Faits historiques au sujet de l’école


(vidéo plus bas)

Dans cet article, on verra que les faits historiques vont souvent à l’encontre des dires populaires :

  • « l’école à la maison est un phénomène nouveau » est faux
  • « il y a plus d’enfants instruits à l’école que par des parents » est faux
  • « l’école est libre et gratuite depuis Jules Ferry » est faux
  • « les enfants du moyen-âge n’étaient pas instruits » est faux
  • « le taux d’alphabétisation aujourd’hui est supérieur à celui du moyen-âge » est faux également
  • « Charlemagne a inventé l’école » est faux enfin.

Tout d’abord, encore aujourd’hui, il y a plus d’enfants instruits par des mères de famille que par l’école ! C’est ce que nous expliquons dans cet article:

Histoire de l’école à la maison en Europe: une tradition plus vieille que l’école

Par ailleurs, l’école est loin d’être récente. Nous lisons par exemple très souvent des choses telles que :

« Le système d’éducation actuel a été créé afin de satisfaire les besoins de l’économie industrielle des siècles passés. Il vise à former une armée de robots écervelés qui travailleront en obéissant à la conjoncture économique existante. »

C’est une affirmation qui ne correspond pas à la vérité. Oui, l’école produit des écervelés. Mais ce n’est pas à la demande de l’économie industrielle. Nous verrons en fin de texte pourquoi l’école en est là et à la demande de qui.

Les élèves ne se retrouvent pas recrutés par les industries, sans quoi il n’y aurait pas de chômage. Ils sont envoyés dans des facs essentiellement inutiles, comme nous l’expliquons sur ce site. Et il y a à cela des raisons.

En outre, le système d’éducation actuel n’a pas « été créé afin de satisfaire les besoins des siècles passés« , il a été créé durant l’Ancien régime. Et le système de l’Ancien régime héritait lui-même de systèmes d’enseignement millénaires, antiques. L’Ancien régime a produit des gens puissamment instruits, imaginatifs, libres et excellents sujets du Roi. Voilà le fait majeur. L’école des XVII et XVIIIèmes siècles a amené la France à être en tête des découvertes, explorations, inventions, harmonie sociale, prospérité, rayonnement culturel, architecture, arts, littérature, puissance navale, harmonie sociale, accords commerciaux etc. Toute l’Europe parlait français en 1780. Et ça ne vient pas d’un système scolaire médiocre.

L’enseignement du français, des mathématiques, des sciences ou de l’Histoire, du latin, du grec et des langues, des arts plastiques, de la géographie, n’est donc pas un problème en soi.

Les choses fonctionnaient, tout en étant imparfaites – et elles le seront toujours.

Première période révolutionnaire

C’est la Révolution qui a opéré le plus grand changement, la cassure. Elle a commencé par fermer les écoles et stopper toute instruction. Cela pour deux raisons:

  1. l’école était jugée comme véhiculant des principes anciens (on retrouve la même critique aujourd’hui à l’extrême-gauche, qui véhicule elle-même de vieilles idées fausses du XIXème siècle). Cette folie est la même qui a conduit à couper tous les arbres anciens de France, parce qu’ils avaient été plantés « à l’époque du roi ».
  2. Les écoles étaient toutes dirigées par des religieux. Or, la Révolution a fini par massacrer les religieux, les noyait attachés deux à deux dans la Loire, forçait les survivants à émigrer, les jetait en prison ou les obligeait à devenir des religieux du système révolutionnaire. Si bien que lorsqu’on on en a fini avec eux, il n’y avait plus classe pour les enfants.

C’est ainsi qu’en dix ans de révolution et de Terreur, le taux d’alphabétisme est tombé d’environ 90% à un taux qui doit se situer autour de 80, puis au début du XIXème à moins de 50%. C’est un effondrement sans précédent. Les cuirassiers de Bonaparte à Waterloo sont des analphabètes alors que les grenadiers du roi trente ans plus tôt sont instruits.

Un taux de 90%, sous Louis XVI ?

Oui. L’école avait connu son envol avec Louis XV son aïeul.

