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Le monde de l’éducation contemporain ignore complètement deux mots : douceur et pudeur.

Pudeur du corps, pudeur de l’esprit: des disparues

Cela fait partie des mots interdits. De même que le mot virginité, ou le mot vertu. Ils sont proprement interdits et si un instituteur les utilise, il est assez probable qu’il finira par avoir des ennuis. Il n’en parle que pour dire que ce sont de vieilles choses datant d’Ancien régime…

Et pour cause : d’abord tout cela est ramené exclusivement à des questions de sexualité, ensuite la vertu est considérée comme rétrograde, alors qu’on n’est rien sans vertu.

Et aussi pour conséquence : aujourd’hui, les enfants sont violentés comme ils ne l’ont jamais été. Brusqués par leurs camarades, ils sont aussi sous la coupe d’enseignants qui n’ont jamais appris la douceur et la pudeur. S’ils sont doux, c’est par tempérament ou par éducation, ce n’est pas à l’école des enseignants qu’ils l’ont appris. En classe, on utilise l’humour, parfois corrosif ou même graveleux, alors que l’humour, comme nous l’avons dit, est à employer avec discernement, sans ironie, méchanceté ou vulgarité.

Ils sont aussi violentés par [s2If current_user_cannot(access_s2member_level3)]les institutions, qui ont des vues spéciales et politiques, et qui souvent entendent dicter leurs lois, voire « arracher » l’enfant à sa famille. Les programmes sont conformes à ces visées.

Voyez les enfants à l’école. Ils entendent des horreurs. Beaucoup de choses qui leur portent atteinte, qui les détruisent.

Nous nous souvenons d’un spectacle de rue auquel avaient été conviées des écoles. Les enfants et les familles n’avaient pas vraiment le choix. C’était à l’Isle-en-Dodon, en Haute-Garonne, un village complètement fermé culturellement et sous la coupe du Conseil régional. Nous pensions alors que c’était une enclave, un coin paumé dont l’isolement expliquait les aberrations. Comme dans un film de série Z aux USA où le héros tombe au hasard de la route sur un village de zombies ou de fous furieux. Alors qu’en apparence, tout semble normal… Ce qu’on y voyait en grattant un peu, en poussant les portes, était si insalubre que nous pensions réellement avoir déniché un genre de Roswell de l’éducation, un ballon d’essai éducatif… Nous nous sommes rendus compte que, loin d’être une exception, le village était à la même enseigne que beaucoup d’autres.

Une abomination. Ce jour-là, des « comédiens » subventionnés et autorisés par le Conseil régional (très actif dans ce genre de manœuvre subversive) baissaient carrément leurs pantalons devant le public, se baissaient en avant, tout nus, et… il se produisait ensuite des choses que la morale réprouve.

Comme le spectacle devait avoir lieu à nouveau le lendemain, nous sommes (…) la suite et la vidéo à découvrir dans votre accompagnement (cliquez ici) (membre accompagné, connectez-vous. En cas de souci, voir la FAQ). [/s2If] [s2If current_user_can(access_s2member_level3)]les institutions, qui ont des vues spéciales et politiques, et qui souvent entendent dicter leurs lois, voire « arracher » l’enfant à sa famille. Les programmes sont conformes à ces visées.

Voyez les enfants à l’école. Ils entendent des horreurs. Beaucoup de choses qui leur portent atteinte, qui les détruisent.

Nous nous souvenons d’un spectacle de rue auquel avaient été conviées des écoles. Les enfants et les familles n’avaient pas vraiment le choix. C’était à l’Isle-en-Dodon, en Haute-Garonne, un village complètement fermé culturellement et sous la coupe du Conseil régional. Nous pensions alors que c’était une enclave, un coin paumé dont l’isolement expliquait les aberrations. Comme dans un film de série Z aux USA où le héros tombe au hasard de la route sur un village de zombies ou de fous furieux. Alors qu’en apparence, tout semble normal… Ce qu’on y voyait en grattant un peu, en poussant les portes, était si insalubre que nous pensions réellement avoir déniché un genre de Roswell de l’éducation, un ballon d’essai éducatif… Nous nous sommes rendus compte que, loin d’être une exception, le village était à la même enseigne que beaucoup d’autres.

Ce jour-là, des « comédiens » subventionnés et autorisés par le Conseil régional (très actif dans ce genre de manœuvre perverse) baissaient carrément leurs pantalons devant le public, se baissaient en avant, tout nus, et… il se produisait ensuite des choses que la morale réprouve.

Encore faut-il une morale. Les enfants du village devaient voir ça; pas les nôtres, puisqu’ils n’étaient pas à l’école, nous avions une raison supplémentaire de nous en louer.

C’est la pudeur interdite.

Comme le spectacle devait avoir lieu à nouveau le lendemain, nous sommes allés arracher tous les panneaux qui l’annonçaient aux abords de la ville.

