Votre enfant n’aime pas votre cours. Il aime faire ce qu’il veut (vidéo)


Voilà qui est courant ! Il aimait, il a moins aimé, maintenant il n’aime plus du tout. Enfin, ça dépend des jours, certains cours passent mieux. On est quand même bien embêté.

"J'aime pas quand tu fais la classe !"

Suis-je dans la bonne direction ou est-ce l'impasse ?

Emmanuelle nous parle de son Alessio qui a même envie de retourner à l’école ! Commençons par exposer son message, sur un topic du forum, qui explique très sincèrement :

Alessio n’est pas allé en petite section de maternelle mais en moyenne section mais il était tellement mal que nous avons du l’en retirer. Il a commencé à pleurer tout les matins puis à faire des cauchemars. La maîtresse me fit remarquer qu’il perdait toute sa confiance en lui puis des angoisses d’anticipation ont pris place (qu’est-ce qu’on fait demain…je vais à l’école?? Non je ne veux plus y aller…jamais!) et enfin des diarrhées tout les matins arrivé à l’école juste avant d’entrer en classe…ce qui nous a vraiment décidés de ne pas le laisser vivre ainsi et donc de le retirer de son école ! Ayant assisté à deux cours en tant que maman accompagnatrice, j’ai remarqué qu’il se faisait moquer de lui… et j’ai donc compris qu’il se sentait humilié, d’où sa perte de confiance et aussi son agressivité envers sa sœur.

Les semaines suivant son retrait de l’école ont été merveilleuses. Mais depuis quelques semaines il me dit qu’il [s2If current_user_cannot(access_s2member_level2)]veut retourner à son école car tout le monde est gentil, ils n’étaient pas méchants… c’est pas vrai qu’il se faisait moquer de lui…etc.! Je m’interroge sur ce revirement de situation… je me sais assez exigeante et bien souvent manquant de patience mais je fais de très gros efforts pour rendre la partie « école à la maison » gratifiante et constructive.

[vidéo1] [vidéo2] (...) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ) [/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level2)]veut retourner à son école car tout le monde est gentil, ils n’étaient pas méchants… c’est pas vrai qu’il se faisait moquer de lui…etc.! Je m’interroge sur ce revirement de situation… je me sais assez exigeante et bien souvent manquant de patience mais je fais de très gros efforts pour rendre la partie « école à la maison » gratifiante et constructive.

Je sens de nouveau mon Alessio fermé, agressif, contradictoire, cherchant à me provoquer! Et j’ai le sentiment que c’est lié à l’école à la maison. Mon mari qui partage mon point de vu sur l’IEF, m’a même dit qu’il faudrait peut être le remettre à l’école!… ce qui a eu l’effet d’une bombe intérieure en moi!!! Je ne suis pas fermée à cette terrible éventualité mais je crains que la leçon donnée à mon fils soit incohérente. Effectivement s’il souffrait de nouveau à l’école…que faudrait il faire? Le re-retirer? Et ensuite? Le re-remettre? Je crois que je suis enfermée et que je tourne en rond dans mes raisonnements…où comme certains me le disent: que j’analyse trop ! Alors je me décide à vous en parler…dites moi franchement! Peut être qu’avec du recul et une vision extérieure vous y verrez plus clair que moi!

Votre enfant n'aime pas votre cours

Pas de panique, les femmes et les enfants d’abord ! (c’est notre slogan, sur l-ecole-a-la-maison.com)

Myriam analyse :

Cette pression donc qui vous fait perdre patience et vous pousse à penser qu’il doit apprendre selon vos exigences, il la ressent, le petit, et ça doit le rendre triste de voir sa maman dépitée, un peu nerveuse et dans la peur de l’échec. Je pense que c’est pour cela qu’il réclame l’école, qu’il se voile la face sur ce qu’il y a vécu, car lorsqu’il rentrait à la maison, vous étiez dispos simplement pour lui, à 100% (façon de parler, évidemment avec toutes les autres choses qu’il y a à faire dans une maison…!)

Elle ajoute, en résumant bien la position qui est la nôtre, à nous tous :

Mais plutôt le garder tranquillement avec vous, qu’il vive la vie des adultes bienveillants qui le laissent découvrir la vie et expérimenter la quotidien par leurs propres moyens, soutenus, accompagnés et encouragés dans tous leurs actes d’innocence et de soif d’apprendre. Ce sont eux les demandeurs, nous n’avons pas besoin de leur dire ce qu’ils ont besoin de savoir. Leur curiosité spontanée les mènera à toutes les découvertes possibles et inimaginables !

