Mon enfant et l’inévitable colère, comment me canaliser ? (vidéo)


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Protégeons l’enfant et l’ensemble familial de la colère et de nos dérapages.

L’enfant et l’inévitable colère: quand on dérape carrément

Il y a des moments, comme ça, où ça ne passe pas du tout.

Soyons francs et franches. Certains jours, on les étranglerait. Ils sont [s2If !current_user_can(access_s2member_level3)](ou il est, ou elle est) vraiment insupportable(s). Ils risquent leur vie, mentent, cassent, salissent… Des démons. On ne sait pas ce qu’on ferait.

Et souvent, les cris viennent. Pas un peu. Vertement. Des mots pas jojos sortent tout seuls. Après, on est ennuyé, on a du remords. N’empêche qu’entre-temps, l’enfant s’est un peu calmé, comme quoi, ça marche peut-être quand même un peu. Mouaif…

enfant et l inevitable colere sur https://l-ecole-a-la-maison.com
Crier n’est pas un mode de communication mais plutôt une coupure.

D’abord, vous savez maintenant qu’il y a des raisons à son attitude. Même une maladresse dit quelque chose. Si vous répétez tous les jours à votre enfant qu’il est maladroit, soyez tranquille, il va casser tout ce qu’il va toucher. Car l’enfant devient en partie ce qu’il entend toute la journée.

Votre colère a marché, sur le coup. L’enfant a obtempéré. Le souci, c’est qu’il n’est pas plus obéissant le lendemain. La pause a été de courte durée.

Le souci encore plus sérieux, c’est que tout est confus dans votre esprit, vous ne savez pas vraiment ce que vous avez fait, ce que vous avez dit, ce que vous allez faire.

L’enfant et l’emportement: retrouvons nos sens

Première étape, retrouvons nos sens, maîtrisons notre colère. Si vous le pouvez. Si vous ne le pouvez pas, il y a des trucs. Car la colère n’est pas si mauvaise que ça.

Il est naturel de se fiche en colère et c’est parfois excellent. Une bonne et sainte colère, rien de tel pour vous défouler. D’ailleurs, ça vous arrive tout le temps. Malheureusement, ça tombe sur un enfant. On ne peut pas se permettre ce genre d’exploit avec son banquier ou l’inspecteur des impôts qui le mériteraient 100 fois plus. Idiot, ça: on s’en prend à un enfant qui mérite beaucoup moins notre colère que des tas de gens à qui on  fait des risettes.

On va prendre les choses méthodiquement

Oui, vous avez besoin de vous défouler. Vous allez donc vous le permettre. Mettez-vous en colère si vous en avez besoin.

Mais plutôt quand vous êtes seul(e). Lâchez-vous, évitez les mots excessifs bien sûr, qui sait, vous pourriez le (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ)[/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level3)] (ou il est, ou elle est) vraiment insupportable(s). Ils risquent leur vie, mentent, cassent, salissent… Des démons. On ne sait pas ce qu’on ferait.

Et souvent, les cris viennent. Pas un peu. Vertement. Des mots pas jojos sortent tout seuls. Après, on est ennuyé, on a du remords. N’empêche qu’entre-temps, l’enfant s’est un peu calmé, comme quoi, ça marche peut-être quand même un peu. Mouaif…

Bon, évidemment, il n’est pas question de laisser l’enfant dériver et faire grossir son égo démesurément.

enfant et l inevitable colere sur https://l-ecole-a-la-maison.com
Crier n’est pas un mode de communication mais plutôt une coupure.

D’abord, vous savez maintenant qu’il y a des raisons à son attitude.

Même une maladresse dit quelque chose. Si vous répétez tous les jours à votre enfant qu’il est maladroit, soyez tranquille, il va casser tout ce qu’il va toucher. Car l’enfant devient en partie ce qu’il entend toute la journée.

Votre colère a marché, sur le coup. L’enfant a obtempéré. Le souci, c’est qu’il n’est pas plus obéissant le lendemain. La pause a été de courte durée.

Le souci encore plus sérieux, c’est que tout est confus dans votre esprit, vous ne savez pas vraiment ce que vous avez fait, ce que vous avez dit, ce que vous allez faire.

