Vous retrouverez des quantités de témoignages sur les pages suivantes:
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Et enfin cette page sur ce que vous pensez de nos travaux.
Les sept enfants de Valérie et Bertrand : Hugo, 21 ans, Océane 19, Baptiste 17, Jules 15, Emma 13, Noé 7 ans et Louve 19 mois sont les bambins d'une dame qui milite ardemment pour l'école à la maison. Valérie est conseil juridique de l’association LEDA (Les enfants d’abord) qui aide les parents qui déscolarisent leurs enfants. Une entrevue qui donne les raisons de ce couple:
Pas allés à l'école
En 1999, alors que quatre de ses cinq enfants sont scolarisés, Valérie découvre que si l’instruction est obligatoire jusqu’à 16 ans, l’école ne l’est pas. Elle propose alors à ses enfants de vivre avec elle l’aventure. Treize ans plus tard, Valérie et Océane témoignent de leur expérience.
Nous retranscrivons ici l'entrevue donnée à Kaizen:
Kaizen : Qu’est-ce qui ne vous convenait pas dans l’école ?
Valérie:
Au départ, la manière linéaire d’apprendre, sous la contrainte, les devoirs après des journées harassantes, la souffrance de mon fils ainé qui ne trouvait pas de réponse… La première année j’ai passé du temps à les observer, à les écouter et à comprendre comment ils fonctionnaient, ce qui les intéressait. Petit à petit, je me suis informée sur les autres pédagogies qui existaient : Cuisenaire (réglettes), Montessori (j’ai utilisé les dictées muettes par exemple), Singapour pour les maths, Les frères Lyons… J’adapte en fonction des demandes.
La famille au grand complet
Kaizen : Et ça a marché ?
Oui ! D’autant que je me suis rendue compte que, quoi qu’il arrive, les enfants apprennent ! Ils apprennent seuls à marcher, à parler… Nous n’avons pas besoin de contrôler les enfants pour cela. C’est avant tout une question de confiance. Ils apprennent en lisant des livres, en rencontrant des gens, en posant des questions, en regardant des films, en cherchant sur Internet. Comme nous ! J’ai appris à lâcher prise sur cette idée bien enracinée de l’adulte qui sait et qui va apprendre à l’enfant…
Kaizen : A quoi ressemble l’une de vos journées ?
En général, nous sommes tous ensemble pendant une heure le matin (Baptiste, Jules et Emma) autour d’un livre (collection philo par exemple) ou d’un article et nous discutons ensemble du sujet abordé. Après je vois chacun des enfants sur ses projets en cours. Celui qui passe le bac français, Emma qui s’intéresse aux oiseaux et avec qui l’on construit des nichoirs, un atelier pour apprendre à faire des fourchettes en bois tous ensemble, une sortie au palais de la découverte…
Je joue avec Noé dans la journée. Là, il lit une page par jour d’un livre pour apprendre à lire. La très grande partie pour ne pas dire toute la journée il joue, regarde des bouquins, vient faire du sport, passe beaucoup de temps à la ferme pédagogique du Piqueur (le mercredi et toutes les vacances scolaires). Nous sortons beaucoup (musées, expos, débats), nous voyageons…
Kaizen : Comment avez-vous fait pratiquement ? Est-ce que vous travaillez ?
Je travaille à la maison. Et puis nous ne restons pas collés toute la journée les uns aux autres. Il faut arrêter de considérer que l’on doit absolument être avec les enfants pour qu’ils apprennent. Si l’environnement est favorable et qu’ils ont accès aux livres, à des sorties, à l’ordinateur, ils peuvent, pour partie, se débrouiller sans vous. Ceci dit, tous les métiers ne s’adaptent pas à ce type de fonctionnement.
Kaizen : Et sur l’aspect de la socialisation ? On a coutume de dire que l’école remplit aussi cette fonction…
Ce n’est pas parce que les enfants ne vont pas à l’école qu’ils restent toute la journée enfermés à la maison ! Ils ont des activités associatives qui leur permettent de rencontrer des gens, et passent beaucoup de temps avec leurs copains.
Kaizen : Qu’est-ce qui compte le plus pour vous dans cette expérience ?