Ensuite, elle a sa propre vision :

J’ai laissé tomber d’essayer de lui apprendre quoi que ce soit lorsque JE l’avais décidé (comment faire ceci, cela, selon des restes de schéma que je tiens de ma propre expérience d’écolière et selon ce qu’apprennent les enfants qui vont à l’école et que je côtoie ..) tout ce que je gagnais c’était une petite Noëmie découragée et démotivée, qui se braquait dès que je lui disait de faire comme ci comme ça, et moi me noyant dans des « je vais jamais y arriver et tout, et tout…

Nos journées sont ponctuées de moments plus « techniques » (et ça , ça marche comment, et pourquoi, et comment ça se fait…) au gré des activités quotidiennes pendant lesquelles je tente d’apporter au mieux que je peux une réponse claire à ses questionnements. Parfois on en profite pour compter, faire du calcul simple, peser, comparer, tester… le tout dans le jeu et la curiosité, et dès que je vois que je vais trop loin dans les explications et que ça la saoule, on passe à autre chose.

Et puis, nous avons Emmanuelle au téléphone.

Le témoignage d'Emmanuelle

Nous lui avons ensuite demandé ce qu’elle pensait de ce qu’elle avait lu, de ce que nous avions échangé de vive voix et comment les choses avaient tourné.

Emmanuelle :

J’ai apprécié le message de Myriam qui selon elle voit plus une éducation au fur et à mesure des activités journalières et sans planification préalable. C’est vrai que les enfants apprennent beaucoup en participant aux “choses de la vie” comme la cuisine, les taches ménagères et bien entendu par différents jeux. Dans ma personnalité et pour réussir le challenge de faire l’école à la maison, j’ai besoin de me sentir organisée, d’être préparée et donc d’avoir un certain encadrement pour à mon tour transmettre, motiver et enseigner...c’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire d’avoir “un temps pour faire l’école”.

J’aime son idée de transformer son manque de patience et son exigence en confiance totale en son enfant...idée que je médite...

Pour ce qui est des conseils qui m’ont parus judicieux, il s’avère que les vôtres ont vraiment eu du poids ! Les voici:

+ M’interroger sur ce qui lui fait plaisir ou pas. Sur ce qui ne lui plait pas. Sur ce qui lui manque...etc.

Nous commentons : il s’agit ici de savoir ce qui ne plaît pas à l’enfant, c’est d’une simplicité enfantine, l’enfant va vous dire les choses, mais attention : creusez. S’il vous dit « j’aime pas apprendre », vous avez une piste. Poussez plus loin car il veut peut-être dire: « j’aime pas apprendre par cœur un texte trop long », ou « j’aime pas apprendre alors que Camille fait du bruit ». Donc, demandez-lui et creusez, traquez tous les petits paramètres de désintérêt, c’est parfois rien pour vous mais bloquant pour l’enfant. (rappel: premier facteur de désintérêt: la fatigue)

Ensuite, ce qu’il préfèrerait. Là, vous devez amener progressivement ce qui lui plairait mieux, en fonction des résultats : vous ne donnez pas tout d’un coup. S’il veut travailler moins longtemps, dites que le cours terminera quand… il sera capable de lire 5 phrases sans bégayer, quand il saura son petit texte « ce qu’il faut retenir » etc. : mettez du challenge, du défi. Proposez-lui de fixer lui-même les termes du défi !

Et pensez toujours à ce qui ne lui plaît pas. Eradiquer les sujets qui fâchent ou les circonstances pénibles, c’est vraiment empêcher la gronde !

Emmanuelle poursuit : (nous commentons dans le texte) :

+ Quand il en a marre: Et si tu faisais cours, comment tu ferais, toi ?

Ici on suggère à l’enfant de vous dire ce qu’il aimerait.

Donne-moi envie ! Comment tu ferais le cours ?

Il n’a pas envie de travailler, un matin. Faites celle ou celui qui n’a pas très envie de travailler non plus, mais sans lui montrer que vous calquez votre attitude sur la sienne. "ça tombe bien, moi non plus je n'ai pas envie de travailler!" Vous n’avez pas envie aujourd’hui et vous le dites. Il va être surpris. Devant ce qu'il va juger comme votre légèreté, il va peut-être vouloir vous prouver qu’il faut travailler. Là, solennellement, vous lui dites: "Tu as raison, il faut être sérieux." Et vous reprenez le travail.

Autre cas: il vous fait des propositions. Laissez-le aller en ce sens, même si c’est un peu « n’importe quoi », ce n’est pas grave, vous notez sa première proposition sur une feuille.

Puis, vous lui dites : « Moi aussi, j’ai des propositions. Tu en fais une, j’en fais une. »

Vous faites une liste de ses demandes et des vôtres. Très malin. Il se sentira entendu et sera plus agréable, plus coopératif. Et vous, vous pourrez minorer ce qu’il veut, amender, ajouter quelque chose etc. En bref, vous allez traiter ensemble et il appréciera beaucoup.

