A la fin de cette série de trois articles, nous vous proposerons un livre idéal pour la question de l’organisation. Il sera un bon complément. Mais ne négligez pas ces articles qui vont vous emmener loin !

Il semble difficile de bien s’organiser; ça semble un monde.

A terme, on va se concentrer sur ce que vous voulez faire, et moins sur ce que vous devez faire. Pour cela, on va procéder par étapes :

1/ S’organiser, c’est nettoyer l’emploi du temps actuel

2/ S’organiser, c’est se choisir des objectifs

3/ S’organiser, c’est organiser notre emploi du temps autour de nos objectifs.

1/ S’organiser, c’est nettoyer l’emploi du temps actuel

Contrairement à ce que vous pensez, vous avez du temps. Le manque de temps est une certitude, une croyance extrêmement forte. Tout le monde est débordé, surbooké, plein de trucs à faire.

Avec nos 7 enfants, nos chambres d’hôtes à une époque, notre société d’import-export et l’école à la maison, la famille des 7 frères et sœurs de Rémy, la maman malade de Cécile et nos activités connexes, croyez-nous: nous savons très bien ce que débordé veut dire.

Bonne nouvelle ! Plus vous avez des choses à faire, plus vous avez du temps devant vous. Car les probabilités sont plus élevées pour que ces choses ne soient pas les choses les plus urgentes et utiles à faire pour vous. Il y a deux sortes de gens débordés: ceux qui savent exactement où ils vont et ce qu’ils font, et ceux qui sont submergés par les obligations et la dispersion. Si vous avez du mal à vous trouver 1 heure par jour de tranquillité, vous faites partie de la dernière catégorie. Vous avez donc de la marge et des tas d’heures libres qui vous attendent.

Autre chapitre: au dernier moment de la vie, on se dit invariablement: « J’ai perdu du temps ». Même les gens qui ont ciblé leurs objectifs. Où est le bug ? Le bug, il est dans les obligations qu’on se donne conjuguées à la perte de temps.

Vous avez tout autant de temps que les autres. Tout autant que les autres qui y arrivent avec 21 enfants ou trois activités professionnelles en même temps, ou une santé déficiente. A une époque, nous avions 3 activités pro + les enfants et la famille + nos activités de loisirs (peinture, écriture et excursions proches). On en a retiré un sens plus aigu des priorités, une organisation automatique.

Quand nous raccompagnons des enfants chez eux, nous sommes frappés par le fait qu’ils prennent un temps infini pour descendre ou monter de voiture: leurs familles ne les ont pas habitués à l’efficacité. C’est un petit signe mais significatif. Perte de temps dans les magasins, au téléphone, dans les services publics, dans les transports en commun, chez le médecin…

Vous allez bâtir votre propre méthode d’organisation. Vous avez du temps, mais actuellement, presque tout est consacré aux obligations et nécessités, et peu ou rien à ce que vous voudriez faire.

Premier principe: vous ne ferez jamais [s2If !is_user_logged_in()] (…) la suite est réservée aux membres accompagnés (membre accompagné, connectez-vous. En cas de souci, voir la FAQ). [/s2If]  [s2If is_user_logged_in()]ce que vous voulez si vous n’y consacrez pas du temps. Et vous le savez très bien. Répétons: vous ne ferez jamais ce que vous voulez si vous n’y consacrez pas du temps.

Ce qui veut dire que le reste va passer entre parenthèses. Vous allez prendre les choses en main. Ce ne sera pas si difficile. Le plus important, c’est d’y voir clair et de décider de changer.

Décider que chaque instant que vous dégagerez, il sera investi dans… le gain de temps.

Qu’est-ce que gagner du temps, comment peut-on faire ? En s’organisant, d’abord. Avant de gagner de l’argent.

Vous allez investir d’abord sur l’organisation.

Pour commencer, qu’avez-vous fait hier ? Mettez sur une feuille la liste, point par point.

Vous avez:
– fait les repas,
– téléphoné,
– fait des trajets,
– fait du linge,
– what else ?…

Ça pourrait être quelque chose comme ça:

Maintenant que vous avez noté cela, indiquez le temps que vous y avez consacré.

Qu’observez-vous ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

En fait, il y a une chose que vous n’avez pas notée: vous avez rempli les moments disponibles. Vous avez été pris(e), accaparé(e) par l’action du moment. Vous n’avez pas été pendant 16 heures totalement mobilisé(e) par une urgence ni une obligation. Personne ne vous a sifflé la fin du temps réglementaire. Personne ne vous a non plus obligé(e) à faire tout ce que vous avez fait: c’est librement que vous avez décidé de remplir la majeure partie de votre temps.