L’enfant et l’emportement: retrouvons nos sens

Première étape, retrouvons nos sens, maîtrisons notre colère. Si vous le pouvez. Si vous ne le pouvez pas, il y a des trucs. Car la colère n’est pas si mauvaise que ça.

Il est naturel de se fiche en colère et c’est parfois excellent. Une bonne et sainte colère, rien de tel pour vous défouler. D’ailleurs, ça vous arrive tout le temps. Malheureusement, ça tombe sur un enfant. On ne peut pas se permettre ce genre d’exploit avec son banquier ou l’inspecteur des impôts qui le mériteraient 100 fois plus. Idiot, ça: on s’en prend à un enfant qui mérite beaucoup moins notre colère que des tas de gens à qui on  fait des risettes.

On va prendre les choses méthodiquement.

Oui, vous avez besoin de vous défouler. Vous allez donc vous le permettre. Mettez-vous en colère si vous en avez besoin.

Mais plutôt quand vous êtes seul(e). Lâchez-vous, évitez les mots excessifs bien sûr, qui sait, vous pourriez le regretter le jour du Jugement dernier, mais lâchez votre bordée, tel le capitaine Haddock. Si ça vous fait du bien, rien ni personne ne vous en empêche et ce n’est même pas un péché. Rabattez-vous sur un vieux chapeau, le général Bugeaud avait une casquette spéciale pour ça, il la piétinait.

Dans l’opération, votre corps va évacuer de la tension accumulée.

Et si vous avez besoin de quelqu’un en face de vous, vous avez deux solutions: en parler à votre conjoint qui fera tampon tout en sirotant son café ou son thé et sans y prêter attention (pas sûr que ça marche mais sait-on jamais). Assurez-vous bien qu’il sera d’accord auparavant, c’est plus prudent. Mais son indolence, s’il y consent, risque de vous laisser frustré(e). L’autre solution, la meilleure, c’est un sport où vous vous défoulerez, et ne nous parlez pas de marche à pied ! Non, du combat, du squash, du tennis, quelque chose de bien tuant (manière de parler). Ou faites du volontariat chez les pompiers l’été quand la montagne brûle. Trouvez quelque chose qui fera l’affaire. Avec discernement, bien entendu.

Vous savez sûrement que les automobilistes qui se crient dessus sans se connaître exécutent un rituel de survie, pour évacuer la tension de l’attention et de l’enfermement, ajoutée à celle du temps perdu ou des frayeurs. C’est rituel et chez certains nécessaire.

Nous ne sommes pas en train de professer les hurlements. Au contraire. C’est pour faire cesser les cris en présence de votre enfant.

Ne plus crier sur un enfant

Si on ne frappe pas physiquement un enfant, on ne le frappe pas non plus moralement. Et les cris sont des coups. Tout le monde sait que certains enfants battus préfèrent les coups aux cris et aux insultes. Les mots font beaucoup plus mal. Ils détruisent une vie en un clin d’œil. La parole est l’arme du pouvoir familial. L’adulte a la parole plus développée que son enfant, s’en servir pour ça ne le met pas à égalité. L’enfant bafouille, manque de mots. C’est injuste.

Evitons désormais de hurler sur notre enfant. Il faut se le dire, se le promettre, et s’y entraîner, car les promesses ne tiennent que si elles sont mises en pratique. C’est une chose à travailler semaine après semaine. Vous n’avez pas le droit de crier sur lui. Parce que cela va le marquer. Que vous haussiez le ton, certainement, c’est parfois nécessaire parce que l’enfant va chercher vos limites régulièrement pour toucher les limites de son monde, comme nous l’avons dit. Mais sans aller jusqu’aux cris. Une maman, surtout, doit rester douce. C’est la porte de secours de l’enfant blessé, le sein sur lequel il s’épanche et se console. Trop de mamans hurlent. Et cela fait des adultes violents.

