La dictée, premier antidote d’une grammaire compliquée
La dictée est un exercice un peu oublié par l’école et pourtant ce qu’elle apporte est merveilleux.
L’attention d’abord parce que l’enfant doit écouter. Si vous avez un problème de concentration, la dictée est un remède.
La culture ensuite, parce que le texte que vous choisissez est consistant et beau.
L’intelligence, car la main et [s2If !is_user_logged_in()] l’esprit travaillent ensemble pour rédiger, ce qui est un exercice complexe; le cerveau coordonne des éléments de grammaire, d’orthographe, de ponctuation. Elle permet de prendre la grammaire en main sans le savoir.
La dictée permet aussi d’intégrer ces notions abstraites et parfois difficiles que sont la grammaire et la conjugaison.
Et peut-être plus encore, la dictée amène à une maîtrise de l’expression qui est le premier facteur de confiance en soi.
La dictée est un formidable outil.
C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de mamans y recourent, certaines une fois par jour en CE: nous les félicitons, et elles s’en félicitent aussi car c’est à la fois facile pour elles avec des bénéfices énormes.
A notre avis, on en fait au moins trois par semaine, ce rythme est recommandé aussi tard que possible, même dans l’âge avancé, car l’acquisition d’un écrit de qualité sera fondamental toute la vie. Il est navrant de constater que des employés ou des cadres, ou même des journalistes et des enseignants, écrivent mal et avec des fautes, cela les disqualifie d’emblée.
En revanche, si vous écrivez manifestement bien, le lecteur repère que vos fautes sont des coquilles et les excuse.
Il faut pratiquer la grammaire pour la connaître, faire des dictées avant d’apprendre des règles par cœur. Vous le savez, maintenant. Utilisez des formes, faites-les utiliser par l’enfant dans des exercices nombreux. « Il eut fallu que… », « s’il avait pu deviner qu’il pleuvrait, il… » Pratiquez avant de demander des réponses. Demander une réponse à un enfant qui ne sait pas bien n’est pas profitable, c’est stressant. Demandez après avoir vu, dit, pratiqué, lu à haute voix plusieurs fois. Répétez, répétez, faites répéter.*
Ensuite et enfin, vous en viendrez à la dictée.
La dictée peut être ludique. Aussi, vous pouvez en proposer en guise de jeu, comme le faisait Bernard Pivot. Surtout si l’enfant n’en a jamais fait. Oh ! ne faites pas trop les malins, nous vous proposons à la fin une dictée dans laquelle vous allez faire au moins 20 fautes. On parie ? 🙂
Vous commencerez par ces dictées récréatives avant de programmer officiellement des dictées hebdomadaires, juste pour l’introduire de manière ludique. Si vous avez déjà commencé la dictée, ces dictées récréatives peuvent être des (…) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ) [/s2If] [s2If is_user_logged_in()]l’esprit travaillent ensemble pour rédiger, ce qui est un exercice complexe; le cerveau coordonne des éléments de grammaire, d’orthographe, de ponctuation. Elle permet de prendre la grammaire en main sans le savoir.
La dictée permet aussi d’intégrer ces notions abstraites et parfois difficiles que sont la grammaire et la conjugaison.
Et peut-être plus encore, la dictée amène à une maîtrise de l’expression qui est le premier facteur de confiance en soi.
La dictée est un formidable outil.
C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de maman y recourent, certaines une fois par jour en CE: nous les félicitons, et elles s’en félicitent aussi car c’est à la fois facile pour elles avec des bénéfices énormes.
A notre avis, on en fait au moins trois par semaine, ce rythme est recommandé aussi tard que possible, même dans l’âge avancé, car l’acquisition d’un écrit de qualité sera fondamental toute la vie. Il est navrant de constater que des employés ou des cadres, ou même des journalistes et des enseignants, écrivent mal et avec des fautes, cela les disqualifie d’emblée.
En revanche, si vous écrivez manifestement bien, le lecteur repère que vos fautes sont des coquilles et les excuse.
Il faut pratiquer la grammaire pour la connaître, faire des dictées avant d’apprendre des règles par cœur. Vous le savez, maintenant. Utilisez des formes, faites-les utiliser par l’enfant dans des exercices nombreux. « Il eut fallu que… », « s’il avait pu deviner qu’il pleuvrait, il… » Pratiquez avant de demander des réponses. Demander une réponse à un enfant qui ne sait pas bien n’est pas profitable, c’est stressant. Demandez après avoir vu, dit, pratiqué, lu à haute voix plusieurs fois. Répétez, répétez, faites répéter.*
Ensuite et enfin, vous en viendrez à la dictée.
