Rémy vers 18 ans. Oui, bon, d’accord, des atouts, mais encore un jeune homme…
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Un homme manque parfois
Alors d’abord, disons tout de go que l’homme ne vient pas de Mars et la femme de Venus. Il y a une idée très répandue de différences radicales, d’incompréhension fatale, d’impossibilité de cohabiter, de désastre inéluctable du mariage, de la querelle éternelle, qui est d’autant plus fausse qu’est profonde la perte qualitative de l’éducation. L’éducation, c’est advenir et devenir un homme ou une femme, advenir et devenir en même temps. Ce n’est jamais fini, mais il y a des étapes de franchies.
A la question « je suis une femme » ou « je suis un homme », de 1 à 100, vous pouvez vous-même vous demander où vous vous situeriez (c’est un simple exercice qui débarrasse d’une vision simpliste). A quel point suis-je une femme ? A quel point suis-je un homme ?
https://vimeo.com/540806165
La place du mari quand il travaille à l’extérieur, et les possibilités pour lui de tenir un rôle crucial, c’est une grande affaire. Nous recommandons [s2If current_user_cannot(access_s2member_level3)]une certaine implication du mari ou du conjoint grâce à deux choses :
— un cours par semaine voire plus, qui va apporter énormément à l’enfant, si c’est possible bien sûr.
— une certaine présence et une conversation particulière avec l’enfant durant les week-end.
Nous précisons, afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que plus le mari est impliqué, mieux c’est. Mais pas forcément physiquement. Il vaut mieux qu’il ne soit pas trop sur vous. On en parlera la prochaine fois.
Mais cet article partira du point de vue selon lequel le mari est plutôt indisponible. Ne pensez surtout pas que nous préconisons un retrait.
« Pourquoi un homme ? Pour quoi faire ? » Le monde de l’Instruction en Famille est très féminin et les hommes sont blackboulés sur les forums, on est « entre filles ». Retournons la question avec les papas qui font l’école à la maison: Pourquoi une femme ?… Non, aucun d’entre vous ne se pose la question ? Pour vous, c’est évident que la maman est indispensable ? Bon. Alors, allons convaincre ces dames que vous n’êtes pas moins utiles…
C’est souvent ce qu’on a envie de dire à ces messieurs qui ne sont pas toujours bien perçus, ni d’ailleurs très à l’aise au début. La fonction de l’accompagnement des enfants est depuis la nuit des temps plutôt réservée aux femmes, cependant, plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus les hommes s’impliquent: on a des précepteurs dans les familles qui ont les moyens de se les offrir, hommes et femmes. Auprès d’Alexandre, c’est Léonidas puis Aristote qui sont les figures des plus célèbres éducateurs de l’Histoire. On se souvient que certains soirs, Léonidas met dans la main du jeune Alexandre une boule en fer et celui-ci doit méditer; dès qu’il s’endort, la boule tombe dans un récipient et le réveille. Chez les Spartiates, bien sûr, les garçons sont confiés aux pères très tôt. Souvent, dans les traditions du monde, la mère cède la place au père à partir de l’âge nubile.
En Occident, de nos jours, on préserve une forte présence féminine jusqu’aux examens scolaires puisque les femmes sont majoritaires dans l’enseignement, que ce soit à la maison ou à l’école.
Cela a des avantages et des inconvénients et notre société les reflète.
Lorsque nous avons commencé les cours à la maison, Cécile et moi avons convenu que (…) La suite, si vous voulez vous inscrire, est par ici. Elle sera accessible dans votre abonnement (cliquez ici)) [/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level3)] une certaine implication du mari ou du conjoint grâce à deux choses :
— un cours par semaine voire plus, qui va apporter énormément à l’enfant.
— une certaine présence et une conversation particulière avec l’enfant.
Nous précisons, afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que plus le mari est impliqué, mieux c’est. Mais cet article partira du point de vue selon lequel le mari est plutôt indisponible. Ne pensez donc surtout pas que nous préconisons un retrait.
