine interro, il faut que l’enfant réponde bien, mais c’est tout. On va donc apprendre pour une durée limitée.

2 types d’apprentissages

Nous aurons deux grands types d’apprentissage. On aura l’apprentissage provisoire et l’apprentissage durable. Nous verrons plus tard en quoi consiste ces deux types d’apprentissage.

Qu’est-ce que l’enseignement de qualité ? C’est l’enseignement qui construit la personnalité et qui établit une personne.

Avant le contenu, le contenant. La manière de donner le cours d’Histoire vaut plus que l’Histoire elle-même, nous l’avons vu. Vous avez construit l’esprit de votre enfant en lui enseignant la matière d’une manière noble. C’était dans l’ordre des choses. La manière introduit la matière. Il est plus important de comprendre comment fonctionne un volcan que de savoir comment il s’appelle. C’est ce qu’on appelait la hiérarchie des savoirs. Un grand médecin peut oublier le nom d’un organe, il le savait lors de ses examens, mais ce qu’il n’oubliera jamais en revanche, c’est à quoi il sert.

Donc nous avons privilégié ce qui a du sens, le sens profond des choses. Voilà pourquoi nous avons privilégié la manière de donner le cours.

Vous donnez une écharpe à votre fille. Très bien. Mais si vous la jetez sur le canapé en disant « tiens, je t’ai acheté ça » et que vous lui tournez le dos, votre cadeau n’aura pas autant d’importance que si vous lui tendez l’écharpe et lui dites avec un beau sourire : « Tiens ma fille, j’ai pensé te faire plaisir, je te l’offre. » Ça n’a rien à voir. Nous sommes bien d’accord ? Eh bien, l’enseignement c’est la même chose. Le même cours peut passer complètement au-dessus de la tête ou s’ancrer en profondeur.

Mais tout cela, nous l’avons dit.

Si vous maîtrisez la manière de donner le cours, les savoirs vont s’ancrer beaucoup plus facilement. Si vous racontez très bien Marignan sans oublier de mentionner la date, votre enfant saura toute sa vie que c’était en 1515 parce qu’il « voit » très bien Marignan. Ce n’est pas du vécu, mais pas loin. C’est cognitif.

Quel savoir est indispensable ?

Une fois que vous vous êtes imprégné(e) de cette manière d’enseigner, vous allez enseigner en fonction du degré d’importance. Quel savoir est essentiel ?

Il y a deux sortes de savoirs: ceux qui enracinent, qui construisent, qui établissent la personnalité, comme nous l’avons dit plus haut, et ceux qui font une place dans le monde.

Il est indispensable d’être construit.

Il est extrêmement utile d’avoir une place dans le monde.

Donc nous avons d’abord des savoirs qui construisent, ensuite des savoirs qui font une place, ce qu’on appelle la culture. Les deux nous intéressent.

La culture, commençons par elle, est extensible à l’infini. C’est là que vous allez, contrairement à l’école, faire du propre. L’école en fait trop, elle est dans la culture et très peu dans la construction de la personnalité. Elle a mis de côté ses « humanismes ». Elle est dans la « culture », et souvent une culture au rabais.

On n’a pas besoin d’une culture immense et interminable. Il faut savoir certaines choses pour n’être pas complètement idiot dans une conversation sur le rôle de l’Europe ou la composition d’un orchestre symphonique. Mais vous pouvez limiter ce savoir-là en le limitant aux plus importants.

C’est beaucoup plus sur les savoirs qui construisent la personnalité qu’on va travailler.

Par conséquent, pour en terminer avec ça: vous épurez. Vous allez nous dire: il y a les devoirs. Justement, comme nous l’avons dit, c’est dans le mode d’apprentissage que ça va se jouer.

Comment se manifestent les 2 types d’apprentissages ?

Déjà, en cours, vous insistez moins sur le secondaire et plus sur l’essentiel et ensuite, pour les devoirs et les interros, ou les examens, vous faites apprendre votre enfant d’une manière plus ou moins profonde. Retenez pour l’instant qu’il faut discerner, hiérarchiser les savoirs.

Les résumés

Les bons cours font des résumés. Il ne s’agit pas de s’en contenter car, sachons-le, si vous donnez 100 à apprendre, l’enfant retient 50 et si vous lui donnez 10, il retient 5. Si vous ne donnez à retenir que le résumé, l’enfant ne retiendra que quelques mots du résumé ! Plus un cours est vaste, plus l’enfant retient. Les résumés sont le minima en-dessous duquel l’enfant n’a pas le droit d’aller. Il faut faire travailler sa mémoire et acquérir un minimum de culture, donc il apprend les résumés par cœur.

Il s’agit aussi de parler des choses avec tant d’intonation, d’emphase et d’émerveillement ou de surprise, ou de mystère, que la mémoire de l’enfant est marquée.

Ce que l’enfant n’a pas le droit d’ignorer

Concentrez-vous surtout sur les savoirs essentiels et ne les ratez pas. Ne laissez pas un enfant passer à côté de ses tables en maths, de sa dictée, des éléments primordiaux en un mot, et du bon raisonnement, de la bonne manière de penser, d’aborder le travail, d’une capacité à rédiger et d’une capacité à mémoriser. C’est là que sera le trésor à vie de votre enfant.

Mais pouvons-nous être plus précis et faire une liste pratique ?

Ce n’est pas difficile. Nous avons vu combien il est important de savoir lire, écrire, compter, vous l’avez fait avec vos cours. Ce sont les acquis de base. Ces acquis de base, nous les développons beaucoup plus qu’à l’école: on fait une rédaction par semaine, deux dictées, on apprend un poème par semaine, du calcul mental tous les jours quelques minutes, on lit tous les jours, on fait des exercices tous les jours, on pratique car la pratique EST un savoir. Cette pratique nous a permis d’ingérer en profondeur d’autres savoirs.

Nous avons également appris par cœur des notions qui font partie de la culture générale incontournable. Il faut de la culture générale, les grandes dates, les grands théorèmes et lois mathématiques ou physiques, une bonne grammaire et une bonne orthographe, le sens de l’histoire et de la géographie (les « grandes masses » dont nous avons parlé).

Donc vous allez travailler à fond sur les savoirs fondamentaux. Vous serez acharné(e) sur ce qui aidera toujours votre « grand » ou votre « grande » dans la vie. Répétons-le : une écriture honnête, une orthographe impeccable, une lecture exercée ; savoir compter de tête ; en savoir assez en histoire-géo pour savoir les faits évidents et incontournables ; parler assez bien une ou deux langues étrangères. Pratiquer un ou deux arts si l’on peut.

Ensuite, savoir réfléchir, aménager ses idées. Savoir se débrouiller seul, c’est-à-dire être autonome. Avoir une bonne santé et faire du sport. Donnez-lui avec ça une bonne éducation, du cœur, de la curiosité et un goût pour la lecture et votre enfant est sauvé !

On n’a pas besoin de plus. Il n’y a pas besoin de beaucoup plus que ça. Le reste est secondaire, pas forcément inutile, mais secondaire.

Nous poursuivrons ce travail dans le prochain article avec la méthode d’apprentissage elle-même.

[/s2If]

janvier 21, 2013

Une salle de travail appropriée: la salle commune. Attention: l’enfant ne travaillera

octobre 13, 2012

Votre santé aide votre enfant Rappelez-vous que votre santé aide votre enfant.

juillet 15, 2014

Sur cette page, nous désossons 17 rumeurs, balivernes ou désinformations. C'est un