Pouvoir vivre avec mes enfants. C’était ma première motivation. Un jour je me suis dit : « Valérie, tu as mis des enfants au monde et tu es leur nounou. » Je me suis rendu compte qu’ils passaient beaucoup plus de temps à l’extérieur qu’en famille. Et je me suis demandé : à quoi bon avoir des enfants si ce n’est pas pour partager, pour grandir avec eux ? Aujourd’hui, quand je vois leur épanouissement et la qualité de nos relations, je ne le regrette pas…
Océane a maintenant 19 ans, après des années de déscolarisation elle est aujourd’hui à la fac…
Kaizen : Quand as-tu quitté l’école ?
Océane :
J’ai été à l’école jusqu’en CM1.
Océane fait une expérience à la Cité des Sciences
Kaizen : Qu’est-ce qui a le plus changé pour toi ?
A peu près tout ! Mon quotidien, ma façon d’apprendre, la relation avec ma famille…
Kaizen : tu es aujourd’hui à l’université, qu’est-ce qui t’a donné envie de retourner dans le contexte scolaire ?
J’étais attirée par la biologie et j’avais envie de creuser cette voie. A partir d’un moment, il n’y a plus vraiment le choix, il faut passer les diplômes. Avec mon frère nous avons décidé de passer un bac S. Nous avons potassé les annales deux mois et demie avant les examens et je l’ai eu au ras des pâquerettes.
Kaizen : la réadaptation a été facile ?
Je sais m’asseoir sur une chaise, écouter quelqu’un qui parle et prendre des notes, donc en gros ça va ! (rires) J’étudie ce qui me passionne, mais je m’ennuie horriblement. Je n’ai jamais eu l’impression de passer autant de temps à apprendre si peu de choses. Si j’avais été toute ma scolarité dans ce contexte, mon cerveau se serait atrophié !
Kaizen : Avec le recul, qu’est-ce qui te semble ne pas fonctionner dans le modèle scolaire actuel ?
La façon d’apprendre ! Se retrouver toute la journée assis derrière une chaise à entendre quelqu’un nous déverser un cours, puis apprendre par cœur tout ça quinze jours avant les examens pour tout oublier après, je ne vois pas à quoi ça sert. En dehors de l’école j’ai appris des milliers de choses en rencontrant des gens (adultes et enfants), en voyageant, en lisant des livres, en vivant des expériences…
Kaizen : Après coup est-ce que tu es heureuse que tes parents t’aient proposé ce choix ?
Je les remercie tous les jours ! C’était d’une richesse incroyable de pouvoir apprendre de cette façon, d’être libre…
Kaizen : Est-ce que tu laisseras le choix à tes enfants ?
Oui bien sûr. Mais honnêtement entre aller à l’école et ne pas y aller, le choix est vite fait ! Et puis, j’ai eu un tel bonheur à vivre cette expérience que j’ai vraiment envie de la faire partager à mes enfants.
Voir aussi : la lecture et votre santé
Merci pour ce témoignage. Ces enfants ont l’air heureux et bien dans leurs baskets. Cependant, je n’adhère pas vraiment au discours de cette maman. Certes sa fille semble s’en sortir (tout juste d’après les résultats de son bac). Je trouve cependant ce mode d’IEF contestable. Si l’enfant est intelligent, cela peut peut être fonctionner, et encore. J’ai l’impression que ce mode d’instruction prive l’enfant d’une chance de pouvoir un jour s’adapter au système car finalement, il n’aura pas le choix… je trouve préférable de lui fournir une instruction de qualité et bien structurée (suivre les programmes malgré tout, leur permettre d’obtenir des diplômes avec de bons résultats, etc.). Il est parfaitement possible de faire cela tout en ayant une vie riche et passionnante en dehors des heures plus formelles. J’ai un jour discuté avec une maman qui prônait des apprentissages très informels en considérant que ses enfants n’avaient pas besoin de cadre et pouvaient apprendre seuls. Sa fille de 9 ans ne savait toujours pas lire… Même si au quotidien, ce mode d’IEF est sans doute très plaisant, il doit, je pense, rester exceptionnel.