Tandis que, notons-le, l’école à la maison remonte à l’origine des temps. C’est d’ailleurs grâce à l’école à la maison que l’Europe est d’abord instruite. Socrate, Jésus ou saint Louis, enfants, sont enseignés par leur mère. C’est à la maison qu’on apprend l’essentiel de ce qu’a constitué notre civilisation.

Au IXème siècle, ce n’est pas tant Charlemagne, contrairement à la légende, qui a amené les enfants à davantage se scolariser, il a certes poussé ses élites, les enfants de ses missi dominici et de ses meilleurs féaux, à l’instruction d’un type scolaire, plus systématisé, mais la décision a été prise avant lui, au Concile de Mayence (813) qui avait ordonné qu’une école soit bâtie à côté de chaque église ! C’est donc ce Concile qui lance les choses, et Charlemagne suit.

Pourtant, direz-vous, certains enfants n’allaient toujours pas à l’école. Oui, mais même ceux-là étaient instruits. Jusqu’à la révolution, les peuples d’Europe sont des peuples paysans et leur instruction est rurale, c’est-à-dire surtout orale.

Ce n’est pas parce qu’on écrit qu’il y a instruction. On peut être instruit sans écrire. Jésus n’écrit pas.

Les évangiles se sont transmis oralement durant des siècles, on ne les compile qu’au XVème. De même, toute l’Antiquité transmet oralement car la parole orale vaut mieux qu’un écrit, elle est sacrée. L’écrit ne sert qu’aux administrations et aux marchands. L’écrit est plutôt considéré comme vil. Karen Blixen, auteur de « Out of Africa », dit dès la première page de son livre qu’autrefois, la vraie tradition n’était qu’orale, regrettant cette invasion du récit imprimé.

On ne peut donc pas dire qu’il y a école ou scolarité seulement quand on se met à employer le calame ou la plume.

Il y a eu des écoles entièrement orales, par exemple en Grèce, jadis. Au Japon, toutes les sectes zen se passent de l’écrit et font très attention à ce qu’aucun de leurs secrets ne soit couché sur papier.

Ainsi, entre Charlemagne et la révolution, il y avait bel et bien une instruction. Philippe Auguste, Philippe le Bel ou Louis XI ont fait en sorte que l’école existe et l’enseignement protégé, en protégeant l’Eglise qui enseignait.

Le moyen-âge analphabète ? Voici notre vidéo à ce sujet:

Dans les campagnes, les fils des vassaux étaient élevés avec ceux du baron, rappelle Armel de Wismes dans son ouvrage « Ainsi vivaient les Français ». Entre 1650 et 1750, on compte qu’il y a dans les écoles entre 48% et 62% des enfants scolarisés qui viennent du peuple ou de la bourgeoisie modeste !

C’est totalement différent de ce qu’on nous a appris.

La gratuité de l’internat est totale pour eux.

Mais si l’on remonte plus loin, à partir de l’an mil, on voit que tous les collèges sont créés pour des boursiers, c’est-à-dire des gens qui n’ont pas les moyens de se payer l’instruction, donc des gens pauvres, instruits gratuitement.

Et le phénomène n’est pas marginal: « On n’avait pas à Athènes ou à Alexandrie un tel afflux d’étudiants », écrit G. Le Breton.

Et à part l’enseignement scolaire ?

Outre l’école, les sciences profondément enracinées dans le peuple autour des choses de la terre et de la nature constituent des enseignements autrement solides que la play-station ou les collages de l’école actuelle !

Si l’instruction spécifiquement scolaire avait lieu dans la famille ou auprès du prêtre, dans le presbytère, ou encore chez les bonnes marâtres ou braves gens disponibles du village (veuves, grands-parents, tantes sans enfants…), il faut y ajouter en effet les savoirs jugés utiles par cette famille, et enseignés en son sein, dont l’art de compter (et de ne pas se faire rouler au marché); les surfaces agricoles (mesures agraires que nos collégiens sont bien incapables de faire les calculs), les poids et mesures (des liquides notamment), les baux et droits du fermage, l’Histoire générale, l’Histoire sainte, les contes et légendes du pays (le pays étant la région de l’époque, n’oublions pas que l’unité de la France est récente et qu’il y a peu, c’était une succession de royaumes et duchés); la vie des grands hommes; le grec et le latin; les secrets des plantes; l’usage du bon patois local (la langue française ne concerne que l’Anjou et Paris).

