Enfant difficile : mon enfant bloqué ou peu capable ?


J'ai parfois un enfant bloqué, un enfant difficile, lisons-nous souvent.

Nous vous avons fait un petit graphique pour répondre à cette annonce, et même à cette question: "Enfant difficile ? Mon enfant est incapable de faire des choses difficiles".

Il en est incapable parce qu'il y a plusieurs facteurs qui ne sont pas réunis et les trois plus importants sont votre forme à vous et à lui et votre capacité à donner de l'émulation.

Voyez :

Mon enfant est incapable de faire des choses difficiles Enfant difficile
Il n'y a pas d'enfant difficile, il n'y a que des enfants en situation de se comporter difficilement. La capacité de l'enfant est multipliée si trois critères sont réunis

 

On voit que ces trois facteurs permettent et démultiplient la capacité de l'enfant à affronter des choses difficiles.

Par conséquent, on peut dire que l'incapacité de l'enfant à faire les choses provient toujours de ce que l'un des critères n'est pas respecté. Soit il n'est pas bien, soit vous n'êtes pas bien, soit vous n'êtes pas formé; soit deux ou trois de ces critères ensemble.

Si les trois sont réunis, vous n'aurez aucun mal à introduire progressivement du challenge et du dépassement. De la réussite en un mot.

Et comme vous savez que la réussite est un facteur énorme d'émulation, elle entraîne encore plus de réussite. C'est le cercle vertueux.

Prenez le ménage: vous pensez peut-être que les enfants n'ont aucune envie d'en faire. Ayant suivi un de nos trucs, Virginie nous envoie ceci:

Défi ménage: hier, ma fille n’avait pas spécialement envie de ranger sa chambre, alors on a fait un défi: elle devait ranger sa chambre, pendant que je rangeais le reste de l’appartement. 3, 2, 1, Partez !! Je me suis mise à faire le ménage en courant et en riant (ça n’arrive pas tous les jours), et elle aussi !! Dès qu’elle m’a entendu courir pour aller plus vite, elle m'a lancé « non, mais attend !! » et puis elle a accéléré elle aussi, elle s’est mise à rire, elle avait même du mal à continuer à ranger tellement elle riait (et moi aussi). Bilan en fin de course, sa chambre était rangée, le reste de l’appartement aussi, et nous avons passé un très bon moment à faire « un corvée ». Peut-être pas à refaire systématiquement, mais en tout cas pour cette fois, ça a été très agréable (et efficace).

Par ce schéma, nous avons voulu illustrer ce fait que l'enfant, une fois encore, n'est aucunement en cause sur le plan de la volonté. Il n'est pas le problème, une fois de plus. Sa volonté de bien faire ou mal faire ne vient que de ceci: il est fatigué, il est "mal" et/ou vous êtes fatigué, vous êtes "mal" et/ou vous ne savez pas vous y prendre, vous n'avez pas appris.

Pardonnez ce résumé, mais vous comprenez l'idée.

Avant tout, vous devez être tous deux en forme. Le sommeil est donc le facteur n°1, puis vient la santé générale, la forme, le moral, qui dépendent de plein de choses dont nous parlons et sur lesquelles il faut travailler (voir la page santé par exemple, et sa suite que nous améliorons chaque mois, deux pages absolument incontournables et très chargées !). On ne peut pas demander à une voiture dont le réservoir est percé de faire 100 kilomètres. Il faut être conscient de ce travail sous-jacent qu'il y a à faire.

La manière de faire: votre prestation, vos attitudes

Ensuite vient la question de la manière dont vous présentez votre cours ou votre enseignement, et cela revient à la question: ai-je été formé(e) ?

Vous viendrait-il à l'esprit d'acheter un billet pour un concert de musique où l'un des musiciens principaux n'aurait jamais appris à jouer ? Ou embarqueriez-vous sur un bateau qui doit traverser la mer avec un capitaine qui n'a jamais navigué ? Ou dans un avion dont le pilote n'a jamais tenu un manche de sa vie ? Non, bien sûr. Alors, comment pensez-vous que vous allez faire pour enseigner votre enfant ?