Vous faites cette liste. Ensuite, vous la relisez: ses propositions et les vôtres. Et c'est là que vous décidez de retenir ceci ou cela. Si l’une de ses propositions est extravagante ou ridicule, il le sentira lui-même, vous pouvez donc dire : « Ecoute, excuse-moi mais ta proposition de faire cours tout seul, ça ne me convient pas, je serais trop inquiète, je préfère être là. D’accord ? — D'accord. — Ok, on raye cette proposition. »

Ainsi, vous reprenez la main en reprenant une partie de ses propositions et en les amendant, en les perfectionnant. Vous voyez ?

C’est un nouveau marché.

Supposons qu’il dise : « moi, je ne lis plus, je n’aime pas, c’est toi qui lis tout. » Vous dites : « D’accord, c’est moi qui lis. Je marque. » A la fin, quand vous relisez tout, vous dites au sujet de cette proposition: « Attends… (vous cogitez), oui mais j’ai lu un article qui disait qu’on mémorisait mieux en lisant. Voilà ce que je te propose : on lit chacun son tour, ça te va ? » Il ne va pas vous dire ‘non’ tout le temps, si vous lui faites l’honneur de négocier avec lui, il va le prendre pour tel, il se sentira valorisé et donc il vous cèdera des choses.

Et puis vous pouvez ruser un peu, vous n’avez pas à vous mettre à plat ventre sur le tapis devant ses demandes. S’il vous dit « Non, ça ne me va pas du tout de faire des maths, aujourd’hui », vous répondez : « Ok, bonne idée, on fait français et on fera les maths après. »

Et puis ensuite vous avez le refus complet. Emmanuelle expose un autre de nos conseils avec son humour :

« Tu ne veux pas [travailler] ? Bon ok, on fait rien... (quelques jours et ça repart... et sans mars là!!!!). »

Mais oui ! Si un jour vous avez un blocage, arrêtez tout ! Vacances. Tant pis pour le retard. Il est plus important qu’il garde assez d’amour pour le travail qu’il soit dans les temps. Car s’il aime, il rattrapera. Vous avez le droit de vous arrêter.

Emmanuelle :

S’il fait comme moi, faire comme lui "pff, j’en ai marre, c’est bientôt fini, je peux partir ?"

Bon, ne disons peut-être pas « j’en ai marre » parce que ça vous diminue un peu mais vous pouvez très bien dire « j’en ai assez. » Très rusé. C’est l’enfant qui recadre, qui est le prof, quoi qu’il dise, la dimension de sérieux vis-à-vis du travail va s’épanouir dans sa tête. Très souvent, vous aurez une réponse comme : « On finit d’abord ça et ensuite OK. » Il est d’accord pour ne pas travailler mais il y a quelque chose à faire d’abord. Il a acquis un peu plus le sens de la responsabilité.

Emmanuelle :

+ S’arrêter quand on a assez mais en le laissant dans l’attente: “on verra ça plus tard, tu es trop jeune”. Mettre du suspens. Annoncer ce qu’on fera plus tard.

Qu'il n'aime pas n'est jamais définitif, à moins que rien ne change

Oui. Le coup du « tu est trop jeune » ou du travail qu’on n’envoie pas parce que l’enfant n’est pas mûr, ça pousse l’enfant à prendre le livre en cachette. Freiner un enfant pour ce genre de motif (âge ou maturité), c’est un énorme booster car l’enfant VEUT être pris pour un grand quand on lui dit qu’il « n’a pas l’âge » (il veut être un petit quand on lui demande des choses trop difficiles, pour les grands).

Si vous poussez la même logique avec des ados, vous pouvez aller plus loin. Il y a un nu sur une poterie grecque en illustration du cours d’histoire antique, vous dites par exemple à l’enfant : « Bon voilà, le cours sur l’antiquité, on va s’arrêter là, le reste c’est un peu… osé, enfin bon ce n’est pas de ton âge », ce genre de choses. 10 contre un qu’il va regarder quand vous aurez tourné le dos. Évidemment il faut qu’il y ait effectivement quelque chose, s’il n’y a strictement rien il ne va rien comprendre.

Emmanuelle :

+ Choisir un thème, et pour ça j’ai trouvé différents exercices sur Internet concernant ses passions, des exercices qui reprennent une image de certains animaux qu’il aime par dessus tout, avec de l’eau, des voitures, des cailloux...etc.

Ça, c’est vu, vous vous en souvenez. C'était ici.

Enfin, voyez dans les commentaires les astuces des parents. Certaines sont excellentes, telle que celle de Bérénice.

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