Tout cela ne fait pas rien, c’est même bien davantage que le programme étriqué d’un lycéen actuel.

Cette double instruction scolaire et traditionnelle existait bel et bien ! et non moins qu’aujourd’hui, comme nous allons le voir plus en détail.

Par conséquent, l’alphabétisation des Français n’a pas commencé au début de la Renaissance avec l’imprimerie.

Le taux d’alphabétisation était à peu près le même entre le siècle de Vercingétorix et celui de Louis XIV !

Oui, les Gaulois étaient tout aussi instruits scolairement que les gens sous Louis XIV, et… tout autant que nous, puisque nous retrouvons à peu près le même taux ! (et même mieux en réalité puisque notre pseudo-instruction est d’une médiocrité record, inapte, inversée, basée sur des postulats faux). Il y avait des écoles en Gaule, en dur, dans des villes, avec des maîtres. Oubliez Astérix…

Quels sont les arguments les plus trompeurs et les plus injustes au sujet de l'école ? https://l-ecole-a-la-maison.com/
Une ville gauloise de 10.000 habitants. Avaricum (Bourges) en comptait 40.000.

Les invasions romaines puis barbares ont détruit une instruction qui existait bel et bien en Gaule.

C’est avec Louis XV que le taux d’alphabétisation monte.

A la révolution, Robespierre, Marat et Danton sont d’une génération d’enfants plus aidées encore que par le passé, qui a eu le droit d’accéder à l’école gratuite, sous les rois.

Prétendant s’être sentis humiliés, sur la cour de récréation, par les fils de nobles qui en savaient plus qu’eux, ils éprouvent une jalousie qui se transforme en haine, qu’ils masqueront par du discours humaniste : profitant du mouvement de contestation, c’est eux qui font arrêter leurs enseignants, les prêtres et les religieuses.

École assumée par l’Église, pourquoi ?

Mais pourquoi l’école était-elle entièrement prise en charge par les religieux avant la révolution ? Parce qu’eux seuls s’étaient préoccupés de cette question, largement ignorée.

C’est bien Louis XV qui a changé la donne en souhaitant l’instruction gratuite pour tous alors que, face à lui, Voltaire la refusait absolument !

Les « Philosophes des Lumières » (sic), à la suite de Voltaire, vont se battre aux côtés des Parlementaires (progressivement maçonnisés), contre le roi, pour empêcher que les paysans soient instruits. Tous bourgeois des villes, ces gens refusaient de partager le savoir, qui conduisait au pouvoir et à la richesse.

Ce petit groupe régnant, qui est toujours là, dénie au peuple ses droits. Cela n’a pas changé. Voltaire affirme: « le paysan est mieux derrière sa charrue que sur les bancs de l’école ».

Ce sont donc des rois, sollicités par l’Église, qui veulent l’instruction publique et ce sont les pères du régime actuel, philosophes et « Lumières », qui à ce moment-là, la refusent. Vérité qui est bonne à rétablir.

Il faut le savoir: jusqu’à la révolution, l’enseignement, comme la santé, étaient assumés gratuitement par les congrégations religieuses qui ne vous demandaient aucun papier, carnet, autorisation: elles vous l’offraient. Pour vous faire soigner, vous n’aviez même pas à donner votre nom. On vous soignait dans l’anonymat si vous le vouliez, même si vous aviez la police aux trousses. On respectait cette vieille tradition du secours porté à quiconque se plaçait sous protection ecclésiale, selon le droit d’asile.

C’est ce système de santé libre, gratuit et assumé qui a donné naissance aux hôpitaux et aux infirmières des temps de guerre, dévouées jusqu’au bout dont Florence Nightingale va faire cette immense institution du soin apporté aux blessés, négligés jusque là, que sera la Croix-Rouge Internationale et, de là, bon nombre d’œuvres d’utilité publique.

