Français: vocabulaire et syntaxe


Mots, vocabulaire, syntaxe

Les mots sont importants et parfois, on se trompe. C'est parfois amusant et surprenant. Par exemple, saviez-vous que les enfants qui chantent "Au Clair de la Lune" se trompent de mot ?

La syntaxe n'est pas une matière à part entière, pourtant elle le pourrait presque, tant elle est vaste. Elle n'est même pas une sous-matière. C’est dommage et nous vous proposons de la créer de toute pièce : la matière des mots. Il y a énormément de mots inutilisés en français. On entend souvent dire « il n’y a pas de mots pour ce que je veux dire » et c’est en général inexact, il y a tous les mots nécessaires pour exprimer ce qu’on pense ou ressent ; encore faut-il les connaître. Le vocabulaire, c’est en français ce qu’il y a de plus riche, et de loin !

Le coucher de soleil, c'est aussi le crépuscule, l'heure vespérale, le couchant, la chute du jour ou l'avant-nuit, et le lever se dit aussi aube, aurore, point du jour.

Pourquoi tous ces mots ?

L'enfant ne ressent pas le besoin de tous ces mots car sa vie ne l'a pas conduit à s'aventurer sur les mille pistes des raisons et des sentiments. Mais le poète ne peut pas parler de celle qu'il aime avec des mots vulgaires, il embellit, anoblit. Le guerrier érige sa lutte en une page héroïque. L'accidenté exprime son effroi. Chaque situation de la vie inspire des sentiments plus compliqués et riches que ne le rapporte la simple exposition des faits.

Et plus un peuple est subtil, a traversé des événements complexes, a produit de rencontres, commercé, voyagé, travaillé, plus son vocabulaire est riche.

Comparez l'affligeant "cool" américain aux mots français qu'il désigne : frais, bien, bon, gentil, courtois, aimable, sympathique, cordial, avenant, grand, beau, super, extra, dément, génial, renversant, poilant, drôle, gentil, admirable, édifiant, remarquable etc etc. Voyez l'écart !

L'Américain n'a pas tous ces mots ni les autres. Il serait bien en peine de les traduire !

Quoique dans une meilleure mesure, le Russe non plus d'ailleurs, pas plus que le Japonais ou le Chinois, pourtant fort avancés dans les expériences et les épreuves historiques (le russe a énormément de mots techniques regardant le monde sylvestre et la chasse, par exemple; le japonais développe un vocabulaire autour du riz qui nous est inconnu, évidemment. Le chinois a un patrimoine de caractères phénoménal, il est vrai). Dans l'ensemble, il n'y a pas plus fourni que le français sur l'ensemble de la syntaxe. Mais il faut pour s'en rendre compte s'en reporter au Grand Larousse du XIXème, qui est immense et qu'aucun homme ne peut soulever dans ses bras: le plus gros travail de langue française jamais édité (à notre connaissance) ! C'est que le français hérite d'un patrimoine unique au monde et probablement le plus riche.
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Il y a lieu d'être fier de notre vocabulaire: il s'est diffusé dans le monde entier

 

Bref. Nous en reparlerons plus tard mais voyons tout de suite une conséquence à cela: la narration qui se veut objective, oubliant d'employer le mot juste, ne l'est jamais complètement.

Quand on n'emploie pas le bon mot, on trompe. Si l'on dit que tel monsieur est aimable alors qu'il n'est que poli ou courtois, on peut envoyer un enfant qui entend dans le décor.

Mais, et c'est encore plus formidable, voyons aussi que l'objectivité n'est pas forcément la manière la plus honnête de rapporter un événement.

Si vous dites que vous avez fait la traversée de la Méditerranée par mauvais temps sur un vieux cargo avec des gens malhonnêtes, c'est objectif, mais vous ne dites rien de substantiel à ceux qui vous écoutent. Si vous dites que vous avez traversé la mer sur un cargo lugubre qui semblait un catafalque mortuaire, un cercueil flottant, en compagnie d'un équipage sinistre, patibulaire, et que plusieurs fois la tempête hurlante a menacé de vous faire chavirer, que vous avez prié pour que l'électricité ne vinsse pas à se couper, que vous avez été près d'être envoyés par le fond dans l'affreux abîme de l'eau sombre, qu'un marin en particulier semblait vous détester et vous faisait des remarques affreuses, disant que vous n'étiez qu'un bureaucrate qui ne connaissait rien à la mer, et qu'il s'est permis de vous bousculer et de vous prendre directement de l'argent dans la poche, alors votre auditoire sera un peu plus attentif.

Les deux propos n'ont strictement pas grand chose à voir. L'un est objectif, l'autre subjectif mais illustré, imagé, étayé par des mots précis.

Supposez que deux personnes fassent leur rapport à la gendarmerie: celui qui aura le plus de vocabulaire va davantage intéresser et aura plus de chances d'être cru. Croyez-le, c'est extrêmement utile dans la vie.

D'ailleurs, nous avons été confrontés quelque temps à un individu qui manquait de vocabulaire. Les mêmes gendarmes qui nous ont entendus lui et nous, nous ont crus, nous, et non lui. Parce que notre précision et ses balbutiements les ont convaincus que nous disons mieux la vérité que lui. En cas contraire, on peut avoir des ennuis incroyables avec la plus parfaite innocence, parce qu'on n'a pas su se justifier.

Ecoutez autour de vous et voyez: presque personne ne fait spontanément de phrases de plus de 17 mots.

