Rémy vers 18 ans. Oui, bon, d'accord, des atouts, mais encore un jeune homme...
Un homme manque parfois
Alors d'abord, disons tout de go que l'homme ne vient pas de Mars et la femme de Venus. Il y a une idée très répandue de différences radicales, d'incompréhension fatale, d'impossibilité de cohabiter, de désastre inéluctable du mariage, de la querelle éternelle, qui est d'autant plus fausse qu'est profonde la perte qualitative de l'éducation. L'éducation, c'est advenir et devenir un homme ou une femme, advenir et devenir en même temps. Ce n'est jamais fini, mais il y a des étapes de franchies.
A la question "je suis une femme" ou "je suis un homme", de 1 à 100, vous pouvez vous-même vous demander où vous vous situeriez (c'est un simple exercice qui débarrasse d'une vision simpliste). A quel point suis-je une femme ? A quel point suis-je un homme ?
La place du mari quand il travaille à l'extérieur, et les possibilités pour lui de tenir un rôle crucial, c'est une grande affaire. Nous recommandons une certaine implication du mari ou du conjoint grâce à deux choses :
— un cours par semaine voire plus, qui va apporter énormément à l’enfant, si c'est possible bien sûr.
— une certaine présence et une conversation particulière avec l’enfant durant les week-end.
Nous précisons, afin qu'il n'y ait aucune équivoque, que plus le mari est impliqué, mieux c'est. Mais pas forcément physiquement. Il vaut mieux qu'il ne soit pas trop sur vous. On en parlera la prochaine fois.
Mais cet article partira du point de vue selon lequel le mari est plutôt indisponible. Ne pensez surtout pas que nous préconisons un retrait.

Statue de Joseph à l'enfant, cathédrale de St-Serge (Angers).
"Pourquoi un homme ? Pour quoi faire ?" Le monde de l'Instruction en Famille est très féminin et les hommes sont blackboulés sur les forums, on est "entre filles". Retournons la question avec les papas qui font l'école à la maison: Pourquoi une femme ?... Non, aucun d'entre vous ne se pose la question ? Pour vous, c'est évident que la maman est indispensable ? Bon. Alors, allons convaincre ces dames que vous n'êtes pas moins utiles...
C'est souvent ce qu'on a envie de dire à ces messieurs qui ne sont pas toujours bien perçus, ni d'ailleurs très à l'aise au début. La fonction de l'accompagnement des enfants est depuis la nuit des temps plutôt réservée aux femmes, cependant, plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus les hommes s'impliquent: on a des précepteurs dans les familles qui ont les moyens de se les offrir, hommes et femmes. Auprès d'Alexandre, c'est Léonidas puis Aristote qui sont les figures des plus célèbres éducateurs de l'Histoire. On se souvient que certains soirs, Léonidas met dans la main du jeune Alexandre une boule en fer et celui-ci doit méditer; dès qu'il s’endort, la boule tombe dans un récipient et le réveille. Chez les Spartiates, bien sûr, les garçons sont confiés aux pères très tôt. Souvent, dans les traditions du monde, la mère cède la place au père à partir de l'âge nubile.
En Occident, de nos jours, on préserve une forte présence féminine jusqu'aux examens scolaires puisque les femmes sont majoritaires dans l'enseignement, que ce soit à la maison ou à l'école.
Cela a des avantages et des inconvénients et notre société les reflète.
Lorsque nous avons commencé les cours à la maison, Cécile et moi avons convenu que (...) La suite, si vous voulez vous inscrire, est par ici. Elle sera accessible dans votre abonnement (cliquez ici))
Vous nous livrez là un travail curieux sur l’importance du père en tant que conjoint de la mère, dans une relation de triangulation qui profite à l’enfant en passant par la mère. C’est amusant comme premier volet sur le rôle du père dans l’éducation, voire l’instruction.
Vous partez donc du niveau minimal d’intervention souhaité, et vous n’exigez pas d’ailleurs de grandes qualités au mari pour que son utilité puisse être reconnue dans l’éducation à la maison : en soutenant la mère, en énonçant des vérités simples en observateur externe et en servant de fronton de pelote basque à sa réflexion personnelle, il joue déjà un rôle non négligeable auprès de la maman et donc, par rebond, dans l’éducation des enfants. Il est donc rassurant pour toutes les mamans dont le conjoint ne va pas beaucoup plus s’investir que cela, de savoir qu’elles ne seront pas pour autant vraiment seules dans leur démarche.
Je trouve que c’est un point plus important qu’il n’y paraît, puisque dans les familles qui mettent en avant publiquement leur témoignage, il y en a beaucoup qui semblent compter sur un papa exceptionnellement présent, investi et compétent. J’imagine que ce sera surtout parce que ce sont ces familles-là, qui comptent sur une double présence auprès des enfants, qui ont le temps de créer des blogs en plus d’élever leurs enfants à la maison! Mais il n’est pas nécessaire de disposer d’un mari professeur de formation, travailleur indépendant et passionné de la théorie de l’éducation pour faire l’école à la maison! Il faut le dire!