Aujourd’hui, les hôpitaux et les écoles chassent les religieux, en oubliant que ce sont eux qui ont fondé ces établissements. On lance artificiellement des campagnes de dénigrements et de pédophilie pour faire passer les fondateurs pour des monstres: on se débarrasse de son chien en disant qu’il a la rage, dit l’adage.

Nous avons vu le cas de 4 religieuses âgées chassées de l’hôpital de Valréas (Vaucluse), parce que le directeur de l’hôpital voulait libérer leur appartement pour sa maîtresse ! Ce sont pourtant ces religieuses qui ont créé l’hôpital. De même pour l’école: combien savent que ce sont les religieux qui l’ont créée dans sa forme moderne ? Et qui se la sont fait voler, ainsi que tous leurs biens, à la révolution ? (car tous les établissements religieux bâtis depuis le moyen-âge sont volés par l’Etat, qui réaffirme cette nationalisation en 1905. Quand vous voyez une église, sachez qu’elle n’appartient pas à l’Eglise, mais à la mairie; et de ce fait pouffez de rire quand vous entendez un journaliste déclarer à la télé que « l’Eglise s’est arrangée pour posséder les biens les mieux situés et donc les plus chers dans les villes », car que peut mériter un tel ignare qui n’a jamais imaginé que les villes ont commencé par un lieu de culte, puis des maisons autour).

Avec Bonaparte et les journaux français, la Révolution française a exporté ses principes fallacieux et l’Europe entière s’est embrasée. La France ayant un prestige millénaire, la grande imposture plonge des peuples entiers dans un progressisme effroyable et coûteux en vies humaines. On va tuer d’un bout à l’autre du continent, de la mer à l’Oural.

Au lendemain de Waterloo, en 1815, après le désastre humain et culturel de la révolution qui décline, la Restauration royale de Louis XVIII fera des miracles et l’alphabétisation reprendra son essor. Mais les républicains, les bonapartistes et les gens de la haute finance finissent par liquider le régime royal. Durant tout le XIXème siècle, l’illettrisme sera une plaie entretenue, on ne retrouvera pas les niveaux d’avant 1789.

La révolution industrielle succède à la révolution idéologique, voulue par les mêmes, et l’industrie a besoin d’ouvriers dociles. D’où une instruction insuffisante.

Certes, des groupes industriels créeront des écoles, mais ce seront des écoles d’excellents niveaux, fournissant à la nation des ingénieurs de haut vol. Le rapport entre ces écoles-là et l’Education nationale actuelle est des plus mince. Discipline, obéissance dans ces écoles ? Elle sont davantage le fruit des siècles que celui d’une époque précise.

Mais surtout, les écoles sont majoritairement créées par les républicains et les instituteurs, elles viennent bien davantage du prolétariat politique.

Dans cette école-là prévalent scientisme et instruction militante.

Les mouvements socialistes commenceront à diffuser des principes pour partie vrais, pour partie erronés, qu’on retrouve encore de nos jours dans l’opinion publique. La confusion s’insinue, l’esprit scientifique en est amoindri, le raisonnement métaphysique passe à la trappe. On tombe encore d’un degré.

L’école publique se met à embrigader de manière plus savante. On a abandonné les slogans des coupeurs de tête révolutionnaires. On en vient à une propagande plus fine.

Non seulement l’école ne doit plus enseigner de religion, mais elle doit enseigner même de quoi dégoûter de tout sentiment religieux.

Elle doit enseigner des matières à la manière universitaire, coupées d’une utilité jugée vile et trop liée aux corps de métiers. On veut séparer l’enfant du métier du père, on veut en faire un intellectuel.

Le citoyen doit être savant et non plus paysan. Plus tard, on véhiculera un mépris du CAP et des filières pro, en sous-entendant que le BAC est l’apanage – tandis qu’il ne devient en réalité l’apanage que des ignorants et que les filières pro fournissent des gens mieux formés.

L’ère romantique place l’idéal dans le monde des sentiments et des spéculations, tandis que le travail des métiers est méprisé. Paris prend un ascendant sur le reste du pays. L’université se coupe du monde et assène ses vérités sans égard pour le pays réel.

S’il y a un mot qui domine au XIXème, si l’on pèse tous les événements, c’est le mot de révolte et l’école n’y est pas étrangère.

