Ecriture et rédaction (vidéo)


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Même si vous ne faites pas l’école à la maison mais seulement des cours de rattrapage pour votre enfant, ce que nous allons dire sur la rédaction vous concerne aussi. Si vous suivez ces conseils, 1/ le niveau de votre enfant s’améliorera 2/ il s’en trouvera mieux.[/s2If]

Voyons aujourd'hui la rédaction.

Vous préfèrerez deux outils: le crayon de bois pour le brouillon et le stylo plume pour la recopie (sur copie propre). Proscrivez le stylo à bille et autre pointes feutres pour l'instant, nous y reviendrons plus bas dans cet article. Car un stylo à plume oblige à un certain soin, une prise en main bref, il provoque des connexions neuronales stimulantes et bien sûr, une coupure avec la banalité, un sens de la belle écriture. Un beau stylo (pas trop cher évidemment) est un bel objet à offrir à un enfant, pour commencer une année.

Écriture et rédaction demandent aussi qu’on y aille progressivement. Alors, comment y aller progressivement ?

Commençons par choisir un sujet, un sujet qui va plaire à l’enfant. Il est important que l’enfant aime ce qu’il va faire. Vous savez ce qu’il aime, composez un sujet sur cette base. Ou alors, si vous êtes assez avancés, c'est lui qui compose le sujet, ou une variante du sujet.

Si c’est le tout début et que votre enfant n’a jamais composé une rédaction, commencez par des choses très courtes, demandez-lui simplement les mots qui lui viennent à l’esprit en rapport avec un sujet (ski à la montagne, balade en forêt, invitation à aller jouer chez un copain, balade en mer, découverte d'une grotte, d'une cave de château abandonnée, construction d'une cabane, déménagement, concours à la télévision, traversée de la forêt à pied…). Il les dit d’abord, puis les écrit. Il va coucher ces mots, tout simplement. Et il trouvera ça facile. [s2If !is_user_logged_in()]

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La fois suivante, comme il aura trouvé ça facile, il n’aura pas peur de ce cours, il le trouvera même plus libre que les autres, et ce sera une grande victoire pour vous ! C’est un moment décisif car là se déterminent ceux qui aiment écrire. Quand il sera prêt, demandez-lui trois phrases, toutes simples.

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« Tu croises un monsieur étrange dans la rue, décris-le. »

« Nous accompagnons un ami à l’aéroport. Nous nous garons et entrons dans le hall. Que vois-tu ? »

« Une vieille dame nous invite chez elle. Lorsqu’elle était jeune, elle a vécu en Afrique et tout son appartement est orné d’objets étonnants. Raconte. »

Etc. Votre imagination trouvera des sujets à l’infini, sinon piochez dans la bibliothèque, à la première page vous aurez un décor, des personnages, des métiers, des situations qui peuvent être décrits en trois phrases. Ou dans votre vidéothèque ou sur des sites de scénarios ou d'histoires. Ou, mieux, dans votre mémoire ou votre imagination : excellent exercice pour vous !

Si votre enfant est plus avancé, le processus sera le même sauf qu’au lieu de lui demander trois phrases, vous en demanderez un nombre qu’il est capable de faire. Pourquoi ne pas lui demander le nombre qu'il se sent capable de réaliser ?

Ensuite, pour atteindre progressivement à une bonne quantité (par exemple une belle rédaction de 4 pages), proposez à votre enfant de faire à chaque séance une phrase de plus. Sa performance va ainsi augmenter (pensez en ce cas à noter le nombre de phrases).

Nous le redisons : pas question d’attaquer une rédaction de 30 lignes « pour se dégourdir l’esprit » dès le premier jour ! Faites faire du court, du haiku si vous le voulez (c'est-à-dire un poème ultra court).

Quelle que soit la longueur, préférez toujours des sujets que l’enfant aime.