Il n'y a rien de plus difficile au monde que d'éduquer un être humain et l'enseignement est la moitié de l'éducation. Votre amour ne suffit pas, comme nous le disons souvent. Les ratages viennent tous de parents qui se sont dit: "Nous l'aimons, c'est le plus important." Réfléchissez à ceci: imaginez qu'un jeune pilote amateur prenne les commandes d'un avion et se dise: "Le plus important, c'est que j'aime mes passagers" ! Et ? ça n'a aucun sens.

Il faut un savoir-faire.

OK ! Supposons que vous réussissiez à piloter l'avion sans apprendre, car c'est possible, oui, on peut décoller, avec beaucoup de chance. Ne croyez-vous pas que vous éviteriez plein de stress, de fatigue, de complications et plein de risques d'accidents en recevant un minimum de formation ? Nous n'aimerions pas être à bord d'un tel appareil. Et votre enfant n'aime pas être à bord non plus.

Enfant difficile ou enfant bloqué ?

Voilà pourquoi il ne "veut pas" travailler.

Ce n'est pas qu'il ne veuille pas travailler. Il n'aime pas ce que vous lui demandez. Il adorerait travailler, croyez-nous, la meilleure preuve c'est qu'à chaque fois que nous allons chez des parents, les enfants adorent travailler avec nous. Bon, nous n'aimons pas spécialement mettre sous le nez des parents le fait qu'ils n'ont pas la bonne méthode, mais en revanche, le fait de leur montrer que leur enfant peut très bien aimer travailler est super pour tout le monde !

Faites-nous confiance à ce sujet: l'enfant n'est pas le problème. C'est toujours les adultes. Nous aussi, nous essuyons des refus avec nos enfants. C'est parce que nous nous y sommes mal pris.

D'autres facteurs ?

Oui, bien sûr, si l'enfant a eu une mauvaise expérience à l'école, s'il y a eu des soucis qui ont laissé des traces, l'enfant peut être parfois bloqué. Donnez du temps au temps, cela s'oubliera naturellement. Votre rythme doit en ce cas être adapté.

Si vous êtes tenté de ralentir, ce qui est juste, afin de lever le blocage, la distraction par le challenge va aussi aider. Voyez le mot "challenge" dans la fenêtre de recherche.

Conclusion

Votre enfant est rétif ? Posez-vous ces questions dans l'ordre :

1/ Est-il en pleine forme ?

2/ Suis-je en pleine forme ?

3/ Suis-je formée pour lui faire cours de manière à ce qu'il aime beaucoup ça ?

Voilà 🙂

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  • Isabelle dit :

    Bonjour Cécile et Rémy. Toutes les informations que vous nous fournissez sont importantes et nous ouvrent à chaque fois les yeux sur le quotidien qui ne fonctionne pas toujours comme les parents voudraient. Merci encore à tous les deux pour vos conseils précieux et le lien que vous gardez avec les parents. Je vous souhaite une excellente journée.

  • Isabelle dit :

    Bonjour Cécile et Rémy. Toutes les informations que vous nous fournissez sont importantes et nous ouvrent à chaque fois les yeux sur le quotidien qui ne fonctionne pas toujours comme les parents voudraient. Merci encore à tous les deux pour vos conseils précieux et le lien que vous gardez avec les parents. Je vous souhaite une excellente journée.

  • chemin 31 dit :