La maman doit avoir une autorité, certes, mais une autorité douce

Si elle se heurte vraiment à un grave problème, une résistance, alors elle peut demander l’intervention du papa. Et s’il n’y a pas de papa, c’est moins simple, alors il faut apprendre l’autorité un peu masculine, c’est possible, c’est un apprentissage. Mais c’est aussi indispensable parce qu’en effet, il y aura des jours où les limites seront dépassées et que vous devrez « recadrer ». Pensez aux veuves de 14 qui ont élevé leurs enfants seules. Nous pouvons vous y aider si vous le voulez.

Et puis, vous savez surtout qu’il y a des voies pour se faire entendre qui se situent sur un autre registre, celui de la persuasion, de la parole échangée. Vous savez que la vie est concession. Nous reviendrons sur ce sujet car il mêle des notions très délicates.

La tension et la colère sont donc normales, on trouvera des moyen de les évacuer et vis-à-vis de l’enfant, on travaillera beaucoup plus l’attitude, les mots, la compréhension et l’écoute.

L’écoute

La vertu n°1, c’est l’écoute. L’enfant dit tout, pourquoi se couper de ce qu’il dit. S’il est écouté, 99% des problèmes sont résolus d’avance ! Ecouter, c’est aussi être attentif à ce qu’il manifeste dans ses attitudes, goûts, etc. L’écoute, c’est savoir se taire, ne pas répondre à tout ce que dit l’enfant; c’est le laisser aller jusqu’au bout de son propos. Nous n’insisterons pas. Chacun comprend bien.

J’ai tout « essayé »

On pense parfois qu’il n’y a « rien à faire » quand l’enfant ne veut pas. « Rien à faire, « j’ai tout essayé ». L’enfant est insupportable. Le courant ne passe plus, ou alors seulement la foudre !

Non, tout n’a pas été essayé. Loin s’en faut.

Votre registre

Il y a toujours moyen d’y arriver. En fait, vous avez « tout essayé » dans votre registre. Mais si vous y pensez, il y a quelqu’un que vous connaissez ou dont vous avez entendu parler, qui serait capable d’obtenir le résultat. Allons, pensez-y, vous avez bien connu quelqu’un qui y arriverait. N’est-ce pas ? Un grand-père ou un grand-oncle, une grand-mère ou un personnage de roman, un acteur, que sais-je. Il y a quelqu’un dans votre esprit, qui peut vous inspirer une autre attitude que celle que vous avez chaque jour, trop simple pour votre enfant, qui le conduit à vous tenir la dragée haute.

Imaginez que cette personne vienne à la maison et persuade votre enfant de faire ses devoirs, comment s’y prendrait-il ? Prenez 5mn à chaque fois que l’orage menace, isolez-vous et pensez-y en silence. Que ferait ce bon pédagogue, cet adulte dont votre enfant ne discuterait pas un instant l’autorité. Imaginez que vous l’emmeniez au cours de karaté et que vous lui présentiez le professeur, soyez tranquille, il serait sage comme une image, durant au moins les 10 premières minutes, il observerait et ferait tout ce qu’on lui dirait ! Ce qui vous donne une clé: l’enfant ne dit jamais non à une nouvelle personne adulte suffisamment légitime. Il « demande à voir. » Soyez ce nouvel adulte !

Que ferait cet adulte avec l’enfant insupportable ? Utiliserait-il l’humour, la magie, la finesse, la stratégie, la démonstration, la blessure de guerre, le témoignage, l’anecdote, l’histoire inventée, le cadeau, la surprise ? Posez-vous la question et essayez d’y répondre. Quelle serait une technique que vous n’utiliseriez pas, vous, a priori, et qui tout compte fait pourrait être… intéressante ?

Maintenant, posons-nous des questions pour aller plus vite

Est-ce que votre enfant n’agit pas ainsi par réflexe ? Contre quoi se protège-t-il ? De l’humiliation, de l’ennui, de la fatigue, de la honte ? Si vous découvrez que son refus cache une autre raison, vous avez presque aussitôt une nouvelle attitude possible, une autre voie.

Sortir de son quotidien, découvrir de nouvelles idées, de nouvelles attitudes, renouveler l’attitude.

