Je crois que je me mets une pression folle ainsi qu’à ma fille (CE1). Je me force à tenir les délais conseillés par Ste Anne pour rendre les devoirs en correction et donc finir chaque module entre 6 et 9 jours.
L. n’aime pas apprendre par cœur… les calculs et tables de multiplication ne sont pas assimilés correctement voire pas du tout…. J. travaille bien et ne manifeste que rarement son mécontentement.
Ste-Anne faisait jadis partie de ces cours de très haute qualité, qui pouvaient paraître parfois un peu trop durs à suivre.
Nous disons très simplement qu’il ne faut pas se mettre la pression si celle-ci nuit à votre plaisir de faire l’école à la maison et si l’enfant ne suit pas. Tant pis pour les échéances.
Ce type de cours peut devenir difficile sur le moyen terme, si l’on ne change pas le mode d’enseignement au profit de quelque chose de plus léger et de plus motivant.
Alors avant toute chose, il importe de bien suivre tout ce que nous vous envoyons dans l’accompagnement car les clés sont là: vous avez énormément de réponses à ces questions, notamment lorsque nous parlons d’enseignement par la joie.
Aujourd’hui, nous en ajoutons une: il peut être souhaitable de faire moins d’écrit et davantage d’oral. En effet, l’oral rend les choses plus faciles tout en permettant une pratique intensive.
Les cours trop exigeants peuvent démolir la motivation
On peut donc aisément faire du calcul mental ou des exercices de français par oral. On écrira au cours que les exercices ont été faits à l’oral.
Vous n’êtes pas obligée à 100% de faire tous les devoirs.
Maintenant, il est certain que l’émulation doit demeurer. Travaillez-vous votre côté entraîneur ? Et votre personnage magicien ? Vous vous souvenez qu’on en parle ?
Les enfants manifestent qu’ils souhaitent d’autres personnages que ceux qu’on leur joue chaque jour.
On peut également ralentir. Mieux vaut prendre du retard sur le calendrier que de laisser des notions dans l’ombre. Cela demande d’informer le cours par correspondance.
Enfin, vous pouvez aussi leur confier l’initiative de la découverte du cours et de vous le faire partager.
Nous parlons de ces divers points dans l’accompagnement, il importe donc de bien suivre tout ce que nous vous envoyons.
PS: attention, il ne s’agit pas non plus d’alléger à l’excès. Cet article montre qu’au contraire, les enfants d’enseignants réussissent mieux parce qu’ils en font plus. Nous savons quoi en penser.
En pratique
Mes enfants aimeraient arrêter Sainte-Anne qu’ils trouvent trop dur. Nous pensons utiliser la Librairie des Ecoles, par exemple. Ou un mélange des deux ?
Arrêter, oui, car ce cours est de toute façon devenu infréquentable. Prenez du gratuit. Il faut éviter de descendre d’un cran. Comment ne pas descendre tout en améliorant l’ambiance ?
On écrit moins, mais on écrit mieux. L’écrit doit être plus qualitatif (interro, dictées) mais ne sert pas autant durant les cours.
C’est une solution qui permet de garder un niveau exigeant. Rappelez-vous: si vous demandez 50, vous aurez 25, si vous demandez 100, vous aurez 50.
C’est à jauger. Nous pensons que la pression peut baisser avec l’âge, en même temps qu’augmente l’autonomie.
Pour les livres de la Librairie des Ecoles, on peut les explorer en guise de pauses, pourquoi pas.
Mais vous pouvez aussi y passer complètement, si vous considérez que le niveau (surtout votre manière de vous en servir) est satisfaisant.
En attendant, n’ayez pas peur de passer outre l’envie des enfants d’en faire moins. Le cerveau est un muscle, l’entraîner est fatigant mais moins on l’entraîne, plus il se fatigue vite. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut en sur-développer certaines parties au détriment d’autres. Il faut au contraire équilibrer. Là est la question et si l’on peut se servir de l’oral, de l’improvisation, de l’imaginaire, ça n’en est que mieux.
Pour finir, voici le point de vue de Pierre Chrétien qui défend l’oral durant les cours de l’école à la maison avec de nombreux arguments. Il raconte qu’au début, son expérience a été une catastrophe: pression, mauvaise ambiance… C’est un document à lire.
Ecrire moins, le témoignage d’une maman:
Chers amis, (…) j’ai connu des familles qui ont échoué dans l’ enseignement à la maison fondé sur des cours de haut niveau (…). Mes enfants ont toujours suivi le cours Legendre en maths et français (sans lequel j’aurais peut-être laissé tomber l’ief) donc ils ont travaillé par écrit et ont renvoyé des devoirs dans ces matières ; j’ai remarqué jusqu’à présent que ceux qui ont passé des concours ont eu de très bonnes notes à l’oral, rattrapant des notes écrites un peu moyennes: j’en suis d ‘autant plus satisfaite que je suis moi-même très mal à l’aise à l’oral faute de pratique dans ma jeunesse… Il faudrait faire une étude historique sur l’école à la maison : j’y songe sérieusement : comme référence je n’ai que Montaigne, la Comtesse de Ségur, Pierre Téqui et quelques autres comme Dickens (David Copperfield) ainsi que quelques témoignages contemporains. Une de mes amies a suivi mes conseils lorsqu’elle a choisi l’ief pour ses fils de la 6ème à la 3ème ; à ma grande joie tout s’est très bien passé ; lorsque ses enfants ont été scolarisés en classe de seconde, elle a reçu les félicitations du corps professoral impressionné par l’érudition, la maturité, la curiosité de ces garçons. Elle avait fait les choix suivants : cours St Dominique Savio pour l’histoire et le français, cours Legendre pour les maths et l’anglais, un cours belge pour l’allemand et des manuels scolaires pour les autres matières : ses enfants ont beaucoup lu, beaucoup bricolé, pratiqué plusieurs sports pendant ces années et ont pratiqué l’oral chaque fois que c’était possible. Je me réjouis de ce succès et essaie d’ inviter les familles à la pus grande prudence lorsqu’elles font le choix de l’ief ; si c’est pour transformer la vie des enfants en bagne, ce n’est pas la peine. Un détail : l’une des deux filles de Pierre Lemaire, Brigitte a introduit en France la méthode Jean-qui-rit ,elle avait compris que les enfants avaient besoin d’ un enseignement vivant . Amitiés. Pascale
Notre réponse : « (…) Nous sommes d’accord depuis longtemps avec une modération dans le travail écrit. Nous employons bien davantage l’oral et nous ne faisons cours que 3 heures par jour. Disons cependant que l’auteur (P. Chrétien) expose des difficultés à l’écrit qui ne proviennent que d’une chose: un manque de pratique. Tout s’apprend, toutes les difficultés se lèvent, par la pratique. Alors, bien sûr, il s’agit de ne pas se mettre sur le dos 50 devoirs et des tonnes de choses épuisantes, car une fois débordé, la pratique devient un étouffoir, une souffrance.
Vous faites très bien d’insister, c’est cette recherche, cette observation, ce questionnement qui permettent de progresser. Nous sommes nous-mêmes de fervents défenseurs des savoir-faire et de la pratique, le principe étant de passer plus de temps à pratiquer qu’à faire de la théorie. Cela se rejoint en réalité car l’oral permet de pratiquer davantage et plus vite, l’écrit peut être un frein, s’il est trop présent. »