Votre fille aimera peut-être : « Quelqu’un doit venir à la maison, vous la préparez avec votre maman et vous imaginez tout ce qui pourrait être embelli, et puis le personnage arrive, un peu farfelu. Racontez sa réaction » et votre garçon : « Vous êtes parti avec un ami dans la forêt et soudain, vous découvrez une petit château abandonné armé de canons rouillés, caché par la végétation que forment les arbres, les ronces, l’herbe haute. Personne ne l’avait jamais découvert avant vous. Vous décidez d’entrer dans un souterrain qui se révèle au milieu d’un tas de feuilles et de broussailles mêlées. Racontez. » Composer l’énoncé est simple, vous proposez un cadre, introduisez l’action et invitez à raconter.

Peu à peu donc, vous élargissez le champ d’exploration.

Pour nourrir sa rédaction, vous pouvez lui suggérer des mots vous-même, sous forme de ce qu’on appelle « le menu chinois » en coaching, c'est-à-dire que vous lui faites plusieurs suggestions, et lui de son côté va enchaîner avec ses propres idées. Cette suggestion que vous faites n’est pas là pour remplacer ses réponses mais pour le « débloquer ».

"Obscurité, ténèbres, gluantes, sordides, encrassé, infect, poussiéreux, insalubre." Si vous êtes à cours d'idée, prenez un Dictionnaire des synonymes ou tapez un mot sur l'ordinateur puis faites l'outil pour les synonymes (Maj+F7 sous Word).

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Votre "élève" va donc proposer des mots et vous les agencez ensemble, vous les agencez joliment, et il va trouver que ses mots mis ensemble sont beaux à dire et à entendre. Et puis vous allez mettre des adjectifs qualificatifs qui sont intéressants et agréables. Ensemble, vous créerez des tournures. Vous lui posez des questions qui le sollicitent et l'encouragent : "Quelle phrase pourrais-tu faire avec ces mots ?"

Vous savez qu’un enfant qui rentre de l’école et dit que sa journée était « cool » n’a rien dit, s’il peut développer avec des adjectifs, des anecdotes qualifiées avec des sens variés, cela va changer l'intérêt de ses phrases et améliorer sa fierté.

Suggérez-lui d’aller chercher des mots dans le dictionnaire en commençant par le faire vous-même, amusez-vous avec le dictionnaire, qu’il vous envie.

Quand son niveau s'est amélioré

Conservez ceci pour plus tard. Le niveau s'élève et l'enfant commence à mieux se débrouiller. Mais il y a toujours des fautes: orthographe, grammaire, et puis idées confuses ou manque de vocabulaire, mais c'est quand même pas mal ! et il s'agace d'être interrompu quand vous soulevez ces problèmes ou il n'aime pas que vous le dépréciez après son travail. Mettons de l'ordre dans tout ça. Agatina nous écrit:
"A propos d'histoire, mon fils L. me partage son plaisir d'inviter des histoires et de vouloir les écrire. Il me dit que les idées lui viennent comme ça et ne s'arrêtent plus. J'adore! mais voilà qu'il se met à écrire en posant son dictionnaire à côté de lui et me demande comment écrire certains mots. Il veut écrire sans fautes. Il veut écrire sans fautes. Il me reproche très vite de le ralentir dans ses idées - ce que je sens aussi - sans compter que je me sens intrusive en suivant mots à mots le fil de son histoire. "
Notre réponse: A la fois il se ralentit lui-même, à la fois il vous le reproche, alors. Mais bon, faites un marché: il travaille seul avec son dictionnaire, il termine dans un délai convenu ensemble, ensuite vous étudiez son travail dans le bon ordre: louange du travail fait (en juste proportion), analyse du sens et de l'idée centrale (il explique et vous dites ce que vous comprenez ou ce que vous ne comprenez pas), perspectives (la direction: où cela va-t-il ?), orthographe puis grammaire. Tout cela en relativement peu de temps, sauf pour l'orthographe qui demande de recopier les mots dans un cahier de vocabulaire. Voilà ce que peut être un bon schéma. Il faut aussi que l'enfant lise et qu'il dise comment il aimerait écrire. C'est en lisant et en écrivant qu'on acquiert un bon niveau, voire un niveau excellent.