    .
    « Il faut toujours commencer par 1+1, puis après on peut aller à plus compliqué » me disait un disciple de Célestin Freinet. « Beaucoup d’enfants se démobilisent devant une trop grande difficulté. Bon, après, tu ne les laisses pas là, sinon ils s’ennuient et se fatiguent à ne rien apprendre… »Il faut dire que lui, était un magnifique pédagogue…Bien moins engagée que lui, je peux vous dire que ces conseils fonctionnent et sont faciles à appliquer.
    De mon humble observation, les parents peuvent aussi démobiliser l’enfant, ou l’adolescent sans le vouloir. Par exemple, en lui demandant: « Tu voudrais bien m’aider à repeindre le bateau ? » Cela peut induire un refus : « Non, je n’en ai pas envie… » Que faire ? Des discours ? Alors que si on l’interpelle fermement en lui disant : « Viens m’aider à peindre le bateau » l’enfant s’exécutera et en fin de compte sera très heureux d’avoir été actif ou utile.
    Un autre moment où j’ai pu constater le manque d’envie, d’appétit, des enfants est le moment du repas. On demande un peu inquiet à son enfant : « Tu les aimes les aubergines grillées ? » Inutile d’insister, il dit qu’il ne les aime pas ! Alors que si vous aviez dit d’un air engageant : « aujourd’hui nous mangeons des aubergines grillées » il se serait régalé.
    Mais, si votre enfant, blanc comme une endive, les yeux cernés, se traine sans motivation toute les journées, faites comme Rémy le conseille, c’est un bon coach. (Et le coach est là pour éloigner notre désarroi, comme le médecin éloigne notre maladie, et le boulanger calme notre faim !)

  • Bonjour, en effet, vous avez tout à fait raison, on ne sait pas s’y prendre et on se dit il me tient tête…c’est très important de prendre conscience de nos limites. Vos conseils sont très précieux…
    L’émulation de l’enfant, mot phare de la réussite de l’école à la maison. Suivant vos vidéos merveilleuses, j’ai entrepris mon 1er cours d’histoire avec mon petit qui est au CP. Le thème :les gaullois. Je l’ai laissé terminer un exercice de français et j’ai « surgit » dans sa chambre avec un casque gaullois, une cape improvisée et une épée en bois. Je lui ai fait tous le cours debout, avec mon déguisement comme une pièce de théâtre. Il m’a regardé avec des yeux brillants et un sourire aux lèvres…! Sincèrement je n’aurais pas eu l’idée de faire ça sans tous vos conseils. Merci encore !

    • Rémy et Cécile dit :

      Ah ah ! Nous tremblons à l’idée du prochain cours sur le parachute. 🙂

  • Super l’idée du casque!
    Mais c’est vrai que l’état physique de l’enfant est à considérer en premier,(fatigue carences nutritives,etc…).Il est lié à son état mental,et à son environnement qui peut être plus ou moins motivant et porteur. Dans les cas difficiles, l’aide d’un conseiller averti me semble importante. Parfois ,il en faut peu pour débloquer une situation figée.

  • Merci, cet article me fais méditer

  • Aïcha TRAD dit :

    Cet article vient bien compléter l’article « Comment se poser une bonne question « .
    Je suis entièrement d’accord avec le contenu.
    Il est vrai que c’est au parent de se remettre en question lorsque l’enfant fait le difficile.
    Le fil conducteur que vous proposez est très intéressant et surtout très concret, je me vois dans mille situations pendant lesquelles j’aurais pu appliquer ce principe.
    À nous de nous poser ces trois questions au quotidien.

  • Rémy et Cécile dit :

    Merci Aïcha pour vos commentaires, nous les lisons tous 🙂

  • Bonsoir !

    Cet article tombe à pic en ce qui me concerne ! Je débute seulement les cours et j’ai beaucoup de mal en particulier avec ma fille . Mais en lisant votre article je m’aperçois que moi même je suis très fatiguée . Alors je vais commencer par me coucher plus tôt ! Pour ce qui est de son sommeil, je vais essayer de la coucher plus tôt vers 20h30 au lieu de 21h je verrais … Concernant la formation , je vais passer en revue tous vos conseils par matière mais de toute évidence on ne devient pas enseignant du jour au lendemain ….
    Heureusement que vous êtes là Rémy et Cécile ! A chaque fois que je lis un de vos articles ça me redonne de la pêche si j’ose dire 🙂

    • Rémy et Cécile dit :

      Bonne nouvelle Audrey ! 20.30 ou 21.00, ça va. Faites faire du sport si elle est toujours fatiguée, quelque chose qui l’épuise, ça va la revitaliser. Pas d’écran en semaine non plus, si possible.