C’est à cause de ce genre d’instruction au service d’une idéologie que vont naître de grandes divisions sociales et les mouvements nationaux désastreux du XIXème siècle., ainsi que les grands conflits meurtriers qu’ont été les guerres civiles italiennes, les guerres de nationalités, les révolutions européennes jusqu’à la révolution bolchevique.

L’école s’est écartée de sa mission dévouée à l’enfant. Elle est devenue un instrument politique, l’instrument d’adultes qui veulent manœuvrer le monde des adultes.

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Cependant, en-dehors des fièvres militantes et républicaines qui se concentrent au Parlement et finissent par lasser la population, les entreprises et les industriels rappellent qu’ils ont besoin de gens formés et connaissant les métiers techniques.

Montée des progrès techniques durant le XIXème

La formidable expansion de l’ingénierie tirée en avant par l’Angleterre voisine ouvre à de brillantes carrières et de grands plans de travaux publics (gares, ports, ponts, égouts, aqueducs, routes…).

Pour ne pas être complètement écrasé par la production anglaise, on en arrive à souhaiter que l’école enseigne convenablement les sciences, les mathématiques d’abord.

On s’aperçoit que la France a reculé sur le plan diplomatique avec la catastrophique aventure bonapartiste et la perte des territoires d’Amérique. Le français est remis derechef à l’honneur, d’autant que la période romantique a produit de grands écrivains, et la langue nationale reste un outil prisé du Liban à Moscou, du Sénégal au Londres de l’époque de Chateaubriand. C’est aussi la langue qu’on emmène aux colonies. Les traités internationaux sont rédigés en français plus souvent qu’en autre langue.

Une certaine excellence scolaire existe et se développe donc. Mais parallèlement, les maîtres républicains du régime reviennent à la charge régulièrement, en sapant toute espèce de sacralité de la personne, en raillant les prêtres en soutane, la philosophie, la transcendance, la spiritualité.

La République et les Loges ont compris la puissance de l’école. Si bien compris que Jules Ferry, maçon lui-même, déclare l’école obligatoire. Fini la liberté ! L’usine à penser est en marche.

Naissance de l’école à la maison ?

Assez tôt pourtant, on excipe que les petits enfants des montagnes n’ont pas accès aux écoles. En attendant qu’on leur en construise, on les autorise à être instruits à la maison. C’est, dans les textes, la première existence légale de l’école à la maison, pourtant pratiquée depuis des millénaires.

En revanche, les catholiques obtiennent la gratuité de l’école. En juin 1913, le ministre Prosper Poullet revendique un projet scolaire comprenant la gratuité de l’instruction. Bien que contraire aux idéaux de la Gauche, ce projet de loi est voté par la Chambre le  par l’ensemble des catholiques.

Comme le peuple demeure dans la misère depuis les premières heures de la Terreur, que les corporations ont été interdites par la loi Le Chapelier, la Révolution ayant empêché le droit de se rencontrer ou de former des groupes, les ouvriers et les paysans vont créer des associations et organisations syndicales. Ce qui accentuera la division du pays. On parle partout de « droite » et de « gauche ».

Les gauches manifestent une haine anti-chrétienne qui va croître avec une intensité jamais atteinte depuis la Révolution. Cette vision athée, et même athéiste, affronte une opposition sérieuse de la part des intellectuels ou savants chrétiens, mais elle repart de plus belle à chaque fois que l’empire français connaît des déconvenues: occasions rêvées pour dénicher des ennemis de l’intérieur. La République a besoin de boucs-émissaires. Sedan et la défaite de 1870 ont effondré le parti bonapartiste et celui de l’armée, on a cherché des responsables, on les a désignés dans un schéma de pensée qui ne disparaîtra pas avant l’arrivée de la gauche au pouvoir avec François Mitterrand : prêtres et bourgeois, militaires et éducateurs sont les « classes possédantes » (ce qui est cocasse quand on sait que les prêtres et les militaires n’ont pas le sou). On désigne là les ennemis du peuple, les ennemis de l’intérieur, déjà montrés du doigt depuis la révolution de 1848. Ces ennemis, c’était déjà ceux qu’on désignait à la vindicte populaire en 1792. Un Mélenchon, une Arlette Laguiller ou un Besancenot ne font donc que répéter de vieux… fantasmes.