On peut se débrouiller parfaitement sans mari, en suivant votre exemple de 14, avec plus de facilité si des tiers apportent divers aspects de l’étayage qu’aurait naturellement fourni un père (présence masculine auprès des enfants, présence auprès de la mère, regard objectif). On peut aussi très bien s’engager dans cette aventure avec un mari convaincu mais physiquement absent une grande partie du temps : un mari qui travaille, qui travaille beaucoup, qui voyage, un militaire…
Je crois qu’il est important de bien souligner cela : il n’est pas nécessaire d’être la famille idéale pour le poste, pour faire l’école à la maison. Il n’y a pas un seul modèle possible : il y en a mille. Chez vous ce n’est pas exactement La Petite Maison dans la Prairie ? Ce projet peut quand même parfaitement être le vôtre.
Je suis en train de guider une maman qui pense démarrer en septembre et qui est mère célibataire d’une petite fille adoptée à cinq ans, et dont la scolarisation n’a supposé que des problèmes et des souffrances (elle a 7 ans maintenant). Cette maman est seule et travaille beaucoup mais nous sommes en train de trouver des solutions qui rendront son projet très réalisable, et certainement fructueux à très court terme pour la petite fille.
Je suppose que le rôle direct de l’homme auprès de ses enfants dans l’éducation sera détaillé dans le prochain épisode que vous nous promettez déjà. Qu’après nous avoir dit que le rôle du père à lui seul pouvait constituer un atout, même si l’homme reste somme toute assez en marge de l’action éducative quotidienne, vous nous donnerez aussi des conseils pour les cas de pères présents au foyer et qui souhaitent et peuvent s’investir concrètement, même un peu. Je m’inscris pour vous lire!
Merci Pauline ! Le père peut naturellement en faire beaucoup plus, nous le préciserons.
C’est vrai que les hommes ont été mis un peu à l’écart. A l’école c’est assez net, l’esprit masculin est carrément malvenu. On se sent mieux homme après ça.
A la recherche de l’homme en ce moment, son père étant parti je me demande si un homme accepterait de vbivre avec moi et partager grandes joies et petites peines avec une femme et un enfant de 5 ans. Mais en tous les cas merci pour cet article solidement écrit.
Bonjour,
Je comprends que vous ayez envie d’être rassurée sur ce point, mais si je puis me permettre de vous conseiller, ne faites aucune concessions. l’homme que vous recherchez existe bien entendu, mais votre priorité reste votre enfant. l’heureux élu devra aimer les deux et les deux devront l’aimer. le rôle de »beau-père » doit rester a sa place, les familles recomposées peuvent être formidables ou désastreuses pour l’enfant. donc le bon sens, l’amour et les obligations doivent toutes êtres balisées d’entrée entre adultes responsables, car les enfants sont le plus exposés aux actions des adultes… alors je vous souhaite tout le meilleur et gardez les deux yeux ouverts a la rencontre du compagnon de route de la famille…
Christophe
C’est une très très belle réflexion, merci beaucoup. Bonne chance Moncla les hommes biens ne manquent pas la preuve j’ai le mien que l’adore et il est un super papa.
ça montre qu’il n’est pas plus facile d’être un papa que d’être une maman. J’attends la suite.
Continuez dans cette direction, c’est un plaisir de vous suivre.
Bonjour Béatrice, nous n’avons pas d’information sur cela pour le moment. Vous aviez une demande particulière ?
Je me permet de vous feliciter, c est un plaisir de vous lire
Tres vivant ,on a les memes échanges a la maison,c’est quand on ne pourra plus parler qu’on verra le bienfait de la parole…meme si nous sommes seuls a nous ecouter au moins on peut s’exprimer,merci pour cet article,et bon courage,je me demande souvent comment vous faites tous les deux avec sept enfants ,deux boulots,du coaching,des articles a ecrire,l’ecole a la maison,le menage,etc..etc…vous devez avoir un secret , je vous envie,
Merci pour l’image bien trouvée : « Enseigner à la maison est tout aussi difficile qu’une traversée en solitaire : on a les orages, les lames de fond, l’absence de vent et la mer d’huile, ou le chavirage, l’échouage etc. C’est le Vendée Globe dans son salon. Il n’y aura jamais de noyade si quelqu’un est là pour vous accompagner. »
C’est vraiment ça !!!
Un article doux, amusant, astucieux et toujours à adapter à son mode de vie. Mais il regorge de bonnes méthodes. Ce qui me plaît aussi c’est qu’il défend l’idée de la cellule familiale, si malmenée à notre époque, presque mal vue. C’est peut être le prix du bonheur ? J’ose dire aux gens de travailler moins pour vivre mieux et surtout avec plus de présence de la part de tous les membres de leur famille. Se voir plus souvent que ce que le diktat nous impose. Cela implique de sortir du cadre, d’emprunter un autre sentier. Celui qui ne ressemble à aucun autre, celui qui fait vibrer notre âme, le notre tout simplement.
Faire l’école à la maison, c’est aussi mettre les choses à leur place… et les personnes!
Sans être la maman d’une famille idéale, loin s’en faut 😉 , je goûte le bonheur de pouvoir consacrer du temps à cette mission d’enseignement scolaire et d’éducation.
