L'expression "projet parental" semble parfaitement anodine: les parents font un projet, c'est tout.
C'est tout ? Pas tout à fait. Car pour les organisations et les acteurs publics ou semi-publics, tel le sulfureux Planning familial, il y a un autre sens, qui vous est caché au départ.
Leur concept de projet parental est peut-être l'un des pires poisons de notre époque. Derrière l'idée qu'on va préparer une venue d'enfant, se cache une volonté de planifier les naissances et d'encadrer l'enfant, être sacré, dans un cadre matériel, comptable et normatif.
Danger: manipulation.
Le projet parental est-il vraiment un projet des parents ?
Qu'il y ait un projet parental matériel, agrandissement du cadre de vie ou déménagement, très bien. Un enfant va venir, on se prépare un minimum.
Mais dans la bouche de ces acteurs (autoproclamés car on ne vous a pas consultés, si ?), assistance sociale, Planning, médecins, obstétriciens, gynécologues, médias, politiques..., l'expression "projet parental" dérape, et vous le sentez dès le premier rendez-vous avec le gynécologue. On le touche du doigt dès la fameuse question, parfaitement abominable: "Voulez-vous le garder ?" Ouvertement, le gynécologue propose aux parents de commettre un meurtre, le meurtre de leur propre enfant ! Du jamais vu dans l'Histoire des Hommes.
Le projet parental, en réalité, recouvre l'enfant lui-même: combien en avoir, quand l'avoir puis... le garder ou pas. Si l'enfant n'entre pas dans ce projet, hop ! on l'élimine. Et on met la pression sur les parents, spécialement en leur faisant peur: "Votre enfant pourrait être trisomique, vous êtes sûrs ?" "Vous avez plus de 38 ans, c'est risqué, vous devrez nous signer des papiers."
Autrement dit, de l'idée de préparation matérielle innocente, on est est arrivé à une planification eugéniste, un plan de destruction massive des bébés.
Nous disons massive parce que près de 100% des enfants dont on suppute une possibilité de handicap sont tués. Massive, parce que 200.000 enfants sont tués chaque année rien qu'en France depuis la loi Veil, soit plus de 8 millions de victimes. Et tout cela vient moins des gamines qui se retrouvent enceintes au lycée que des mères qui vont tout naturellement voir leur gynécologue (ce qui n'est pas conseillé désormais, et du reste nous avons fait un protocole pour l'accouchement). C'est le gynécologue qui provoque le plus grand nombre d'avortements.
D'ailleurs, l'expression "projet parental" est révélatrice: c'est le projet des parents, pas celui de l'enfant à naître. Or, l'enfant est 99% du projet. Vos plans, votre maison, votre niveau de revenus, votre "projet", c'est 1%. Au mieux.
Si l'enfant n'appartient pas à un "projet parental" dont la notion est très floue, l'enfant peut être supprimé. On a là une situation bien pis que ce qu'on dit du nazisme supposé, qui pourtant n'allait pas aussi loin. Ce ne sont pas que quelques individus ou une race qui est concernée, c'est tout le monde ! On ne se rend pas compte que nos sociétés sont infiniment pis. C'est financé, qui plus est, on paye les gens pour faire ça. Et vous savez sans doute que les embryons servent de pièces de rechange, on les découpe pour revendre leurs organes. Toute la barbarie de notre temps est là. Combien de gens pensent que l'embryon n'est pas un enfant, de même que des nazis, dit-on, pensaient que les Juifs n'étaient pas des hommes ? C'est tout le regard sur l'Humanité qui est remis en cause. On est saturé de voir des gens. On ignore la merveille de l'Humanité et la rareté de la vie dans l'Univers. On est comme le cloporte dans le noir qui se cogne aux autres cloportes.
L'idée qu'un enfant va correspondre à un "projet parental" est une aberration, il suffit d'y réfléchir. Cette notion sent le monde commerçant: on a le projet d'un bébé, comme on a le projet de vacances ou d'une maison. Il faut que le bébé entre dans des cases.
Certes, vous ne l'entendez pas ainsi, comme le dit Dina ci-dessous:
"je ne le perçois pas dans ce sens là. Je parlerai plus de vision. Tous les parents souhaitent le meilleur pour leurs enfants (à moins d’être déséquilibré…). Faire des plans en tant que parents pour que la vision se réalisent est importante pour moi. En tant que parent je suis responsable de mes enfants et je veux, pour ne pas dire « je dois », contribuer grandement à leur épanouissement en faisant tout ce qui est en mon pouvoir pour les aimer , prendre soin d’eux."