 

caricature anti chrétienne Quels sont les arguments les plus injustes contre l'école ?
Caricature de l’époque: la « vérité » des « Lumières » face au « mensonge » religieux. L’école républicaine entend supprimer les écoles religieuses. Le vilain prêtre essayant de détourner l’enfant est accusé de « superstition ». Des mots que va aussi employer la terreur bolchevique qui extermine tous les religieux en Russie soviétique. Au XXème siècle, on emploiera le mot de « pédophile ».

L’école a repris cet amalgame faux mais pratique et a choisi ouvertement son camp. Elle défile et manifeste systématiquement pour défendre les idées de la Gauche extrême.

De là, et jusqu’à aujourd’hui, elle fera tout son possible pour éviter que les enfants scolarisés puissent être d’une quelconque utilité à la société marchande ou industrielle, qui représente le clan haï ; chose curieuse, car ce sont ces classes bourgeoises et possédantes qui ont fait la révolution, et non les ouvriers.

Qui est le vrai maître

Cela s’explique aisément: c’est toujours la finance apatride qui manœuvre et qui, après avoir utilisé la bourgeoisie contre la monarchie, va maintenant abattre la bourgeoisie en exploitant le prolétariat, quelle liquidera ensuite.

Pour l’heure, les grandes familles et la libre entreprise seront combattues à mort car il s’agit pour l’argent international de détruire les puissances nationales résistantes.

Au contraire, dans les écoles de l’opposition plutôt religieuse et traditionaliste, où le social est renouvelé par une préoccupation constante, on cherche souvent à former des élèves au meilleur niveau possible. Comme il n’y a plus guère de place en politique après la loi de 1905, l’interdiction des congrégations, le meurtre de divers opposants, et que l’accès à la haute fonction publique est réservé aux membres des Loges (comme le révélera l’affaire des Fiches), la carrière ne peut s’orienter pour les non-républicains surtout que vers l’entreprise, la diplomatie ou le journalisme.

Ainsi, la division de la société amène une compétition entre les écoles publiques et les écoles privées, qui tenteront d’élever le niveau chacune de leur côté avec une discipline et un effort parfois très durs à vivre pour les enfants, d’autant qu’on est dans le temps de la fermeté disciplinaire à l’anglaise (l’Angleterre a influencé de la plus mauvaise façon l’esprit révolutionnaire français et la bourgeoisie) et que l’émulation personnelle de l’enfant n’est pas une notion encore née dans l’esprit des pédagogues.

Mais ce sont aussi d’excellentes générations du point de vue du pacte social, travailleuses, intelligentes, avec de très hauts savoirs-faire, qui s’imposent dans le monde entier. Ce n’est pas pour rien que les aéroplanes, la médecine, les ponts et chaussées ou le cinéma naissent en France.

Si, d’un côté, on fait de bons petits soldats de la république, de l’autre on fait de bons ingénieurs. Si on a des instituteurs rigoureux chez les uns, on a des enseignants  brillants de l’autre.

La Gauche du XXème siècle est convaincue que c’est l’industrie qui a formaté l’école parce que cela s’inscrit dans son vieux schéma de pensée: droite = industrie = argent.

Or, on n’a pas davantage formaté en vue de l’industrie qu’en vue du monde politique, universitaire ou journalistique. On a beaucoup plus d’universitaires et de journalistes de gauche sortis de l’école que d’ingénieurs ou de capitaines d’industrie.

Quant à la masse de la population, l’école républicaine en a surtout fait une masse ouvrière disponible et peu qualifiée, mal orientée durant les études, éloignée de l’investissement, salariée. Et c’est logique: c’est là que sont les meilleurs électeurs pour les Gauches. Il importe d’avoir des gens pauvres à leurs yeux, comme l’avouait un ministre.

Il est un fait certain, pour répondre à l’assertion de départ, que jusqu’à nos jours, on détruit tout ce qui peut réussir sur le plan commercial ou industriel en France. D’où cette lente et inarrêtable récession.