  • Bbonsoir
    C’est un plaisir de vs retrouver et justement ce sujet me tiens à cœur.
    J’ai 1 enfant difficile quand il s’agit de faire les devoirs ou même le sport dont il se lasse au bout de qques séances.
    Avec son père on n’arrête pas de chercher des solutions mais niet alors on aimerai bien nous faire aider si ce n’est pas déjà trop tard notre jeune homme a 12ans.qu’ en pensez-vous?

  • Clotilde de Larouzière dit :

    Nous sommes plutôt du soir… il est vrai que quand je m’énerve c’est obligatoirement parce que je suis fatiguée… c’est difficile de trouver un juste milieu.

  • CORINNE BERTRAND dit :

    Ouf ! Que cela fait du bien de lire l’article sur la peur des lacunes. C’est plein de bon sens. A force d’être formaté par le système qui nous entoure, on fini par perdre ce bon sens là ! Evidemment que l’on ne peut pas tout savoir, évidemment on peut apprendre à tout âge ; à condition de savoir lire, écrire et réfléchir. S’acharner à faire entrer des informations en masse dans un cerveau d’enfant n’en fera pas un adulte épanoui !
    Pour le reste, j’ai toujours été convaincue que l’enfant n’est jamais le problème même si c’est beaucoup plus facile pour certains de lui faire endosser cette responsabilité que de se remettre en question.

  • alexandra dit :

    Merci pour ces rappels importants. Je comprends vraiment qu’il est si important d’etre en forme car ma creativite en depend et sans elle je suis bien moins interressante pour mes filles qui se fatiguent vite des lecons platoniques… moi aussi 🙂

  • Thurotte-Olivier STEPHANIE dit :

    Ce schéma très clair illustre parfaitement qu’on ne peut apprendre que dans une situation émotionnelle propice à l’apprentissage à la fois du coté de l’apprenant et de celui de l’enseignant.
    Ma fille est en proie a de très forte crises d’anxiété qui la tétannisent. Elle peut rester 20 minutes, son stylo à la main sans rien écrire, paralysée. C’est très difficile à vivre du coté parents car celà traduit un réel mal être.
    Ce que l’école prend pour « des troubles de la compréhension » est plus vraisemblablement un manque de confiance en elle et dans son environnement voir une peur de l’échec. Nous lui répétons que les erreurs sont normales et positives car elles permettent d’apprendre mais dans les moments d’anxiété intense rien n’y fait… B. Lemoine parle à ce sujet  » d »une folle » qui empêche d’avancer et prend le contrôle sur l’enfant. Elle ne fait pas partie de lui mais elle agit sur lui sans qu’il puisse la contrôler et la gérer.
    Dans ces moments là, je lui fais faire des mouvements de brain gym et tracer des 8 sur une feuille. J’essaie de la rassurer. çà marche à peu près mais nous sommes conscients que le processus destructeur de l’école va être long à résorber. L’école à la maison est essentielle car elle permet à notre enfant d’apprendre dans un climat de confiance et d’amour inconditionnel.

    J’aime vraiment ce schéma, il est clair et je le garderai en mémoire!
    merci à vous!

  • Marie-Lise dit :

    Tous les facteurs sont à prendre en considération mais revenir au bon sens le plus élémentaire est porteur pour l’enfant….et la famille.
    L’essentiel est de maintenir une ligne de conduite tout en s’adaptant aux réactions de l’enfant.
    Toujours plus haut…On y croit.
    Merci pour votre professionnalisme et votre aide.

  • Vaitumaire MAUI dit :

    Bonjour Rémy et Cécile, merci de ces conseils précieux. Je savais bien que j’étais en grande partie responsable du manque de motivation de ma fille. Vous parlez notamment d’un manque de formation. Le comble est que je suis … Une conseillère pédagogique en disponibilité ! Donc je me croyais bien formée!!! Je me rends compte que je suis en réalité formatée. J’essaie de reproduire à la maison le système de l’Education nationale qui pourtant n’a pas fonctionné pour ma fille !!! Je dois être formée à être une maman qui éduque et enseigne, ce qui est, je le conçois après lecture de votre article, très différent !!! Merci de nous pousser dans nos retranchements et nous obliger à nous remettre en question. Cette école à la maison, ce n’est pas seulement ma fille qui va en profiter, c’est moi par la même occasion ! Merci !