Et le stylo à bille ?

Il peut servir à un truc, comme nous le suggère David ci-dessous en commentaire: à aider à écrire sans faute, car sans possibilité d'effacer avec un effaceur. Voyez son commentaire:
J’ai juste un point qui me chagrine : le stylo encore. Pour moi qui suit gaucher, le stylo encre me rappelle de très mauvais souvenirs. Quand j’écrivais, je repassais sur l’encre avant qu’elle n’ai commencé à sécher. Du coup j’en étalais partout sur la feuille et sur ma main. J’ai du m’habituer à une position d’écriture très inconfortable avec mon bras qui forme une boucle au-dessus de la feuille. Quand ça dure longtemps, ça devient douloureux. En utilisant le stylo encre je faisais plein de fautes, parce que je pouvais les effacer facilement, donc je ne réfléchissais pas trop à ce que j’écrivais. Le jour où j’ai enfin eu le droit d’utiliser un stylo bille (en 6ème je crois), je me suis mis du jour au lendemain à être obligé de bien réfléchir avant d’écrire, car je ne pouvais pas corriger facilement (les rouleaux d’effaceurs style « souris » ça n’existait pas, il fallait attendre le blanco sèche). J’ai eu de bien meilleures notes en français à partir de cette année là.

Un jeu utile

Puisqu'on en parle, connaissez-vous le jeu du dictionnaire ? Très amusant et enrichissant !

Expliquez-lui que le verbe être à tout propos est lassant (« c’était bien et c’était intéressant » vont devenir par exemple « j’ai énormément apprécié tout ce que je découvrais », que le verbe faire est ennuyeux, de même que trouver (« je trouvais ça bien ») est pauvre. Elargissez, explorez, affinez ses expressions par plus de précision, plus d’imagination, plus de couleur.

Ça peut être un jeu de chercher des mots et de découvrir des mots qui veulent dire la même chose.

Cela, vous pouvez le faire en cours, mais aussi en-dehors des cours, avec votre enfant. Vous-même, faites cet effort, amusez-vous à vous reprendre et faites de votre enfant votre complice : vous avez prononcé une phrase un peu « light », pas très intéressante ou même mal formulée, demandez-lui : « Je n’aime pas ma phrase. Que devrais-je dire à la place ? ».

Pour finir, je vous propose deux documents: la rédaction de 5ème dont je vous ai parlé dans l’une des vidéos précédentes, celle de Victoire notre fille, et la lettre du poilu dont nous parlons dans le guide. Nous précisons que ces documents n'ont rien d'exceptionnel, des rédactions comme celle-là ou des lettres de ce genre, il y en a eu des milliers (quelques menues fautes en italique).

Rédaction :

— Eh donc, vielleur ! N’y a-t-il point d’amour Ni de charité en ta demeure ? Quand ta femme te vois venir à elle, Harassé, épuisé, ayant erré De château en château, de moutier en moutier, Mais revenant la bourse vide. Elle te reproche ta lenteur et ta paresse ? Ne devrait-elle point, plutôt, Te cacher sa déception pour t’embrasser Et faire oublier une si longue absence ? Mais reviens-tu le sac gonflé ? Alors, par hypocrisie, Et poussée par la vanité, Elle te couvre de soins et de caresses Et lie ses bras à ton cou ! Ha ! Elle voudrait plutôt les lier autour de ton sac, Et ne point devoir les en détacher ! Tu ne joues donc de ta vielle Que pour être chez toi le sire, Et pour voir ta femme et ta fille se jeter A tes pieds, La bouche pleine de flatteries, Et, dessinés sur leurs lèvres, de gentils sourires ? Quelle vie ! — Sire comte, donc, j’ai viellé pour vous, En votre hôtel, en vous distrayant, Mais je n’ai rien reçu que vos reproches Sur la vie de ma famille. Sire comte, je ne vous crois pas fielleux, Mais pourtant n’est-ce pas vilenie De garder pour vous mes gages, Sans même un merci ? A ces mots, le comte se met en fureur : — Comment, manant, oses-tu encore Réclamer avec tant d’arrogance Des gages que tu ne mérites mie ? Est-ce possible qu’ici bas, Un homme soit si impertinent, si insolent Et si fier ? Es-tu un envoyé du malin Pour t’introduire jusque ici Par quelque sortilège ou diablerie Et pour interrompre un banquet Donné en l’honneur De mes voisins, les seigneurs De la Roche et de Castelrouge ? Je t’en soupçonne ! Et tu fis sonner ton instrument Et tourner ta roue Avec tant de mauvaise grâce Que celle-ci en grinça lugubrement A la façon dont la roue de pierre Pivote lentement sous les imprécations grossières Et les plaintes des captifs. Aussi de moi tu ne recevras Ni don, ni gages, Mais seulement une proposition : Composes une ode à la Sainte Mère de Dieu, Qui est fontaine de courtoisie ; Ruisseau et source de douceur. Si tu le fais avec plaisir et bonne volonté, Ta musique s’en ressentira, Et nous t’écouterons avec ravissement. Aussi, fais bien sonner ton instrument, Et tu recevras récompense. »

