Le Très Grand Stratego: un jeu créé avec les enfants (vidéo)


Le Très Grand Stratégo (TGS) entièrement fait main. 270 pièces de chaque côté. 35 grades différents.

Le stratego de notre enfance…

Avec un peu d’imagination et peu de moyens, on peut fabriquer ses propres jeux. Nous l’avons fait avec un Stratego. C’est plus compliqué que de les acheter dans le commerce mais ceux que vous fabriquez, vous y tenez beaucoup plus. Les enfants aiment participer à ce genre d’entreprise. Rapidement, on voit s’esquisser les caractères: il y a celui qui a de nouvelles idées, celui qui aime les masses de tâches, celui qui observe les autres au travail et celui qui attend que tout soit fait parce qu’il ne se sent pas à la hauteur… En lui confiant une tâche, on le rassure. Quand on fabrique un jeu, on a toujours des petites tâches pas compliquées et valorisantes.

Stratego simple
Le Stratégo original, du commerce: belles pièces en formes de tours crénelées, mais en plastic.

Le Stratego m’a toujours passionné. C’est un jeu de plateau à deux joueurs (https://www.ultrastratego.com).

Mais vers 14 ans, je me suis dit qu’il était trop petit et sans grand intérêt, on avait rapidement atteint les limites et toutes les combinaisons possibles.

Aussi, je décidai de créer une version plus grande, avec 80 pièces chacun, soit le double. J’achetai des manches à balai que je découpais puis je peignais les pièces ainsi obtenues. La plaque de jeu était une simple planche de bois. Les premières versions comportaient des grades représentés grossièrement par des points, des tirets et des chevrons, comme sur les manches des militaires.

Mais avec mon grand frère qui, dès lors, se joignait à moi, en 1984, nous convînmes qu’il fallait améliorer visuellement les choses et nous commençâmes par esquisser des pièces plus évoluées. Il avait un beau coup de pinceau, il faut le dire, et nous étions émerveillés par le résultat. Mais nous n’étions jamais parfaitement satisfaits et cela ira au point que vous le verrez plus bas.

Les deux armées sont les Soviétiques et les Allemands, pendant la Seconde guerre mondiale. Les uniformes sont bien rappelés et quelques détails sont assez piquants, avec même une ou deux référence au cinéma.

Nous fîmes ainsi 4 versions successives en 4 couches successives qui existent toujours: les pièces actuelles cumulent plusieurs couches « géologiques ».

Finalement, nous atteignîmes un résultat plus que sympa.

Nous avions aussi décidé d’affiner le nombre de chaque grade et d’en créer de nouveaux, afin d’augmenter les enjeux, les capacités tactiques. La défense et l’attaque pouvaient peser à l’excès, donc nous ajustions finement au fur et à mesure des parties en ajoutant ou en retranchant des pièces d’une fonction pour les déplacer sur une autre.

La tradition voulait que chaque été où nous étions disponibles, nous créions une nouvelle pièce. Cela nous donnait l’occasion de vives discussions sur les enjeux d’une attaque irrésistible ou d’une défense impénétrable. Pour les concepteurs que nous sommes, il s’agit de ne pas permettre une situation bloquée où toute attaque serait vaine ou toute défense inutile. Il faut rendre les choses fluides et tactiques. L’orientation générale privilégie l’attaque, mais une défense efficace peut en avoir raison et laminer l’adversaire, en attendant de l’écraser chez lui. On note que nous avons décidé de créer une capitale, le drapeau étant un peu seul et ridicule, comme trophée à prendre. Le drapeau est mobile, la capitale immobile, il faut prendre les deux pour gagner.

Notre Stratego était une réussite.

Mais 20 ans ont passé depuis que nous y avons joué pour la dernière fois, notre jeunesse s’était envolée.

Puis, cette année, 20 ans ayant passé, j’ai récupéré les boîtes contenant les pièces et une carte, mappemonde honorable mais trop encombrante. Il m’était arrivé régulièrement de repenser au Stratego, en imaginant qu’un jour, j’en ferais une version vraiment grande. Je m’y suis mis cette année: je voulais 270 pièces chacun pour une vraie grande bataille.

J’ai donc passé 2 mois, chaque soir, à découper, poncer, peindre une couche, deux, trois, quatre, cinq (pour un fini parfait), puis faire les miniatures.

Le Très Grand Stratego était né !

Il laisse toutes les chances à celui des deux adversaires qui aurait subi une situation désastreuse, en permettant jusqu’au dernier moment de se battre et de refuser la capitulation. Même avec un maréchal, un chef suprême et un général en moins, on peut gagner. Avec peu de pièces, on peut constituer des commandos très efficaces. Les bataillons sont faciles à constituer et les déplacements peuvent se faire par groupes de plusieurs pièces. Les règles sont remarquablement équilibrées. Cette année, nous avons établi l’observateur aérien, redoutable en reconnaissance, et une autre pièce dont je tairai le nom, absolument géniale.

La carte n’est plus carrée, cela devenait insupportable de se lever pour jouer en fond de carte. Elle est transversale, ce qui permet de rester assis de bout en bout. Le support est léger et pliable, vernissé pour éviter l’usure. Les grades sont rapportés sur le côté, en frise, avec les subordinations.

Le résultat est vraiment très enthousiasmant et les enfants aiment beaucoup.

Mais il y a une chose qui me reste chère: améliorer les figurines. Comme je ne pouvais peindre sur les dernières versions peintes par mon frère, je décidai de créer… deux nouvelles armées: les Italiens et les Japonais. Les images font 2.5 cm de haut, autant dire des miniatures. Il faut un pinceau de deux poils au bout de la mèche, on obtient cela grâce aux ciseaux. Je vous les montrerai ci-dessous si cela vous intéresse.

Voici les pièces des deux futures armées (tout n’y est pas, il faut 270 pièces je le rappelle).
Hauteur réelle: 2.5cm

Pour le private fun, le diplo n°4 est Miyamoto Musashi (donc une reproduction médiévale).

Japonais

 

Italiens

Nouvelles pièces (mai-juin 2014):

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Dans le même ordre d’idées, j’avais fabriqué à l’époque un jeu de billes, mais hélas les films ont été perdus. Il ne reste que ces fragments. Ce jeu était merveilleux, les enfants l’adoraient. Il avait même un système de balancelle: une bille était automatiquement transportée, la nacelle étant mise en mouvement par son poids, et un guichet automatique, derrière elle, interdisait l’accès à la bille suivante. Au niveau supérieur, les billes disparaissaient pendant 1mn entière à l’intérieur d’un tronc de bois avant de ressortir !
Un vrai plaisir.

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