Mais à en juger par ce que nous vîmes, les enfants contraints de subir ça n’aimaient pas vraiment. Ils s’esclaffaient un peu, tristement ; les regards étaient vides. Pas de lumière, pas d’enthousiasme. Évidemment. L’enfant reste un être naturel auquel déplaisent les choses contre-nature. Les adultes applaudissaient. Parce que ce type de spectacle, dans un canton de la gauche provinciale, avait un message « anti-tabou » à délivrer. On voit là qu’une génération vieillissante n’a toujours pas compris ce qu’était un tabou. Un tabou n’est pas l’interdiction de parler forcément « de sexe », ça peut être aussi l’interdiction de parler de vertu.

Le problème qu’on touche là, c’est qu’il n’y a plus de morale basique. Il y a une coupure totale entre la vérité de l’être et les idées politiques. Avec le sourire, les applaudissements et la complicité des institutions.

Mais c’est la même chose dans les écoles. A des degrés variables. S’il y a une chose qui a disparu, et qui est complètement taboue, c’est la notion de pudeur, tout comme la notion de délicatesse ou de vertu d’ailleurs.

Les enfants sont parfois littéralement violés intérieurement, dans leur conscience et leur pudeur. La télé agit de même. Les petits enfants soumis à la télé ou au programme scolaire sont violemment atteints, sans que ce soit visible, physique.

Et tout cela se reflète dans les comportements chez les adultes, enfants violentés devenus grands. L’augmentation de la violence et de l’incivisme vient directement de cette atteinte à l’enfant.

Que disent les parents résignés, quand ils ne sont pas tout à fait d’accord ? « Mais enfin, l’essentiel, pour le petit, c’est qu’il se fasse des amis et qu’il apprenne ce qu’il doit apprendre à l’école. » Hélas l’enfant n’apprend rien et n’a pas vraiment de vrai ami. « Mais enfin, l’essentiel, c’est qu’il soit à l’école. » Ce n’est pas vraiment une école…

Lorsqu’une phrase commence par « l’essentiel », c’est souvent qu’il n’y a pas d’essentiel. Il y a souvent un « essentiel » auquel on se rattache et qui est du sable. Ou de la soude caustique.

Ce sont les fausses valeurs : la liberté d’expression, l’intégration, la nouveauté… du sable, du slogan, des croyances. L’enfant est victime de tout ça.

L’enfant, et l’adulte d’ailleurs, ont besoin de roc. Le roc, c’est ce en quoi on peut ancrer en confiance, pour l’éternité. L’essentiel, c’est que l’enfant reçoive réellement un essentiel.

La pudeur, une « zone de liberté »

La pudeur est d’abord une zone de liberté.

Comme le disait fort justement Anne Coffinier dans cet article, on évitait autrefois de parler de l’actualité à l’enfant parce qu’on ne voulait pas le manipuler, prendre position, l’embrigader. On se contentait donc de débats anciens, d’actualités dépassées. Et c’était fort bien vu.

La pudeur, c’est aussi cela : le désir de ne pas prendre position sur l’enfant, de ne pas le contrôler. Nous en reparlerons.

Ainsi, de manière générale, en ne faisant pas irruption dans l’intimité de l’enfant, on respecte sa liberté, qui est la seule chose à partir de laquelle puisse se développer sa personnalité.

Raccourcissez vos phrases. Supprimez des fins de phrases comme par exemple quand vous dites « j’aime beaucoup quand tu es joyeux mais je n’aime pas quand tu es agité. » Vous pouvez enlever la deuxième partie, ou pour le moins inversez les propositions. Souvent, on contrebalance un mot positif avec un mot critique.

Si l’on procède ainsi, on juge, on est intrusif, l’enfant se sent observé.

C’est difficile.

Mais essayons plutôt le silence aux mots. L’intimité du cœur de l’enfant a besoin de silences et de ne pas être envahis de mots et de jugements.

Donc, encore une fois : En ne faisant pas irruption dans l’intimité de l’enfant, on respecte sa liberté, qui est la seule chose à partir de laquelle puisse se développer sa personnalité.

La liberté dépend d’une pudeur

On voit donc bien qu’il n’y a pas de liberté sans pudeur. Les sociétés impudiques ne sont pas des sociétés libres.

Nous ne confondons pas pudeur et honte de la nudité, la nudité n’implique qu’une partie de la pudeur et même, une société où les sauvages vivent nus peut être très pudique. Au Japon, la nudité n’est pas impudique, on se baigne dans des bains publics très propres mais tous ensemble et tous nus, ce n’est que récemment qu’on a séparé hommes et femmes, et il en reste même au fins fonds du Kyûshû ou à Hokkaidô. En revanche, il est très impudique de vanter les mérites de sa famille ou ses qualités propres. Ou de faire un cadeau qui n’est pas emballé.

Un regard sur soi

La pudeur n’est pas une honte, c’est d’abord un regard sur soi.