« Pourquoi un homme ? Pour quoi faire ? » Le monde de l’Instruction en Famille est très féminin et les hommes sont blackboulés sur les forums, on est « entre filles ». Retournons la question avec les papas qui font l’école à la maison: Pourquoi une femme ?… Non, aucun d’entre vous ne se pose la question ? Pour vous, c’est évident que la maman est indispensable ? Bon. Alors, allons convaincre ces dames que vous n’êtes pas moins utiles…
C’est souvent ce qu’on a envie de dire à ces messieurs qui ne sont pas toujours bien perçus, ni d’ailleurs très à l’aise au début. La fonction de l’accompagnement des enfants est depuis la nuit des temps plutôt réservée aux femmes, cependant, plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus les hommes s’impliquent: on a des précepteurs dans les familles qui ont les moyens de se les offrir, hommes et femmes. Auprès d’Alexandre, c’est Léonidas puis Aristote qui sont les figures des plus célèbres éducateurs de l’Histoire. On se souvient que certains soirs, Léonidas met dans la main du jeune Alexandre une boule en fer et celui-ci doit méditer; dès qu’il s’endort, la boule tombe dans un récipient et le réveille. Chez les Spartiates, bien sûr, les garçons sont confiés aux pères très tôt. Souvent, dans les traditions du monde, la mère cède la place au père à partir de l’âge nubile.
En Occident, de nos jours, on préserve une forte présence féminine jusqu’aux examens scolaires puisque les femmes sont majoritaires dans l’enseignement, que ce soit à la maison ou à l’école.
Cela a des avantages et des inconvénients et notre société les reflète.
Lorsque nous avons commencé les cours à la maison, Cécile et moi avons convenu que nous devrions nous adapter en fonction de mon travail et du sien. Pour nous, la complémentarité ne faisait aucun doute: homme et femme ont à dire des choses et à manifester quelque chose. Un seul ne suffit pas. Il n’y a pas de sexe supérieur à l’autre (en tous cas en éducation; en descente de bière et en papotage au téléphone, OK, il y a des dominations évidentes ;-)).
Nous savions déjà que nous devrions composer avec l’imprévu lié à nos métiers et à l’enfant tout simplement: l’éducation ne se programme qu’en partie, l’essentiel est de l’ordre de l’adaptation à l’évolution de l’enfant. Mais il était évident que Rémy devait prendre une part de l’enseignement:
Cécile ne se voyait pas tout porter sur les épaules d’une part, et ensuite elle estimait que j’avais un rôle à jouer pour que l’école à la maison se passe de manière cohérente.
Cohérente renvoie à cohésion: faire que l’ensemble se tienne et ait un sens. Le père est vraiment requis, sa présence est l’idéal. Ou le conjoint, si la famille a été recomposée. Ou un ami, un frère, si la maman est seule. Nous redisons ici que les veuves de 14 ont élevé une génération d’enfants, elles ont réussi. Il n’est donc pas impossible d’y arriver quand on est seule, divorcée ou célibataire. Cependant, nous disons qu’en 14, la présence de l’oncle, du grand-père, aide souvent à l’éducation. Ou du voisin, car la vie sociale est beaucoup plus développée qu’aujourd’hui, on connaît son voisin, les commerçants etc. Il faut qu’il y ait une figure d’homme.
Léonie dit d’ailleurs:
A l’observation, une fille sans père, c’est plus problématique qu’un garçon sans mère.
Oui mais comment faire ?
La difficulté que certaines mamans auront certainement aujourd’hui, c’est l’isolement. Elles vont donc essayer d’en sortir en cherchant du contact de proximité de qualité avec un homme, un homme qui soit assez présent pour représenter une figure masculine qui fasse modèle.
La recommandation d’impliquer l’homme vaut aussi pour les familles qui mettent leur enfant à l’école. Trop souvent, la mère est la seule à suivre les enfants de bout en bout, d’où il découle un regard partiel.
Elever des enfants seulement entre femmes, c’est néfaste, et bien souvent catastrophique. Elever seulement entre hommes, c’est catastrophique aussi.
La maman est un être d’écoute. C’est une qualité qui a, comme toute qualité, un revers : la maman est influençable et à son corps défendant.
A l’école, les mamans sont influencées par le corps enseignant, ou par le médecin scolaire. Or, nous le savons, il existe un regard à l’école et une idéologie qui tentent de mettre les parents de côté. Il n’est donc pas rare qu’on leur donne des informations partielles ou erronées. Elles doivent s’en contenter et ruminent.
