La vulgarité, la grossièreté, la politesse et la distinction


Très souvent, des mamans nous disent qu’elles ont toutes les difficultés à vaincre la grossièreté de leurs enfants. Voyons comment en venir à bout.

La grossièreté si courante…

Estelle nous dit:

Comment réagir quand les enfants vous cherchent, veulent vous faire réagir? Pour ma part, ils savent que je ne supporte pas les gros mots, quelle attitude avoir pour qu’ils stoppent ? Colère, indifférence…? Je n’ai pas trouvé la solution…merci

Merci à vous Estelle de nous poser la question, qui cette fois nous fait réagir car on a déjà entendu des mamans s’en plaindre et n’avions rien dit jusque là.

C’est un mal courant et moderne. Cela va de pair avec l’éducation. Cela dépend de vous et de la société, des spectacles: méfiez-vous, coupez court et serrez les rangs !

Mais parons au plus pressé. Il peut y avoir plusieurs techniques.

Etre au-dessus

De manière générale, être au-dessus, c’est-à-dire ne pas tomber trop souvent dans le panneau que l’enfant vous tend en lui répondant sur le même mode. Bien sûr, vous direz « je t’interdis de parler comme ça », et couperez court à ces propos. Mais attention: cela peut devenir pour lui un challenge: « Ah bon ? Et si j’essayais, pour voir ? », se dit l’enfant. Nous savons sur ce site car nous l’avons vu que le défi est naturel à l’enfant et l’Homme en général.

Voici donc quelques techniques.

Savoir quoi dire

Par exemple, employer un mot grossier à son encontre en disant: « Que penserais-tu de quelqu’un qui dirait que tu es un… ? Tu vois, cela me fait le même effet, ce que tu dis me blesse. » Vous pouvez choisir un autre mot.

Une autre fois, on survolera en disant: « On va parler d’autre chose car c’est le retour de la médiocrité ici… » ou « c’est d’une élégance, d’une classe, d’une distinction admirable, bravo, je suis ébloui(e) » puis enchaîner sur autre chose sans laisser de débat s’installer.

D’ailleurs, il est important de prendre les choses en mains et ne pas les laisser pourrir en conversations stériles. Vous êtes le capitaine, rappelez-vous, et l’équipage n’a pas à discutailler et encore moins vous insulter par des propos offensants, ni vous ni d’autres personnes, surtout absentes: on ne critique pas les absents.

Mal parler, c’est vous insulter personnellement. Dites-le. Quand un enfant dit « ça fait chier ! », dites: « Je n’accepte pas que tu m’insultes. » Il dira: « Ce n’est pas toi » et vous direz : « Un gros mot en ma présence me dérange beaucoup et salit mon existence, et tu m’injuries aussi en me montrant que j’ai raté mon enfant. » Ou une phrase équivalente.

Enfin, et nous l’avons dit, pensez à expliquer à l’enfant ce qu’est un homme si c’est un garçon, ce qu’est une femme si c’est une fille. Dans les deux cas, il faut de la distinction : la vulgarité n’a jamais été un modèle chez les gens bien. La distinction n’est pas un truc de riche, c’est inscrit au cœur de l’Homme. Certes, le mot « distingué » fait penser à la tenue vestimentaire et la manière de se tenir mais quand on disait « le soldat Durand s’est distingué au feu », on louait un soldat émérite, qui par là accédait de lui-même à une considération plus élevée.

La distinction est d’ailleurs un diplôme en soi. Nous avons dit qu’il y avait la santé et la lecture. La distinction est sans doute le diplôme numéro 3. Sortons, en tant que parent, des attitudes médiocres. Oui, ça fait un peu bosser, on aimerait parfois se détendre et traîner en vieux pyjama, mais essayons de cantonner cela à la vie privée et intime. Vous vous détendrez complètement dans votre baignoire ou en ballade en forêt.

Tenez, puisqu’on en parle: apprenez à distinguer les changements de monde: vous sortez de la forêt et rejoignez un parking forestier: vous changez de monde, l’attitude change. Vous sortez de chez vous, vous entrez dans le monde public: vous changez de monde. Rendre conscientes les frontières permet d’être plus éveillé et sur le qui-vive. C’est bon pour la sécurité, mais aussi pour la manière dont les gens vous voient, et donc votre parcours personnel.

Quoi dire d’autre à l’enfant ? Si l’époux est toujours pour vous un modèle, dire pour quelles qualités vous l’aimez dans ce cadre (sans se disperser sur d’autres sujets). « Ce qui m’a plu chez ton père et qui est une qualité d’homme, c’est qu’il se maîtrise et n’est jamais vulgaire » ou « ton père est quelqu’un qui connaît des mots et ne parle pas comme les chiens. » Cela fait son effet rapidement. « Maman a toujours fait attention aux mots qu’elle emploie, elle ne tombe jamais dans la vulgarité, ça l’a distinguée à mes yeux. Je ne voulais pas d’une femme vulgaire. » Une fille qui entend ces mots ne les oublie pas.

Et puis, il faut parler de la beauté ! on n’en parle plus, c’est à peine si on entend « c’est beau » une fois de l’an dans les foyers. Qu’est-ce qui est beau ? C’est fondamental de l’avoir bien dit et posé au moins une fois dans la vie de l’enfant. Il se nourrit de cela. Si vous êtes distingué, il le sera certainement. Nous voyons chez nos plus grands enfants, vers 25 ans, qu’ils commencent à se rechercher plus de classe, de tempérance, de retenue et de distinction.

Demandez à l’enfant s’il préfère monter dans la vie ou descendre. Et de là, lui dire : « Comment est-ce qu’on monte, en utilisant des mots sales ou des mots brillants ? »

Voilà quelques techniques ponctuelles qui fonctionnent à merveille.

Dans la vie familiale

Il y a ensuite à nourrir l’enfant avec de belles choses. Jules Verne est l’auteur qui tient immensément à la dignité et la distinction personnelle, jamais ses personnages ne sont grossiers, pas même une fois ! C’est l’écrivain d’un temps où l’éducation est tenue au-dessus de tout. Balzac également évite absolument les vulgarités. Bref: faites lire de belles choses. Voyez la page des livres.

Et puis, tentons d’avoir une vie assez éloignée de la grossièreté et de la vulgarité: télé, endroits douteux, relations douteuses. Nous n’y revenons pas, cela sortirait du cadre de ce site, mais vous savez quoi en penser.

Finissons en définissant un peu les mots. La grossièreté est la vulgarité des médiocres. La distinction est la politesse des justes. Chacun sait qu’on peut être vulgaire en étant poli: les bobos qui dépensent une fortune pour une croûte peinte à la mode sont vulgaires et offensants pour la pauvreté, les snobs qui vont dans tels restaurants pour y être vus sont d’un vulgaire qui érige en vertus les apparences, les gens qui pérorent sur les plateaux télé de manière incontinente en se permettant de dire aux gens quoi faire et comment vivre sont de cette vulgarité qui répète les idées reçues communes et bien-pensantes avec des faux airs professoraux. Mieux vaut encore celui qui est grossier, et on peut l’être dans la colère. Mais essayons de nous tenir. C’est toujours mieux pour les enfants.

 

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