Urgence: être moins dans l’activisme secondaire

Déjà, nous allons donc déterminer si nous pouvons agir durant les moments où nous ne sommes pas totalement accaparé ou obligé. Les causettes sur le net ne sont pas forcément indispensables pour l’instant. Ni les appels téléphoniques. Les rendez-vous à l’administration sont pour ainsi dire toujours inutiles. Ceux avec l’avocat aussi, presque toujours. Les films de cinéma sont presque toujours nuls et ainsi de duite: soyez plus exigeant, moins tolérant car il en va de votre vie. De la qualité, de l’essentiel !

Les choses secondaires, on va les mettre de côté pour l’instant. Cela demande une décision ferme. Non, la voisine n’a pas besoin de vous raconter sa vie, non votre mère n’a pas besoin d’un appel par jour… c’est à vous de le discerner intelligemment (si elle est à l’hôpital, évidemment…)

Vous arrêtez trois choses dans la semaine, pour commencer. On verra la semaine prochaine si vous devez les recommencer, mais cette semaine, vous essayez : plus de Facebook, Instagram, Twiter par exemple, ou de télé, ou de causette.

Quant aux choses primordiales, voyons ça.

Certaines obligations ne pourraient-elles pas… s’arrêter ? Oui, vous faites du social à l’association, mais la Terre ne va pas s’arrêter de tourner si vous vous donnez un temps de recul.

Car vous ne pourrez pas être dans l’obligation permanente ET aller vers ce que vous voulez.

Il y a un choix à faire.

Il y a des voleurs de temps.

Le plus urgent, c’est que vous alliez bien et le meilleur moyen que vous alliez bien, c’est que vous fassiez ce dont vous avez besoin et envie.

Elasticité traîtresse du temps

Pourquoi avons-nous parlé de « remplissage » ?

Nous pensons souvent que nous avons du temps, « j’ai le temps », « je ne suis pas aux pièces ». Attention, le temps est élastique et plus nous en avons, plus nous le gaspillons. Nous sommes irrationnels. C’est comme la place dans la maison: ajoutez une table et en un clin d’œil, elle est encombrée. On gaspille le surplus.

C’est ce qu’on appelle la Loi de Parkinson.

Et puis, nous procrastinons, au lieu de temporiser intelligemment. Nous remettons au lendemain ou à plus tard pour des tas de raisons:

– Peur d’agir
– Peur du regard des autres
– Flemme
– Habitudes: on fait ce à quoi le cerveau est habitué (comme les chats ou les moustiques…)
– Besoin de confort et de ne pas voir trop les choses changer
– Incapacité supposée à vous organiser
– Autre certitude
– etc…

Avez-vous fait un planning, en fait ?

A nouveau: Avez-vous fait un planning ?

Sans planning, par écrit, vous aurez du mal à changer d’habitude.

Il est temps de rationaliser, la raison va nous aider et nous cadrer.

Qu’est-ce qui pourrait être diminué ? Comment ? Pouvez-vous faire des courses de manière plus optimisée, plus groupée ? avec l’aide d’une voisine avec qui vous compléterait vos achats ? Utilisez-vous le covoiturage ? Avez-vous pensé à prendre une aide ménagère (compétente) ?

Commencez dès aujourd’hui: économisez du temps.

Courez moins: on ne cherche pas à aller plus vite, mais à accomplir plus. Peut-être que oui, vous pouvez aller un peu plus vite parfois mais ce n’est pas vraiment l’idéal. N’allez pas vous casser une jambe, ne tirez pas sur la main du petit quand vous faites les courses…

Cherchons à avoir assez de temps pour se presser lentement. Pour être plus efficace.

L’efficacité, l’autre grande clé

Nous avons vu jusqu’ici que vous pouviez ne pas être très efficace, par exemple avec les enfants. On va travailler une nouvelle dimension de votre autorité et votre capacité à écouter l’enfant d’une telle manière qu’il sera beaucoup plus facile. Nous en avons parlé mais nous y reviendrons.

Simplement, pour rappel, il vous semble plus rapide de dire « non, et si tu insistes, pas d’ordi samedi », mais en fait la lutte qui va s’engager va vous faire perdre du temps. Dépensez donc 3 secondes de plus au début en faisant silence et en rencontrant les sentiments de l’enfant.