Un garde-fou
Bien des fois, un père pourrait dire « stop ! » là où les mères acquiescent par respect ou par politesse aux avis feutrés mais catégoriques de médecins scolaires, de conseillers pédagogiques ou de psychologues plus ou moins inspirés.
Les pères n’aiment pas beaucoup apprendre que leur écolier d’enfant est devenu un patient, quand la mère s’est habituée à l’idée en reportant ses sentiments dans l’inquiétude qu’elle a pour son enfant.
Le père a d’abord cet avantage qu’il n’est pas impliqué de trop près et donc conserve un regard global. Et c’est fondamental. Vous lui reprochez peut-être de ne pas être assez proche, mais croyez-le, c’est excellent. Sans être non plus trop éloigné, il vous donnera les grandes directions qui lui semblent justes et vous n’aurez pas à vous torturer avec des questions existentielles. Vous serez le champion, il sera un peu le coach. Il n’est pas nécessaire qu’il soit aussi performant que vous, mais qu’il ait un regard global.
C’est vrai aussi en cas inverse: si la maman travaille dehors et le papa est à la maison.
Et c’est aussi pour ce regard global que vous devez impérativement vous éloigner de la maison avec votre conjoint, une fois tous les 7 ou 15 jours à plus de 50 kilomètres de chez vous.
En tous cas, ce qui découle de ces observations, à ce stade, c’est qu’il est important qu’il y ait quelqu’un qui ait du recul et que vous aussi, régulièrement, vous ayez une position de recul.
Parmi les problèmes que nous rencontrons avec les personnes dont nous nous occupons, le manque de recul vient aussitôt après la fatigue. Plus de 60% des problèmes sont réglés dès qu’il y a du repos sur une durée et un recul par rapport au quotidien. Vous voyez ?
Un truc: si vous vous apprêtez à prendre une décision, écrivez-la et attendez 15 jours. Si dans 15 jours vous estimez que c’est toujours d’actualité, alors vous avez une validation plus forte.
Relativiser
Il vous faut quelqu’un qui puisse rappeler les fondamentaux. « Pourquoi fais-tu l’école à la maison ? Est-ce que tu crois que notre enfant n’est quand même pas mieux que là où il était ? » Ce genre de questions qui remettent à plat.
Et il vous faut aussi que quelqu’un relativise votre inquiétude. Vous savez, comme le champion qui a peur à cause de son genou, ou de la barre des 110 mètres, ou de celle des 20 secondes, ou le passage du relais, le détail qui fait peur à tout champion ; chacun a son tabou, sa superstition. Il y a forcément un truc où vous n’êtes pas très sûre, pas très faraude, où vous ne la ramenez pas.
Rappelez-vous que l’obstacle existe d’autant plus que vous y pensez. Contournez-le, passez au-dessus en écoutant une voix qui replace les choses dans leurs perspectives, qui redit les fondamentaux. « Sérieusement, c’est l’inspecteur d’académie qui te fait peur, alors que tu ne l’as jamais vu ? Mais qu’est-ce qui est important ? » La petite erreur ou la petite incertitude ne doit pas masquer la grande idée, de même que la voile du bateau ne doit pas masquer l’horizon.
Là encore, le père est indispensable, il a un rôle à jouer, à multiples facettes. Le cas inverse est vrai aussi, évidemment, en ce cas c’est la mère qui vient relativiser et rassurer le père.
Soutenir
En outre, il va soutenir la maman qui le plus souvent supporte l’essentiel de la charge et se trouve plongée dans le programme en manquant de recul.
Quand on fait l’école à la maison, on est assailli de doutes comme n’importe quel enseignant et même plus. Il est alors souhaitable d’avoir un proche, des amis, une association pour juger des choses avec recul, se réjouir des réussites, remonter le moral. Enseigner à la maison est tout aussi difficile qu’une traversée en solitaire : on a les orages, les lames de fond, l’absence de vent et la mer d’huile, ou le chavirage, l’échouage etc. C’est le Vendée Globe dans son salon. Il n’y aura jamais de noyade si quelqu’un est là pour vous accompagner. Certes, vous aurez aussi les responsables du cours par correspondance, une famille amie ou un coach « Ecole à la maison ». Car le papa ou l’autre conjoint est souvent au travail. Mais le fait qu’il soit « dans les parages » est extrêmement confortant pour la maman qui enseigne. Il y a « quelqu’un, quelque part » dans son inconscient, qui peut intervenir.