Le parler journalistique, pauvre, ramenant tout à quelques mots autorisés et ridicules, s'impose. Ainsi entend-on qu'un évêque se tient "droit dans ses bottes". Non, c'est le cavalier qui porte des bottes, ou le militaire. Combien de fois par an avons-nous droit aux discours "nauséabonds" ? Est nauséabond ce qui provoque une nausée et aucun des donneurs de leçon qui emploient ce mot à tort et à travers n'a été nauséeux: il n'a été que choqué, peut-être scandalisé, agacé, révolté.

La richesse du vocabulaire permet d'exprimer la richesse des sentiments. La vie intérieure est plus riche que le simple vécu des faits. Les faits n'ont d'ailleurs presque aucune importance pour ceux qui les vivent, c'est souvent la manière dont ils les vivent qui importe le plus. C'est là qu'entre en scène le vocabulaire. Bien dire, c'est tout changer. C'est retourner un jury, c'est produire un succès, c'est rencontrer les sentiments de l'autre.

Pauvreté et mauvais emplois

vocabulaire, le petit robert indispensable https://l-ecole-a-la-maison.comIl est certain que la rédaction demande que vous évitiez le style journalistique: la dépêche d'agence est exactement faite pour éliminer tout ressenti, tout sentiment, et livrer les faits bruts. Elle dit que deux gendarmes sont morts en montagne et que leur escadron est resté bloqué dans une tempête de neige durant 24 heures. Point. C'est un fait qui ne vous inspire rien. On ne dit rien de ce qu'ont pu vivre réellement les malheureux. Vous ferez le contraire: détailler, décrire, exprimer les sentiments. Plus l'enfant sera capable de dire de choses de manière variée et riche, plus il sera capable de rapporter des situations et des personnalités différentes.

Devenu adulte, il sera capable de ne pas biffer d'un mot telle personne à cause d'une faute ou d'un défaut, mais d'en avoir une perception plus complète qui associera, à des défauts, des qualités. On admire encore Balzac pour la phénoménale capacité à décrire les sentiments, les personnalités et les tempéraments. Là où notre contemporain dirait "il est zarbi" ou "cet homme est un fainéant", Balzac dirait "à côté de la générosité d'un homme qui n'a jamais rien eu à gagner par l'effort, il avait tout le tempérament du maître habitué à n'éprouver que les besoins et les sentiments qu'on exigeait de lui." Ce n'est tout de même pas la même chose.

pauvreté vocabulaire

Plus encore, enrichir le vocabulaire de votre enfant va lui éviter bien des déboires. S'il est capable de ne pas mal juger autrui mais de le cerner avec justesse, il s'évitera conflits, bagarres, horions, plaies, bosses, procès, calomnies et diffamations (qui sont choses différentes).

Et vous saurez aussi un jour  faire faire à l'enfant des dépêches de journaliste en prenant soin d'enlever toute trace de sentiment; il saura ainsi faire la différence entre les faits et la manière dont ils sont perçus.

Puisqu'on parle de journalistes, vous avez remarqué l'invasion, qui ne date pas d'hier, d'expressions alambiquées, contradictoires, pléonastiques; de mots utilisés pour d'autres, de confusions et, disent les étymologistes, de contaminations. En ces matières, voilà belle lurette que l'Académie ni les écrivains ne gouvernent, ils ne font que suivre et subir les modes. Les dictionnaires intègrent au fur et à mesure des barbarismes ou des trouvailles intéressantes, le Larousse cherche à se distinguer en acceptant un peu n'importe quoi, quitte à retirer le mot ou l'expression quelques années plus tard. Navrant ! car on compte sur un dictionnaire comme sur un roc.

espace santé, le vocabulaire fout le camp, au lieu de pharmacie
Espace-santé au lieu tout simplement de pharmacie, la mode est au jargon

On a aujourd'hui, vous l'avez remarqué, des "espaces verts" insipides, des "espaces santé" au lieu de pharmacies, des espaces de toutes sortes d'ailleurs; des zones aussi; des pôles en-veux-tu-en-voilà d'une sublime ineptie, spécialement le Pôle-emploi qui signe le terminal d'un parcours puisqu'un pôle est une extrémité; il y a aussi les "journées" pour toutes les causes démagogiques et bureaucratiques possibles. « Journée mondiale de la femme », voilà c’est fait, on n’en parle plus… les 364 autres sont pour les hommes. Quant à l’homophobie, elle est devenue un délit par pure ignorance de l'étymologie, ce qui épate de la part du législateur: ce mot avec lequel on pourchasse un sentiment naturel, ne saurait justement désigner un délit puisque la phobie n’est qu’une peur : on ne peut être coupable d’une peur, c’est contraire à tout droit ! Et qui plus est, cette peur est étymologiquement un fantasme, puisqu’on ne peut avoir peur de ce qui est « semblable », ce que veut dire « homo ». Homophobie veut dire "peur du semblable", ce qui est absurde. Mais dans une société qui invente des valeurs chaque année avec des mots improvisés, on n'est plus à cette approximation près. Parions qu'on aura la zoophobie et la pédophobie pour prétendre dire qu'on hait les zoophiles ou les pédophiles, alors que cela ne signifiera que la peur des animaux et la peur des enfants.

La modernité doit beaucoup au jargon. La décadence lui doit tout.

Un autre exemple ? L’empathie, très à la mode. Nous préférons (...) la suite est réservée aux membres accompagnés, pour activer votre accès membre, passez par ici. Déjà membre accompagné ? Connectez-vous dans le menu du site (en cas de souci, voir la FAQ)

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