Au lieu de:
Vous: – Dépêche-toi de finir ton plat.
Lui: – Mais je déteste !
Vous: – Tu fais un effort.
Lui: – Je veux pas. C’est berk !
Vous: – Je te remercie, c’est gentil, j’ai passé une demi-heure à te le faire.
Lui: – J’aime pas. Je veux pas le manger.
Vous: – Eh bien tu le finiras quand même. Tu préfères que je demande à papa ?
Lui: – Ouiiin !

Mieux vaut:
Vous: – Tu n’aimes pas ce plat, à ce que je vois.
Lui: – Non, pas du tout, c’est berk.
Vous: – Quel plat tu aimeras que je te fasse, demain ?
Lui: – Des frites.
Vous: – Combien de frites ?
Lui: – une assiette comme ça !
Vous: – C’est tout ? J’avais prévu d’en remplir… (vous vous baissez et vous ressortez) cette marmitte !
Lui: – Ah ah !
Vous: – C’est bon, finis-en la moitié et tu auras tes frites demain. Canaille.

Aller dans le sens de l’enfant, bien entendre ce qu’il dit. C’est vous économiser du temps, des remords, et donc vous rendre plus efficace.

Aurélie a ses petits trucs:

– un agenda, de façon à y voir clair et anticiper sur plusieurs jours voire semaines toutes les tâches/rendez-vous/sorties etc. ;
– 15 minutes de ménage par jour. Pas plus, pas moins, mais tous les jours. De cette façon, comme dirait mon mari, « on a l’impression que la maison se nettoie toute seule » ;
– dans la même veine, une habitude que je tiens d’un ancien job dans la grande distribution : on ne se promène pas les mains vides. Il y a toujours quelque chose à remettre à sa place, du linge à descendre/monter, un objet en partance pour le grenier, une poubelle à sortir, un jouet qui traîne… Optimiser tous ses déplacements !

Recul

Prenez du recul par rapport à certaines soi-disant obligations. Mais aussi par rapport à vos certitudes du quotidien. Le quotidien vous empêche d’y voir clair. Vous ne devez plus vous contenter du quotidien.

Ne plus être tout le temps dans le flot du quotidien

Pour y voir plus clair et donc prendre de bonnes décisions, vous avez besoin de prendre le large, une ou deux fois par mois, à plus de 100km. Nous le disons par ailleurs. Vous partez. Allez, ouste ! Prenez une résa sur le net: chambres d’hôtes, 30€ la nuit, un samedi soir. En route, vous ne pensez à rien, et lorsque vous pensez, au lieu de vous demander comment sera la chambre, vous pensez à ce que vous êtes en train de faire de VOTRE vie. Avec votre conjoint s’il est là et si ça vous chante.

L’énergie

Vous le savez, vous devez avoir pris de bonnes résolutions concernant le sommeil et la santé. Donc, c’est fait, on n’en reparle pas.

Le prix à consacrer

Il y a une notion de prix à payer pour gagner sa liberté. Vous aurez perdu certains conforts et certains petits plaisirs (comme tailler des bavettes sur le net) mais cela répond à la situation d’urgence. Vous retrouverez ces petits plaisirs plus tard. Si vous buvez, arrêtez ou freinez. Et ainsi de suite. Si vous n’y arrivez pas, prenez un conseil professionnel. C’est vital.

Quelle serait la journée idéale pour vous ?

Vous vouss souvenez que nous avons vu la journée-type.

Dessinez le tableau de la journée idéale pour vous. Faites-en quatre:
– la journée de travail idéale
– la journée de week-end idéale
– la journée de vacances idéale
– la journée imprévue idéale

Bien. Maintenant, quels sont les obstacles, ce qui empêche que ces journées arrivent ? (10 max)

1. ____________________________________________________________
2. ____________________________________________________________
3. ____________________________________________________________
4. ____________________________________________________________
5. ____________________________________________________________
6. ____________________________________________________________
7. ____________________________________________________________
8. ____________________________________________________________
9. ____________________________________________________________
10. ____________________________________________________________

Voilà pour l’instant. Faites ce travail, on en reparle la prochaine fois pour aborder le choix des objectifs.

Mais avant de se quitter, dites-nous quels seraient les conseils que vous donneriez pour optimiser le temps ? Quels sont les 3 TRUCS PRINCIPAUX que vous recommanderiez ?

La suite dans le chapitre 2.

[/s2If]