  • merci pour le lien vers le blog « petits homeschoolers » effectivement empreint de bon sens.
    Merci aussi de débroussailler dans tous nos doutes et d’ avoir recherché pour nous quels sont les facteurs déterminants vers l’ apprentissage, j’ espère apprendre à etre une enseignante « suffisamment bonne » (pour reprendre une certaine expression connue) à bientôt

    • marie-helene dit :

      Un article rafraichissant, car c’est vrai qu’à l’école, d’après mes souvenirs d’enfance et d’adolescence, on va cibler vers la connaissance de certains détails, notamment en histoire, en géographie.. au lieu de réfléchir à l’évolution humaine. Je me souviens d’avoir appris par cœur des cours dont je ne comprenais pas le sens, mais j’avais une bonne note, malheureusement !
      Savoir lire, écrire, compter, et surtout réfléchir, c’est l’essentiel, et alors nous pouvons aller vers toutes les formes de connaissance.

  • Goubin Gwenaelle dit :

    Effectivement, j’ai constaté que tout petit et encore maintenant mon fils est réceptif si je lui accorde ses instants précieux, et il n’écoute plus rien quand je suis dans des périodes difficiles et occupée mentalement! A chaque fois il me faut me recadrer pour garder Le Lien. C’est un vrai challenge au quotidien et ça fait toujours du bien d’avoir des piqûres de rappel!

  • Vous savez, je suis en plein déménagement. Pas d’importance … La raison? Mon fils 13 ans travaille mieux quand nous sommes à proximité de ses grands frères qui ont quitté la maison. Il fait le grand, sans frimer, mais avec moi, il a tendance à rester « bébé », exprimer ses « fatigues ». Je fais le pari de changer l’environnement humain pour faire moins d’efforts à le motiver. D’ailleurs, ça marchait mal. Quand il voit régulièrement ses frères ( mes aînés) il est un autre garçon, autonome, de bonne volonté, souriant, courageux… le challenge naturel…
    Vous tiens au courant de mon expérience.

    • Rémy et Cécile dit :

      Voilà un ressort très bien détecté, Myriam.

  • Mandy CHIC dit :

    bonjour Cécile et Rémy,

    Très bon sujet je vais visiter le challenge.

  • Catherine Breuil dit :

    Comme vous le savez, mon fils aîné Virgile a coupé les ponts avec moi l’année dernière. Le fait d’être père a fait remonter tous les mauvais souvenirs de son enfance.

    Son père nous a quitté lors de son premier noël quand il avait neuf mois. Je l’ai élevé seule jusqu’en 1993. A l’époque j’étais institutrice suppléante dans les Hauts de Seine. Avec le recul, j’ai pris conscience que je vivais en apnée, coincée dans ce métier impossible, je fonctionnais comme une automate. Et en plus j’étais violente comme mon père. J’étais dépressive. Virgile était dépressif.

    Je n’ai rencontré personne autour de moi pour apprendre à faire l’école à la maison. Je ne pouvais même pas concevoir que cela soit possible.
    Et ma paye de l’époque ne me permettait pas de mettre Virgile dans une école Montessori car il s’ennuyait beaucoup…

    En mars 1993, j’ai rencontré le père de mon fils cadet avec lequel Virgile ne s’est jamais entendu. Plongée dans mon métier, je n’ai pas voulu voir que Virgile était malheureux. A ce moment je ne savais que le punir quand il « ne travaillait pas »….Je n’arrivais pas à le prendre dans mes bras tout comme mes parents n’ont jamais pu me prendre dans leurs bras….Un mur invisible nous séparait….Je ne sais pas tisser des liens.
    J’ai quitté le père de mon fils cadet en 2001 car il avait frappé Virgile.