Merci pour cet entretien rafraîchissant 🙂
Mongin Weiss a écrit : « J’ai l’impression que ce mode d’instruction prive l’enfant d’une chance de pouvoir un jour s’adapter au système car finalement, il n’aura pas le choix… » Cela suscite en moi plusieurs questions :
– Pourquoi notre réussite sociale devrait-elle dépendre de notre « adaptation au système » ?
– S’adapter au système est-il véritablement une « chance » ?
– Ne serait-ce pas idéalement au système de s’adapter à chacun ?
Plusieurs témoignages édifiants à ce sujet : celui d’André Stern (qui n’est jamais allé à l’école et s’est instruit intégralement seul) et le DVD « Être et devenir » de Clara Bellar sur les apprentissages hors-école. C’est très déroutant je vous l’accorde mais il est bel et bien possible d’être équilibré et de réussir dans la vie avec ce mode d’IEF.
Merveilleux! Il y a tant de gens inspirants!
Et oui il existe un monde en dehors du moule…!
Merci pour ce témoignage qui dédramatise le fait de ne pas suivre à la lettre le déroulement prévue par la société actuelle.
On perçoit une famille dont les membres ont appris à se connaître, à s’observer, à partager, à construire ensemble, sans angélisme.
Une famille quoi!
Et à construire des projets personnels, mûrement réfléchis.
De quoi méditer sur nos rapports les uns aux autres et ce que nous voulons vraiment pour nous et nos enfants.
Cette famille a su transmettre l’art de vivre et surtout l’amour de l’autre. Bravo ! Si en plus, grandissant ils trouvent leur voie c’est encore mieux.
Merci pour ce témoignage apaisant.
Ma pédagogie nouvelle, que je présenterai plus tard, va vraiment dans ce sens aussi, car si l’enfant vit dans un environnement propice à l’apprentissage, peu importe sa situation de vie ou contexte (parents séparés ou pas, enfant unique, etc.), il peut se développer très bien voire plus rapidement que certains en étant scolarisé à la maison. Et si je me fie à ma propre petite fille de 4 ans, les gens la trouvent vraiment sociable, ce qui est encore mieux que seulement « socialisée » dans le contexte scolaire actuel auquel j’ai été confrontée par ma profession. Par sociabilité, j’entends « le fait que l’enfant s’intègre facilement dans la société et de façon naturelle, tout en y conservant sa propre personnalité », à la différence de « devoir se conformer à la société, en y perdant son identité propre » comme le veut la socialisation.
Au plaisir de développer davantage avec vous sur ces sujets et bien d’autres !
Claudia du blog Parent Solo
Fort bien dit, Claudia !
Bonjour
Attention le mail reçu avec le lien de cette page renvoit sur autre chose (url piratée).
à vous de vérifier.
Merci
Non, c’est bien ça Patricia
Bonjour,
Voici 1 mois approximativement, j’ai découvert votre site EM (Ecoleà la Maison). Je l’ai » étudié » au mieux et je viens juste de m’inscrire pour une année.
Je ne regrette qu’une seule chose (même après avoir pris connaissance des avis négatifs (et méchants pour certains)), c’est de ne pas avoir connu ce système il y a 32 et 27 ans (l’âge de mes deux chéries). Le fait que je restais, en plus, à la maison retourne bien fort le coûteau dans la plaie… quelle gourde je suis ! 🙁 et aussi parce que depuis toute petite j’ai toujours « joué » à la maîtresse d’école…partout où je trouvais une feuille, je m’en servais comme tableau. Aujourd’hui, cela n’a pas changé, sauf mon âge, lol, j’ai 53 ans, je suis Mamy et bon nombre de personnes connaissant mon amour pour les « bancs d’école » me demandent d’aider leur(s) enfant(s).
Cette année scolaire, je me suis lancée dans l’aide chez moi pour les enfants du primaire. Je me suis inscrite à votre accompagnement parce que cela m’intéresse toujours d’apprendre « autre chose ».
Brièvement, je regrette bien de ne pas avoir pu faire l’école à la maison avec mes filles.
Sly_Mamy Sly, de Belgique (le grand Charleroi, 6030)
merci superbe video et messages très intéresser hâte de faire l’école à la maison pour mon fils, mais avec quel cours et peu de moyens.