Oui le père a un rôle à jouer. Chez nous, il n’est pas du tout impliqué dans la transmission des connaissances en elles-mêmes, faute de temps…mais il est là, en support de « la maman qui s’y colle »: obligation donc pour le couple de (re-)trouver ses marques pour continuer à tenir la barre contre vents et marées ou par calme plat … D’autre part, pouvoir s’appuyer sur un accompagnement comme celui que vous proposez est un atout supplémentaire, que je qualifierai bien de paternel, également, avec son rôle de soutien, garde-fou, autorité… merci!
Bel article, j’aime beaucoup.
Je remarque que vous n’avez pas utilisé une seule fois le mot « virilité ».
Volontaire ou votre écriture au fil de l’eau n’en a pas vu l’utilité ?
J’aurais bien aimé un petit paragraphe juste après le paragraphe « garde-fou », sur la virilité. Virilité qui n’a rien de macho, juste histoire de remettre les choses à leur place, en tous les cas, selon votre point de vue, comme vous l’avez très bien fait avec l’autorité et sa place dans une éducation bienveillante.
Je pratique l’écho du dialogue avec mon bien-aimé conjoint qui s’implique totalement dans ce que l’on n’osera pas qualifier plus prosaiquement le « dialogue de sourd » !
J’aime prendre l’image d’un avion, dont mon mari serait le pilote, je serais l’hotesse, mes enfants les passagers.
Et non, je ne me sens pas rabaissée, ça va très bien, merci ! Aucune envie de piloter un avion avec tous ces boutons, mais je serais ravie d’aider mon mari en lui apportant des rafraichissements, d’aller le voir pour me plaindre des passagers un peu agités, et d’entourer de ma bienveillance les passagers pour un vol de haute qualité. Je suis bien rassurée que ce soit lui qui pilote, meme si je me sens tout à fait légitime d’établir un plan de vol avec lui et de choisir les escales à mon gout et à mon rythme.
Rémy, merci pour cet abonnement qui fait réfléchir bien au delà de « comment vais-je rédiger mes courriers à l’en ? ». Superbe blog.
Le féminisme fait des ravages, aussi bien hommes que femmes ont tout à y perdre. Différences, évidemment, non radicales mais complémentaires… Bien sûr, ceci est dans le Décret Divin :
« C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse afin qu’il pût trouver sa sérénité auprès d’elle… » (S.7, v.189)
« … Vos épouses, qui sont un vêtement pour vous autant que vous l’êtes pour elles… » (S.2, v.187)
Merci infiniment pour tous vos articles. Cela fait presque un an que je suis inscrite à la formation. Au début, j’ai lu votre livre et j’ai parcouru votre blog, découvrant un nouveau monde, essayant de comprendre un maximum de choses, de débroussailler le terrain de toutes les questions souvent très pratiques que je me posais : choix du cours, organisation de la journée, relations avec l’administration… Puis je me suis lancée et j’ai commencé à faire l’école à la maison tout en continuant à lire vos articles, sans toujours avoir le temps de tout digérer. A présent je prends le temps de revenir sur l’un ou l’autre des articles, je me sens plus disponible intérieurement pour lire ce que vous envoyez, et je trouve que c’est vraiment d’une très grande richesse. Merci donc encore infiniment, car à travers cette formation, vous nous aidez à franchir le pas d’une nouvelle vie dans laquelle nous pouvons faire de vrais choix qui correspondent à nos convictions profondes. Nous devenons vraiment les principaux acteurs de l’éducation et de l’enseignement de nos enfants, choisissant (et non plus subissant )les relais que nous souhaitons pour eux. C’est une joie très grande et l’épanouissement, le sourire et les remerciements réguliers de nos enfants en disent également long !
Merci pour ce message !
Vous dites: « Nous devenons vraiment les principaux acteurs de l’éducation et de l’enseignement de nos enfants, choisissant (et non plus subissant »
Essentiel ! C’est une joie pour nous d’amener autant que nous le pouvons, en effet, ceux qui le peuvent à cette autonomie vis-à-vis de ce monde.
Merci pour ces précieux conseils. Le rôle du papa est en effet très important et à ne pas négliger. Il est un grand soutien pour la maman et une image indispensable pour les enfants.
Merci pour cet article fort intéressant. C’est « notre sujet » justement ces temps-ci. Non que nous ayons des problèmes. Mais nous venons de familles dont une est sans hommes carrément, (ma famille) , ma mère homosexuelle, ma soeur idem. Père absent, grands-pères qui ne l’ouvrent qu’en cas de ras le bol, dans la colère… et puis la famille de mon mari où l’homme est un gosse à protéger de lui même ! Voilà sur quoi il a fallu démarrer mon mari et moi il y a 11 ans. J’ai du apprendre à ne pas tout diriger, à laisser la place, mon mari a dû apprendre à la prendre, à assumer… bref pour nos fils et nos filles, ces temps de repositionnement furent indispensables !
Amitiés
En effet… Il est à craindre que la peste mentale moderne ait causé ces ravages partout.