Depuis 1850 jusqu’à nos jours, parler de l’entreprise à l’école, c’est collaborer avec le capital: impensable. C’est ainsi que les jeunes Français seront ceux des Européens qui créeront le moins d’entreprises, ce qui explique une bonne part du chômage.

L’école qui enseignait jadis des savoirs utiles et respectueux de la personne, s’est transformée en école politique. Le petit Breton apprend à mépriser sa langue natale, le Berrichon est humilié sous un discours parisianiste, le Provençal se sent ridicule et rêve de « monter à Paris ». Les hussards de la république seront excellents, peut-être, mais excellents surtout à embrigader et formater la jeunesse: la République a bien compris que le lavage de cerveau passait avant tout, avant le contrôle de l’armée elle-même. Jules Ferry exprime cette vision supérieure et même la supériorité raciale du républicain sur le provincial, sur l’étranger, et l’absolutisme athée s’impose partout.

Seconde période révolutionnaire

Pourtant, les religieux, étroitement surveillés par une police politique sans faiblesse, et sous la condition d’une obéissance obligée à la République, ont été autorisés à revenir et ont rebâti d’excellentes écoles, c’est aussi pourquoi le XIXème ne voit pas l’effondrement total; au contraire, c’est la naissance d’établissements prestigieux qui vont tirer le niveau vers le haut. Le collège d’Ulst est un excellent exemple d’école créée par une mère de famille où deux, puis quatre, puis vingt, puis des centaines de jeunes filles vont aller.

Les religieux ayant repris une place importante, il va falloir s’en débarrasser une fois de plus.

La purge antichrétienne touche toute la société, y compris l’armée ou les grandes écoles, exactement comme aujourd’hui de manière plus feutrée.

Entre 1890 et 1905, l’anti-christianisme maçon a chassé les religieux, on les arrête au sein même de leurs églises, en violant à nouveau l’ancien droit d’asile. Des religieux sont déportés vers l’étranger. A nouveau, le niveau chute.

Histoire de l'école à la maison
Emile Combes, furieusement anti chrétien et bien sûr franc-maçon. Il accède à la présidence du Conseil après la victoire du Bloc des Gauches en 1902. C’est à ce poste qu’il devient le symbole de la lutte anticléricale

La guerre 14-18, catastrophe historique dont la république est consciente, aboutissement des erreurs des ses ardents militants tels Jaurès, on admet péniblement qu’il faut une réconciliation nationale. Il aura fallu des millions de morts pour apprendre qu’un tel désastre tue des Français de toutes classes. On permet la réouverture d’écoles libres, non sans mal.

L’école publique reste telle qu’elle était au XIXème: militante, chauvine, jacobine, elle excelle dans les sciences parce que la science est la préférée des scientistes qui croient tout expliquer par la raison et les chiffres, les matérialistes qui nient Dieu, elle est dogmatique et menteuse en Histoire, qu’elle trafique outrageusement.

C’est pourquoi, s’il y a de grandes écoles d’ingénieurs en France, l’Angleterre domine en Histoire et impose sa vision historique, et les USA à sa suite. D’où une vision ridicule du moyen-âge au cinéma, dominé par Hollywood.

Mais il a fallu que le cinéma s’inspire. Jules Michelet qui sert d’historien officiel, raconte littéralement ce qu’il veut au sujet du moyen-âge, autrement dit professe quantités d’erreurs. L’Ancien régime est couvert d’opprobre, la révolution est mythifiée et parée des atours des Droits de l’Homme qui autorisent à oublier le reste**. Selon l’école, les sujets du roi étaient illettrés et semi-esclaves, crevaient de faim et se nourrissaient de l’écorce des arbres. En manipulant l’enfance, tout un peuple scolarisé perd le souvenir de son passé brillant, ce passé durant lequel il a pu être le premier du monde !

Au XXème siècle, l’école se marxise de plus en plus et le rejet de toute utilitarisme de l’école conduit à de plus en plus d’abstractions et d’opinions politiques. L’école du milieu du XXème siècle est une tribune pour des avocats, des pamphlétaires, des sociologues et des progressistes de tous poils.