    Aujourd’hui, Virgile est heureux dans sa vie professionnelle, conjugale et parentale. Je travaille sur moi même tous les jours à accepter son absence en me disant que le plus important est qu’il soit heureux même si c’est sans moi.

    Son fils Nolane a aujourd’hui 3ans et demi et cela fait deux ans que je ne l’ai pas vu. Je travaille sur moi même tous les jours pour accepter cette double absence.
    Je crois que rien n’arrive par hasard mais j’ai quand même du mal à encaisser que les solutions qui auraient pu me permette de faire autrement arrivent avec trente ans de retard….

    Je cherche des parents qui vivent la même expérience que moi pour en parler car personne n’a l’air de comprendre ce type de deuil à refaire tous les matins surtout en période de « fête des mères »….

    • cecileetremy dit :

      Bonjour Catherine, lui avez-vous écrit ?

  • Merci pour cet article enrichissant, qui m’apprend bien des choses…

  • Cinthia Loiseau dit :

    Merci , notre aventure ief prend forme chaque jour grâce à vous

    • cecileetremy dit :

      Merci Cinthia, cela fait très plaisir.

  • Article très interressant. Ça me rappelle une petite anecdote qui m est arrivé.Un jour alors que j avais passé une journée difficile avec les enfants, je suis entré dans une librairie et j ai demandé un livre qui m aiderais a faire un travail sur moi à travers lequelle je trouverais quelques conseils pour eduquer mes enfants.La libraire très étonnée me dit qu en 20 ans c est la première fois qu un parent vient lui demandé ce genre de livre.En général les parents demandent des livres en mettant l enfant en cause mais qu ils ne se rendent pas compte que le problème vient souvent d’eux.

  • La posture de l’adulte à en effet une place considérable dans les apprentissages de l’enfant… L’exemple du ménage m’a fait sourire, c’est cette méthode que j’utilise parfois avec mes enfants, se lancer des défis etc. Et ça marche ! 😉

  • Aurélia dit :

    Bonjour merci cette page tombe à pic. Hier je corrigeais avec ma fille sa rédaction elle est en ce1. Mais malheureusement je n’ai pas su m’y prendre pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas employer « on » tout le temps et plutôt « nous » ou bien des personnages . Elle s’est braquée et a dit : « eh bien si c’est comme ça, non mais alors c’est jamais bien » et j’en passe. Bref la catastrophe je l’ai complètement démotivé et après impossible de lui demander de travailler. Comment faire ? Pourtant à aucun moment je ne lui ai dis que sa rédaction était nulle. Je l’ai même félicité et lui ai dit qu’on pouvait l’améliorer car il y a une règle …. . Le problème c’est qu’elle a beaucoup d’ego et du mal à trouver sa place dans la fratrie, elle est n4 et l’aînée des 3 derniers. Si quelqu’un a une astuce ?

    • cecileetremy dit :

      « Pourtant à aucun moment je ne lui ai dis que sa rédaction était nulle. Je l’ai même félicité et lui ai dit qu’on pouvait l’améliorer car il y a une règle »
      C’est là le hic, vous faites les choses comme vous le pensez « bien et juste ». Or, elle connaît ce registre de la sincérité total et ça la déstabilise.
      Vous êtes sur le premier degré: tout y est radical et finalement si ça n’est pas parfait, c’est dramatique. Erreur ! N’ayez pas peur de briser l’ensorcèlement en lui répondant: « Exactement, ce n’est jamais bien, tu le fais toujours très mal, tu te trompes toujours, tu as bien raison… non tu n’as pas raison puisque tu as toujours tort. Pourtant tu as raison quand tu dis que tu as tort… » Et puis riez… Bref, amusez-vous. Moquez-vous gentiment d’elle, de manière à ce que ce soit moins « à couteau tiré ». « Tu sais bien que tu es trop petite pour ce genre de travail… » C’est très efficace. L’enfant réagit et trouve là une vitalité. A essayer avec entrain, au moins une fois. Il s’agit de briser la glace et le fatalisme.

      • Aurélia dit :

        Merci beaucoup pour votre réponse je vais essayer.

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