La dictée peut être ludique. Aussi, vous pouvez en proposer en guise de jeu, comme le faisait Bernard Pivot. Surtout si l’enfant n’en a jamais fait. Oh ! ne faites pas trop les malins, nous vous proposons à la fin une dictée dans laquelle vous allez faire au moins 20 fautes. On parie ? 🙂
Vous commencerez par ces dictées récréatives avant de programmer officiellement des dictées hebdomadaires, juste pour l’introduire de manière ludique. Si vous avez déjà commencé la dictée, ces dictées récréatives peuvent être des pauses.
Il est bon en ce cas de faire participer un adulte, l’enfant aime bien voir l’adulte en difficulté et se creuser la tête. Tenez, si vous voulez que l’enfant aime la dictée et se considère comme un crac, l’adulte qui fait aussi la dictée peut avoir des blocages, faire mine de demander à l’orthographe d’un mot à très voix basse à l’insu de l’enseignant, ou même de regarder la copie de l’enfant, vous allez voir l’enfant cacher sa copie jalousement et s’écrier « pas le droit de copier ! », il sera fier tout d’un coup. Bien sûr, l’adulte sera surpris, « Ah bon ? On ne peut pas s’aider ? Ah ! oui, c’est vrai, à l’école on n’avait pas le droit de copier », vous ajusterez le jeu en fonction de la réaction de l’enfant et votre manière de fonctionner.
Pour finir, si l’adulte s’arrange pour avoir une très bonne copie avec tout de même une faute, et qu’il explique pourquoi sa faute, l’enfant verra que l’adulte est quand même un modèle d’excellence et qu’en même temps, il peut se tromper; cela va drôlement rassurer l’enfant et décomplexer le sentiment d’erreur. On prend un dictionnaire, on explique à haute voix pourquoi on s’est trompé (dans tout dictionnaire correct, vous avez un lexique grammatical). Si vous êtes parent seul, vous pouvez lire la dictée sur un enregistreur et faire la dictée avec l’enfant. Lui aussi l’aura lue au préalable, pour être à égalité de chances.
Faites attention à employer des textes, si ce n’est faciles, en tous cas accessibles à l’enfant, donc progressivement plus difficiles. Préparez la dictée en étudiant à l’avance les mots difficiles. Car les 3 dictées sont préparées, les mots appris par cœur. La dictée du devoir en revanche n’est pas vue auparavant. Cela, le cours par correspondance vous l’indique donc nous ne nous attardons pas.
Les textes des cours sont en général très bien choisis (Griffon, Ste-Anne, Sacré-cœur…).
Vous serez particulièrement attentif au moment de la correction: l’enfant doit comprendre pourquoi il s’est trompé, ou mémoriser de bonnes orthographes. Vous lui faites noter dans un cahier ses erreurs et il les révise le lendemain. Ces erreurs vous inspireront de nouvelles phrases que vous pourrez ajouter à la prochaine dictée.
On peut faire mieux encore en préparant la dictée. Nous avons toujours pratiqué cette dictée préparée, de façon à ce que l’enfant ne se retrouve pas « piégé », acculé (nous remettons le texte en fin d’article).
La grammaire et la conjugaison
La grammaire est exacte. Rigoureuse et implacable. Donc a priori pas rigolote. Elle est l’art mathématique du français, car elle précise et rend les choses exactes. C’est l’architecture. Rien que ce mot peut vous donner des idées: vous pourriez dessiner au tableau un palais… La perte de sens vient beaucoup de la perte de la grammaire, les gens disent des choses qui sont imprécises dans leur esprit, ont peur de formuler et année après année se rabattent d’instinct sur la phrase minimale, c’est la régression. L’enfant quant à lui à la grammaire en horreur parce que ça n’a jamais été drôle à ses yeux. A vous de changer cette façon de voir ! Les fondations du palais peuvent être le verbe, les murs peuvent être les mots, les arcs-boutants pour les adverbes, l’orientation et la décoration peuvent être les adjectifs etc.
Une bonne grammaire est en fait un jeu si on se donne la peine d’en faire un exercice simple. Elle permet d’étendre l’expression, de la développer en toute confiance, parce qu’on sait ce qu’on dit.
Découpage: la grammaire en morceau
Nous n’allons pas vous faire le cours intégral, mais prenez l’habitude d’attaquer les phrases avec méthode, en découpant les propositions, en isolant les difficultés. Chaque mot a une nature et une fonction. Allez-y progressivement, toute la phrase n’a pas besoin d’être analysée tout de suite.