Lettre d'un ouvrier agricole de la région de Beaumont-de-Laumagne.

Le 13 août 1915

Ma chère Maria,

Le treize août me rappelle une date mémorable. C’est en effet ce jour-là l’année dernière que je devais faire le sacrifice énorme après vous avoir embrassé de me séparer de vous, pour ne plus vous revoir pendant une longue année de guerre, qui n’a eu depuis ni trève ni répit. On ne se sépare pas ainsi de ceux qu’on aime et qu’on chérit, sans éprouver un réel serrement de cœur. En revenant sur les épisodes qui ont précédé mon départ, il te sera facile de te rappeler que je dus vous faire mes adieux en vitesse et partir aussitôt, afin de contenir mes larmes qui obscurcissaient déjà mes yeux. Je croyais et nous croyons tous, que dans deux ou trois mois au plus tard, la guerre serait finie, et que peu de temps après je serais de retour au milieu de vous. Pauvres naïfs que nous étions tous ; voila plus d’un an maintenant, et, je vais m’en aller c’est vrai, mais pour revenir encore. Nous sommes partis trois ensemble de chez nous, et maintenant je reviendrai, mais seul. Le premier est tombé, vous le savez, affreusement déchiqueté par un obus, et le second duquel on est sans nouvelles depuis si longtemps, a succombé également aux cruelles souffrances provenant du froid et de ses blessures. Quant à moi, le troisième, j’ai traversé des moments inqualifiables ; j’ai eu maintes fois des hommes tués tout autour de moi, je me suis trouvé à découvert au milieu des balles et sous des bombardements des plus violents, jamais je n’ai eu un semblant d’égratignures, jamais une balle ou un éclat, si petit soit-il, ne sont venus érafler même mes effets. Dans ces moments tragiques, quelquefois au milieu d’un chaos de chair humaine en bouillie, sous la mitraille et le feu, et la pluie très souvent, au milieu des lamentations et des cris des blessés de toute sorte, je recommandais mon âme à Dieu et me demandais pourquoi je devais vivre encore pour assister impuissant à une semblable barbarie.

Cependant Dieu, que je ne cesse de prier, m’a protégé et aujourd’hui je suis tranquille et hors de danger.

Vous devez vous faire du mauvais sang au sujet de ma permission ; c’est absolument inutile, car si j’avais voulut partir, je serais déjà revenu. Peut-être aujourd’hui, peut-être demain ou après-demain au plus tard. Mais surement dans huit jours je serai dans vos bras. En attendant, recevez tous mes plus doux baisers et embrassez pour moi nos chers petits.

Signé

N’oublie pas de venir me prendre en gare de Beaumont dès que G. D. t’aura prévenue. Je serai surement fatigué. »


Un ouvrier agricole... Magnifique, n'est-ce pas ?

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