En effet: vous mettez dans cette expression un tas de bonnes choses sur lesquelles nous reviendrons. Mais la société, elle, y voit tout autre chose.
On joue aussi sur l'inquiétude de la mère, qui ne veut pas se rater: l'enfant est sa raison d'être, d'une certaine manière. Il faut que ce projet soit parfait. On joue sur sa peur.
De là, si le bébé n'entre pas dans le "projet sociétal", on fait tout ce qu'il faut pour l'éliminer - et c'est la situation dans laquelle on est en Europe et qui va causer la perte irrémédiable de ce continent puisqu'il va désormais au-devant d'un crash démographique, c'est-à-dire un effondrement de sa population.
Revenons au projet parental.
Ce "projet parental" rejoint l'école et son "projet scolaire" ou "projet d'établissement", c'est exactement le même raisonnement. L'enfant doit là aussi y entrer.
Faisons le compte du parcours du combattant du bébé:
A chaque étape à partir du moment de la création de l'embryon, des enfants meurent. Pilule, Pilule du lendemain, Embryons surnuméraires, Maltraitance de la mère enceinte, Tabac, Alcool, Malbouffe, Avortement I, Avortement II hors-délai, Avortement III post-natal, Violences gynécologiques et cliniques liées à la naissance, Lavages avant le huitième jour + microbes hospitaliers, Séparation forcée de la mère, Vaccins, Bruit, Mal-nutrition (pots industriels, légumes toxiques, fast-food, glaces, sucreries), Pollution environnementale, Maltraitance, Crèche, Ecole enfin, harcèlement, violences scolaires... Charmant parcours.
Incroyable ce que l'enfant d'aujourd'hui vit comme risques ! Au XVIIIème siècle, l'enfant était peut-être désocialisé, mais il vivait et vivait bien, sans risquer d'être tué chaque semaine de sa vie !
Selon ce principe, désormais des gens refusent un bébé qu'ils ont obtenu par GPA, parce qu'il ne correspond pas au projet, à la commande passée: il n'est pas de telle couleur, il n'est pas un garçon ou pas une fille, donc on le refuse.
Mais quelle horreur ! L'enfant est alors une marchandise une bonne fois pour toutes. Cela commence exactement quand le pédiatre vous demande: "Quel est votre projet parental ?"
Nous voudrions vraiment nous attaquer au principe dès la racine. Car il y a une anti-anthropologie derrière cette expression.
L'idée que les parents aient un "projet" d'enfant a quelque chose d'atroce, et on ne s'en rend pas compte.
L'enfant n'est pas le projet des parents. L'enfant ne correspond d'ailleurs jamais à une idée préconçue: il nous surprend toujours.
Il y a un projet autour de l'enfant mais il n'y a JAMAIS un enfant programmé dans un projet.
Nous avons eu 7 enfants, et jamais nous n'avons eu de "projet parental". Quand nous avons entendu cette expression pour la première fois, nous avons tiqué. Quelque chose ne clochait pas.
"Quel est votre projet parental ?" nous a demandé une gynécologue.
- Un projet quoi ? Nous n'avons pas de... projet parental, nous attendons un enfant, c'est tout.
- Oui, mais quel est votre projet de vie avec lui, comment vous voyez les choses ?
- Déjà, ça ne regarde que nous. Ensuite, sur le plan que vous dites, le plan matériel, nous ne voyons rien du tout. Pour nous, le plus important se situe sur un autre plan. Un enfant va arriver et c'est merveilleux, ce n'est pas prévu, ce n'est jamais prévu, c'est souhaité mais nous n'avons rien fixé. C'est à la grâce de Dieu. L'enfant est sacré.
Vague mépris dans le regard de la gynécologue: "Ces gens n'ont pas de projet parental, de pauvres gens..." Elle a entendu mais rien compris. Situation classique.
Oui, madame, vous pouvez le penser: nous sommes de pauvres gens, et c'est en pauvres que nous recevons ce cadeau de la vie, émerveillés, considérant que c'est notre seule richesse.