Nous n’avons jamais connu un seul enfant qui s’obstine à refuser de faire ses devoirs après que nous ayons mis en œuvre les parades ou techniques dont un enfant… a besoin pour se laisser convaincre. Quand un enfant refuse quelque chose, il y a un autre enjeu derrière. Si l’on sait satisfaire ce qu’il y a là, caché (besoin de reconnaissance, besoin d’autorité, besoin de jouer, besoin d’affirmer sa volonté etc.), on y arrive.

On a tout-à-fait tort de penser que l’enfant est un anarchiste-né, un amoureux du chaos et de la provocation, un être à la fois exigeant et achetable, vénal. Les enfants recherchent un ordre général, ils ont un sens aigu de la justice et de « ce qui se fait », ils ont le sens du devoir, respectent l’ordre et ne fuient pas leurs responsabilités; pour peu que nous ne leur imposions pas des choses au-dessus de leurs forces, ou par contrainte, ou pour de mauvais motifs, dans un contexte qui ne s’y prête pas ou si nous manquons de légitimité, de crédibilité.

Ne demandons pas à l’enfant d’être sage si nous trépignons pour une assiette renversée. Ne demandons pas à l’enfant d’être à l’heure à son travail si on est soi-même régulièrement en retard à nos rendez-vous, n’interdisons pas les chocolats et les bonbons si nous nous gavons sous son nez de nos friandises (tabac, sucreries, gâteaux, apéritifs…).

Ce que nous ne devons pas non plus demander à un enfant:

Et puis, ne demandons pas à l’enfant de rester sur sa chaise deux heures de suite, cessons de raconter que les collègues du bureau et le patron sont des imbéciles devant un enfant à qui on demande le respect des professeurs, ne demandons pas à un enfant de sourire alors qu’on parle politique et désastre économique français tous les soirs à table, ne demandons pas une participation de l’enfant aux tâches ménagères si on est au téléphone deux heures par jour, ne demandons pas qu’il se taise alors qu’il a vraiment envie de dire quelque chose, ne disons pas à un enfant qu’il est maladroit, sot, bruyant ou quoi que ce soit qui le juge. Soyons cohérents.

Ne lui appliquons pas des disciplines que nous ne respectons pas nous-mêmes sous ses yeux en prétextant que nous sommes des adultes et lui un petit. Parce que l’enfant a un sens de la justice très aigu et se dira intérieurement qu’il n’est pas juste qu’il soit assujetti à ces contraintes alors que vous n’y êtes pas. C’est comme une armée où les officiers mangent bien et les soldats ont du rata, comment voulez-vous qu’il y ait cohésion ?

Si vous demandez à un enfant de faire quelque chose que vous ne ferez pas, expliquez-le lui, dites-lui que vous n’en êtes pas capable mais qu’il est important qu’il le soit. L’enfant peut très bien accepter l’idée qu’il sache faire ou doive faire des choses qui ne vous obligent pas.

Plus de la moitié des paroles d’adultes sont incompréhensibles pour un enfant jusqu’à 15 ans

C’est une chose à savoir et qui bien sûr varie en fonction des enfants, mais dans un milieu avec une bonne éducation, plus de la moitié des paroles d’adultes sont incompréhensibles pour un enfant jusqu’à 15 ans. Rendons-nous compte: nous parlons un salmigondis franco-chinois pour notre enfant !

Ne demandons pas des choses que l’enfant ne comprend pas. « Allez, encore 5 minutes et tu sors du bain », dit cette maman à son petit de 3 ans. Mais à 3 ans, on ne sait pas ce que sont 5 minutes ! Ecoutez-vous, vous verrez que vous utilisez des tas de mots et d’expressions incompréhensibles pour votre enfant. Vous parlez trop vite, vous faites des phrases, c’est rarement limpide, concis et efficace, ni calme d’ailleurs.

Au passage, je vous livre un truc qui date d’il y a plusieurs siècles: quand vous demandez une chose à un adolescent, demandez-lui de vous redire ce que vous lui avez demandé. Ainsi, vous serez sûr qu’il a compris et il saura qu’il sait (il ne pourra pas vous dire que vous lui avez mal expliqué); voilà un petit moyen de désamorcer des situations explosives.