L’écho du dialogue : une vérité aussi incroyable que contraire aux croyances les plus répandues
Par ailleurs, il est aussi l’écho au dialogue.
Je vais vous dire une chose au sujet du dialogue : il n’est pas extraordinairement important que quelqu’un vous écoute. On entend partout que l’écoute est la qualité première. « Rien n’est plus beau que l’écoute etc. » Il y a des associations subventionnées qui ne font que de l’écoute. C’est bien. Mais cette idée n’est pas tout à fait exacte.
La qualité première, c’est la présence. Le fait que votre mari ou votre femme ne vous écoute que d’une oreille ou ne comprenne pas le quart de ce que vous dites n’a pas vraiment d’importance, car sa seule présence vous permet de dire des choses que vous ne diriez pas seul(e) et vous permet également de générer en vous des réponses. Parfois, ô miracle, il a quelque chose à dire (ou elle a quelque chose à dire) et c’est l’étincelle, même quand c’est une énormité, vous vous dites « euréka ! j’ai trouvé » ou « bon sang mais c’est bien sûr ! » : un élément dans ce qu’il a dit a provoqué en vous une réponse. Tant mieux.
Mais le plus important, ce n’est pas ce qu’il va dire, c’est d’abord le fait de vous renvoyer votre dialogue intérieur, d’être l’écho de votre dialogue intérieur.
Donc, ne vous hérissez pas si votre époux ne comprend rien, il n’est pas là pour disséquer votre plan d’action et ne comprendra peut-être pas la moitié de l’utilité de votre inscription sur ce blog 😉 mais néanmoins, il est présent, ce qui favorise votre progrès.
Quand j’ai un problème à résoudre avec mes blogs, par exemple faire un quiz avec les dizaines de possibilités en aval qu’il implique (si vous saviez le travail que c’est !), et que je suis complètement bloqué, eh bien je descends au rez-de-chaussée en parler avec Cécile. Elle est là, elle interrompt son activité pour nous faire un thé, et ne dit rien. Au moment où je descends, je suis bloqué. Je me mets à lui expliquer et au bout de quelques minutes, invariablement, je trouve la solution. Parfois, je sais qu’elle fait semblant d’écouter, elle est ailleurs, ne s’intéresse pas à ce que je lui dis ou ne comprend pas le plus petit début de commencement. Peu importe, elle fait comme si (et très bien d’ailleurs). Parfois, alors qu’elle n’a pas pipé un mot, je lui dis : « Tu vas dire… Certes. Et tu as raison, mais vois-tu… » et blabla, je fais le dialogue tout seul. Je suis à 100% occupé par mon problème et c’est à peine si je sais l’heure ou le jour. Et pour finir, grâce à ce simulacre que je sais être un simulacre, je trouve la solution.
Vous allez procéder de la même manière, sans rien attendre de plus. Ne dites pas à votre conjoint qu’il ne comprend rien, ça n’a pas d’importance et de toute façon, l’effort qui lui serait nécessaire serait inhumain : ça fait des semaines que vous êtes dedans, comment pourrait-il instantanément comprendre ? Il va comprendre à la rigueur une fraction et donc son avis sera partiel, voire carrément erroné. Donc, n’attendez pas une réponse. Si elle vient, c’est pain béni. Attendez simplement qu’il soit là, et parlez-lui.
Nous ne disons pas qu’il ne faut pas que l’autre écoute, au contraire, il faut qu’il essaye un peu de comprendre, sinon ça ne marche pas. Quelqu’un qui ne fait pas attention du tout n’aide pas votre réflexion. Mais s’il est là, écoute un peu, réfléchit un peu avec vous, vous allez trouver la réponse. La plupart du temps sans qu’il dise un mot. Et même s’il fait semblant, ça marche. Plus vous mettez d’animation à expliquer votre problème, plus l’autre apprécie le spectacle et espère que vous allez trouver, dans le fond il sympathise. Et ça marche.
La suite au prochain épisode !
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