Accueillir les sentiments de l’enfant


Poursuivons avec

l’accueil des sentiments de l’enfant

Au moins une fois par semaine, essayez d’avoir une conversation en essayant d’accueillir le sentiment de l’enfant et écoutez bien tout ce qui est dit : ses mots et les vôtres.

Puis, écrivez-les ici (vous verrez que c’est très difficile au début de se rappeler les mots exacts).

L’enfant a dit que :

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Vous avez répondu d’abord :

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Il a dit :

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Vous :

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Lui :

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Vous :

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Lui :

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(vous n’êtes pas obligé d’imprimer ce document, vous pouvez le recopier à la main)

Faisons donc un rappel. Voici les étapes:

1. Vous écoutez en silence, tourné vers l’enfant.

2. Vous accueillez ce que l’enfant vient de vous dire d’un mot :
— Oh ! / Hum, je vois / Ah bon ?

3. Nommez le sentiment :
— Tu as faim, je n’aime pas quand j’ai faim / Ça a l’air frustrant / Quand ça m’arrive, ça me met tellement en colère.

4. Utilisez votre imagination :
— Tu sais quoi ? J’aimerais avoir un camion de bonbons, je lèverais la benne et je renverserais tout dans la jardin, ce serait bien, non ? / Si j’avais le temps, ce n’est pas une crêpe que je te ferais, c’est 100 crêpes, et j’en mangerais aussi, j’en mangerais plein, au chocolat, au sucre, à la glace, je m’en mettrais partout, sur la tête, sur ta tête, je mettrais plein de beurre et je te la collerais sur la figure, et je te ferais un chapeau avec (séquence qui donne le temps à l’enfant d’oublier ou relativiser son désir premier).

5. Si les choses ont dépassé la normale, mettez des limites faciles à comprendre :
— Si tu as des choses à dire à ton frère, dis-lui avec des mots, pas avec tes poings. / Écrire sur le mur n’est pas vraiment ce que j’aime que tu fasses car cela oblige papa et moi à repeindre et c’est très ennuyeux pour nous. / Comment est-ce que tu aurais pu faire autrement avec Maxime, pour que ça se passe bien ? / Comment tu vas obtenir ça, si c’est si difficile, si tu le désires tellement ?

6. Parfois, l’enfant veut quelque chose qui est apparemment impossible. Les questions les plus efficaces :
— Pourquoi est-ce important pour toi ? Qu’est-ce qui est le plus important pour toi ?

Faut-il être toujours dans l’empathie avec l’enfant ?

Passons sur le mot d’empathie dont nous avons dit ce que nous pensions dans cet article. Faber et Mazlich écrivent fort justement :
— Non. Si un enfant vous dit « Maman, j’ai décidé d’aller chez David après l’école », il n’est pas nécessaire de répondre « Ainsi tu as pris la décision d’aller chez ton ami. »

Ce serait ridicule, n’est-ce pas ?

Nous ajoutons que dire : « Tu dois être bien content car l’amitié est très importante pour toi », ce serait franchement bizarre. Imaginez la tête de l’enfant, il se dirait que vous êtes dingo. Dites simplement : « Merci de m’avoir prévenue. »

Ce sont surtout les émotions négatives qui sont délicates à « gérer ». Nous devons éviter de les nier, d’en tenir compte, de les disséquer, de vouloir les expliquer (psychanalytiquement par exemple, à éviter), de les moraliser, de les culpabiliser. Voyons ça car c’est une gageure !

Faut-il essayer de comprendre ?

Accueillir les sentiments de l'enfant, une tâche délicate
Victoire en larmes. Accueillir les sentiments de l’enfant, une tâche délicate

Accueillir le sentiment de l’enfant n’est pas forcément le comprendre ! Demander à un enfant « pourquoi tu es en colère ? / pourquoi tu l’as fait alors ? / Pourquoi tu pleures ? » l’oblige à analyser des sentiments qui déjà ne lui font pas plaisir.

Si l’enfant a le sentiment qu’il pleure pour quelque chose qui n’est pas grave pour le parent, il en aura honte et refusera de parler. Le « pourquoi ? » n’est pas adroit. Il va penser que vous pensez : « Tu pleures pour ça ? »

Mieux vaut faire un constat : « Je vois que tu es triste. Je le vois. » C’est plus facile pour l’enfant que d’entendre « que s’est-il passé ? Pourquoi te sens-tu comme ça ? » Un enfant a moins de facilité à répondre à un adulte qui le presse de questions. Il cherche l’adulte qui l’accueille.

Et puis, vous n’allez pas en rester sur le passé, vous allez rebondir.

Accueillir les sentiments de l’enfant, c’est aussi rebondir

C’est-à-dire recréer une situation plus heureuse. Métamorphoser les choses plutôt que d’en rester là. Et cela, si l’enfant ne réagit pas de lui-même.

Car bien souvent, l’enfant ne vas PAS vous dire les mots magiques. Ce sera à vous de prendre la main, après un silence qui montre qu’il est à court.

Vous pouvez par exemple dire que vous aussi un jour vous avez vécu ça et vous racontez une histoire qui vous permet de livrer une conclusion plus heureuse. Ou proposer de faire quelque chose qui permettra d’oublier l’incident.

Mieux encore, vous pouvez l’inviter à proposer un rebondissement plaisant.

Accueillir à faux

Votre enfant vous annonce « la prof nous a mis un DS alors qu’elle savait très bien qu’on n’avait pas eu le temps de réviser, quelle peste ! ». Si vous dites « tu as raison, ça n’a pas dû te faire plaisir, elle a eu tort », la conversation s’achève certes sur une concordance de sentiments, mais vous n’avez rien résolu et en plus, vous avez créé un problème contre cette enseignante.

Dans ce genre de cas, vous accueillez le sentiment mais vous ne l’adoptez pas. Exemple :
— Tu n’avais pas eu le temps de réviser ; ce n’est pas commode…
— Elle nous dit ça la veille !
— (écoute)
— Thomas, il le savait, il nous a rien dit. Elle nous a dit que le but, c’était pas de nous faire sortir ce qu’on a appris mais juste de savoir ce qu’on avait retenu depuis le début de l’année sans apprendre par cœur.
— Ah ! je vois.
— C’était pour voir si on est attentif. Je pense que personne n’est attentif. Enfin bon, moi, j’écoute la plupart du temps. Mais Alice arrête pas de me raconter sa vie. Tu crois que je peux changer de place ? Et puis, ça t’embêterait de me faire réviser ce soir, au cas où ?

Conclusion : un enfant n’a pas besoin qu’on aille forcément dans le même sens que lui, il a surtout essentiellement besoin qu’on reconnaisse son sentiment, qu’on l’accueille. Une personne qui est en souffrance n’a pas besoin de questions, d’analyse, de suppositions, d’hypothèses, elle veut juste qu’on reconnaisse ce qu’elle est en train de vivre.

Essayez dès maintenant de mettre en pratique ce que nous avons vu là et notez juste après la conversation telle qu’elle s’est déroulée. Au début, ce ne sera pas simple. Mais peu à peu, vous allez trouver d’excellentes répliques et une attitude plus agréable pour tous les deux.

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