Troisième période révolutionnaire

La troisième période révolutionnaire commence avec François Mitterrand qui s’attaque à l’école libre. A croire que les vagues d’assaut républicaine se font de cent ans en cent ans.

C’est qu’à partir de là, non seulement l’instruction n’aura plus lieu, mais en plus, elle sera inversée. Tout d’abord, on fabrique un petit consommateur, qui va s’alimenter dans des supermarchés, tandis qu’on a éliminé le commerce de proximité. Mais à ce rabaissement succède un autre, pis encore. Le consommateur va devenir un être sans vie, une sorte d’individu décérébré, non pas asexué mais désexué.

On voit clairement apparaître l’idéologie d’un Nouvel ordre mondial de plus en plus tyrannique, dont les outils sont une écologie culpabilisante (et n’ayant en réalité aucun intérêt pour la nature, l’objet est simplement d’affirmer qu’il faut un gouvernement mondial pour régler ces questions). Cet ordre inhumain qui tient tout, gouvernements y compris, s’est entretemps débarrassé des ouvriers comme il est en train de liquider les fonctionnaires récalcitrants.

Pour ce qu’il reste de résistance scolaire, spécialement catholique, Mitterrand va tenter l’interdiction et la fermeture pure et simple, inspiré par ses amis communistes. Il échoue, face à une manifestation historique mobilisant plus d’un million de personnes dans les rues. Mais il réussira par la bande, avec les accords Lang-Cloupet: l’enseignement libre se met lui-même sous la coupe d’un Etat décidé à en finir avec la liberté scolaire. Ces accords sont signés à l’insu des catholiques, qui ne se rendent toujours pas compte des choses. Ils ignorent que l’école dite privée, sous contrat, diffuse la même propagande que les écoles publiques. Consternante capitulation.

Quels sont les arguments les plus injustes contre l'école ?
L’enseignant politisé prend le pas sur l’enseignant scrupuleux. C’est l’école publique qui peu à peu est désertée par la Nation

Finissons avec l’Histoire. Début du XXIème siècle, les deux seules grandes réactions seront d’une part l’expansion de l’école à la maison, spécialement avec ce site et la multiplication des écoles hors-contrat sous la protection de l’Institut Libre de Formation des maîtres. En-dehors de ça, il ne reste pratiquement plus rien de l’antique institution de l’école. L’école publique est un naufrage et l’enfant est analphabétisé, d’autant que l’Etat promeut une réforme assassine de l’orthographe visant à détruire l’étymologie précieuse, le « gender » qui entend détruire toute pudeur propre à l’enfance et autres joyeusetés extirpées de cerveaux déments. L’école privée sous contrat est semblable à la publique, à peu de choses près.

Il y a aussi des créations d’écoles dites « démocratiques » (tout un programme…). Il y a fort à parier que l’état d’esprit dérive vers une instruction très faible. On est là dans un monde proche de celui de l’IEF, très faible, aussi bien sur le plan psychologique, que culturellement. C’est le règne du « moi, je » et d’une liberté sans frein, déjà expérimentée dans les années 1960 avec les ratés que l’on sait. Dans l’une de ces écoles, fondée par la fille d’un célèbre gourou, les encadrants n’interviennent pas, même quand un élève est lynché par les autres.

Ces « écoles démocratiques », soi-disant nouvelles, sont en réalité une expérience déjà tentée sur l’île Bourbon au XVIème siècle, dans les pays communistes, dont le Kampuchéa démocratique ou la Chine, pays où le vote à main levée des élèves a conduit à se débarrasser définitivement de bon nombre d’enseignants, Israël et ses kibboutz sous leur première forme et bien sûr certains pays d’Europe comme la France dans les années 60-70 (Eh ! oui, citoyens zadistes, vous n’avez rien inventé !) ou la Suède évidemment, dont les échecs ont conduit à des alternatives plus construites, quoique imparfaites et toujours en recherche. On croit toujours inventer quand on ne fait que répéter les choses: le problème perpétuel est toujours le manque de culture et d’humilité, comme si l’expérience des autres n’avait servi à rien…

Voici pour terminer une excellente conférence de Claire Colombi:

https://www.youtube.com/watch?v=cNnlYNQa4V8?rel=0

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