Un exemple:

« Tu es tenu de rentrer avant 23h00.
– Ouais, ouais…
– A quelle heure tu rentres ?
– … Pff, je sais pas, je verrai. (Il n’a pas entendu)
– Tu es tenu de rentrer à 23h00. (Il se rend compte qu’il l’a déjà entendu):
– OK…
– Pardon ?
– Je rentre avant 23h00.
(inutile de lui confirmer qu’il a sagement répété ce que vous lui avez dit, il va détester de passer pour un soumis. Souriez en disant 🙂
– Amuse-toi bien, mon chéri !

L’enfant veut trouver auprès des adultes qui l’entourent un sens de la mansuétude, une compréhension de ses imperfections, une indulgence pour ses difficultés, pour ses oublis, pour ses aveuglements, sa surdité et toutes ses imperfections. Il est comme vous sur ce point.

Il est dans un monde où le jugement est plus dur que dans le vôtre, où l’exigence est plus élevée. Les enfants et les jeunes sont plus durs entre eux que les adultes (ils sont aussi et heureusement moins cruels que les adultes).

Prendre l’enfant au sérieux

Apprenons à regarder l’enfant avec beaucoup, mais alors beaucoup de respect et du sérieux. Ce n’est pas « qu’un gosse ».

L’enfant veut – et a besoin pour sa croissance – que nous le prenions au sérieux. Il ne veut pas être ridiculisé, donc il ne fera pas quelque chose qui le déconsidérerait à ses propres yeux. S’il refuse, demandez-vous si on n’est pas en train de s’attaquer à sa fierté naturelle ou même, parfois hélas, sa dignité. Un enfant a beaucoup de dignité, il a plus de pudeur qu’un adulte, il a un sens très fort de l’intégrité corporelle et spirituelle (alors qu’il en a beaucoup moins sur le plan intellectuel : il peut supporter les moqueries superficielles de ses camarades plus aisément qu’un adulte).

C’est d’ailleurs pour ça que, parfois, il préfère être obligé de faire une chose que de consentir à la faire ; et c’est là que vous lui éviterez d’essayer de le convaincre, à ce moment-là vous éviterez l’intrusion par les sentiments, vous serez autoritaire: pour préserver sa liberté intérieure.

Mêler les plans

Il est odieux ou dangereux d’y aller par les sentiments en mêlant tous les plans. « Reviens avant 23h00, je t’en prie, fais sa pour ta petite maman, tu sais que je t’aime. » L’enfant entendra un cri de détresse, ce qui pourrait le conduire au mépris, ou il sera manipulé par un sentiment de culpabilité. Nous y reviendrons. Lorsqu’on fait l’école à la maison, il est très important de ne pas mêler les deux plans maman / enseignante ou papa / enseignant.

La confiance

L’enfant a besoin de notre confiance, et c’est souvent là qu’il rencontre nos tentatives d’acheter son attitude, ou nos moqueries et notre déconsidération. Comment voulez-vous ensuite qu’il vous écoute ?

Si le courant ne passe pas et que c’est la foudre, revenons à ces considérations-là.

Les motifs cachés

Un garçon a peur d’être seul la nuit dans sa chambre. « Comment, lui dis-je, mais tu n’en as pas parlé à ta maman ? » « Si, je lui ai dit », et la maman: « Comment, toi un grand garçon avoir peur de la nuit ? »

Une mère se plaint de sa fille : « Elle fait des caprices, discute sur tout. » « Que s’est-il passé exactement, madame, quels sont les faits et rien que les faits ? » « Elle a mordu sa meilleure amie. Je ne comprends pas, d’habitude elles jouent si bien ensemble. » La plupart du temps, en ces cas-là, une simple petite enquête révèle tout: on s’aperçoit qu’elle et cette « amie » se sont toujours détestées, on les met à jouer ensemble parce que les adultes se retrouvent autour d’un thé chaque mercredi, cette amie se moque d’elle tout le temps et lui fait du mal.