Venez-y tranquillement, sans rien exiger tout de suite, sinon c’est vraiment dur. C’est comme le solfège, vous savez bien qu’il y a des musiciens qui ne savent pas le solfège et des poètes qui ne savent rien de la grammaire. Elle n’est pas indispensable pour écrire ou parler, mais elle aide énormément. En tant qu’aide, et cela nous vous invitons à le fixer comme principe d’enseignement ; elle vient toujours après. Après des acquisitions établies. Il vaut mieux, en français, commencer par faire des rédactions plutôt que de la grammaire. La grammaire va expliquer des choses restées confuses dans l’esprit de l’élève. Comme le solfège va structurer la partition dans l’esprit du musicien.
Rappelez-vous, donc, que les outils viennent toujours après une première approche et une habitude de fréquenter la matière.
Analyse logique et analyse grammaticale
Les deux axes d’une bonne grammaire ! La première consiste à analyser la phrase, proposition après proposition. L’analyse grammaticale dissèque chaque proposition. Pratiquez, pratiquez ! A chaque cours quand il est en CM, plus tard vous y revenez, en seconde s’il le faut. Ce doit être bâti dans l’esprit de l’enfant.
Pour les analyses, soyez très visuel, avec un tableau, des symboles clairs (voir ce que le cours vous recommande). Faites faire aux enfants l’analyse devant vous. Si vous ne la maîtrisez pas, rassurez-vous cela viendra vite, c’est très simple. En l’acquérant, vous vous réconcilierez avec ce qui vous laisse sûrement un souvenir passable.
Nous verrons, dans l’article suivant, la syntaxe, le vocabulaire.
*: Par exemple, vous donnez 3 exemples avec le même auxiliaire, avec seulement des compléments différents, et la quatrième fois, c’est l’enfant qui se débrouille pour conjuguer quelque chose.
– S’il avait su, il aurait acheté un imperméable.
– S’il avait su, il aurait acheté un auvent.
– S’il avait su, il aurait acheté un chapeau.
– S’il avait su, il (…)
Proposer des règles systématiques (et amusantes)
Essayez, quand vous le pouvez, de trouver des formules systématiques qui peuvent aider l’enfant.
- Après la syllabe ‘che’, il n’y a jamais de u: cheveux, cheval, cheville, chevalet, chevet. Sauf bien sûr dans les noms propres.
Avant deux s, jamais d’accent sur le e: essentiel, essai, esseulée. - Règle qu’on peut élargir: jamais d’accent sur le e devant deux consonnes identiques: intelligence, steppe.
Jamais d’accent devant un x. - Avant un s, jamais d’accent sur un e quand le son est è »: espérance, estimé, espace, estourbir. Sauf pour le mot « ès » qui signifie « en les »: maître ès sciences (sans tiret). Un accent parfois quand le son est « é »: ésotérique, ésope.
- Avant ou après deux consonnes identiques, jamais de consonne.
- Rarement trois consonnes de suite dans les mots français d’origine sauf quelques rares cas tels ichtyose, ichtyosaure, frichti, fichtrement, fichtre, chthonienne, autochtone, arthrose, désynchronisé ou instruction ! Si l’enfant a tendance à ajouter des consonnes à la suite, lui proposer de faire une page spéciale « mots de plus de trois consonnes de suite » dans son répertoire (il a bien un répertoire ?).
- Presque jamais trois voyelles de suite sauf dans des cas qui sont tous des participes passés de verbes du premier groupe tournés au féminin: une planète créée, une dalle ragréée, ainsi que dans les mots:
aïeul
bouée
boyau
camaïeu
chouïa
guéée
joueur
maïeutique
ouïe
queue (et bien sûr les mots dérivés du genre queue-de-pie).
rastaquouère
royaume , royale , royaux
tuyau
yéyé
voyou
yaourt
yoyo
aiguayaient
chaououal
langueyaient
relangueyaient
reoyaient
rocouiaient
rocouyaient
rougeoyaient
youyou
Imparfait au participe passé féminin des verbes en -ouer ou -oyer, comme échouait, amadouiez, noyions, amadouée, douées…
Troisième personne du pluriel de l’imparfait des verbes en -ouer ou -oyer comme échouaient, amadouaient, noyaient…
Et vous, quelles autres règles avez-vous trouvées ?
La poésie
La poésie est un outil extraordinaire pour mettre à l’oreille des règles de grammaire, sans le savoir.
Elle donne aussi un goût du mot, de la phrase, de l’idée, elle donne de la douceur et de la délicatesse etc.
Nous n’allons pas nous étaler sur ses mérites.
Nous tenons pour essentiel de faire apprendre une poésie tous les 15 jours minimum à l’enfant de CE et de CM.
