Comment ne pas aider un enfant. Laisser l’enfant tranquille.


Cette fois, nous retournons le soc de la charrue et disons qu’il faut apprendre à… ne pas aider l’enfant. On vous dit partout (essayez de taper sur le net) qu’il faut aider l’enfant. Oui et non. L’aider quand il en a besoin, lui montrer, lui donner un coup de main dans une tâche, oui. Mais ne pas se subvertir à lui. Ne pas le remplacer.

Ne pas aider, pourquoi ?

Voici une maman qui se plaint: ses enfants ne mettent jamais la table eux-mêmes, ils ne font pas le ménage, ils ne rangent pas. Quand il le font, c’est « mal fait ».

C’est mal fait, certes, mais parce qu’ils ne le font pas assez. Vous ne les laissez pas faire et donc ils ne peuvent apprendre à faire mieux, c’est logique. Donc, s’ils ne savent pas bien faire, c’est tout simplement qu’ils n’ont pas assez pratiqué. Ils ne l’ont pas assez fait. Parce que, peut-être, vous avez préféré le faire à leur place, par esprit de perfection ou parce que « ce n’est pas à eux de le faire, ils auront bien assez le temps d’en baver dans la vie ». Mauvaise idée. Plus tôt ils apprennent, mieux ils savent et moins c’est dur pour eux. Et acceptez que les choses soient mal faites, le temps de l’apprentissage. Dites-leur que c’est pas mal du tout si c’est mal fait. Ne leur dites ni que c’est mal fait ni, non plus, que c’est très bien fait.

Déléguez: ainsi vous aurez moins à faire et l’enfant sera plus apte, il fera plus volontiers, cela viendra plus facilement de lui naturellement. Pourquoi les enfants faisaient-ils plus facilement les choses il y a 100 ans ? Parce qu’on leur donnait à faire plus souvent, ils étaient moins dorlotés, ils étaient moins domestiqués et plus responsabilisés. Ils acquéraient des[s2If !is_user_logged_in()] (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ).  [/s2If] [s2If is_user_logged_in()] savoirs-faire, peu à peu, et cela les responsabilisaient. Voilà un grand secret des sociétés évoluées.

On se rendait plus service mais on assistait moins.

Il y a tout une littérature, dont les Misérables, sur le travail des enfants. Affreux travail des enfants, à la filature, ou chez les Thénardier. Certes. Mais ça ne veut pas dire que l’enfant doit être oisif: il aime donner de lui et son cerveau a besoin d’activités pratiques.

Il faut savoir ne pas aider un enfant

Eh oui ! Rendez moins service à votre enfant. Aidez-le moins si vous avez l’habitude de l’assister en permanence. Qu’il se débrouille.

Certes, vous n’entendrez pas souvent ce conseil, mais c’est un secret de sa maturité et de votre tranquillité. Prenez une distance juste. Vous n’avez pas à rendre service à votre enfant, vous avez à l’élever. C’est à lui à vous rendre service. Protégez-le, mais donnez-lui à faire, ne craignez pas qu’il soit fatigué si du moins vous le couchez tôt, c’est vous qui êtes fatiguée.

Nous employons le mot « domestiqué ». C’est le mot juste, un mot terrible qui fait penser à un animal de la ferme, qui implique une dépossession: l’être est dépendant, il ne peut survivre seul, tout comme le chien de la ferme, il dépend d’autrui. C’est ce que font les institutions. Les États ont besoin que l’individu soit inopérant, hors de contrôle. Le problème, c’est que ça coûte très cher et vous avez là une explication de la moitié des déficits publics.

Une amie nous faisait remarquer les panneaux sur la route, au péage: « attention, nos hommes travaillent, protégez leur vie. » C’est un exemple: « Attention, petits enfants, comportez-vous de telle manière ». Vous avez remarqué les messages sur les paquets de cigarettes: « Fumer tue. » Domestication. Qui ignore que fumer est dangereux pour la santé ? Personne. Mais on met un message qui dit en quelque sorte ce qui est bien et mal. On remplace la pensée personnelle par une pensée imprimée. Et le politique a l’air surpris ensuite qu’il n’y ait plus de conscience, que l’individu coûte cher à la société. Mais, messieurs, l’individu dépendant coûte plus cher ! Il est plus facilement irresponsable, plus souvent malade, plus souvent déréglé, plus coûteux pour vos budgets en un mot.

Ne pas aider l’enfant contribue à une meilleure société : le contre-exemple américain

La société américaine est un archétype de domestication. Dans quelle série américaine on ne voit ni hôpital, ni tribunal, ni poste de police ? Pratiquement aucune. L’institution présente partout fixe l’obéissance dans l’inconscient populaire, la vassalisation, la domestication. En France, dans quel journal ne parle-t-on pas quotidiennement des politiques, des institutions, des partis ? Aucun. La vérité humaine n’est pas dans les institutions ou les politiques, au contraire, mais le système de vassalisation est bien là.

Est-ce qu’on a besoin qu’on nous dise quoi penser ? Non. On n’a pas besoin d’être prévenus comme… des enfants de 5 ans.

Des enfants de 5 ans ? Même pas ! Cessons de prendre en main l’adulte et l’enfant.

Par conséquent, rendre un enfant libre, c’est lui permettre d’exercer son geste, et sa pensée.

On n’aide pas un enfant en lui rendant toujours service. Un peu, rarement, c’est mieux

Nos enfants viennent nous voir et nous disent: « Je sais pas où est mon stylo ». Réponse presque invariable: « Tu cherches, tu trouves. »

Si l’enfant ne cherche pas, il n’a aucune chance de trouver. Ni de se mettre à ranger un jour. Quand il en aura assez de passer son temps à chercher, il rangera. D’ailleurs, vous le savez. C’est le principe même de l’apprentissage naturel.

Bon, il est vrai aussi qu’on trouve souvent sans chercher et qu’on ne trouve pas en cherchant. Mais c’est juste pour laisser l’enfant se débrouiller seul. Il en a besoin. A chaque victoire personnelle, il grandit.

L’enfant ne grandit pas quand il est pris en main tout le temps. Vous prenez en main son sommeil et il dort avec vous: très mauvaise idée, il devient dépendant. Vous prenez en charge sa santé en lui donnant ses médicaments: est-ce que vous pouvez ne pas commencer à lui expliquer que telle plante guérit tel mal ? Vous faites son repassage: est-ce que vous ne pouvez pas lui faire faire, peu à peu ? Et le couvert, le ménage ?

C’est en déléguant que vous donnez une liberté à l’enfant et une liberté à vous-même.

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