Non, madame, nous n'avons pas de projet parental. Nous avons reçu nos 7 enfants comme des cadeaux du ciel, pas comme des projets que NOUS aurions initiés ou préparés. Planifiés, comme dans les pires scénarios d'Hollywood, tel "Bienvenue à Gattaca". Nous n'avons rien prévu, rien organisé. Nous ne savions même pas le sexe. On avait des vêtements et une poussette, c'est tout. Il n'en faut pas davantage. Nous ne nous sommes jamais dit: "Nous sommes trop pauvres, nous ne pouvons pas avoir plus d'enfants."
L'idée qu'on n'a pas assez d'argent...
Les populations riches n'ont pas d'enfants. Les pauvres, si. Le niveau de richesse se mesure aussi au nombre d'enfants.
L'idée qu'on évitera des problèmes d'argent en n'ayant pas d'enfant est stupide: on n'a jamais assez d'argent. De même qu'on n'a jamais assez de place dans une maison. Nous employons souvent l'image de la table. Vous manquez de place, vous achetez une table. Au bout de trois semaines, la table est encombrée et vous n'avez plus assez de place.
L'enfant qui vient, c'est la même chose. On n'a jamais vu une famille mourir de faim à cause de l'arrivée d'un enfant. L'Inde avait faim avec 250 millions d'habitants, elle est riche avec un milliard. Votre situation financière ne va pas être plombée par l'enfant, au contraire, vous allez trouver des moyens nouveaux. Nous étions pauvres, étudiants, sans un centime, et nous n'avons jamais pensé une seconde à tuer notre enfant.
Quand on préempte l'avenir avec un projet parental faussé
Comment réagissez-vous quand votre enfant, à un anniversaire, vous dit que votre cadeau ne correspond pas à ce qu'il attendait ? Imaginez: "Je pensais que vous alliez m'offrir une voiture, pas un livre. Votre livre, ce n'est pas -mon- projet". C'est quelque chose de profondément injuste et faux: c'est celui qui donne qui choisit. Il y a là une revendication autocentrée. On ne planifie pas le cadeau qu'on va recevoir, non.
Bannissons ces expressions, ne nous laissons pas piéger par cette vison consumériste de l'enfant.
Soyons juste reconnaissants qu'un enfant nous soit confié, totalement différent de nos préconceptions, et tellement au-delà de nos pauvres attentes.
Naturellement, vous préparez la venue de l'enfant en achetant un nouvel appartement, vous faites quelques préparatifs si c'est utile. Il y a une préparation à faire, spécialement une préparation spirituelle des parents, qui vont changer de rôle. Mais vous ne conditionnez pas l'enfant à des choses, car ce serait conditionner le sacré au matériel. Toute société qui conditionne le sacré au matériel est condamnée à la mort, et c'est le cas de beaucoup de sociétés occidentales. Lorsque vous recevez des billets d'avion gratuits pour le Costa-Rica, hôtel payé, vous ne l'annulez pas au motif que vous n'avez pas de short à fleur. De même qu'on n'annule pas un enfant parce qu'on n'a pas l'argent ou l'appartement. On annule pas 99% d'un projet parce qu'il manque 1%.
La personne qui pense que sans argent, il ne peut pas avoir d'enfant est une personne pour qui l'argent est d'importance telle que l'enfant y passe, tout simplement. Imaginez que votre maman ait suspendu votre existence à de l'argent, qu'en diriez-vous ?
Faire entrer l'enfant dans un projet, quel qu'il soit, c'est comme de réduire un anniversaire au seul gâteau. Imaginez de dire: "Nous n'inviterons pas Michel et Marie parce que nous n'avons pas assez de part de gâteau." Est-ce cela, un anniversaire ?
On ne fait pas entrer l'enfant dans le projet. On fait entrer le projet dans la vie de l'enfant, aux conditions de l'enfant.
A cette condition-là, oui, nous voulons bien d'un projet parental. Encore que.
C'est un projet pour l'enfant qui devrait prendre place, et non un projet pour les parents.
Une autre idée de projet
Plutôt qu'un "projet parental", faites donc plutôt un "projet de naissance". Un projet de naissance, c'est faire tout ce qu'on peut pour l'enfant. Et non pas pour les parents. Il y a des tas de gens qui peuvent vous y aider.