Un site vous y aide:
Ce site d’une maman enseignante qui vous accompagne
https://www.poesie-francaise.fr/les-grands-classiques-de-la-poesie-francaise/
Un outil de grammaire proposé et créé par l’une d’entre vous: www.francais2k.com
En cas de besoin, reverso vous propose sa page de grammaire.
Petits Homeschoolers a dit:
« Nous suivons les recommandations de Charlotte Mason: elle part du principe que la plupart des enfants enregistre l’orthographe de chaque mot visuellement; les petits mémorisent avec la même facilité les mots justes et les mots contenant des fautes. On a tous expérimenté ce doute, en face d’un mot mal orthographié (mince, comment ça s’écrit déjà?). En barrant les erreurs en rouge, on attire l’attention sur elles: l’enfant les mémorise.
Il faut donc éviter que l’enfant puisse voir des erreurs d’orthographe. On ne lui donne à lire que des livres sans fautes, bien sûr, mais ça vaut aussi pour ses propres écrits. Toutes les dictées sont préparées. Ce n’est pas un exercice qui sert à « piéger » l’enfant pour noter son niveau: c’est un petit exercice quotidien d’apprentissage de l’orthographe.La littérature française est d’une richesse incroyable: à moins d’être un grand auteur soi-même, on ferait mieux pour les dictées de s’en remettre à Ségur, Chateaubriand, Victor Hugo… J’utilise les très belles dictées des cours Ste Anne mais un court passage bien choisi dans n’importe quel livre fait l’affaire, surtout s’il porte sur un sujet qui passionne l’enfant!
On donne les quelques lignes à apprendre à l’enfant et on lui demande de partir mémoriser l’orthographe de tous les mots difficiles, en lui donnant un temps imparti, 10 minutes par exemple. L’enfant revient en disant qu’il la sait: on vérifie en lui demandant d’épeler oralement les mots « dangereux ». S’il se trompe il retourne préparer la dictée 5 minutes (rapidement l’enfant prend l’habitude d’être efficace, au bout de quinze jours ça n’arrive plus). Quand il la sait, on peut passer à la dictée.
L’adulte qui dicte garde la copie sous les yeux en même temps. Si une faute se glisse malgré tout dans la dictée, on la cache avec un petit bout de papier: on ne veut pas la voir. On attend la fin pour revenir sur le ou les mots cachés. Soit l’enfant se souvient de lui même de la bonne orthographe, soit on la lui montre. On colle un petit bout de papier sur la faute, et l’enfant réécrit le bon mot à la place du mauvais (qu’il a vu le moins possible). »
La dictée que nous vous proposons: 20 fautes garanties ! Ou bien plus ?
« Vends tes affaires, peuple abscons, enquiers-toi de savoir comment tu pars dans l’ellipse de ta vie ! »
S’appesantissant sur un corollaire rédhibitoire et s’enorgueillissant d’un œcuménisme laïc en aparté, Nietzsche – laïque aiguë – et moi-même, coreligionnaires bâillant et attiédis, nous nous interrogions sur une évanescence, sans soupçonner que le panégyrique qu’on ouït de toute part n’est qu’un simple conte de bonne fame.
Il me dit entre-temps, me prenant à contre-pied:
« Ces pseudos philosophes s’acoquinent avec des marionnettes de psychanalystes verbeux, qui disent par exemple: « Quatre-vingt dix-sept fois sur cent, l’atermoiement d’un public plastique avoue de manière elliptique un parrainage qu’il inclut dans une fausse résipiscence et que l’hallali des vils pécheurs faisant assaut de vilenie, fait geindre à faux. » Glose impertinente. Gens arriérés, feulant à cor et à cri, prenant un calot pour un béret, un décret pour un ballot et, ce faisant, ayant l’air d’un trappiste qui fait des pilules. Evénement plus amère qu’une pomme sure, en l’occurrence. On se méprend comme un fou dithyrambique, désespérant, se fatigant, attrapé, au temps pour lui, qui vénèrerait des swastikas bariolés.
Tu ne sais même pas te nourrir, ni mourir, tu ne fais que courir. Saoul, tu fais tache sous l’auvent. Et ton ancêtre, combien a-t-il dû lécher le carrelage, aux pieds du mont accolé au maelström gueux qui n’est plus ni coté ni appointé. Il a pu piller les châsses de ses saints, ce qui concurrençait les souvenirs d’une résurrection, oui, le ressuscité et le baptême, oints d’un saint chrême, le tout jeté à bas, roulé dans la sciure révolutionnaire, mais qui malgré tout l’habitent encore en filigrane. A l’azimut de l’appentis moderne, la dégénérescence succinctement vainc l’infortune et la réduit en brèche. Ces maux s’agglomèrent par absorption de toute cette logorrhée. »
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