La présencepar Anna
Pour que l’expérience de faire l’école à la maison soit agréable, il est nécessaire de faire un travail sur soi en profondeur impliquant la dimension de la présence.
Tout d’abord, il est important de savoir que le travail sur soi n’a pas de fin. La vie entière est un travail sur soi ! Ne cherchez pas de solution absolue qui réglera tout une fois pour toutes. Les lois naturelles de la vie nous enseignent qu’il y a des hauts et des bas et que tout est bien comme ça. Fouillez, lisez, observez-vous, informez-vous et renouvelez-vous sans cesse, il n’y a pas de meilleure recette au bonheur. Que vous fassiez déjà l’école à la maison, que vous y songiez ou que cela ne soit pas dans votre intention n’a pas d’importance. Cet article sur la présence vous apportera un grand coup de pouce dans toutes vos relations.
La présence est ce petit quelque chose qui est là lorsque vous dites vivre des moments harmonieux, du bonheur, de l’émerveillement, des extases… Pour avoir des liens forts dans une famille et dans la vie courante, il est nécessaire de développer la présence à soi et à l’autre. Certains l’ont naturellement, d’autres doivent la travailler. Notez également que c’est souvent le manque de présence que nous reprochons à nos parents et que nos enfants nous reprochent.
La présence doit certes être physique, mais ce n’est pas tout. Elle doit être intérieure, intense et véridique. Vous devez être à 100% attentif à ce que vous faites. Dans un premier temps, vous vous sentirez peut-être un peu perdu, ridicule ou insécurisé quant à la pratique de la présence, je vous suggère donc un petit exercice que vous ferez quotidiennement sur une courte période.
Vous débuterez par 2 à 5 minutes, puis à mesure que vous développerez votre faculté à rester attentif, vous augmenterez jusqu’à 15-20 minutes ou plus. Jésus, Bouddah, Krishna, Babaji, Ramalinga Swamigal (Vallalar), Ramana Maharshi… ont manifesté cette faculté à rester présent avec intensité. On appelle également cela vivre le moment présent.
Pour s’exercer, je propose que dès demain, vous vous procuriez une minuterie et un journal personnel. Placez votre minuterie à deux minutes (pas plus pour débuter) et observez simplement votre enfant jouer, être, parler…
Ne participez pas ou très peu. N’apportez pas d’élément nouveau, laissez votre enfant vous montrer. Soyez simplement présent. Ne pensez pas « tiens, j’ai deux minutes pour choisir ce que nous mangerons pour souper… » Videz votre esprit et observez le miracle qu’est votre enfant : une machine divine qui parle, bouge, rit, pleure, invente… Regardez attentivement sans juger.
Soyez simplement attentif, présent, sans retenir. N’ayez pas d’avis, ne contrôlez pas, ne dirigez pas, contemplez. . C’est si simple que ça a l’air compliqué!
Lorsque vous aurez terminé vos deux minutes de présence, notez dans votre journal, sur une échelle de 1 à 10, la qualité de votre présence.
Soyez honnête et écrivez combien de fois votre mental (des raisonnements, ndlr) est venu troubler votre paix.
N’augmentez le nombre de minutes de votre exercice qu’après avoir atteint un score d’environ 8 ou 9 sur 10. Malgré la simplicité de cet exercice, il est difficile de le réaliser parfaitement. Ne soyez pas sévère ni perfectionniste, mais persévérant. Même si vous n’êtes pas parfait (et personne ne l’est), vous remarquerez une amélioration dans vos relations sur un laps de temps assez court.
Pour que votre enfant soit attentif lors d’une leçon, vous devez expérimenter vous-même l’état d’être véritablement attentif. Il est difficile pour l’enfant de faire quelque chose qu’il ne vous a pas vu faire. Si vous lui faites l’école dans un état de présence, il trouvera qu’il vit un moment privilégié avec vous et cela soutiendra ses efforts pour apprendre. Avec de la chance, il cherchera à vous imiter et développera lui-même cette bonne habitude.
La présence, c’est donner
C’est simple, lorsque vous êtes présent, vous donnez.
Vous offrez votre attention et c’est bien tout ce que vous possédez réellement ! Comme vous donnez, vous suscitez l’intérêt et on a envie de vous donner de la présence en retour. Comme tout le monde cherche à être reconnu, ce simple exercice est bénéfique pour tous. Il vous permettra de reconnaître et d’être reconnu. Donnez gratuitement, ayez confiance, vous ne serez pas déçu.
Lorsque vous serez devenu suffisamment à l’aise avec cet exercice, ajoutez-le à votre vie en toutes circonstances et vous verrez toutes vos relations s’améliorer.
Autre bon point de la présence, c’est une façon de méditer au milieu d’un groupe, même en parlant! Pendant quelques minutes, vous êtes en congé de tout.
Vous refusez toutes les petites guerres que vous proposent votre mental, vous regardez simplement ce qui est là devant vous sans commenter, sans vous positionner, sans débattre. Vous êtes simplement là et c’est merveilleusement reposant… pour tout le monde!
Vous vous dites « je ne suis pas cela, je regarde simplement lui ou elle et tout cela est parfait » et vous profitez de cette détente. Vous ne cherchez pas à être intéressant… vous êtes intéressé!
Votre enfant et les gens qui vous entourent se sentiront aimés et auront envie d’être avec vous et de vous écouter. Il ne vous reste plus qu’à vous exercer. Bonne chance!
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