On me racontait cette histoire : autrefois, un petit garçon se jette sur la bonne et lui tire les cheveux, il la griffe. Les adultes lui tombent dessus: « Quel fou ! Mal élevé ? Non, mais qu’est-ce qui t’arrive ? » Plus tard, un psychologue apprend du garçon qu’il avait surpris la bonne avec le fils de famille. Ensuite, cette bonne avait pris l’habitude de faire venir l’enfant dans sa chambre, de lui faire des câlins, tout en le menaçant: « Si tu racontes ce que tu as vu, je t’enfermerai dans cette malle. »

L’enfant qui souffre d’incompréhension est dans une affreuse solitude.

Il y a toujours une raison à l’attitude d’un enfant, quelle qu’elle soit. Les enfants ne sont pas plus fous que nous et ce n’est pas parce qu’ils osent exprimer ce que l’adulte n’ose exprimer pour ne pas perdre du prestige ou son image, qu’ils sont dérangés.

Justesse de la réaction dans le temps

Et enfin, terminons par le rythme. Votre réaction doit certes être juste, mais elle doit aussi venir à un moment juste.

Le rythme de vos échanges avec votre enfant est important. Quand ça va mal, n’entrez pas dans le jeu, changez la donne.

Parfois, il faut savoir ne pas réagir sur le coup, s’éloigner et vaquer à ses occupations, attendre qu’il ait oublié qu’il vous a dit « non », lui concéder un temps d’autonomie. Revenir ensuite dans un rythme commun. Pensez à deux danseurs qui s’éloigneraient l’un de l’autre, le temps que leurs rythmes redeviennent concordants.

Au contraire, s’il doit y avoir sanction à cause d’une faute grave, n’attendez pas 24 heures ! C’est comme le coup de patte du chat, c’est immédiat. Une sanction est dite immédiatement et si elle n’est pas délivrée tout de suite, si par exemple l’enfant a mérité une corvée de balai pendant une semaine, la sentence doit être dite rapidement et non trois jours plus tard. La sentence est la conclusion de l’orage. Ensuite, il faut réparer mais dans l’esprit de l’enfant, la situation ne peut aller qu’en s’améliorant.

Châtiment, punition

Parfois, il faut châtier. Châtier n’est pas tout-à-fait punir. Voici d’ailleurs la différence qu’on retrouve dans un « Manuel ancien » des cours gratuits).

Dans le cas de ce garçon qui non seulement refuse tout travail mais en plus est insolent, on agit fermement ! On en parle ailleurs mais vous devez, le cas échéant, donner le sentiment que vous êtes capable d’être impitoyable, très décidé et qu’à ce jeu, ce n’est pas l’enfant qui gagnera. Mais cette lutte n’a pas lieu en principe si vous avez correctement les choses. Elle est indispensable si on a laissé filer la situation trop loin.

Précisons que pour les plus jeunes, il n’est pas bien de punir le lendemain, agissez le jour même et le plus tôt sera le mieux. Si un grand de douze ans accepte de passer le balai le lendemain, un enfant de 5 ans ne comprendra absolument pas, ça va le heurter. Il a griffé son frère dans une bagarre méchante et injuste, il reçoit tout de suite une tape sur la main et c’est fini (si tant est que ce soit la meilleure solution).

Et la bêtise, la faute, est aussitôt oubliée. On n’en reparle pas sans cesse.

Donc, sentence immédiate de la sanction parce que l’enfant n’est pas fondamentalement rancunier et qu’il le deviendra si on le fait payer de manière « échelonnée », comme des paiements étalés… C’est dans l’heure ou la journée, maximum, que les choses sont dites. N’annoncez pas une punition à un enfant pour « ce qu’il a fait la semaine dernière », comme dans un conte de Perrault ! La sanction en elle-même a lieu sur le coup pour les plus petits et peuvent être plus tard en fonction de l’âge.

Et la bêtise est oubliée – et ça c’est fondamental – parce qu’une sanction efface l’ardoise. La punition a eu lieu, donc on ne continue pas à enguirlander l’enfant et à lui reprocher ce qui s’est passé. C’est fini, c’est oublié, c’est payé, c’est pardonné. Il est donc blessant et injuste de reparler d’une faute grave après que la sanction ait eu lieu. Une broutille amusante, bien sûr, ça fait rire la famille (attention tout de même que l’enfant considère lui aussi que c’est une broutille, parce que la rigolade peut aussi être pour lui une humiliation).

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