Pudeur et liberté sont liées. Ce n’est pas pour rien que les sociétés les plus impudiques sont aussi les plus soumises aux lois, légitimes ou non. Moins il y a de pudeur en l’être, moins il y a de conscience personnelle et donc de liberté. Moins il y a de pudeur, plus il y a d’idées communes, plus la loi du plus fort prévaut. C’est pour ça qu’on démolit la pudeur : bien contrôler l’individu, c’est démolir son « terreau » intérieur.

Plus il y a d’attaques contre la pudeur de chacun, moins les êtres se livrent et accordent leur confiance, moins ils s’organisent ensemble, mais aussi moins ils se déploient. Moins il y a de renouvellement, d’imaginaire, de créativité, de paix.

Prolongeons ce principe.

Faites donc marche arrière si vous pensiez que la « vérité » et les « explications » tout azimut étaient utiles à votre enfant. Un petit enfant n’a pas besoin de tout savoir. Il y a des choses qui peuvent le blesser. Voilà pourquoi on évitait autrefois de les lui dire.

Il y a beaucoup de parents qui sont persuadés qu’il faut tout dire à l’enfant.

Les deux raisons pour lesquelles ne pas tout dire

Outre l’atteinte possible qu’ils peuvent faire à l’enfant, ils vont remplir l’enfant de réponses à tout, alors que l’enfant, comme nous le savons maintenant, a besoin d’imaginaire et de questions ! N’essayez pas de tout expliquer. Laissons des questions en suspend. Tel le vieux sage qui répond par ellipse, ou par d’autres questions. « Pourquoi le sang est rouge ? », nous demande à l’instant Théophane dans la voiture. Nous lui donnons quelques pistes mais dans le fond il a raison, il pourrait être d’une autre couleur, et même translucide. Nous lui demandons : « A ton avis, y a-t-il une autre raison pour laquelle le sang est rouge ? » et il répond : « Pour qu’on le voie mieux ? » Pourquoi pas. Voilà qui va l’amener à se demander qui a voulu que le sang se voit, et s’il y a une intelligence de la nature.

Ne limitons pas l’horizon

Autant que possible, ne limitons pas les explications à des réponses strictement matérielles. Dire à un enfant qu’il est né à cause d’une simple rencontre de cellules et limiter l’explication à cela est mentir par omission et masquer ce qu’il y a de plus important (et cela chacun le sent, chacun peut le dire : l’amour du couple, etc.). Ne nous pressons pas de donner des réponses, et préférons peu de réponses avec beaucoup d’élargissement de l’horizon.

Si vous avez des réponses à tout, c’est comme de créer un tout petit fenestron dans la chambre de l’enfant, à travers lequel il verra un tout petit bout de ciel. Donnez-lui toujours plus.

Le juste moment

Essayons d’être « synchrones » avec le développement de l’enfant. Car il ne s’agit pas non plus de retarder les échéances. Il est très facile de dire à un tout petit enfant comment on fait les bébés, c’est plus difficile à un pré-ado ! Un petit enfant de trois ans peut très bien admettre sans être choqué que le papa mette son zizi dans le nounou de sa maman. Ce n’est pas extraordinaire, pour lui. Allez expliquer la même chose à un enfant de 8 ans… Choisissez donc le moment qui sera le mieux pour l’enfant.

Ne permettez pas que les premières questions de sexualité soient traitées par quelqu’un d’autre que vous, à moins qu’il s’agisse de quelqu’un de vraiment très qualifié. Et même là, mieux vaut que le premier abord soit de votre fait. Il y a une manière de dire les choses et nous pensons que ce n’est pas le rôle d’autrui. On trouve de très belles conférences sur la question. Chaque famille a sa culture. L’essentiel est vraiment le bon tempo. Si vous avez dépassé l’échéance, rappelons-nous autant que possible que le papa en parle avec son fils et la maman avec sa fille. Si votre enfant est à l’école, il est préférable de faire porter pâle votre enfant le jour où il y a un cours d’éducation sexuelle de prévu, surtout si un intervenant extérieur doit venir !

Conservatisme ?

Nos assertions sur la pudeur pourraient sembler une apologie d’un « conservatisme » ; ça ne nous dérange pas, si l’on veut dire par là qu’il s’agit de conserver les qualités de l’âme humaine.

Mais c’est aussi là que se joue le développement futur de nos sociétés, encore complètement désarmées face à l’intrusion du public (du monde : médias etc.) au sein du privé et, par conséquent, la destruction d’une pudeur non seulement naturelle, mais nécessaire et précieuse. Nos sociétés, avec l’irruption des médias, n’ont pas encore bien défini ce qui relève du privé et ce qui relève du public. Elles sont encore immatures sur ce thème.

Comme enseignant à la maison, vous allez faire tout autrement.

Dans un prochain article, nous explorerons plus loin ces questions.

L’article d’Anne Coffinier : https://l-ecole-a-la-maison.com/l-actualite-a-l-ecole-par-a-coffinier/

Un mémoire sur la pudeur en milieu hospitalier

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